mercredi 8 décembre 2010

Haïti: "à l'assaut ! Tant pis pour ceux qui meurent", crient des manifestants.

lenouvelliste.com

Haïti: Port-au-Prince, Cap-Haïtien, les Cayes, Mirebalais: Haïti était secoué mercredi par de violentes protestations après l'annonce des résultats du premier tour de la présidentielle et une nuit d'agitation qui a laissé de nombreuses barricades fumantes dans les rues de la capitale.

Mercredi matin, le quartier général du candidat du parti au pouvoir, Jude Célestin, arrivé deuxième au premier tour de scrutin, a été incendié et d'autres permanences du parti ont été saccagées, a constaté un journaliste de l'AFP.

Un cortège de plusieurs milliers de manifestants a fait le tour de la ville pour ensuite se rassembler devant le siège du Conseil électoral à Pétion-ville dans la banlieue de Port-au-Prince, brandissant des affiches de leur candidat favori, le chanteur populaire Michel Martelly, écarté du second tour à quelque 6.000 voix près, soit moins d'un pour cent des votes.

Chantant, frappant dans leurs mains, certains manifestants, armés de bâtons, renversaient des poubelles à leur passage."Michel Martelly ! Si Michel Martelly n'est pas président, on va mettre le pays à feu et à sang", criait un manifestant.

Au moins quatre manifestants ont été tués par balles et plusieurs ont été blessés dans tout le pays lors des violentes manifestations qui ont suivi la proclamation des résultats contestés par les partisans du candidat malheureux Michel Martelly.

Dans la ville des Cayes située à 200 Km au sud de Port-au-Prince, trois jeunes manifestants ont été abattus dont l'un par un Casque Bleu devant un bureau électoral incendié, selon un ancien parlementaire. Deux autres personnes ont été tuées dans le centre-ville où de nombreux bâtiments publics ont été brûlés.

A Cap-Haïtien, à 300 km au nord de la capitale, un jeune homme a été tué mercredi. Plusieurs autres ont été blessés par balles dans le pays, notamment à Mirebalais, dans le centre.

La veille à Port-au-Prince, des barricades de pneus incendiés avaient été érigées, des voitures brûlées et des poubelles déversées dans les rues.

On pouvait entendre des manifestants chanter: "grenadiers, à l'assaut, tant pis pour ceux qui meurent !".

Devant les grilles du palais présidentiel haïtien où des policiers ont été déployés, des groupes de jeunes très nerveux accusaient le président René Préval de chercher à rester au pouvoir.

"Accepter Jude Célestin comme président ce serait donner un troisième mandat à Préval", dit Darline debout devant sa tente plantée en face du palais en ruines.

"Préval a gaspillé les ressources du pays, il n'a rien fait pour nous. Regardez, nous vivons toujours dans les mêmes conditions depuis le séisme du 12 janvier", se plaint Kettely, 56 ans, mère de quatre enfants.

Au petit matin, la circulation était quasiment impossible à Pétion-ville où, inquiets, les commerçants avaient gardé leurs échoppes fermées alors que patrouillaient des voitures de police.

Les aéroports du pays ont été fermés et American Airlines, principal transporteur international d'Haïti, a annulé tous ses vols pour mercredi et jeudi.

En début d'après-midi, le chef de l'Etat a lancé un appel au calme aux Haïtiens demandant aux candidats qui veulent contester les résultats de s'adresser à l'institution électorale.
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