lundi 7 avril 2008

L'ONU paie les conséquences de ses inconséquences en Haïti.




Cyrus Sibert,
AVEC L’OPINION,
Radio Kontak Inter 94.9 FM48, Rue 23 -24 B
Cap-Haïtien, Haïti
reseaucitadelle@yahoo.fr,
reseaucitadelle@gmail.com
www.reseaucitadelle.blogspot.com

La MINUSTAH (Mission de Stabilisation des Nations Unies en Haïti) est enfin face la population. Elle est prise comme cible par les manifestants de la faim. Nous avions publié, le 13 septembre 2007, un texte mettant en garde la mission de stabilisation de l’ONU. Nous vous invitons à le relire notre texte :

« Comme en 1994, l’ONU est sur la mauvaise voie en Haïti »

que nous publions. Nous croyons que les Nations Unies s’est enlisées avec les Etats-Unis dans un ROGUE STATE BUILDING en Haïti. Ils font aujourd’hui face aux conséquences de leurs inconséquences.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
7 Avril 2008

Suivre le texte annoncé.
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Comme en 1994, l’ONU est sur la mauvaise voie en Haïti.

Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION
Radio Kontak Inter 94.9 F.M.
Cap-Haïtien, Haïti
13 septembre 2007



Edmond Mulet a fait une bêtise. Enfin de mission en Haïti, le diplomate guatémaltèque est entré dans une polémique aveugle avec des élus haïtiens. Le représentant permanent sortant du Secrétaire Général des Nations Unies a fait des déclarations qui soulèvent consternation chez plusieurs observateurs haïtiens. Sur le dossier du rétablissement de l’Armée, il estime qu’Haïti n’a pas besoin d’une armée, la police peut assurer la sécurité de la population. Il n’a pas ménagé ses mots pour insinuer que le Sénat, en tant qu’institution, est sous la coupe de corrompus et des narcotrafiquants, arguant que "La population commence à comprendre qui est du bon côté, qui est du mauvais côté".


"La population commence à comprendre qui est du bon côté, qui est du mauvais côté"corrompus ou des narcotrafiquants", corrompus ou des narcotrafiquants", corrompus ou des narcotrafiquanUne situation regrettable, vu que Edmond Mulet avait pour mission en Haïti de renforcer les institutions démocratiques et que, lors même que le Sénat aurait en son sein des criminels et corrompus, cela n’enlève pas son caractère institutionnel fondamental de contre-pouvoir dans une démocratie. Le guatémaltèque ferait mieux de dénoncer ces intrus qui affaiblissent la crédibilité, l’intégrité et l’efficacité du parlement.


Pourtant, Edmond Mulet et son équipe étaient appréciés dans l’opinion pour le travail de la MUNUSTAH contre les gangs armés qui traquaient des citoyens non combattants. Globalement, ces opérations contre les kidnappeurs et le démantèlement des gangs armés renforçaient l’utilité de la présence de l’ONU en Haïti.


LES ERREURS DE L’ONU EN HAITI

Ce comportement de Edmond Mulet renvoie à la situation que nous avions vécue en Haïti de 1994 à 2004 c’est-à-dire lors de la première intervention de l’ONU sous le chapitre VII de sa charte en Haïti : Des diplomates d’organisations internationales sont toujours du coté de l’exécutif. A force de fréquenter les autorités locales, ils finissent par être fanatisés au point de les défendre. Souvent, ils en tirent des avantages pécuniaires ou des promesses de soutien (diplomatique) de la part du régime en place ou de ses alliés idéologiques au niveau international. Et, ils se mettent à défendre le statu quo au mépris des principes et valeurs démocratiques. Ayant vu tant de misères en Haïti, ils ne croient plus au succès de leur mission. Bref, ils adoptent une logique ‘‘sauve qui peut’’ se disant, de toute façon, ce n’est pas moi qui vais changer la réalité misérable de ce peuple.


Et si le Conseil de Sécurité des Nations Unies prenait en compte leur rapport sans réaliser de contre-expertises, il serait triste de voir l’ONU adopter des décisions allant dans le mauvais sens : des résolutions qui viseraient à supporter des régimes autoritaires au lieu de renforcer la démocratie et la liberté en Haïti ; des décisions qui obligeraient le peuple combattant d’Haïti à se rebeller ; de nouvelle période d’instabilité ; instabilité en Haïti étant toujours fonction de l’intervention maladroite de l’étranger dans les affaires internes de notre pays."La population commence à comprendre qui est du bon côté, qui est du mauvais côté"


Depuis l’occupation américaine de 1915, l’international a interrompu la dynamique interne des rapports de forces qui assurait la continuité de l’Etat haïtien. Même quand, avant la première intervention des marines, le mode de fonctionnement politique du pays occasionnait une succession de périodes violentes. L’éventualité de groupes insurrectionnels représentait un contre-pouvoir qui pressurait les chefs d’Etat. Celui-ci était obligé de jouer sur deux plans : la répression et une quête sans cesse de légitimité. Un souci de se faire accepter afin de réduire les chances de complots capables d’emporter son pouvoir. En conséquence, Haïti connaissait des gouvernements progressistes qui réalisaient des infrastructures, des ponts, des marchés publics, des écoles, des centres de santé... Philippe Guerrier, Lucius Eugène Salomon, Florvil Hyppolite, sont des noms mémorables. Les vestiges de leurs réalisations sont encore là. Et dans plusieurs ‘‘villes oubliées’’, il n’y a pas d’autre investissement de l’Etat en faveur de la population.

