vendredi 4 mars 2011

Mirlande Manigat et Michel Martelly n'ont aucune experience politique...dixit Ashley Pierre en réponse à Roromme Chantal, Doctorant à l'Université de Montréal.

Cher Doctorant,

Tu n'as simplement signe ton texte avec ton nom, mais tu as tenu a faire ressortir que c'est le Doctorant qui parle, de fait, j'ai le devoir de critiquer ton texte avec toute la rigueur que cela implique. Je te demande donc pardon pour la hauteur de mon ton.

Tout d'abord, Le doctorant doit savoir que pour analyser, le doctorant ne peut pas etre parti, ceci enleve toute objectivite a l'analyse, de ce fait, une analyse qui a une carence d'objective ne fait pas l'honneur du doctorant, et lui enleve des points considerables s'il y a qualifications.

Le doctorant commence son texte par une hypothese vague et imprecise, qui aussi est formulee sans aucune objectivite: "Si Mirlande Manigat perd la presidentielle haitienne de 2011, ce ne serait pas une simple defaite electore"

Mon Dieu! Le doctorant explique:" Les Haïtiens auront ainsi laissé filer une occasion en or de favoriser la renaissance du pays, l'engageant du même coup sur la voie de la modernité et du progrès. En Haïti, la qualification inattendue de Michel Martelly pour le second tour de la présidentielle de 2011 place le pays droit dans l'œil d'un cyclone politique. En effet, dans le cas de la République caraïbe, plus d'un redoute une «mutation mortifère» qui, à moins d'un sursaut national, pourrait être irréversible... "

A travers tout ce paragraphe, je ne vois qu'un simple fanatique ou supporteur ou sympathisant de Mirlande Manigat. Il n'y a rien ici qui provienne d'une analyse d'un doctorant en sces politique en plus. Je n'ai pas la pretention de questionner tes competences, mais je critique severement le fait que tu utilises ton grade de doctorant pour afficher une position purement emotionnelle, comme le font les fanatiques, n'importe qui n'ayant meme pas un certificat de fin d'etudes primaires.

C'est tres triste de voir que cela devienne une pratique officielle des intellectuels de plaquer leur grade ou niveau pour imposer leur simple opinion ou choix.

Je mets en defi l'intellectuel, qui a une maitrise au moins, de faire une analyse purement objective sans faire du voye monte de n'importe quelle situation, et cet intellectuel sera pris au serieux par mes pairs. Sinon, comportez-vous comme le peuple en faisant votre choix, mais epargnez-nous vos titres, je vous en prie.

Si vous etes en campagne, faites campagne, mais ne mettez en reference votre niveau intellectuel, car vous faites honte au savoir, a la "methode" que vous etes censes suivre.

Tu parles de guerre a l'intelligence, et les references apportees ne sauraient soutenir cette approche. Je vais te dire ce qu'il y a:
a) des intellectuels en faveur Mirlande qui ne font que la comparer a Michel par rapport a ses connaissances, et, cette situation de fait oblige Michel de reagir.

b) Des intellectuels en faveur de Micky qui defendent leur candidat contre toute imposition de connaissance, de moralite etc
 
c) Des intellectuels neutres, neutres dans le sens qui font confiance a leur analyse objective, qui comparent les deux candidats comme potentiels president d'Haiti et qui les poussent a demontrer mieux, a convaincre mieux. Ces intellectuels utilises la methode scientifique dans leur approche, ils debatent opportunites, programmes, point de vue, jugement, maitrise des dossiers, approche, attitudes, leadership, vision des candidats etc

Rends toi donc compte qu'il n'y a ici aucune guerre a l'intelligence, ce n'est pas du tout l'intelligence ou le savoir contre la mediocrite comme vous fanatiques aveugles de Mirlande veulent le faire croire. Je ne saurais comparer Obama a Bush par le niveau de Formation d'Obama. C'est ce que vous faites, comparer Mirlande a Martelly par rapport au niveau de formation.Vous faites honte au savoir je le repete et je me plains de vous. Vous n'utilisez pas votre savoir pour eclairer scientifiquement, mais pour eclairer selon vous et c'est la que vous pechez. Votre lumiere personnelle est egale en droit a la lumiere de chacun individuellement.

