lundi 12 avril 2010

HAÏTI : Bientôt trois mois d’activité pour le Centre opérationnel des médias ; la presse renaît lentement/Media slowly resurfacing, operations centre approaching three-month mark/El Centro Operativo de medios de comunicación cumplirá pronto tres meses de funcionamiento; la prensa se reactiva lentamente

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Reporters sans frontières
Communiqué de presse
12 avril 2010

Haïti


Bientôt trois mois d'activité pour le Centre opérationnel des médias ; la presse renaît lentement


Trois mois après le séisme qui a dévasté le centre d'Haïti et causé la mort de 230 000 personnes, le 12 janvier 2010, la presse du pays refait lentement surface. C'est en tout cas le constat dressé par notre correspondant haïtien Claude Gilles, gérant du Centre opérationnel des médias mis en place neuf jours après la tragédie par Reporters sans frontières et le groupe canadien Quebecor, avec l'appui du gouvernement (http://www.rsf.org/Mission-en-images-de-Reporters.html?var_mode=calcul).

Adresse : 8A rue Butte, Bourdon, Port-au-Prince. Téléphone : +1 514 664 86 95.


Parmi la cinquantaine de stations de radio que compte Port-au-Prince, vingt-cinq ont pu reprendre leurs programmes au cours du mois suivant le séisme, grâce notamment à l'aide logistique de Radio France. Pour d'autres, le réveil survient plus tardivement, et dans des conditions toujours aussi précaires. "Nous avions dû quitter l'immeuble qui abritait la radio depuis dix-huit ans. Nous avons recommencé à émettre la semaine dernière, à partir d'une petite maison de tôle et de contreplaqué, construite dans les jardins du ministère de la Culture", nous a confié Guy Jean, directeur de Tropic FM.


"Je ne sais pas si on peut parler d''abri provisoire', mais nous travaillons maintenant dans notre propre local, au même emplacement", a fait savoir Jean-Lucien Borges, propriétaire de Radio-Télé Ginen, très durement touchée le 12 janvier. La radio était pourtant revenue sur les ondes quelques jours après le tremblement de terre, suivie de la chaîne de télévision, à l'aide de matériel récupéré dans les décombres et réinstallé dans une tente sur la Cour de Saint-Louis, l'un des principaux camps de réfugiés de la capitale. "Nous avons entièrement déblayé et réaménagé notre local, notre propre 'Ground Zero'", a souligné Jean-Lucien Borges.

"Malgré la perte de nos archives et le manque de moyens, nous ne désespérons pas", se rassure le père Désinord Jean, directeur de la station catholique Radio-Télé Soleil.


Nichée dans une propriété de Pétion-Ville, à Port-au-Prince, la station émet elle aussi, à 85 %, avec du matériel récupéré. En l'occurrence, dans les décombres de l'archevêché de Port-au-Prince, gravement détruit puis incendié et pillé quelques heures après le séisme. Radio-Télé Soleil attend toujours la subvention promise à une centaine de médias par le gouvernement haïtien, ainsi que des abris préfabriqués.


Retour du papier

"Nous allons reprendre maintenant notre envol quotidien", certifie Max Chauvet, propriétaire et directeur du Nouvelliste, principal quotidien du pays fondé en 1898. D'abord obligé de paraître sur Internet, le titre est tout de même réapparu un mois et demi après le drame sous forme de hors-série. Les lecteurs ont répondu présents au-delà des espérances. "La rédaction restera au siège provisoire de Pétion-Ville mais le journal sera imprimé rue du Centre, en ruine", a indiqué le rédacteur Robenson Geffrard. Le Nouvelliste doit la remise en état de sa rotative à des techniciens vénézuéliens. Le journal compte 24 rédacteurs dont la moitié vient d'être réintégrée par la direction.


L'autre grand titre haïtien, Le Matin, a dû, lui, se tourner à nouveau vers la République dominicaine où s'effectuait encore son impression huit mois avant le séisme. Quotidien à l'origine, le journal reparaît à une fréquence bihebdomadaire. Malheureusement, la direction compte réduire de 30 % les effectifs de la rédaction faute de budget suffisant.


Lieu de convergence

Doté d'une capacité de 20 postes de travail, le Centre opérationnel des médias affiche une fréquentation moyenne de 17 visites de journalistes par jour. Pour le seul mois de mars, il a dénombré quelque 358 utilisations de son parc informatique. Renforçant son dispositif d'accueil, le Centre n'est pas seulement un support technique à disposition des journalistes sinistrés. Il se veut aussi un lieu d'échanges, de formation et de convergence.