Bien que violents, les régimes politiques d’avant 1915 avaient une certaine efficacité. On réalisait des projets, on pensait à la Nation. Il y avait un projet national.

Même quand nous concédons qu’avec les temps modernes, on ne pouvait plus accepter ces changements de pouvoir dans la violence, l’un des maux de l’occupation en Haïti est la destruction des possibilités de contre-pouvoirs.

Après l’occupation, on a vu des régimes politiques inféodés au Département d’Etat américain. Avec le sentiment d’avoir répondu aux exigences de l’étranger, les autorités locales se livrent à toutes sortes d’exactions au mépris des principes démocratiques et de libertés. Duvalier, Aristide/Préval en sont les champions. Il leur suffisait de respecter ou de faire semblant de respecter les exigences de la communauté internationale pour qu’ils se livrent à des opérations répressives contre le parlement, les partis politiques, les organisations de la société civile, la presse et au rançonnement du secteur privé des affaires.


Pourtant, les chercheurs reconnaissent l’importance des contre-pouvoirs pour le bon fonctionnement de la démocratie représentative :

‘‘On ne peut présenter le pouvoir politique sans évoquer en même temps le problème des contre-pouvoirs. En effet, il serait tout à fait irréaliste d’imaginer qu’il n’existe rien entre le petit groupe des gouvernants et l’immense masse des gouvernés. Une vue moins abstraite, plus proche du réel et du foisonnement de la vie, montre d’une part ; que le groupe des gouvernants est lui-même diversifié et peut donc faire place aux contre-pouvoirs, d’autre part et surtout, qu’entre l’appareil dirigeant et les gouvernés il y a une multitude d’organismes très divers, dont nombreux sont ceux qui apparaissent très légitimement comme de véritables contre-pouvoirs.

L’utilité des contre-pouvoirs tient au rôle qu’ils remplissent, souvent d’ailleurs sans que cela soit leur vocation première, et qui est d’éviter l’omnipotence du pouvoir politique. Ils peuvent remplir soit en participant eux-mêmes à l’exercice du pouvoir politique mais alors en disposant d’une réelle influence et, par conséquent, en étant susceptible d’opposer une résistance aux entreprises abusives du pouvoir ou, lorsque c’est possible, en incitant celui-ci à y renoncer de lui même. Ils peuvent aussi faire contrepoids aux groupes de pression liés à la majorité gouvernante. Ce faisant, ils permettent souvent l’instauration d’un meilleur équilibre d’ensemble (et pas seulement politique), plus favorable aux droits, libertés et intérêts des gouvernés’’.

Pierre Pactet, Institutions Politiques, Droit Constitutionnel, 20e édition, Paris, Dalloz, Armand Colin, 2001, p.18


Alors, on ne peut que mal comprendre les déclarations de Edmond Mulet à l’encontre du Sénat haïtien quand il joue son rôle de contre-pouvoir visant à vérifier le bien-fondé de l’action répressive du parquet. Le dialogue et la concertation étant les anges gardiens de la démocratie.

Comment un étranger qui a fréquenté les ‘‘grandes universités de l’Ambassadeur américain Brian Dean Coren’’, puisse-t-il faire preuve de tant de sécheresse de valeurs démocratiques ? Peut-on contribuer à instaurer la démocratie en Haïti en négligeant les principes de ‘‘check and balance’’, de contre-pouvoir ? Qu’est-ce qui empêche au parlement d’inviter n’importe quel fonctionnaire de l’Etat dans le but d’avoir plus d’informations sur une opération qui ébranle le tissu social ? Le secteur privé, comme les partis politiques, étant depuis longtemps la cible des autorités de ce pays. Le parquet en Haïti ayant historiquement la fonction d’instrument au service de l’exécutif à des fins de persécutions politiques.

‘‘Les contre-pouvoirs institutionnels, qui sont prévus précisément pour assurer l’équilibre interne du pouvoir politique et éviter ses excès éventuels ( il peut s’agir du corps électoral lui-même et plus souvent des organes de contrôle politique ou juridictionnel, c’est-à-dire des assemblées parlementaires et des cours suprêmes). On peut dire, en ce sens, que la célèbre théorie de la séparation des pouvoirs tend précisément à instituer des contre-pouvoirs. Le cas des assemblées est particulièrement intéressant car celles-ci peuvent également être considérées comme des organes du pouvoir politique et, dans une certaine mesure, comme des contre-pouvoirs. De même, dans les systèmes fédéraux ou largement décentralisés, les collectivités composantes jouent le rôle de contre-pouvoirs voués à contrebalancer le poids de l’appareil fédéral ou central’’.
Ibid, p.19

L’ambassadeur en Haïti de la plus ancienne démocratie du monde - les Etats-Unis - a compris l’importance du Sénat. Elle a contribué à sauver la face du parlement.

