mercredi 6 janvier 2010

Hausse de 2,9% du PIB en 2009.


Lenouvelliste.com


Haïti: Selon les estimations préliminaires faites par le Ministère de l'Economie et des Finances et l'Institut haïtien de statistique et d'informatique (IHSI) dans « Les Comptes économiques en 2009 », le Produit intérieur brut (PIB) haïtien a crû de 2,9% contre une hausse de 0,8% en 2008. Après la période extrêmement difficile que l'économie haïtienne a connu au cours de l'exercice fiscal 2008, suite notamment au passage successif de quatre ouragans, l'année 2009 se présente comme une éclaircie dans la grisaille économique.

Comparée à l'année précédente, cette évolution du PIB est l'expression d'un certain regain d'activité nonobstant les effets retardés sur certains agents économiques des cataclysmes de 2008 ainsi que des impacts négatifs distributifs de la récession mondiale, lit-on dans «Les Comptes économiques 2009».

Plusieurs facteurs sont à l'origine de ces résultats positifs enregistrés dans l'économie sur le plan macro :

1) le climat des affaires était moins morose que l'année dernière;

2) le renforcement du partenariat secteur public/secteur privé a rendu plus confiants les investisseurs tant locaux qu'étrangers ;

3) la relative stabilité politique consécutive au dialogue entretenu entre tous les secteurs a contribué à rendre le climat plus propice aux affaires ;

4) la baisse de l'insécurité a été également un élément déterminant dans la relance des activités économiques en 2009.

En ce qui concerne l'évolution de l'offre et de la demande globale, la consommation et l'investissement qui sont les composantes les plus importantes du PIB, ont atteint respectivement des taux de croissance en volume de 3,9% et de 3,2%. Cette performance peut être attribuée à la fois aux efforts du gouvernement dans la réparation et la construction des infrastructures endommagées suite au passage des cyclones et au dynamisme dont ont fait montre certains représentants du secteur privé particulièrement ceux des industries travaillant pour le marché local, du secteur touristique et de la construction.

La demande externe menée par le textile s'est aussi bien comportée avec une croissance de près de 10% de la valeur des exportations. On notera également que contrairement aux autres pays de la région où les envois de fonds des travailleurs ont chuté en moyenne de 10%, les transferts de la diaspora haïtienne n'ont pas diminué, atteignant même une petite hausse de 0,5%. Cette situation a évidemment contribué à l'amélioration du pouvoir d'achat des ménages dans un contexte de désinflation.

Sur le plan sectoriel, l'agriculture est la principale branche qui a tiré la croissance de l'économie haïtienne cette année avec une hausse, en terme réel, de plus de 5% de sa valeur ajoutée. Viennent ensuite les industries manufacturières avec une croissance en volume de 4% et la branche Bâtiment et Travaux publics avec 3.1% d'augmentation de richesses créées. Contrairement à l'année fiscale 2008, quasiment toutes les branches ont participé à l'accroissement du PIB cette année.

L'économie haïtienne en 2009 a été aussi surtout marquée par une baisse de l'inflation qui a atteint seulement 3,4% en moyenne annuelle et un taux négatif de -4,7% en glissement annuel, soit son niveau le plus bas depuis des décennies.

Ce résultat est imputable à l'effet combiné de la chute des prix sur le marché international, consécutive à la baisse de la demande accompagnant la récession mondiale, et au niveau interne, à la bonne performance du secteur agricole augmentant ainsi l'offre des produits locaux sur le marché.


Cyprien L. Gary


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