samedi 27 février 2010

La diplomatie brésilienne, une faillite annoncée.

La diplomatie brésilienne, une faillite annoncée.


Par : Cyrus Sibert, souvenirfm@yahoo.fr

Le Ré.Cit.- Réseau Citadelle, Cap-Haïtien, Haïti.

www.reseaucitadelle.blogspot.com


Myrlande est médecin. Mère de 3 enfants, elle n'avait jamais envisagé de quitter Haïti. Avec la visite de Président Lula Da Silva et ses déclarations en faveur du régime corrompu de René Préval, elle change d'avis. « Si la communauté internationale suit les conseils de Lula pour faire passer les aides par le gouvernement corrompu de René Préval, je quitterai Haïti définitivement avec ma famille ».


Les informations faisant état de corruption dans la distribution de l'aide aux sinistrés de Port-au-Prince tuent le minimum d'espoir d'un redressement de la gouvernance. Les cas de tentes vendus, les kits alimentaires détournés sont des éléments qui découragent les citoyens qui comptaient rester dans le pays, après le 12 janvier 2010, pour la reconstruction nationale. Si avec 300,000 cadavres, environ 1.5 million de blessés et de sans abris, des gouvernants puissent penser à faire fortune au lieu d'aider les victimes, rien ne changera en Haïti. Des groupes monopolistiques de la bourgeoisie haïtienne se livrent impunément au détournement de l'aide. Selon les témoignages, une barge en provenance de Porto-Rico ayant accosté au Quai des Mevs, un port contrôlé uniquement par la puissante famille MEVS, n'a pas pu atteindre les victimes. 14 containers de riz destinés à l'Eglise Episcopale ont ainsi été détournés vers des dépôts inconnus. La bourgeoisie sans vergogne d'Haïti semble s'enrichir à la faveur de la situation chaotique sous la bienveillante protection de l'Etat.


Le doute qui plane sur le détournement de 197 millions de dollars en 2008 dans le cadre du financement des sinistrés de Gonaïves, une ville située à environs 190 kilomètres au nord de Port-au-Prince, inondée suite au passage de plusieurs cyclones, met le gouvernement dans une mauvaise posture. Le régime haïtien est perçu, à l'intérieur comme à l'extérieur, comme l'un des plus corrompus jamais vu de toute l'histoire d'Haïti.


Dans un article paru, cette semaine dans le journal américain USA Today, le Ministre Patrick Delatour, responsable de la reconstruction, – un parent de la première Dame Elizabeth Delatour Préval - est présenté comme propriétaire d'une firme de construction. Cette firme en question est membre d'un groupe de firmes qui exerce le monopole dans le passage des marchés publics.


Depuis 2009, Monsieur Joseph Robert Marcelo Président de la commission d'Etat de passation de marché public est porté disparu. Il a été kidnappé. Sans nouvelle de ce dernier, la famille continue d'exiger des explications. Selon les déclarations du Chef de gang Amaral Duclona, détenu en France pour son implication dans l'assassinat du consul français Henri Moural, il a exécuté de ses mains Joseph Robert Marcelo sous commande des membres du pouvoir en place. Des déclarations ont été rapportées dans le journal Haïti-Observateur.


C'est dans ces circonstances que le Brésil par la voix du Président Lula Da Silva oriente sa diplomatie sur la défense sans condition du régime de René Préval. Une diplomatie tiers-mondiste qui consiste à faire de la démocratie une fin en soi au lieu d'un moyen. La démocratie sans le respect des lois, la démocratie sans des élections honnêtes et transparentes, la démocratie au service des monopoles, la démocratie dans la corruption avec une gouvernance rétrograde, monopolistique et centralisatrice, la démocratie qui tue les villes de province, les paysans et les communes de l'intérieur, tel est le crédo des brésiliens. Les principes moraux leur font défaut.


En supportant un régime ploutocratique en Haïti, la diplomatie brésilienne tue Haïti.


Face à cette faillite annoncée de la diplomatie brésilienne, Washington est patient. Avec 16,000 soldats mobilisés sur Haïti, il a de son coté la supériorité numérique. Les Sud-Américains n'ont plus le monopole de la force sur le terrain. L'impopularité du Président René Préval est une évidence. Le peuple n'attend que la manifestation d'un leadership responsable pour réagir. Le Président Français Nicolas Sarkozy vient d'en payer le prix. En pleine foule au coté de René Préval, il a été chahuté et aspergé d'eau sale. On a même failli le lapider. Tout a été planifié et exécuté par un conseiller du Président René Préval connu sous le nom de René Momplaisir. De source confidentielle, nous apprenons que les français sont extrêmement mécontents de l'incident. La France qui représentait un allié sûr au coté des Sud-Américains pour faire échec aux Etats-Unis n'a pas été épargnée. Ayant trop de confiance en René Préval, la DGSE (Direction Générale de Sécurité Extérieure), le service français de renseignement extérieur, n'a pas fait son travail. Le Premier Chef d'Etat Français ayant visité Haïti, depuis son indépendance pouvait y laisser sa peau. Le fait de se confier au régime immoral de René Préval est le talon d'Achille de toute diplomatie.


Patiemment, les Etats-Unis attendent le bon moment.


Avec un président impopulaire, 6,000 évadés de prisons dans les rues, 1.5 million de sinistrés, de sans abris et de blessés, une capitale détruite, une police démoralisée, les analystes du Pentagone, de la CIA et du Département d'Etat peuvent attendre.


Le moment arrivera, où les cellules dormantes seront activées en vue de reproduire les récents événements observés au Honduras : une reprise en main d'un point important pour la défense des Etats-Unis, dans le cadre de l'application du plan de contingence et d'endiguement du Venezuela. Comme au Honduras, la diplomatie Brésilienne encore une fois démontrera qu'elle n'est pas à la hauteur de ses prétentions.


RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 26 février 2010, 12 hres 09.


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