Le risque pour la mission des Nations Unies en Haïti est le fait de voir ses agents fanatisés au point de perdre leur neutralité.

Comme les lignes imaginaires - latitude et longitude - permettent à l’homme de se situer dans l’espace terrestre, la bonne gouvernance et le respect des libertés civiles doivent aider à évaluer l’avancement du projet démocratique haïtien.

Les représentants de l’ONU ne doivent pas être des fanatiques de René Préval. Leur désir de réussir leur mission et de progresser comme technocrates internationaux ne doit pas les empêcher de garder leur neutralité en traitant les dossiers avec sérénité. Sinon, ils encourageront les dirigeants à sombrer dans la dictature. Ce qui constituera un nouvel échec de la MINUSTAH en Haïti.


Dans notre texte Suivant l'esprit de la Résolution 940 de 1994, l'ONU doit agir en Haïti (12 novembre 2003), nous avions répondu à l’Ambassadeur James B. Foley.
‘‘Les Haïtiens n’attendent pas des USA qu’ils leur dictent comment organiser leur pays. Cependant les États-Unis et la communauté internationale ont l’obligation de réparer les conséquences de leurs complaisances en faveur de Jean-Bertrand Aristide.’’


‘‘La justice estime que tout acte qui cause préjudices mérite réparation. La mauvaise gestion du dossier haïtien par les administrations Clinton et Bush mérite réparation. Des mesures doivent être envisagées pour mettre fin à la tyrannie réinstaurée en Haïti.’’


‘‘Si en son point 4, la résolution 940 stipule : (le Conseil ) Agissant en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations Unies autorise des États membres à constituer une force multinationale… (pour) … le départ d’Haïti des dirigeants militaires…. Le prompt retour du Président légitimement élu…, au point 8 il était question de ‘‘professionnaliser les forces armées haïtiennes…’’ et non de les remplacer par des gangs armés.


La violation de la Résolution 940 par le régime lavalas et la mise en place de gangs armés au su et vu des États-Unis créent des préjudices à la République d’Haïti et au peuple haïtien tout entier. Comme preuve, l’Ambassadeur Foley déclare : ‘‘ Nous butons sur le plan sécuritaire’’. C’est la conséquence de l’inapplication de la Résolution 940 dans son intégralité.’’

L’Ambassadeur Foley, demandait aux haïtiens de résoudre leurs problèmes, de ne plus compter sur l’étranger ni prendre la communauté internationale comme bouc émissaire. (Ci-joint, l’intégralité de notre texte publié le 12 novembre 2003).

Malheureusement, l’ONU risque de commettre les mêmes erreurs en 2007: Déficit de principe, démocratie au rabais, une mission (MINUSTAH) défenseur du régime en place.

Depuis quelque temps, en plus du fait d’avoir imposé la violation de la loi électorale en proclamant René Préval Président de facto avec un résultat illégal, on observe un rapprochement dangereux de la MINUSTAH du régime en place. Edmond Mulet est allé jusqu’à défendre la ‘‘crédibilité’’ du Président René Préval. On rapporte qu’au micro d’un journaliste au niveau d’une station de la capitale, le diplomate affirmait que René Préval est un homme honnête et que personne ne peut dire le contraire. C’est fort pour le représentant du Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki Mon.

Cette déclaration est soit une preuve que le président a un déficit de crédibilité, soit une concession de Edmond Mulet aux amis gauchistes sud-américains de Préval en vue d’éventuels supports diplomatiques.

Dans les deux hypothèses, Edmond Mulet a outrepassé son statut de diplomate de l’ONU. Il a agi contre la société civile haïtienne et contre notre aspiration à la liberté qui constitue l’essence de notre projet démocratique. Il s’est comporté en étatiste, comme ces idéologues gauchistes qui croient encore dans le rôle messianique de l’Etat qui n’est au fait que l’expression des desiderata d’un petit groupe de démagogues cyniques, aventuristes ou frivoles au nom du ‘‘peuple’’.

Errare humanum est, perseverare diabolicum

Si l’ONU échoue dans son entêtement à envoyer chez nous des démocrates rachitiques pour instaurer une démocratie au rabais en Haïti, cette organisation sera perçue aux yeux de plus d’un comme l’institution du diable sur la terre. Après l’URSS, on aura raison de démanteler cette institution de protection et de promotion des Etats-délinquants ; cet organe idéologique du collectivisme suranné ; le dernier retranchement de ceux qui ont violé les droits humains au nom du nationalisme, de la race, de la culture, des intérêts ou d’une quelconque utopie révolutionnaire. Leur ‘‘soutane’’ diplomatique ne changera pas leurs idées rétrogrades de l’homme, de la vie et de la liberté.

