dimanche 6 janvier 2008

APN/Cap-Haïtien : Un corps de sécurité parallèle pour les employés syndiqués.

Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,
Radio Kontak Inter 94.9 FM
Cap-Haïtien, Haïti
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Le Lundi 31 décembre 2007, le corps de sécurité de l’APN/Nord est sous pression. Des membres du syndicat des employés du port de Cap-Haïtien, menés par leur président Lesly Cherfils, estiment inefficace le travail des agents de sécurité et de la sûreté. Ils engueulent Magny, le responsable, et réclament le contrôle de ce service par un corps de sécurité parallèle. Magny refusa de se laisser mener par les membres du syndicat des employés. La tension a monté d’un cran. Heureusement, ce jour là, Lesly Cherfils avait décidé d’ajourner son projet de prendre le contrôle de la sécurité.

Ces informations ont été recueillies de Magny lui même. Dans l’après midi de ce lundi, on pouvait le voir nerveux. Et à la question comment ça va au port? Il nous a répondu : Très mal. L’anarchie règne. Le syndicat cherche à tout contrôler. Nous ne pouvons plus travailler en toute sérénité. Les hommes de la sûreté et de la sécurité qui symbolisent l’application du code ISPS sont continuellement agressés. Vendredi dernier, soit le 28 décembre 2007, on a malmené Gaspard, Ronald Célicourt et moi Magny, le superviseur de la sécurité. Chaque jour, nous devons faire face à des individus qui ne veulent plus respecter les règles. C’est difficile de sécuriser le port. Nous n’avons plus le soutien nécessaire pour faire respecter le code.

Des informations recueillies font état d’une rébellion de certains employés du port face aux exigences du corps de sûreté et de sécurité. Depuis 2004, le port de la ville du Cap-Haïtien applique le code ISPS. Toutes personnes désireuses d’entrer sur l’espace géré par l’APN doivent se plier aux exigences du code ISPS. Depuis le 24 décembre 2007, jour de l’application d’une décision floue par la délégation gouvernementale chargée de négocier avec les syndicalistes en vue de relancer les activités au port, on observe une déchéance dans le niveau de sécurité du port du Cap-Haïtien.

Les agressions que Magny, le responsable du corps de sécurité et ses hommes subissent, sont dues à cette volonté de faire respecter l’ordre. Le vendredi 28 décembre 2007, Ronald Valmyr, assistant capitaine du port, refusa de mettre son badge. Il injuria les agents de sécurité, qui ont voulu l’empêcher de pénétrer dans le port sans afficher une pièce d’identification et agressa Magny. Les agents de sécurité et/ou de sûreté ne pouvaient pas non plus fouiller les quatre personnes qui l’accompagnaient. Cette situation provoqua de vive dispute sur le port. Magny a dû capituler.

En plus des agressions subies par les employés membres du syndicat, il y a les attaques venues de groupes postés devant le port. Rolex, Rico, Célicourt et Magny sont l’objet d’attaques continues d’individus liés à des membres du syndicat, des anciens employés du port, qui avaient été dédommagés par le gouvernement Préval/Alexis, des membres de la Mairie. A deux reprises, on a jeté des pierres sur le responsable de la sécurité.

Même quand Magny promet de ne pas céder aux pressions, le corps de sécurité mérite le support des autorités de l’Etat, s’ils veulent garder le port du Cap-Haïtien dans son statut international. Du 24 décembre 2007 à nous jours, on peut constater que Jean-Renet Latortue incarne l’application du code ISPS. A moins qu’il soit remplacé par un homme rigide, courageux et déterminé comme lui, son absence entraînera le laisser-aller. C’est ce qu’on observe déjà au second port international d’Haïti.

Les comploteurs au sein du personnel administratif, qui ont toujours participé à des mouvements de déchoucage dans l’unique but de renforcer leur marge de manœuvre, ne font rien pour supporter les agents de sécurité dans leur travail et renforcer les mesures de sûreté. Déjà, ils réorganisent les rackettes et activités de contrebande. Devant la barrière, beaucoup de ceux qui ont pris part au mouvement de protestation, attendent les clients pour leur proposer un moyen de contourner l’administration. Ils agissent avec l’appui de plusieurs membres du personnel administratif qui, tranquillement, attendent la recette du jour. Il est logique que ces responsables qui, actuellement, sont en position de force, n’agiront pas dans le sens d’un code ISPS jugé contre-productif pour leur petit business. Le gouvernement doit prendre en main la sécurité du port de la ville. Le Grand Nord ne souhaite pas perdre son port international, un acquis pour son développement.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
6 Janvier 2008

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