vendredi 12 juin 2009

Tournée politique de Dr Guy Théodore dans la ville du Cap-Haïtien.


Par Cyrus Sibert

Radio Souvenir FM, 106.1 : souvenirfm@yahoo.fr
Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) : http://www.reseaucitadelle.blogspot.com/
Cap-Haïtien, le 12 Juin 2009


Durant le week-end du 06 juin 2009, le Dr Guy D. Théodore a effectué une tournée dans la ville du Cap-Haitien. Il s’agissait de rencontrer et de réévaluer la coordination communale du parti MODELH-PRDH, de rencontrer des partisans et sympathisants, et autres personnalités de la ville, dans le cadre d’une approche d’intégration de tous les fils crédibles de la nation et surtout de débattre avec des jeunes de l’avenir du pays et de sa candidature à la Présidence d’Haïti pour 2010.


Au local d’un collège de la ville, le débat était riche. Dans un esprit de ‘‘franc-parler’’ Dr Guy a expliqué aux jeunes son origine paysanne : Fils d’agriculteur, son père a vu en lui un enfant intelligent et a conseillé aux autres dont sa sœur alors enseignante de supporter ses études à Port-au-Prince. Arrivé dans la capitale, il ne s’était pas laissé intimider par les traditions de classes et de castes. Il croyait en Dieu, en ses capacités et voulait donner satisfaction aux membres de sa famille qui l’ont supporté et représenter dignement Pignon, son village. Il a ainsi défié le système féodal pour se distinguer parmi d’autres camarades de promotions au secondaire et à la faculté de médecine. Arrivé aux Etats-Unis, il s’est aussi distingué comme médecin chirurgien dans l’armée américaine. En 6 ans, il est passé de médecin-capitaine au grade de médecin-colonel, ce qui était rare en son temps. Il était en ligne pour recevoir le grade de Brigadier Général, considération qu’il a refusé parce qu’il devait retourner dans son pays. Il est revenu chez lui à Pignon 1983– pas à Port-au-Prince - démissionnant de l’armée américaine, rejetant le ‘‘certain’’ du Pentagone pour l’‘‘incertain’’ du terrain d’Haïti. Dans sa ville natale, il a prouvé en 26 ans qu’un haïtien pouvait être bon gestionnaire, qu’on pouvait mettre à la disposition des paysans des services de haute technologie ; il a fait face à des pressions politiques de la part de gens qui cherchaient à manipuler ses projets à des fins politiciennes, malgré tout, il n’a pas abandonné le terrain, il a tenu ses promesses. Il a transformé la maison familiale et ses environs immédiats en un Hôpital de renom.


Dr Guy Théodore a puisé dans ses expériences personnelles pour conseiller aux étudiants de ne pas se laisser décourager par la tradition. S’ils se mettent au travail, ils pourront changer leur situation, celle de leur famille, celle de leur village et logiquement la situation du pays, dit-il. Car lui, il a prouvé qu’un petit paysan pouvait s’imposer à Port-au-Prince, aux Etats-Unis et dans le monde. Il n’est pas en quête de contacts pour des objectifs personnels. A son âge, il n’a rien à prouver. S’il compte se porter candidat à la Présidence, c’est parce qu’il refuse l’idée qu’Haïti est un pays perdu, une entité chaotique ingouvernable. Car expériences vécues, il sait qu’il y a une façon de diriger. Il faut imposer cette méthode universelle à tout le monde et Haïti marchera. A Pignon, il n’a pas fait de miracle. Il a juste appliqué les principes :
Pa gen sekrè nan fè kola. « J’ai appliqué les rigueurs administratives expérimentées dans l’armée américaine, dans les blocs opératoires et dans la vie en général : Se kondisyon ki bat kok. Sa ki diskite a se li kap aplike. Si gen chanjman fok tout moun okouran. Lè ou fini pran yon angajman, pa vini esplike sa kifè ou pat kenbe’l. Se pa lè ou fin lage tout moun nan tchoubou’m pou wap envante esplikasyon. Si gen pwoblèm, kominike pandan nou ka repare erè a. La lwa pou tout moun. Ekzanp dwe vini bo kote gwo responsab la. Se tankou nan medsin. Malad la gen yon vi. Mwen dwe pran meyè desizyon an pou sove lavi li. Mwen pa kapab jwe ak vi moun nan epi aprè sa chèche eksplikasyon pou bay paran yo. Si mwen echwe, fok tout moun ka wè mwen te fè tout sa mwen te kapab. Fok sa mwen pafè a pate nan dimansyon moun. Fok tout moun ka wè echek mwen an nòmal.