Plus d’un se plaigne de la déviance de l’ONU lisez : http://www.institutconstant.ch/pdf/IC-ONU.pdf


L’EXEMPLE CHILIEN ET LE PROJET DEMOCRATIQUE HAITIEN

Dans le livre Les pays en développement et l’Expérience de la Démocratie de Larry Diamond, Juan J. Linz et Seymour Martin Lipset nous voyons une analyse sur l’évolution de la démocratie chilienne. Dans le chapitre Le Chili : origines, consolidation et chute d’un régime démocratique, nous lisons et nous commentons :

‘‘Comme le souligne Nordlinger : Les chances pour qu’un système politique évolue de façon viable, c’est-à-dire sur un mode non violent, non autoritaire et finalement démocratique, sont portées à leur maximum lorsque c’est l’identité nationale qui naît en premier, suivie par l’institutionnalisation du gouvernement central, puis par l’apparition de partis de masse et d’un électorat de masse.’’

Pour le Chili, l’identité nationale était fonction d’une victoire militaire : ‘‘la très nette victoire militaire remportée par le Chili pendant la guerre contre la Confédération péruvio-bolivienne, victoire sans précédent en Amérique latine, donna à cette petite nation divisée un nouveau sentiment qui donna naissance à des symboles tangibles de patriotisme et d’esprit national.’’ Alors, nous comprenons mal que les sud-américains s’amusent à cracher sur notre histoire, méprisant notre armée indigène, celle qui avait humilié l’armée napoléonienne à Vertières, celle qui a réussi la seule révolution d’esclaves de l’histoire de l’humanité.

Les étrangers sont incohérents dans leur déclarations sur l’opportunité de remobiliser une armée indigène en Haïti. Car le général Brésilien Carlos Alberto Dos Santos Cruz avait souhaité la création d’une armée pour supporter la PNH. De plus, à quoi servent les 6000 militaires de l’ONU en Haïti s’il n’y avait pas des objectifs militaires à atteindre?

En analysant la montée de l’anti-haïtianisme en République Dominicaine, on se demande s’il n’existe pas un accord entre les frères hispanophones contre les noirs d’Haïti. Les dominicains agissent en toute liberté avec, dirait-on, la certitude que les troupes sud-américaines stationnées en Haïti n’interviendront pas contre eux. Qui sait si les dominicains ne sont pas déjà en Haïti se déguisant en casques bleus, avec l’accord des représentants de l’ONU ?

Prenant l’exemple du Chili, les chercheurs nous disent :

‘‘Lorsqu’il s’est agi de consolider l’autorité politique, cinq facteurs ont joué au Chili un rôle capital : la valeur des dirigeants, l’autonomie de l’Etat, l’efficacité du gouvernement, la primauté du pouvoir civil sur les forces armées et le soutien des conservateurs aux règles démocratiques.’’

La valeur des dirigeants : Quelle est la valeur de l’équipe en place ? Exerce-t-il un leadership progressiste ? Quelle est son efficacité ? Pourquoi Edmond Mulet défend –il Préval et ses hommes alors que le peuple dans son ensemble est insatisfait de leur impotence ? Faut-il une révolte pour qu’on arrive à saisir la situation ? Du point de vue moral, c’est un gouvernement de délinquants, de repris de justice et de criminels. Le cabinet privé de René Préval est truffé de criminels, d’anciens membres de l’opération Bagdad...

L’autonomie de l’Etat : C’est à ce niveau que la MINUSTAH pêche. D’après la mission de l’ONU en Haïti, rendre l’Etat haïtien autonome est d’accepter son autoritarisme, dérives, ses excès, ses initiatives abusives de répression fiscale. Les fonctionnaires de l’ONU font de Préval un dictateur internationalement accepté. Et ses réflexes anarchistes et antidémocratiques commencent par refaire surface. Le cas de ce ministre de la culture Daniel Elie qui reste en poste après un vote de censure du parlement est l’un des symptômes. Les techniciens de la MINUSTAH se font des apôtres de l’étatisme primaire donnant ainsi à l’ONU une idéologie.

On encourage le gouvernement Préval/Alexis à collecter des taxes sans pouvoir contrôler la bonne utilisation des fonds et évaluer objectivement l’impact de telle pratique sur la prospérité à long terme de la nation. L’argent du contribuable est jeté dans des festivals culturels, des activités non productives organisées par des proches du pouvoir qui s’en servent pour détourner le trésor public, s’enrichir ou influencer les joutes électorales à venir.

