lundi 12 septembre 2011

Haïti, quelles élites !

Envoyé par mon BlackBerry
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"Ne doutez jamais qu'un petit nombre de citoyens volontaires et réfléchis peut changer le monde. En fait, cela se passe toujours ainsi" Margaret Mead (1901-1978)


From: Rene Jean Erich <erichrene@bell.net>
Sender: HaitiConnexion@yahoogroups.com
Date: Mon, 12 Sep 2011 13:38:34 +0000
To: haiticonnexion@yahoogroups.com<haiticonnexion@yahoogroups.com>
ReplyTo: HaitiConnexion@yahoogroups.com
Subject: [HaitiConnexion] Haïti, que lles élite s !

 

 

Haïti, quelles élites !

Jean Erich René

erichrene@bell.net
Ottawa/ Canada

En observant de près les attitudes comportementales de nos élites nous nous demandons dans quelles mesures elles pourraient vraiment contribuer à la promotion économique et sociale d'Haïti. On assimile la bourgeoisie haïtienne à l'élite économique et certains membres de la classe moyenne à l'élite intellectuelle. Bourgeoisie et Classe moyenne sont deux concepts déjà flous en Haïti. Notre plus grande source d'erreur vient du fait que nous empruntons des cadres théoriques exotiques pour saisir la réalité haïtienne. Comme des perroquets, dans un psittacisme béat, nous répétons la classification occidentale courante sans tenir compte de la configuration réelle de notre société. Aussi nos analyses n'ont aucune valeur opératoire et la problématique haïtienne demeure insoluble puisque nos hypothèses sont biaisées.

Une coupe instantanée des élites  haitiennes nous permet de distinguer:
Une bourgeoisie locale qui n'est pas haïtienne, ni nationale, ni nationaliste. Elle est formée d'éléments composites et disparates. Des groupes ethniques d'origines différentes qui n'ont pas de caractéristiques communes. Ils n'ont pas les mêmes aspirations, ne poursuivent pas les mêmes objectifs. Donc ils ne sauraient constituer une classe sociale. Pourtant ils sont les seuls exportateurs des denrées nationales: café, cacao, coton, pite, mangues, campêche etc... Ce sont de grands propriétaires fonciers. Ils maîtrisent le bord de mer aussi bien que toutes les avenues de l'économie nationale. Le manque d'homogénéité de cette bourgeoisie est un handicap majeur à un plan d'avancement commun pour le pays.
 
Le groupe des mulâtres est en conflit politique perpétuel avec les Noiristes et livre une bataille acharnée aux Libanais qui de leur côté concurrencent les immigrants d'origine européenne. Le sectarisme qui affecte la bourgeoisie haïtienne lui enlève tout pouvoir sur les autres groupes sociaux. Elle ne peut pas constituer une élite économique c'est à dire un modèle à suivre parce que la plupart de ses transactions consistent en contrebandes et en rapines de toutes sortes. Sa comptabilité est généralement opaque et laisse transparaître clairement ses fourberies. Nos hommes d'affaires refusent de payer les taxes. A quoi sert donc une telle élite pour l'avancement de la Nation. Elle n'investit pas dans les universités, les Centres hospitaliers ni les structures de base du pays.
 
Il n'y a donc aucune rationalisation qui puisse témoigner de leur performance, de leur capacité d'administrer au point de faire école. Au contraire la bourgeoisie haïtienne n'est pas du tout l'exemple à suivre. Par son esprit de flibusterie, son manque d'intérêt pour le développement national et l'émergence d'autres groupes sociaux, la bourgeoisie haïtienne se trouve dans l'incapacité relative de mettre sur pied un projet historique visant le développement économique et la modernisation d'Haïti.
 
Quant à la classe moyenne c'est, un concept difficile à cerner. Elle est composée surtout d'éléments en perpétuels mouvements. Ils gravitent soit autour de la bourgeoisie traditionnelle soit dans les hautes sphères politiques en prenant une allure de révolutionnaires. On y rencontre une élite intellectuelle et administrative qui pour la plupart sont des fonctionnaires de l'Etat. Ils adoptent un comportement analogue à la bourgeoisie en copiant leur mode de vie. On peut les identifier comme une bourgeoisie de fonctionnaires. La politique devient pour eux un levier social. Cette contrainte les porte à exercer de fortes pressions sur la scène politique afin de s'équilibrer économiquement et conserver leur statut social. D'où cette multitude de candidats aux fonctions électives. Ils ne sont ni de gauche ni de droite pas même au centre. Ils se comportent comme des acrobates en attente des résultats des élections pour jouer leur numéro.Ainsi s"explique la révoltante déloyauté des Parlementaires du G16. Comme une paire de chaussettes, peu importe les pieds. Ils changent aisément de courant politique sans éprouver aucune gêne. Les mêmes acteurs deviennent successivement : FNCD, Convergence, Espace de Concertation,Alternative ou encore Lavalas avant hier, Lespwa hier et aujourd'hui LINITE . Ils prennent la couleur du moment politique. Ce mimétisme digne seulement des caméléons n'augure aucun changement véritable pour les masses nécessiteuses.
 
Les deux plus grands tremplins de la promotion sociale en Haïti sont: l'Eglise et l'Armée. Le prêtre et le militaire , différence d'uniformes présentent les mêmes caractéristiques et les mêmes aspirations sociales. En un temps éclair, ils brûlent les étapes et changent complètement de statut. C'est la voix cardinale qu'utilisent couramment les fils du peuple pour se projeter à l'avant-scène. En dépit de tout, nos élites intellectuelles et administratives ne font preuve d'aucune indépendance. Elles ne se lancent pas en affaires pour garantir leur autonomie. Souvent elles se rapprochent de la Bourgeoisie locale pour lui soutirer des miettes. Si elles perdent leurs fonctions il y va aussi de leur statut social. Beaucoup d'entre eux prennent faussement l'allure de redresseur des torts faits aux classes défavorisées.
 
Théoriquement le projet de rénovation nationale repose à tort ou à raison sur le dos de l'élite intellectuelle haïtienne qui affiche un comportement ambigu. La connaissance ne peut pas être seulement théorique, elle est aussi praxis. L'élite intellectuelle haïtienne dispose de préférence d'un savoir contemplatif mais non révolutionnaire c'est à dire générateur de changement. Elle cherche à charmer une audience par des envolées oratoires. Face à son incapacité à dresser le chantier de reconstruction nationale elle rejoint la bourgeoisie traditionnelle même si elle se dit socialiste. Elle met en branle la révolution en faisant appel à la violence. Dans les deux cas elle ne fait que s'enrichir.

Si hier encore on cassait les vitres des voitures à la Rue des Casernes pour faire passer les revendications populaires, l'embourgeoisement du Chantre "Pays Avant Pouvoir"  a changé complètement son discours et son comportement. La misère est mauvaise conseillère.  Le progrès économique préalable à l'avancement social d'Haïti ne peut pas être du verbiage. Jusqu'à présent il ne figure nullement dans l'agenda de l'élite intellectuelle haïtienne actuelle et passe en dehors des préjugés mesquins de cette bourgeoisie déracinée. Haïti, quelles élites !

Jean Erich René

erichrene@bell.net
Ottawa/ Canada

12 septembre 2011

 

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