En Haïti, on s’amuse à jouer avec l’avenir des gens, l’avenir des jeunes, l’avenir des travailleurs, l’avenir des investisseurs, l’avenir des professionnels, l’avenir des paysans, pour après, trouver une explication irresponsable. Je pense que le cas d’Haïti n’est pas perdu. Autour de nous, dans la Caraïbe où je vais régulièrement dans la cadre de la Rotary Club, je vois des pays propres, organisés et gouvernés. Je vois beaucoup de jeunes au travail. Ils sont des noirs comme nous. Alors, ce n’est ni une question de couleur ni de race, mais une question de désordre et d’irresponsabilité. D’ailleurs, Haïti était mieux que ces pays dans le temps. Nous pouvons retrouver ‘‘le paradis perdu’’.»


Sur des dossiers comme la « nécessité d’une armée nationale pour Haïti », Dr Guy Théodore pense qu’il ne peut y avoir de Nation sans Défense Nationale. Or, La Défense nationale est l’œuvre des nationaux : il faut une force militaire de défense nationale ; pourquoi pas une armée nationale ? On ne peut pas demander à des étrangers de défendre nos frontières indéfiniment. La composante militaire de la MINUSTAH justifie la nécessite d’une force militaire pour Haïti. « Nous allons défendre nos frontières avec nos jeunes. Il nous faut une force militaire. Nous allons renforcer la Police Nationale d’Haïti, pour une bonne distribution des forces de police sur le terrain, suivant une approche de décentralisation avec la participation de la population, pour une meilleure sureté du territoire, dans le but de faire de notre pays un espace sécurisé favorable au développement du tourisme et à d’autres investissements. Il y a des marchés intéressants chez nous. Le succès des compagnies de téléphonie mobile est la preuve qu’on peut encourager des investissements dans ce pays. On peut développer des secteurs, attirer des investissements directs et créer des emplois»