Efficacité gouvernementale: Même quand, pour l’économie, le résultat au niveau macro est encourageant et mieux que sous la présidence de Jean Bertrand Aristide, le pouvoir d’achat des ménages est très faible. Le fossé qui sépare la majorité des pauvres de ceux qui s’enrichissent grâce aux prébendes dispensées par le pouvoir en place s’élargi et s’approfondi. Les mesures du gouvernement qui devraient aller dans le sens de la productivité des secteurs créateurs de richesses comme le tourisme sont quasi nulles. Le président du Parti Libéral Haïtien Jean André Victor et Antoine Joseph - un autre dirigeant du parti - partagent notre avis :

« Le premier ennemi du Gouvernement est le Gouvernement lui-même. Il est toujours à la merci du clientélisme politique, du laxisme des responsables et de la gabegie administrative. Cela explique son inefficacité et son inefficience », « Jamais dans le pays, on n'a donné autant de subventions, distribué gratuitement ou presque autant de véhicules à moteur et ouvert autant de cantines publiques axées sur l'aide alimentaire… La politique de subventions tout azimut et la stratégie de l'Etat providence ne peuvent pas donner de bons résultats dans un pays pauvre comme Haïti. » « Le gouvernement doit utiliser le surplus de l'assiette fiscale pour d'augmenter la production », «Des progrès ont été enregistrés dans le domaine de la stabilité macro-économique, de la stabilité politique et de la lutte contre la drogue et la corruption, admet-il. Ils ont permis jusqu'ici de maintenir le navire à flot et de l'empêcher de couler. Mais la boussole du bateau n'indique pas le Nord du développement socio-économique. » « Plus il existe des commissions qui rentrent en concurrence avec les institutions, plus les institutions seront affaiblies. »

Les opérations menées dans le cadre de la lutte contre les gangs sont beaucoup plus une initiative extérieure. Les chefs de gangs étant dans leur grande majorité des responsables de base de la campagne électorale de René Préval, ils ne seraient pas inquiétés. D’ailleurs, il y a de ces libérations de criminels Lavalas qui soulèvent l’inquiétude du citoyen et confirment l’impunité qui règne en Haïti. L’assassinat du juge de la cour d’appel des Gonaives suivi de la libération de plusieurs criminels sur le cas desquels il devait décider, est l’un des signes accablants.

Primauté du pouvoir civil sur les forces armées et le soutien des conservateurs aux règles démocratiques : L’armée est démobilisée et la police respecte les autorités civiles. Pour les conservateurs, le gouvernement Préval est un ‘‘cheval de Troie’’ à partir duquel on protège les monopoles et le statu quo. Le président refuse d’opérer des réformes sérieuses. Il est bon dans sa tactique du ‘‘faire semblant’’. Pourtant, il pouvait profiter de la présence de la MINUSTAH, de sa situation de fin de carrière politique, pour imposer des réformes structurelles en profondeurs et libérer Haïti du système féodal et mercantiliste.


LA MISSION REVOLUTIONNAIRE DE LA DIASPORA HAITIENNE

La diaspora haïtienne doit être consciente de sa mission révolutionnaire. Comme Lénine et Marx avaient découvert le rôle révolutionnaire de la classe ouvrière, les haïtiens de la diaspora doivent comprendre leur rôle dans le changement haïtien. L’organisation, la discipline et la culture démocratique des pays développés dans lesquels elle évolue peuvent nous être profitables en terme de transfert de valeurs. Ils ne doivent jamais oublier le poids de la majorité des ressortissants haïtiens sur la décision de Bill Clinton en 1994. La diaspora haïtienne doit s’unir autour des valeurs universelles en vue de constituer un contre-pouvoir puissant.

‘‘Les contre-pouvoirs sociaux qui présentent une très grande diversité puisqu’ils recouvrent aussi bien les forces économiques et sociales (confédérations syndicales diverses, associations, etc.) que les forces militaires (l’armée peut jouer dans certains pays le rôle d’un contre-pouvoir bien que, en principe, elle soit un instrument au service du pouvoir politique) ou que les forces spirituelles (les Eglises, presque toujours neutres dans les régimes libéraux, peuvent, elles aussi, être érigées en contre-pouvoirs dans les régimes autoritaires).’’ Op cit, P.19

La diaspora haïtienne doit s’unir sur des positions de principe. Nous l’avons dit plus haut, si les lignes imaginaires latitude et longitude permettent de repérer des points de la planète, la bonne gouvernance et le respect des droits humains doivent servir de guide pour nos frères et soeurs de la diaspora. Ils doivent être intransigeants sur ces principes.

Dans le texte Peut-on faire confiance à la diaspora pour la fin de la féodalité en Haïti ?, nous avions été très critique et des amis de la diaspora ont appelé pour nous demander qu’est-ce qui ne va pas ? Nous sommes révolté devant cette diaspora qui refuse de comprendre sa mission révolutionnaire. Comme la diaspora juive avait compris la nécessité de fonder un Etat Israélien envers et contre tous, la diaspora haïtienne doit comprendre que le changement en Haïti passe par son engagement. Elle ne doit plus servir de refuge pour les criminels, les corrompus, les démagogues, les populistes, les menteurs, les racketteurs, etc.

Plus d’un était étonné de voir que Erzili danto, cette dame lobbyiste Lavalas sur Internet, avait traduit et publié notre texte sur la pédophilie au Cap-Haïtien. Elle nous avait envoyé un email nous informant de sa décision de faire la promotion de notre texte pour défendre ces pauvres enfants du Cap-Haïtien. A nos yeux, Erzili Danto est appréciée. Elle a su faire la différence entre ce cas précis de pédophilie au Cap-Haïtien et nos confrontations régulières Lavalas/anti-lavalas.

