jeudi 17 avril 2008

A quand un nouveau Premier ministre ?

Conformément à l'article 129-4 de la Constitution de 1987, le Premier ministre Jacques-Edouard Alexis a remis hier après-midi, au Président de la République, à l'issue du Conseil des ministres, la démission de son gouvernement. Le président du Sénat, hier, a lui aussi informé le chef de l'Etat de la motion de censure des 16 sénateurs votée à la séance de l'interpellation du Premier ministre Jacques-Edouard Alexis le samedi 12 avril 2008.

Contrairement à l'expérience douloureuse faite lors de son premier mandat présidentiel, René Préval se lance déjà dans une véritable course contre la montre en programmant cet après-midi, au Palais national, une première rencontre avec les partis politiques membres de la coalition gouvernementale, en vue de réfléchir sur le choix d'un nouveau Premier ministre. Les parlementaires, les hommes d'affaires, la plupart des chefs de partis politiques et différents secteurs de la vie nationale pressent le Président de la République d'agir vite pour éviter au pays la répétition d'une crise gouvernementale semblable à celle de 1997.

René Préval a, semble-t-il, bien appris les leçons du passé. Dans les couloirs du Palais national, on prétend que le président ne tardera pas à consulter, cette semaine, les présidents des deux Chambres sur le choix du 14e Premier ministre. A la Chambre des députés où aucun parti ni coalition ne détient la majorité, le président de la République peut compter sur les partis membres du gouvernement pluriel démissionnaire. Par contre, au Sénat, le Chef de l'Etat ne saurait ignorer le groupe des 16 sénateurs interpellateurs. A moins qu'il veuille attendre le 12 mai prochain qui coïncide avec la fin du mandat de 9 sénateurs élus pour deux ans dont 6 sont membres dudit groupe. Il s'agit de : François Fouchard Bergromme, Latibonit an aksyon; Ricard Pierre, OPL ; Mélius Hippolite, OPL ; Gabriel Fortuné, UNION ; Rodolphe Joasil, PONT ; Evelyne Chéron, Lavalas/MIDH.

Si le président est favorable à la ratification sans difficulté de son prochain Premier ministre, il va ouvrir le gouvernement aux deux autres partis représentés au Sénat. Il s'agit de Latibonit an aksyon et PONT. Pour la ratification du choix du Premier ministre, dans les deux Chambres, c'est la majorité des membres présents qui est nécessaire. Cependant, pour la déclaration de la politique générale du Premier ministre, c'est la majorité du corps qui doit l'approuver. Ce qui revient à dire qu'il faudra 50 députés à la Chambre basse et 16 sénateurs à la Chambre haute. Actuellement, le Sénat compte 27 membres. A partir du 12 mai, il n'en restera que 18.

Dans un cas comme dans l'autre, le groupe des 16 sénateurs est incontournable. Surtout s'ils choisissent de demeurer solidaire.

Lemoine BONNEAU
Bonneau2005@ yahoo.com

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