dimanche 15 mai 2011

Martelly parle en apôtre du "changement" à son investiture.










Martelly parle en apôtre du "changement" à son investiture








Résolument offensif et harangueur de foule dans son discours d'intronisation, le nouveau chef de l'Etat, qui identifie l'éducation, la sécurité et l'emploi parmi ses grandes priorités, impose le respect absolu de l'ordre et de la discipline et enjoint aux autorités judiciaires et policières de décréter la tolérance zéro contre toute forme de violence et de transgression de la loi





Le nouveau Président haïtien, Michel Joseph Martelly, 50 ans, a placé son mandat sous le signe du "changement" avec des promesses de restaurer l'image de marque du pays et d'améliorer les conditions de vie de la population, mais aussi en lançant une sévère mise en garde à la justice et à la police contre toute forme de complaisance vis-à-vis de la violence et de la déstabilisation.


"Nous allons changer Haïti", a lancé dans sa première adresse à la nation M. Martelly qui a exalté la capacité des haïtiens à atteindre des objectifs ambitieux aussi bien dans leur propre pays qu'en terre étrangère. Il a cité en exemple deux héros nationaux, l'Empereur Jean-Jacques Dessalines et le général Capois La-Mort, ainsi que trois personnalités d'origine haïtienne issues de la diaspora et présentes à la cérémonie, l'ex-Gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, Envoyée spéciale de l'UNESCO pour Haïti, la star du hip-hop, Wyclef Jean, et l'homme d'affaires Dumarsais Siméus.




S'exprimant généralement sur un ton de campagne, le chef de l'Etat, qui intervenait au Palais National devant des centaines d'invités, a renouvelé son engagement de faciliter l'accès de tous les enfants à l'éducation gratuite qu'il compte également rendre obligatoire. Sur un autre plan, l'accent a été mis sur la relance de la production agricole, la création de conditions favorables aux investissements étrangers et la création d'emplois sans oublier l'exploitation des potentialités touristiques d'Haïti.


"Nous avons les plus belles plages du monde, le plus beau soleil de la Caraïbe et la culture la plus profonde, diversifiée et authentique", a répété le successeur de René Préval qui s'insurge contre l'instrumentalisation de la misère de la population pratiquée par certains à leur profit personnel.




Soulignant sa volonté de rétablir l'autorité de l'Etat, M. Martelly a intimé l'ordre aux autorités judiciaires et policières d'assumer pleinement leurs responsabilités face à toute violation de la loi susceptible de nuire à l'ordre public et à la stabilité politique du pays.


"L'ordre et la discipline devront régner sur le pays tout entier", a averti le nouveau dirigeant qui affirme que la délinquance, les protestations violentes, kidnappings et assassinats ne seront nullement tolérés sous son administration.




Il s'est aussi prononcé pour la fin de l'assistanat international auquel Haïti est condamnée depuis un certain temps, mais a, dans le même temps, rendu un vibrant hommage à la communauté internationale pour son rôle déterminant dans le processus démocratique. "Le vote populaire aurait été encore une fois confisqué sans l'intervention de la communauté internationale", a estimé Michel Martelly en référence aux nombreux rebondissements ayant abouti à son élection le 20 mars dernier à la suite d'une grave crise électorale dont l'issue avait été décidée par l'Organisation des Etats américains (OEA).




S'exprimant en créole, en français et en anglais, l'ancien chanteur surnommé "Sweet Micky" a promis d'engendrer le "réveil d'une société endormie" sous les acclamations de plusieurs milliers de partisans massés derrière les grilles du Palais National en ruine depuis le séisme dévastateur de janvier 2010.




Les spectateurs ont bruyamment chahuté l'ancien Président René Préval et les membres du conseil électoral provisoire salués dans un passage du discours.


Peu après son intervention, Martelly a passé en revue les unités de la Police Nationale en compagnie du commandant en chef, Mario Andrésol.




Au cours du traditionnel Te Deum, qui s'est déroulé au Palais National à cause de la destruction, le 12 janvier, de la cathédrale de Port-au-Prince, le célébrant principal, Mgr Louis Kébreau, archevêque métropolitain du Cap-Haïtien (nord) et président de la Conférence épiscopale, a exhorté le Président à mettre en place une politique fondée sur la justice sociale, l'honnêteté, le progrès et la récupération de la "souveraineté nationale hypothéquée".




L'homme d'affaires Daniel Rouzier, un fervent catholique présenté comme le Premier ministre pressenti de M. Martelly, a eu l'insigne honneur d'assurer la lecture de l'évangile, lors de cette cérémonie eucharistique.




Après sa prestation de serment, réalisée dans le black-out devant Députés et Sénateurs réunis en assemblée nationale, avec son épouse Sophia et leurs quatre enfants, l'ancienne vedette du Compas Direct a déposé une gerbe de fleurs en mémoire des ancêtres au Musée du panthéon national haïtien (MUPANAH).




Pour clôturer la journée, un déjeûner en l'honneur des dignitaires étrangers a été offert à l'hôtel Karibe, à Pétion-Ville (banlieue est de la capitale), avant des audiences privées entre le nouveau dirigeant et les chefs de délégations.


Parmi les personnalités haïtiennes et étrangères ayant assisté à la passation des pouvoirs entre MM. Préval et Martelly figuraient l'ex-Présidente provisoire, Hertha Pascal Trouillot (1990-1991), Me Gérard Gourgue, les ex-candidats à la Présidence Jean Henry Céant, Chavannes Jeune, Eric Smarcki Charles, les Présidents dominicain Leonel Fernàndez, hondurien Porfirio Lobo et surinamien Desire Bouterse. On notait également la présence de l'ancien Président américain, Bill Clinton, co-président de la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH), du Premier ministre jamaïcain, Bruce Golding, et du chef de la diplomatie française, Alain Juppé.




spp/Radio Kiskeya


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