Nous pensons que la diaspora devrait s’unir sur ces points : La bonne gouvernance et le respect des vrais droits humains. Peu importe le mouvement au pouvoir, Bonne gouvernance et Respect de la personne humaine !

Un accord de principe sur ces points encouragera les gouvernants à agir, sachant qu’il n’y a aucun échappatoire, aucun groupe pour supporter leur mauvaise action. Les Nations Unies et les étrangers sauront qu’à l’extérieur il y a un mouvement de la diaspora uni sur des principes démocratiques, de liberté et de progrès. Leurs agents seront obligés de bien faire leur travail de peur que la diaspora haïtienne n’organise une série de mouvements de protestations capables d’entraîner la fin de leur carrière diplomatique. Il faut finir avec cette façon de défendre le mal s’il est l’oeuvre de quelqu’un à nous. On ne rend pas service au pays en agissant de la sorte.

Si en 2003, face à l’entêtement de Jean-Bertrand Aristide, nous avions réclamé la réparation des dommages causés par le non respect de la résolution 940 dans notre texte Suivant l'esprit de la Résolution 940 de 1994, l'ONU doit agir en Haïti, aujourd’hui, en 2007, nous exigeons la neutralité de la MINUSTAH, des réformes structurelles profondes au niveau de l’Etat, nous rejetons la démocratie au rabais et appelons la diaspora à l’unité et à la mobilisation autour des valeurs universelles de bonne gouvernance et du respect des droits humains.

L’échec de 1994 est dû à la position fanatisée de la diaspora qui n’a pas su exiger de Jean-Bertrand Aristide et Bill Clinton le respect des promesses faites. Croyant en un messie, elle s’est laissée manipuler. Encore et toujours, le pays intérieur attend la contribution de tout les haïtiens progressistes de l’extérieur pour la modernité et la fin de la féodalité en Haïti. Seul un engagement total, de la diaspora haïtienne, en ce sens, peut nous aider à profiter de cette humiliante présence étrangère en Haïti.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
13 septembre 2007

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United Nations Needed in Haiti Again


Originally: Suivant l'esprit de la Résolution 940 de 1994, l'ONU doit agir en Haïti.

Cyrus Sibert, Radio Maxima, 2003-11-12
Haiti Democracy Project web page item #1012 (
http://www.haitipolicy.org)


Suivant l'esprit de la Résolution 940 de 1994, l'ONU doit agir en Haïti.
Par Cyrus Sibert,

Radio Maxima, Cap-Haïtien, Haïti
opinionmaxima@yahoo.com


Le mercredi 5 novembre 2003, le nouvel ambassadeur des USA en Haïti James Foley a fait état d’une tendance qui consiste à compter sur l’étranger soit comme bouc émissaire, soit comme sauveur. Il revient, selon lui, aux haïtiens de résoudre leurs différends par la voie du dialogue et du compromis.


L’Ambassadeur Foley semble être mal renseigné sur les causes de la tyrannie qui prévaut en Haïti : L’intervention militaire des USA en Haiti, outrepassant les objectifs de la résolution 940 de l’ONU, a instauré un régime autocratique qui détruit toutes les institutions du pays et crée l’anarchie. Avec l’aide des USA, un homme est au-dessus des lois, de toutes institutions haïtiennes et se croit tout permis. Telle est la cause de la crise.


Alors, comment déresponsabiliser les USA qui nous demandent d’affronter pacifiquement les forces répressives lavalassiennes?


Les Haïtiens n’attendent pas des USA qu’ils leur dictent comment organiser leur pays. Cependant les États-Unis et la communauté internationale ont l’obligation de réparer les conséquences de leurs complaisances en faveur de Jean-Bertrand Aristide.
L’histoire crée des machines de guerre et des tyrannies. Quand les Américains veulent raisonner, ils acceptent l’idée d’action pour libérer les peuples de ces systèmes répressifs. Il n’y a pas eu de manifestations anti-Baas en Irak. Saddam venait juste d’être réélu à 100% des voix quelques mois avant l’intervention des USA. Aucune élection frauduleuse en Irak n’a été signalée par aucune organisation régionale.


Dans l’Hémisphère Occidental Cuba est stable; Castro gouverne. Il est d’ailleurs plus productif que Jean-Bertrand Aristide. Alors les États-Unis qui prônent le dialogue et le compromis, que sont-ils allés faire en Irak?


Les remarques de M. Foley ne sont-elles pas valables pour la diaspora cubaine? Les exilés cubains ne se laissent-ils pas manipuler par l’administration Bush? Car d’après James Foley, un ancien du Département d’État, l’approche consiste à se débrouiller pour trouver un compromis avec des dictatures comme Fidel Castro – une sorte de dialogue inter-cubain.


Méfiez-vous des mercantilistes américains! Ils n’ont pas de principes. Deux poids de mesure : ils décident où agir et où demander au peuple de combattre leur tyrannie par des moyens non-violents ‘‘par la voie du dialogue et du compromis’’.