Effectivement, pour justifier ton hypothese, tu t'es referee a ton professeur de sce politique a l'Universite Montreal, tu as attribue des definitions aux deux personnages pour les caracteriser: Ces deux arguments ne sont pas inconciliables, mais qui a dit que ce sont des arguments? d'ou viennent-ils? de l'Universite Montreal?
C'est quoi ca alors? Qu'est-ce qu'un arguement? je demande a ton professeur d'elaborer pour moi, de me demontrer que:

1)Michel Martelly et bien entendu ceux qui le soutiennent adhèrent à l'évidence à la théorie de l'homme providentiel et pensent que l'avenir d'Haïti dépend de la présence au Palais national d'un homme fort à son image.

2)Myrlande Manigat, politologue et ex-première dame, et ses partisans croient au contraire que l'ordre institutionnel et démocratique est la clé de voûte devant mener à la stabilité et au progrès.

ces deux phrases sont des arguments et que s'il faut choisir entre les deux positions, la seconde (celle de Mirlande) est incontestablement plus pertinente. Je garantis que ce professeur doit repondre pour cette affirmation pleine de subjectivite et depourvu de toute objectivite. J'aimerais savoir si c'est ca le niveau de science a l'Universite Montreal.

Est-ce ainsi que Roromme demontre son hypothese?

Quand a -t-on realise cette etude sur les deux personnages? Qui a dit que Mirlande et Martelly ne tombent tous les deux dans les 2 (dit) arguments? Et puis on dit que mon peuple est analphabete?

Ecoute, Roromme, je ne te connais meme pas, donc je n'ai rien absolument rien contre  toi. Mais j'ai le devoir de critiquer ton texte en toute rigueur. Je te conseille de ne pas reporter les dire de tes professeurs dans tes analyses. Certaines fois, les professeurs aussi disent des non sens qu'on peut demontrer a la lumiere de ce qu'ils enseignent.

On ne specule pas en sciences, on n'opine pas en sciences et on ne deforme pas non plus les citations. Toutes tes citations sont parfaites, mais elles ne demontrent guere ton hypothese, encore moins ta logique.

J'ai invalide ton texte a caractere scientifique scientifiquement, mais sa valeur en tant que ton opinion reste intact.

De plus, je n'ai pas l'intention de t'enlever dans la tete ce que tu crois de Mirlande et de Martelly, tu peux toujours le dire ou meme faire campagne pour Mirlande. C'est ton droit comme c'est le droit des autres d'etre en faveur de Martelly. Il n'y a pas d'analyses scientifiques qui donnera plus de credibilite a l'un ou a l'autre, tu sais pourquoi?
parce qu'il est tres difficile de trouver des criteres et/ou des parametres d'evaluation objective.

Mirlande avec tout ce qu'elle a n'a aucune experience politique, la seule experience qui l'aurait permis de se faire valoir aujourd'hui, elle avait desiste. Elle ne connait pas le palais national, n'a pas ete dans l'administration publique et le systeme haitien tel qu'il est n'est pas prepare pour recevoir un neophyte, Elle et Martelly devront inevitablement se faire guider, et cela croit-le ou non est tres risque.

J'y reviendrai.
Ashley Pierre
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Présidence haïtienne - Martelly, un populiste rétrograde

 
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Roromme Chantal - Candidat au doctorat au Département de science politique de l'Université de Montréal et ancien fonctionnaire du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en Haïti. 3 mars 2011.
 
Si Myrlande Manigat perd la présidentielle haïtienne de 2011, ce ne sera pas une simple défaite électorale. Les Haïtiens auront ainsi laissé filer une occasion en or de favoriser la renaissance du pays, l'engageant du même coup sur la voie de la modernité et du progrès. En Haïti, la qualification inattendue de Michel Martelly pour le second tour de la présidentielle de 2011 place le pays droit dans l'œil d'un cyclone politique. En effet, dans le cas de la République caraïbe, plus d'un redoute une «mutation mortifère» qui, à moins d'un sursaut national, pourrait être irréversible...