Il accueille ainsi depuis un mois la réunion hebdomadaire des responsables de communication des organisations humanitaires, avec une moyenne de 18 participants. A l'initiative d'Internews, organisation en pointe dans l'aide à la reconstruction des médias, il vient d'inaugurer un séminaire "Journalisme humanitaire". Deux autres ateliers figurent au programme et le Centre bénéficiera bientôt du concours de deux formateurs de la Fondation d'entreprises de l'Agence France-Presse.


Voir le portfolio en ligne : http://www.rsf.org/Bientot-trois-mois-d-activite-pour.html

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Haiti

Media slowly resurfacing, operations centre approaching three-month mark 


The Haitian press is slowly resurfacing three months after the 12 January earthquake that ravaged the capital and surrounding region and killed 230,000 people. That is the assessment of our Haitian correspondent, Claude Gilles, manager of the Media Operations Centre that Reporters Without Borders and the Canadian media group Quebecor set up nine days after the earthquake with the government's support (http://www.rsf.org/Video-of-second-post-quake-visit.html?var_mode=calcul).

Address: 8A Rue Butte, Bourdon, Port-au-Prince. Phone: +1 514 664-8695.


Twenty-five of Port-au-Prince's approximately 50 radio stations were able to resume broadcasting during the month after the earthquake, thanks in many cases to logistic help from Radio France. Others took longer and many are operating from very makeshift studios.


"We had to abandon the building that had housed our station for the past 18 years," Tropic FM manager Guy Jean told Reporters Without Borders. "We resumed broadcasting last week from a small house with a zinc roof and plywood walls put up in the culture ministry's garden."


Jean-Lucien Borges, the owner of Radio-Télé Ginen, a radio and TV station that was very badly damaged on 12 January, said: "I don't know if one can talk of a makeshift shelter, but we are now working in our own premises, on the original site." The radio station was back on the air a few days after the quake, followed by the TV station, with the help of equipment recovered from the rubble and reinstalled in a tent in Cour de Saint-Louis, one of the capital's main refugee camps. "We have completely cleared and reequipped our premises, our own 'Ground Zero'," Borges said.


Father Désinord Jean, the manager of the Catholic Church-run Radio-Télé Soleil, said: "We have not lost hope despite the loss of our archives and lack of resources." Temporarily located in a private residence in the Port-au-Prince suburb of Pétion-Ville, the station is operating at 85 per cent of its pre-quake level with equipment recovered from the ruins of the Port-au-Prince archbishop's headquarters, which was badly damaged by fire and looted a few hours after the earthquake.


Radio-Télé Soleil is still awaiting the subsidy that the government promised to around 100 news media. It is also still waiting to receive a prefabricated shelter.


Print media are back

"We are about to resume daily issues," said Max Chauvet, owner and publisher of Le Nouvelliste, a newspaper founded in 1898 that is the country's leading daily. Initially published only online after the earthquake, it reappeared in print for the first time in the form of a special issue six weeks later. The public's response exceeded expectations.

"The staff will stay at the temporary headquarters in Pétion-Ville but the newspaper will be printed at Rue du Centre," editor Robenson Geffrard said, referring to its badly-damaged original headquarters in the city centre, where Venezuelan technicians helped to repair the presses. Half of the newspaper's pre-quake staff of 24 reporters have just been rehired.


Haiti's other leading newspaper, Le Matin, has had to go back to being printed in the neighbouring Dominican Republic, where it was being printed until eight months before the earthquake. Originally a daily, it is now appearing biweekly. Unfortunately, the management plans to lay off 30 per cent of the staff for lack of funds.


Meeting place

Equipped with 20 work stations, the Media Operations Centre is currently receiving an average of 17 journalist visits a day. Its computer equipment was used a total of 358 times in March. The centre does more than offer technical support to journalists who have been hit by the earthquake. It is reinforcing its capacity to host events and is making itself available as a place where people can meet, exchange views and do training.


For the past month, it has been hosting the weekly meetings of NGO representatives in charge of communication, with an average of 18 participants at each meeting. It has just inaugurated a "Humanitarian Journalism" seminar at the initiative of Internews, the leading NGO in the field of media rebuilding. Two other workshops are planned in this programme and the centre will soon be assisted by two trainers from the Agence France-Presse Enterprise Foundation.