La diaspora haïtienne est une mine à exploiter. Nous devons briser les barrières qui empêchent nos ressortissants de revenir au pays natal, en tant qu’Haïtiens d’origine, c’est-à-dire nés de pères ou de mères haïtiens. « J’ai été moi aussi membre de la diaspora. Je n’ai pas renoncé à ma nationalité certes, mais je sais que beaucoup de ceux qui sont aujourd’hui haïtien-américains, haïtien-canadiens ou franco-haïtiens aiment la terre natale. Nombre d’entr’eux pourraient faire mieux que moi. Dans la situation de pays occupé que se trouve Haïti chérie, elle doit pouvoir compter sur toutes ses ressources, sur tous ceux qui l’aiment ». Les dirigeants ne doivent pas être des agents d’exclusion encore moins pour le Chef de l’Etat chargé de continuité nationale. Comme il faut intégrer les résidents des villes de province, nous devons intégrer la diaspora haïtienne. Si des pays plus importants que nous, avec des intérêts stratégiques militaires, techniques et économiques considérables comme le Canada, Israël, la République Dominicaine le font, nous devons faire de cette intégration une priorité pour le sauvetage national. « Haïti est comme un malade en état critique, les meilleures décisions capables de le sortir de cet état doivent être envisagées et adoptées. En ce sens, comptez sur moi : ma personne, ma volonté et ma vie seront derrière cette décision. C’est illogique qu’un pays aussi pauvre comme Haïti puisse exclure trois (3) de ses forces vives : les jeunes, les paysans et la diaspora. Et quand je dis diaspora, je pense à tous les haïtiens qui sont en dehors du pays : ceux qui vivent dans les iles anglaises, dans les pays de la Caraïbe, dans les territoires de pays européens - les Antilles et en Amérique Latine. Les haïtiens qui sont en République Dominicaine ont une place considérable dans mon cœur. Car, résident à Pignon une localité à proximité de la frontière, je suis bien imbu de la contribution de ces compatriotes qui travaillent en République Dominicaine. Les paysans exclus de la zone frontalière y cherchent travail, services et bien-être. Il nous faut une politique responsable de développement de la zone frontalière. Je suis prêt à discuter avec le Président Dominicain pour un agenda transfrontalier au bénéfice de nos deux nations. C’est un devoir de mémoire. Le Parti que je dirige a pris naissance en République Dominicaine. Aussi, ce pays a t-il été une terre d’accueil à plusieurs moment de notre histoire. Il y a des milliers d’étudiants haïtiens là-bas, faute de ne pas trouver des Centres universitaires en Haïti. Nous ne devons pas abandonner notre histoire de solidarité aux extrémistes qui cherchent à nous faire passer pour deux peuples ennemis. Il y a des problèmes, nous devons les résoudre ensemble dans un esprit d’ouverture et d’engagement. Car, un gouvernement responsable travaille tous les jours à faire de son territoire un espace de liberté et d’opportunité pour ses citoyens, un paradis. »


Dr Guy Théodore invite les jeunes à lire l’histoire, pour comprendre la stratégie du Président Sténio Vincent en 1934. Ce dernier a négocié avec intelligence la désoccupation du sol national. « L’occupation est humiliante. C’est un acte d’agression permanente. Nous devons désoccuper la terre de nos ancêtres avec intelligence, à savoir résoudre les problèmes qui justifient la présence de l’occupant ». Le désordre : nous allons mettre de l’ordre. La corruption : nous allons responsabiliser les cadres de l’administration publique, faire la description des taches et les répartir suivant une approche méritocratique et bien traiter les fonctionnaires de l’Etat, pour mieux les sanctionner et les punir si nécessaire. Ils n’auront aucun échappatoire, vu que le chef de l’Etat ne sera pas complice d’aucun acte de corruption, ni de détournement de fonds publics. L’instabilité : nous allons résoudre nos problèmes dans la concertation, l’esprit de sacrifice, de concession et d’engagement. Fini, le marronnage ! Celui qui ne respecte pas ses engagements ne sera plus un interlocuteur crédible. Pour la stabilité politique nous devons intégrer tout le monde. « D’expérience, je sais qu’il y a des patriotes et des hommes intègres dans les différents secteurs du pays. Duvaliéristes, Lavalassiens, riches, pauvres, paysans, citadins, diaspora, policiers, militaires, fonctionnaires de l’Etat…Il y a des gens honnêtes, intègres et des hommes de parole dans tous ces secteurs. Il y a aussi des méchants, des criminels, des corrompus et gens mafieux dans tous les secteurs de la vie nationale. Ce que nous devons faire : intégrer les honnêtes gens de tous les secteurs. Nous devons créer un réseau de personnes honnêtes assez fort, pour mettre les méchants en déroute et orienter Haïti vers le progrès. »


Le Président du Parti MODELH-PRDH en a profité pour exhiber sa carte de résidence permanente aux USA comme preuve de sa nationalité haïtienne. Son passeport haïtien et un visa européen furent présentés au public. Car, dit-il, un citoyen Américain n’a pas besoin de visa pour voyager dans le monde. On ne saurait détenir un Green Card après avoir adopté par naturalisation la nationalité américaine.