La naissance du «mickisme»

Musicien reconverti politicien l'instant des élections, la percée de Michel Martelly «Sweet Micky» dans la politique haïtienne provoque une onde de choc, ressentie bien au-delà du pays. Son émergence consacre un retour en force du populisme, après une brève parenthèse, lequel est la conséquence d'un double échec. À la suite du séisme dévastateur du 12 janvier 2010, la communauté internationale et le gouvernement haïtien ont échoué à mettre sur les rails le projet de la reconstruction du pays. Des centaines de milliers de survivants sont encore coincés dans des camps de réfugiés, dans des conditions infrahumaines.

La population continue d'être décimée par une épidémie du choléra qui sévit tel un tsunami silencieux. Le gouvernement, gangrené par une corruption endémique et absorbé dans des manoeuvres politiciennes pour se maintenir au pouvoir, est resté sourd aux cris désespérés du peuple. En face, l'opposition politique n'a pas su profiter des circonstances et a été incapable de se mettre ensemble afin d'offrir une solution de rechange programmatique cohérente. C'est donc la grande désillusion qui gagne les masses des vastes ghettos haïtiens et l'absence d'un consensus politique postséisme qui ont poussé celles-ci à vouloir s'en remettre à celui qui s'autoproclame la «voix du peuple». Le «mickisme» est né.

La guerre à l'intelligence

Ce que j'appelle le «mickisme» est donc, au mieux, le symptôme de la crise du système représentatif haïtien. Au pire, il est la version créole actualisée d'un populisme rétrograde qui menace de proclamer la fin de la politique institutionnalisée. Car la campagne électorale de Martelly exhale un violent «antipartisme» qui annonce de réels dangers pour l'avenir de la fragile démocratie haïtienne. Elle s'accompagne, comme on l'a vu le 16 février dernier avec la conférence de presse de la star du hip-hop Wyclef Jean, de sorties fracassantes contre les politiciens haïtiens dont «le pays n'a pas besoin aujourd'hui». Cinglant camouflet donc administré en plein visage de la classe politique traditionnelle haïtienne...

L'intelligentsia créole, inerte ou captive de ses seuls intérêts particuliers, en prend elle aussi pour son grade. Idem pour les jeunes générations haïtiennes, instruites et légitimement ambitieuses, mais passives. En effet, avec le second tour de la présidentielle, nous assistons à un nouveau type de guerre, une guerre à l'intelligence, dont le but évident est la banalisation du savoir et l'asservissement des esprits non vigilants. Michel Martelly veut même faire de son incompétence et de son manque connu d'instruction la principale attraction de sa candidature. Son message a au moins le mérite d'être efficace: «Entre deux tours d'une élection, le momentum politique est un temps court, presque immédiat, il importe de parler vite, simple, au sentiment du peuple davantage qu'à son intelligence.»

Des enjeux évacués

Il en résulte une malheureuse diversion qui évacue les vrais enjeux de l'heure que même la presse haïtienne, qu'on peut en partie soupçonner de complaisance, voire de complicité, n'a pas su aider à remettre au centre de ce scrutin crucial pour le destin immédiat d'Haïti. Car les vrais enjeux, croyons-nous, devraient être un diagnostic des causes profondes de la crise politique actuelle, assorti d'une analyse critique des différentes solutions proposées pour s'en sortir.

Celles-ci, ainsi qu'elles émergent des discours de campagne, mettent à jour deux conceptions du pouvoir et des ingrédients nécessaires à la construction de l'État. Michel Martelly et bien entendu ceux qui le soutiennent adhèrent à l'évidence à la théorie de l'homme providentiel et pensent que l'avenir d'Haïti dépend de la présence au Palais national d'un homme fort à son image. Myrlande Manigat, politologue et ex-première dame, et ses partisans croient au contraire que l'ordre institutionnel et démocratique est la clé de voûte devant mener à la stabilité et au progrès.

