mercredi 6 janvier 2010

Lutte contre le terrorisme, revoir les critères des consulats de pays occidentaux.


Par : Cyrus Sibert, souvenirfm@yahoo.fr

Le Ré.Cit.- Réseau Citadelle, Cap-Haïtien, Haïti.

www.reseaucitadelle.blogspot.com

 

La tentative d'attentat contre un avion de la compagnie aérienne américaine Delta en provenance d'Amsterdam le 25 décembre 2009 est un fait inquiétant. L'Amérique est sur ses gardes, l'homme a encore battu la machine. Les membres d'Al Qaeda ne changeront pas. Dans un message sur le net, leur leader Oussama Ben Laden vante les qualités de ses soldats. Il a même parlé de découverte de matériels indétectables. Prendre l'avion est redevenu plus que dangereux.

Si pour les responsables de la sécurité, cet incident justifie le renforcement des dispositifs, il nous porte à questionner les critères utilisés par le département d'Etat Américain pour décider qui est digne de confiance ou pas, qui mérite un visa pour s'embarquer dans un avion à destination des Etats-Unis. Car nous lisons dans les dépêches que Abdul Farouk Abdulmutallah, le jeune Nigérian qui a tenté de détoner un engin explosif à bord de l'avion de ligne, l'étudiant brillant de 23 ans qui voulait assassiner de paisibles  innocents à la recherche d'opportunité dans un monde en proie à une récession et à une crise financière, est le fils d'un banquier multimillionnaire. Abdul Farouk Abdulmutallah a étudié en Angleterre. En un mot, il ne s'agit pas d'un petit misérable à la recherche d'opportunité dans les pays occidentaux, mais plutôt d'un privilégié.

Et cela fait penser à Oussama Ben Laden. Ce riche saoudien est en guerre contre l'Amérique et ses valeurs. L'action de ses fanatiques, eux aussi des privilégiés ingénieurs et professionnels formés dans des universités occidentales,  le 11 septembre 2000 justifie le renforcement des barrières contre les pauvres immigrants à la recherche d'une vie meilleure. Paradoxalement, les jeunes immigrants infortunés, bloqués n'attaqueraient jamais un pays dont il rêve comme la terre promise.  

Ce ne sont pas les pauvres jeunes sans opportunité qui menacent et tuent. Ce sont des riches privilégiés  névrosés, frustrés  et confus par des idéologies contradictoires qui ont accès aux grandes capitales occidentales et qui relativisent la vie.

N'est-il pas l'heure pour le Département d'Etat Américain de réviser ses critères ? Comment ce jeune Nigérian a-t-il pu garder son VISA US ? Il était sur la liste des personnes suspectées de terrorisme. Comment a-t-il pu s'embarquer sur un avion à destination des Etats-Unis ?

Le point faible de la chaine est la façon dont les consulats des pays occidentaux et spécialement les  consulats américains octroient les visas. Ils refusent un visa à des personnes de carrière, des professeurs d'école, des infirmières, des techniciens et surtout  aux parents âgés qui souhaitent visiter leurs enfants.  Nous connaissons des personnes âgées incapables de passer l'hiver aux Etats-Unis, mais qui souhaitent seulement avoir la chance de pouvoir visiter leurs enfants et petits enfants en terre étrangère, pourtant on leur refuse un visa. La formule : « Monsieur ou Madame, vous n'êtes pas encore prêt pour voyager aux Etats-Unis. » Souvent ces gens déçus meurent du chagrin. Des enseignants, des infirmières, des professeurs d'université, de rudes travailleurs, des personnes âgés, souvent des personnes honnêtes et de bonne réputation ne peuvent pas avoir un visa américain. Tandis que des menteurs, des criminels, des trafiquants de drogue, des corrompus capables de faire une grande démonstration d'argent sale voyagent sans problème : « Ils sont prêts pour voyager aux Etats-Unis ». Comme on les voit admis comme candidats à des postes électifs en Haïti,  ils sont autorisés par les employés du Rogue State Département - comme le disait si bien le Congressman Américain Newt Gingrich - à voyager aux Etats-Unis.

Ils sont nombreux les criminels haïtiens qui se refugient aux Etats-Unis pour ne pas répondre de leurs actes. C'est le cas de Gracius Laguerre, le Casec de la Bande du Nord impliqué récemment dans l'assassinat d'un jeune capois. Selon plusieurs témoins, Gracius vit paisiblement en Floride. Donc, les criminels voyagent sans problèmes s'ils sont au pouvoir, s'ils ont les moyens économiques solides. Peu importe l'origine de leurs biens. Ils sont légion les criminels et les chefs de gangs haïtiens qui détiennent un passeport diplomatique. A chaque élection en Haïti, une nouvelle vague de criminels-parlementaires détenteurs de passeports diplomatiques.

Donc, la solution du problème réside dans une révision de la façon de percevoir l'homme et de décrypter les vraies sources de la violence, de l'agression aveugle et du terrorisme. Il y a dans ce monde des gens honnêtes qui ne peuvent pas mentir pour un visa, qui ne peuvent pas utiliser de faux papiers pour avoir un visa, qui n'ont pas de sommes d'argent faramineux pour une attestation bancaire, des personnes incapables de tuer qui ne souhaitent que jouir de la globalisation.  Ils espèrent à une libre circulation des personnes. Les critères utilisés aujourd'hui pour accorder les visas ou juger de qui est important dans une société donnent raison aux criminels, aux corrompus, aux menteurs et aux faussaires. Nous ne disons pas que tous les détenteurs de visas sont des criminels ou des corrompus, mais nous connaissons trop de cas personnes honnêtes refoulées. Nous estimons qu'il est urgent pour les autorités concernées au niveau de ces Etats, spécifiquement le Département d'Etat Américain de revoir ses critères de sélection. L'occident utilise trop les avoirs matériels pour considérer l'homme. Il ne faut pas faire le jeu des négateurs de la liberté en fermant les frontières et les vannes des échanges.

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 06 Janvier 2009, 16 hres 12.


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