La justice estime que tout acte qui cause préjudices mérite réparation. La mauvaise gestion du dossier haïtien par les administrations Clinton et Bush mérite réparation. Des mesures doivent-être envisagées pour mettre fin à la tyrannie réinstaurée en Haïti.


De même que les USA se sont référés aux résolutions non-appliquées des Nations Unies pour agir en Irak, la communauté internationale doit exiger l’application de la résolution 940 du Conseil de Sécurité sur Haïti dans son intégralité.


Ladite résolution 940, adoptée par le Conseil de sécurité à sa 3413e séance, avait affirmé que ‘‘le but de la communauté internationale consiste toujours à restaurer la démocratie en Haïti’’; que ‘‘la situation en Haïti continue de menacer la paix et la sécurité dans la région’’; Qu’ ‘‘une action serait menée en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies afin d’aider le gouvernement légitime d’Haïti à maintenir l’ordre public’’; que ‘‘le régime…manque aux obligations qui lui incombent en vertu des résolutions…’’


Si en son point 4, la résolution 940 stipule : (le Conseil ) Agissant en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations Unies autorise des États membres à constituer une force multinationale… (pour) … le départ d’Haïti des dirigeants militaires…. Le prompt retour du Président légitimement élu…, au point 8 il était question de ‘‘professionnaliser les forces armées haïtiennes…’’ et non de les remplacer par des gangs armés.


La violation de la Résolution 940 par le régime lavalas et la mise en place de gangs armés au su et vu des États-Unis crée des préjudices à la République d’Haïti et au peuple haïtien tout entier. Comme preuve, l’Ambassadeur Foley déclare : ‘‘ Nous butons sur le plan sécuritaire’’. C’est la conséquence de l’inapplication de la Résolution 940 dans son intégralité.


L’international, les États-Unis en tête, doit avoir le courage de reconnaître les fautes graves commises, au profit d’intérêts de groupes de pression américains.


Comme aide-mémoire, rappelons certains faits. C’est utile de prouver l’implication de la communauté internationale, les États-Unis en tête, dans la mise en place du désordre qui règne en Haïti:
- L’international cautionne et encadre des partisans d’Aristide pour piller et incendier les maisons d’opposants politiques en 1994 et en 1995;
- Les USA ont accepté le démantèlement d’une force constitutionnelle au lieu de la professionnaliser;
- Des fanatiques d’Aristide ont intégré la PNH (Police Nationale d’Haïti) avec l’aide des pays amis d’Haïti; beaucoup de ceux qui, en exil, ont été formés par la Police Royale du Canada, la CIA et la France, sont actuellement responsables des gangs armés. Exemple : Hermione Léonard (Commissaire divisionnaire de la Police dénoncée par Johnny Occilius d’être l’instigatrice des conflits inter-gangs à cité soleil), Paul Cotin ( Policier actuellement Député Lavalas, Responsable de l’armée de Saddam au Limbé), Oriel Jean (chef de sécurité du Palais National accusé par les États-Unis de trafic illicite et dénoncé comme responsable d’opération d’exécution sommaire.
- Les forces du palais national (USGPN, CAT et SWAT Team) ont été entraînées par les USA.
- Les techniciens de l’OEA renforcent considérablement la capacité répressive de la PNH qui selon André Apaid du Groupe des 184 devient plus violente
- L’administration Clinton a eu une position partisane face au secteur lavalas favorisant ainsi le parti unique.
- Les dirigeants américains se sont allié à l’anarchie lavalassienne pour des intérêts à court-terme méprisant ainsi les valeurs de la Nation américaine tout en gaspillant l’argent des contribuables.
- Les tyrans ont un moral pragmatique qui tend vers la réussite de leur rêve. Jusqu’à présent, Aristide gagne à tous les coups.
a) Son parlement est finalement accepté par la communauté internationale.
b) Après les menaces de ne non-reconnaissance des élections présidentielles du 26 novembre 2000, les États-Unis défendent aujourd’hui le mandat d’Aristide.
c) Les multiples résolutions sont bloquées par le CARICOM, même l’ultimatum de Colin L. Powell est oublié, aux États-Unis on n’en parle surtout pas.
d) Aristide est en train de concrétiser son rêve de célébrer le bicentenaire de notre indépendance sans la nation – une fête personnelle.
Alors pourquoi accepterait-il à négocier avec des Haïtiens? Jusqu’à présent ça marche : un peu de mensonge, de la violence, de belles paroles pour la Communauté internationale, quelques millions pour les lobbyistes et bureaucrates de l’OEA; le tyran réalise ses rêves.
On ne peut pas nous demander de négocier et de trouver un compromis avec quelqu’un qui gagne dans son intransigeance – que vous aidez à gagner….
Quel est l’enjeu pour Aristide? Il n’a pas de problème : grâce à la coopération internationale, il gagne à tous les coups.