Il n’a pas caché sa situation de personne ayant des contacts aux Etats-Unis. Bill Clinton et lui étaient membres du Rotary Club à Arkansas. Ils avaient travaillé ensemble. Il a des connaissances à Washington, comme plusieurs autres haïtiens en Haïti comme à l’étranger. La différence est, que lui, il utilise ses contacts pour développer sa ville natale donc son pays. De plus, il peut discuter avec le Blanc. « Nul étranger ne peut imposer au Comité Bienfaisance de Pignon (CBP) un projet. Il peut toujours proposer ; mais, c’est aux membres du Comité local de décider. » De ses expériences au CBP et au Rotary Club, il a compris que l’étranger n’a pas de problème quand vous avez un projet cohérent et surtout, s’il n’y a pas un climat de méfiance entre lui et vous. « Notre problème en Haïti : les fonds retournent dans des banques étrangères gérées par ces mêmes coopérants. Alors quand vous ne voulez pas accepter leurs diktats, ils en déduisent que les responsables haïtiens contestent le projet et créent des difficultés, pour mieux empocher l’argent. De plus, nos dirigeants sont tellement fautifs qu’ils n’ont pas la force de caractère et la légitimité nécessaire pour proposer. Ils reçoivent des diktats de n’importe quel petit coopérant incompétent et incapable. Je ne suis pas hypocrite. Il y a des haïtiens qui cachent leurs liens avec des étrangers, pour mieux manipuler le peuple. Certains n’attendent qu’à avoir des contacts à l’étranger. D’autres sont prêts à tout, pour avoir des relations à Washington. Alors, si mon parcours professionnel me donne un avantage, pourquoi le cacher ? Au 21e Siècle, on ne peut rien faire sans réseau (network). Il faut savoir qui contacter et sur qui compter. Alors, j’ai des amis à l’intérieur du pays et à l’étranger. Je les utilise au profit de Cinq (5) communes dans lesquelles les projets du Comité Bienfaisance de Pignon sont établis au profit de la population, et je les utiliserai au profit de mon pays. Car si eux ils défendent les intérêts de leur pays, moi aussi je dois défendre les intérêts de (mon pays) Haïti, ce pays qui a fait de moi ce que je suis. Sinon ils n’auront aucune considération pour Dr Guy Théodore. De plus, rien n’empêche que des partenaires agissent dans le sens des intérêts communs. Ils disent que le sous-développement d’Haïti est une menace pour la Région, alors le développement d’Haïti est un élément de leur sécurité nationale, logiquement ils coopèreront. Toutefois, tout cela se fera dans le respect mutuel, le respect de mon pays, de mon peuple et de ma personne. Car celui qui se respecte exige toujours le respect»


En fin de débat Dr Guy D. Théodore a rappelé aux jeunes que les contacts et amis c’est pour la gestion du pouvoir. La prise du pouvoir est une question nationale. C’est à vous de prouver que vous voulez le changement. Je ne pense pas que des jeunes aussi intelligents que vous commettraient l’erreur de confier le pays en 2010 à des gens qui n’ont rien réalisé de concret. Si des gens qui ont exercé le pouvoir à plusieurs occasions disent dans la presse « l’Etat n’existe pas », ce serait incompréhensible que des jeunes les choisissent encore pour diriger le pays. Moi j’ai réalisé avec le peu de moyens que j’ai eu à ma disposition. Je ne suis pas le seul, je le consens. Il y a beaucoup d’Haïtiens crédibles et honnêtes qui réalisent des œuvres extraordinaires pour le bonheur du peuple haïtien. C’est dans ce secteur que le futur dirigeant doit sortir. Haïti ne peut plus continuer la descente aux enfers. Nous devons faire une promesse pour sauver notre pays. Nous devons tenir cette promesse. Moi je m’engage et j’ai déjà donné des preuves. A vous de choisir ! Merci !

RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 12 Juin 2009, 15 heures 05.

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