mercredi 4 février 2009

Grève générale au Cap-Haïtien, les citoyens rejettent la politique de Préval dans le Nord.

La Rue L ou Rue Espagnole , principale rue de la ville du Cap-Haïtien, le 4 février 2009 à 9 hres 30 A.M.
(Photo de Cyrus Sibert)


Par Cyrus Sibert
http://www.reseaucitadelle.blogspot.com/

Cap-Haïtien, le 04 Février 2009 ; (Ré.Cit.).-

Ce 4 février 2009, les activités dans la ville du Cap-Haïtien sont totalement paralysées. Les citoyens ont répondu positivement au mot d’ordre de grève générale lancée par l’Association des Medias du Nord (AMEN) pour protester contre le black out, l’état de la route nationale #1 au niveau de Vertières, le mauvais état des rues de la ville du Cap-Haïtien.

Les écoles publiques et privées ont ainsi renvoyé les quelques élèves présents. Les banques ont fermé leur porte. Le transport public n’existe pas : une grève réussie à 100%.

Mise à part les manœuvres de récupération de secteurs liés à Nawoon Marcellus et à Moise Jean Charles qui essaient d’en faire une démonstration de leur force sur le terrain afin de dissuader les dirigeants du CEP de les expulser de la compétition électorale à cause de leur casier judiciaire, la grève générale de ce 4 février 2009 au Cap-Haïtien marque l’échec de la politique du régime Préval dans le Nord d’Haïti.

Au lieu de consulter les leaders progressistes et honnêtes en vue de développer des programmes de développement ‘‘durable’’, nous observons une politique d’abandon général et de sectarisme vulgaire au profit des bandits. Si le Palais national confie le département du Nord à Moise Jean Charles, l’ancien Premier Ministre Jacques Alexis avait durant son passage financé Nawoon Marcellus. Les deux bandits accusés de crimes et/ou de drogue sont les interlocuteurs privilégiés du régime en place. Les fonds alloués à la ville du Cap-Haïtien passent par ces circuits mafieux et informels. Quand Moise arrive de Port-au-Prince avec des fonds qu’ils utilisent à sa guise, Nawoon utilise la Mairie de la ville pour financer ses hommes de main. Le maire ‘‘Arrogant’’ Michel Saint Croix refuse toutes explication sur les financements reçus et les projets en cours. Tous ceux qui osent critiquer sa mauvaise gestion sont menacés d’arrestation, l’objet de menaces et percutés par sa milice. En guise de récompenses et rentes, Trois Toyota Prado flambant neufs sont offerts à la Mairie. Rien n’est plus choquant que de voir ces maires dans leur voiture-cadeau du Prince circulés à travers la ville du Cap-Haïtien, au milieu des Himalayas de détritus au mépris des règles de bon sens . Faute de services, les commerçants et résidents de a zone de marché Cluny sont obligés de brûler leur détritus contenant des produits hautement toxiques à ciel ouvert.

Dans de telles circonstances, la démocratie locale n’existe pas. Il n’y a que des tractations et des manœuvres politiciennes pour garder le pouvoir à tout prix. En terme de service au profit de la population, le résultat est nul : le Nord est condamné à disparaître. Pour preuve, le Président de la République qui avait promis des travaux d’infrastructures durant son second mandat, n’ose pas visiter la ville du Cap-Haïtien. Les petites réalisations qu’ont observe dans le Nord sont financées et dirigées par l’Union européenne ou l’USAID. Les fonds publics sont consacrés aux travaux de nettoyages, une activité qui offre des facilités de détournement de fonds.

Cette grève générale rappelle la première manifestation anti-Aristide en 2002. Le département du Nord - la ville du Cap-Haïtien, était abandonné à Bell Angelot et ses hommes. Ils avaient mené une politique partisane similaire qui s’était soldée par une résistance citoyenne, puis une rébellion populaire qui s’est soldée par la chute du Président Jean Bertrand Aristide. Le tout était déclanché par un leadership d’opinion mené par Radio Maxima pour l’obtention de la carte de crédit, du permis de conduire, au Cap-Haïtien. Aujourd’hui, l’Association des Médias du Nord (AMEN) à travers son mot d’ordre de grève générale mal préparée (en terme de consultation sociale) est observé à 100%. Si le temps lui permet et la rationalité prévaut, le régime de René Préval doit rectifier le tir, changer d’interlocuteur et d’orientation politique. Il ne doit pas se laisser manipuler par les mauvais serviteurs qui n’ont rien fait pour améliorer l’image du régime en place. Ces derniers, ces ‘‘parle-menteurs’’ flatteurs qui, arrivés à Port-au-prince, ne font que ramper en vue de garder leur poste ou d’arriver à la Présidence , devraient exiger des réalisations concrètes au profit de la population mais non à l’avantage d’une minorité. C’est le moment d’appliquer une politique en faveur des villes de province. Sinon, comme en 2004, le (Grand) Nord risque d’être encore une fois le berceau des troubles qui emportent les régimes qui se croient protégés par la communauté internationale. Pour les observateurs avertis cette situation qui a bénéficié de la participation active des média traduit le degré de frustration généralisée de la population du Nord à l’égard des dirigeants et un signe avant coureur des évènements à venir.


RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 04 Février 2009, 13 hres 30.

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