Pourquoi (Aristide) ne devrait-il pas penser à de nouvelles élections frauduleuses? Sa stratégie marche, grâce aux États-Unis. Pourquoi changer de stratégie quand ça marche?
Les difficultés que connaissent les USA en Irak sont aussi le résultat de cette stratégie qui consiste à créer, à encourager ou à tolérer le désordre, avec en tête que les coupables seront du côté de l’Amérique et qu’ils accepteraient toutes ses exigences pour échapper à la justice locale.
Aucun peuple ne serait l’ami d’une puissance qui détruit sa sécurité.


Donc Monsieur Foley, il est question de réparer les fautes commises en Haïti. Les générations montantes d’Haïti ne pardonneront pas ceux qui ont gâché la célébration du bicentenaire de notre indépendance. Ceux qui ont accepté qu’Aristide crée le désordre et l’anarchie, contrairement à l’esprit de la résolution 940 des Nations unies. Un libérateur, un ami, ne saurait accepter cela. L’ordre et la sécurité devraient être les objectifs de votre mission en Haïti en 1994. Seuls les méchants, les ennemis, organisent et défendent le désordre.


Après deux cents ans de lutte, le peuple haïtien n’acceptera qu’un diplomate vienne lui faire la leçon de l’engagement patriotique.


Construire des monstres (Léviathan) et demander aux peuples de s’en débarrasser pacifiquement est illogique, irresponsable, inhumain et cynique. C’est demander à une personne de lutter pacifiquement contre un serpent que vous avez mis dans son lit.


Comme nouvelle méthode d’approche de la politique étrangère, les conseils de l’Ambassadeur américain - dialoguer avec les tyrans - devraient être universels : Le code d’engagement des USA en Irak, à Cuba, au Rwanda, en Bosnie-Yougoslavie et au Libéria. Constatant que cette règle n’existe que pour les Haïtiens, on est tenté de penser au racisme.


En Haïti, tous les symptômes de massacre existent. Des déclarations de responsables de l’État appellent les gangs lavalassiens au massacre. Pour Jean-Bertrand Aristide ‘‘Le peuple doit dire son mot. Sa patience à des limites.’’; pour Dany Fabien ‘‘ Le peuple doit faire la guerre décrétée par l’opposition’’; Quant aux chefs de gangs lavalassiens, ils lancent des opérations de violation des droits humains : Radicale, Etau, Zip, etc. Le pouvoir continue de distribuer des armes à feu. Les enfants de rue et des quartiers populaires sont armés.


L’international semble avoir une autre approche pour les ‘‘Black countries’’ : laisser les s’entretuer avant d’agir. C’est ce que nous voyons en Afrique.


Par sa déclaration, l’Ambassadeur Foley désapprouve l’embargo contre Cuba. C’est au cubain de résoudre leur problème par le dialogue et des compromis avec la machine répressive soviétique installée dans l’île.


Réparation c’est ce que nous réclamons. Vous devez réparer les fautes graves commises en Haïti.
Les vrais amis d’Haïti sauront convoquer le Conseil de sécurité pour évaluer les conséquences de l’application partielle de la Résolution 940 et au nom de celle-ci corriger la situation.
La 940 parle de démocratie, non d’autocratie.


La 940 était motivée par les cas de violations des droits humains en Haïti. Les rapports de la Commission Inter-américaine des Droits Humains (CIDH), ceux du Département d’État Américain et le dernier en date du Rapporteur Spécial des Nations Unies ne prouvent pas le contraire si ce n’est le pire.


Aussi rappelons-nous que la Résolution 940 décidait ‘‘de professionnaliser les Forces Armées haïtiennes’’ non de détruire l’armée et de la remplacer par des gangs lavalas.
Aux pays amis d’Haïti, à ceux qui ont le courage, nous attendons une convocation du Conseil de sécurité des Nations Unies sur Haïti et les préjudices causés par la mauvaise application de la résolution 940 de l’ONU.


Tarek Aziz a fait mention d’une stratégie que des alliés secrets de Saddam Hussein utilisaient. Elle consistait à protéger son régime en reportant les rapports et séances du Conseil de sécurité, en utilisant le droit de veto pour bloquer les résolutions.


Dans la crise haïtienne nous assistons à la même tactique. Le rapport de l’OEA n’est toujours pas présenté. Le CARICOM bloque tout. La Mission spéciale se contente de constater avec regret les exactions du pouvoir lavalas. Elle en profite pour cibler au passage des secteurs comme la presse, les manifestants, etc. Et après les libertés d’expression deviennent plus menacées.


Après plusieurs ultimatum, les États-Unis s’excusent pour accuser les victimes.


De ce qui se disent croire aux principes, ceux qui exhibaient le respect des normes, des résolutions de l’ONU pour agir en Irak, nous attendons toujours des actions.
A ce pays qui était notre ennemi en 1804, l’histoire donne l’opportunité d’être avec nous en 2004 : une sorte de réparation et de restitution. (suivez mes regards)
Vous devez nous aider à sortir de ce bourbier, la coalition mafieuse ‘‘OEA-CARICOM-BLACKCAUCUS-Lobbyistes Démocrates et Républicains’’.
Le peuple haïtien souffre, seuls les cyniques protègent le statu quo lavalassien.

Cyrus Sibert
11 Novembre 2003

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