See the online portfolio: http://www.rsf.org/Media-slowly-resurfacing.html

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Haití

El Centro Operativo de medios de comunicación cumplirá pronto tres meses de funcionamiento; la prensa se reactiva lentamente 


Tres meses después del sismo que devastó el centro de Haití y causó la muerte de 230,000 personas, el 12 de enero de 2010, la prensa del país comienza a salir a flote. Así lo constata nuestro corresponsal haitiano Claude Gilles, gerente del Centro Operativo de medios de comunicación que Reporteros sin Fronteras y el grupo canadiense Quebecor, con el apoyo del gobierno hatiano, pusieron en funcionamiento nueve días después de la tragedia (ver el video del 27 de febrero de 2010 http://www.rsf.org/Imagenes-de-la-mision-de.html).


Dirección: 8A rue Butte, Bourdon, Port-au-Prince. Teléfono: +1 514 664 86 95.

Entre las cerca de 50 estaciones de radio que existen en Puerto Príncipe, 25 pudieron volver a transmitir en el transcurso del mes que siguió al sismo, en gran parte gracias a la ayuda logística de Radio France. Para otros medios de comunicación, el despertar ha sido más tardío y en condiciones precarias. "Debimos dejar el inmueble donde estuvo la radio durante 18 años. Volvimos a transmitir la semana pasada desde una pequeña cabaña construida en los jardines del Ministerio de la Cultura", señaló Guy Jean, director de Tropic FM.


"No sé si podemos hablar de un 'refugio provisional', pero ahora trabajamos en nuestro propio local, en el mismo lugar", dio a conocer Jean-Lucien Borges, propietario de Radio-Télé Ginen, gravemente afectada el 12 de enero. La radio volvió al aire algunos días después del temblor, seguida del canal de televisión, gracias al material recuperado de entre los escombros y reinstalado en una tienda de campaña ubicada en la Cour de Saint-Louis, uno de los principales campos de refugiados de la capital. "Desmontamos completamente todo, lo llevamos a nuestro local, nuestra propia 'Zona Cero'", subrayó Jean-Lucien Borges.


"Pese a la pérdida de nuestros archivos y a la falta de medios, no nos desesperamos", explicó el sacerdote Désinord Jean, director de la estación católica Radio-Télé Soleil. Ubicada en una propiedad de Pétion-Ville, en Puerto Príncipe, la estación transmite a 85% de su capacidad con material recuperado. En este caso, se encuentra en los escombros del arzobispado de Puerto Príncipe, gravemente destruido, incendiado y saqueado unas horas después del sismo. Radio-Télé Soleil espera aún la subvención que el gobierno haitiano prometió a una centena de medios de comunicación, junto con refugios prefabricados.


Regreso de las publicaciones en papel

"Ahora vamos a retomar nuestro ritmo cotidiano", aseguró Max Chauvet, propietario y director de Le Nouvelliste, el principal diario del país, fundado en 1898. Tras el sismo Le Nouvelliste se vio obligado a aparecer en la Internet. El diario reapareció en las calles mes y medio después el drama como número especial. La respuesta de los lectores superó las expectativas. "La redacción seguirá en las instalaciones provisionales de Pétion-Ville, pero el periódico será impreso en la calle Centro, en ruinas", indicó el redactor Robenson Geffrard. Le Nouvelliste debe la reparación de su rotativa a técnicos venezolanos. El diario cuenta con 24 reporteros, la mitad de ellos acaba de ser reintegrada por la redacción.


El otro gran periódico haitiano, Le Matin, debió regresar de nuevo a República Dominicana, donde se imprimía ochos meses antes del sismo. De publicación diaria en un inicio, el periódico aparece ahora con una frecuencia bisemanal. Desgraciadamente, la dirección planea reducir 30% el personal de la redacción debido a la falta de presupuesto.


Lugar de convergencia

Con una capacidad de 20 puestos de trabajo, el Centro Operativo de medios de comunicación recibe en promedio cada día la visita de 17 periodistas. Tan sólo en el mes de marzo se registraron 358 utilizaciones de su equipo informático. El centro constituye no solamente un soporte técnico a disposición de los periodistas damnificados, también se ha convertido en un lugar de intercambio, formación y convergencia. De esta manera, acoge desde hace un mes la reunión semanal de los responsables de comunicación de las organizaciones humanitarias, en promedio unos 18 participantes. Por iniciativa Internews, organización orientada a la ayuda de la reconstrucción de los medios de comunicación, se acaba de inaugurar el seminario "Periodismo humanitario". Otros dos talleres figuran en el programa. Asimismo, el centro recibirá pronto el apoyo de dos formadores de la Fundación de empresas de la Agencia France-Presse.

Ver el portafolio en línea : http://www.rsf.org/El-Centro-Operativo-de-medios-de.html


Benoit Hervieu
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