mardi 12 octobre 2010

Un rapport dénonce les failles de l’aide aux sinistrés

Haïti-Séisme : Un rapport dénonce les failles de l'aide aux sinistrés

Lundi 11 octobre 2010

P-au-P, 11 octobre 2010 [AlterPresse] --- Malgré les milliards promis à Haïti depuis le séisme du 12 janvier et en dépit de l'aide humanitaire, les 1,3 million de sinistrés continuent de vivre dans de mauvaises conditions, dénonce un rapport paru au début de ce mois.

Le rapport met en avant les failles de l'aide humanitaire post-séisme, à partir du constat des conditions de vie et des services dans les camps, du niveau de compréhension et d'implication dans les comités de camp, et des entretiens avec les responsables de comité.

Intitulé « Impacts des ONGS sur les droits humains des déplacés de Port-au-Prince », le document a été produit par huit étudiants de la City University of New York(CUNY) et un étudiant de la faculté d'ethnologie de l'université d'Etat d'Haïti (UEH).

Ces étudiants ont mené au cours de l'été dernier une étude durant 6 semaines, suivant un échantillon aléatoire de 100 camps parmi les 861 situés dans la capitale haïtienne.

Les résultats de cette enquête montrent que 40% des camps n'ont pas accès à l'eau potable, 30% n'ont aucune sanitation. 10% des familles seulement ont une tente, le reste vit sous des bâches ou des couvertures. De plus 50% des camps considérés dans l'enquête ont accès à l'éducation, les soins de santé et la prise en charge psycho-sociale.

Les services au niveau des camps varient en qualité également, indique le rapport.

« Les camps de Cité Soleil n'ont presque pas de service alors que les camps de Pétion Ville sont mieux gérés. Les camps qui ne se situent pas sur les routes principales ou loin du centre-ville à Croix des Bouquets ou à Carrefour abritent peu ou pas de services », lit-on dans le document.

Par ailleurs, le texte estime que l'insécurité, y compris les vols, les actes de violences sur les femmes ou les expulsions forcées, demeurent des questions « urgentes ».

« Le problème des expulsions forcées est plus grand que ce que l'on raconte généralement. Sur l'échantillon, 19 des 106 - ou 17% des camps - ont été fermés. Ce problème va probablement s'amplifier étant donné la période électorale et la date limite de décembre imposée par le gouvernement pour fermer les camps », soulignent les chercheurs.

Le rapport critique également le fait que certains camps sont gérés par des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et juge que la structure mise en place « laisse beaucoup à désirer ». Très critiqué aussi est le fait que « la plupart des ONGS n'ont pas pris en compte la participation locale, le leadership, les nécessités de débats ou de légitimité ».

La population n'est pas impliquée par les comités de camps, qui, dans certains cas, ont été formés par des ONGS, excluant les organisations populaires pré-existantes, indique le texte. [kft gp apr 11/10/2010 14:00]


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