Certes, comme l'explique Mamoudou Gazibo, professeur de science politique à l'Université de Montréal, «ces deux arguments ne sont pas inconciliables, car l'idéal serait d'avoir des dirigeants exceptionnels évoluant dans un bon cadre institutionnel». Cependant, tranche le politologue, «s'il faut choisir entre les deux, la seconde position est incontestablement plus pertinente, car elle a été mise en évidence de manière consistante par les chercheurs travaillant depuis au moins un siècle sur la politique». Autrement dit, l'enjeu n'est pas de contourner les institutions, mais de les rénover et de les consolider, de les reconstruire lorsque nécessaire, en misant sur les traditions propres au pays et sur les talents et les bonnes volontés, non pas d'une personne ou d'une clique, mais de toutes les forces vives de la nation.

Un vote raisonnable

En allant voter le 20 mars prochain, les Haïtiens gagneraient donc à bien considérer le sens de leur geste et réfléchir à l'orientation qu'il contribuera à donner au pays. À cet effet, ils n'ont pas besoin d'une longue histoire comparée du populisme en Europe, en Afrique et en Amérique latine pour savoir de quoi il en retourne. Les définitions du populisme, inspirées des expériences diverses, sont certes légion. Cependant, une période encore récente de l'histoire d'Haïti est à même de confirmer la conclusion de l'intellectuel français, Jean-Pierre Rioux, que «le populisme ne peut être ni un projet social, ni un programme économique, ni même une franche utopie». «Le populisme», corrobore son compatriote historien Benjamin Stora, «est une réponse communautariste, dangereuse, à un faux modèle de la République, imposé, dénaturé».

Cette définition reste actuelle et s'applique bien au populisme renaissant haïtien, incongru mélange d'opportunisme, de démagogie et d'utopies creuses. Quand il lui arrive de soulever des questions de société pertinentes, le populisme s'est le plus souvent montré incapable d'y apporter des solutions adéquates. En un mot, le pays n'a pas besoin d'un populiste de plus ou d'un populiste rétrograde ou d'un autre homme providentiel. Le temps d'aujourd'hui, dans lequel évolue Haïti, semble au contraire plus friand du leadership féminin, comme peuvent en attester les expériences de l'Allemagne (Angela Merkel), du Libéria (Ellen Johnson Sirleaf), du Chili (Michelle Bachelet) et du Brésil (Dilma Rousseff). Haïti a certes besoin d'un leader, mais d'un leader aussi compétent que fort. Un leader habité d'idées de modernité et convaincu de l'urgence d'un changement vrai, en rupture totale avec son passé d'autoritarisme.

Le fantôme du passé

Pour sortir de la tragédie haïtienne, parier sur des «zéros» au lieu de vrais «héros» ne peut être que plus dramatique. Car les historiens sont unanimes à penser que le destin d'Haïti au XXe siècle aurait été tout autre si seulement en 1902 Anténor Firmin, un de ses plus illustres intellectuels mais, ironiquement, trahi par une partie de l'intelligentsia créole de son époque, avait accédé à la présidence dans la rivalité politique qui l'opposait à Nord Alexis. Aujourd'hui, il y a encore des Sténio Vincent et des Callisthène Fouchard pour rallier le camp de l'obscurantisme et mettre à nouveau l'intelligence en déroute.

Comme quoi, le passé doit constamment venir hanter le présent et le futur d'Haïti. Karl Marx, paraphrasant Hegel, rappelait que «tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois... La première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce». En quelque sorte, l'histoire contemporaine d'Haïti peut lui en être témoin. François Duvalier «Papa Doc» pour Jean-Claude Duvalier «Bébé Doc» de 1957 à 1986. Jean-Bertrand Aristide «le petit prêtre des pauvres» pour René Préval «le frère siamois» de 1990 à 2011. Sauf que, si nous constatons la même caricature dans les circonstances actuelles, cette fois c'est plutôt sous la forme d'une tragicomédie que l'histoire risque de se répéter.
 
Ronromme Chantal
 
Cadet Saint Louis,
Outreach/YEP.
e-mail: lcad32@yahoo.fr
cadetti@hotmail.com

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