mercredi 8 juin 2011

29 millions de gourdes non justifiées. « Environ 268 personnes sont affectées au service de nettoyage du palais. Pourtant, une cinquantaine de personnes sont suffisantes pour effectuer ce boulot »

29 millions de gourdes non justifiées

Haïti: Invité, ce mardi, à la célébration de la journée latino-américaine de la liberté de la presse, le chef de l'Etat, Michel Joseph Martelly a fait une révélation concernant un sac d'argent au palais national. « Je viens de tomber sur un sac comptant 2,4 de millions de gourdes. La personne qui le détient ne peut fournir d'explications claires et précises. Certains disent que cet argent était alloué au nettoyage des places publiques, d'autres relatent c'est pour calmer les agitateurs qui veulent déstabiliser le pays », a révélé M. Martelly disant qu'il préfère utiliser cet argent dans le domaine de l'éducation.

Pour démontrer à quel point, le gaspillage est ancré dans le système qui, avant d'accéder à la magistrature suprême de l'Etat il critique, Martelly a cité un autre exemple. Il s'agit toujours des faits impressionnants qu'il rencontre au palais national. « Environ 268 personnes sont affectées au service de nettoyage du palais. Pourtant, une cinquantaine de personnes sont suffisantes pour effectuer ce boulot », a indiqué M. Martelly qui compte trouver d'autres lieux d'affectation pour ces gens.

Malgré ces désordres, le président Michel Martelly a fait savoir que l'Entreprise publique de Promotion de logements sociaux (EPPLS) dont la mission consiste à construire des bâtiments pour les personnes défavorisées ne détient pas un seul dollar dans sa caisse. Le chef de l'Etat réitère son engagement d'investir dans l'éducation et les logements sociaux.

Invité également à la conférence-débat de l'association SOS journalistique, le directeur de l'Unité de lutte contre la corruption (ULCC), M. Amos Desrosiers a annoncé que le pays est signataire de deux conventions internationales : La convention interaméricaine de lutte contre la corruption, et la convention des Nations-Unies contre la corruption.
Selon le responsable de l'ULCC, il y a lieu de modifier le code pénal haïtien. « Le code pénal doit prévoir des sanctions aussi contre les corrupteurs. Les corrupteurs doivent payer les pots cassés au même prix que les corrompus quand il y a un cas de corruption », a exigé M. Amos Desrosiers.

Les conventions signées par le pays doivent contribuer à une meilleure gouvernance. Elles vont contraindre ceux à qui est confiée la gestion du trésor public de le faire dans la transparence. « Il n'y a plus de place sur la terre pour donner refuge à ceux qui pillent les caisses de l'Etat. Il y a la mise en place de mécanisme pour le recouvrement des sommes pillées où qu'elles soient », a rassuré M. Amos Desrosiers précisant que l'Etat doit néanmoins s'engager à poursuivre les pilleurs.

Gérard Jeanty Junior
gjeantyjr@lenouvelliste.com
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