jeudi 1 septembre 2011

Le Matin - Garry Conille, nouveau candidat ? la Primature

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Dernière mise à jour : 01/09/2011 17:14:06

Garry Conille, nouveau candidat à la Primature

Garry Conille serait le troisième choix de Joseph Michel Martelly depuis son investiture le 14 mai dernier, au poste de Premier Ministre. Après de multiples rencontres et tractations entre les présidents des deux chambres, le président de la République et les présidents des différents blocs, M. Conille l'a finalement emporté sur les autres personnalités dont les noms circulaient dans les couloirs du Palais national.

01/09/2011 Tweet Envoyer Imprimer

Garry Conille serait le troisième choix de Joseph Michel Martelly depuis son investiture le 14 mai dernier, au poste de Premier Ministre. Après de multiples rencontres et tractations entre les présidents des deux chambres, le président de la République et les présidents des différents blocs, M. Conille l'a finalement emporté sur les autres personnalités dont les noms circulaient dans les couloirs du Palais national. Déjà, les avis sont partagés sur la désignation de ce haut cadre du système des Nations-Unies comme probable chef de la Villa d'accueil.

Les chemins qui mènent à la Primature pourraient être un peu épineux pour l'outsider Garry Conille. Jeune médecin de 45 ans, cet employé des nations Unies est déjà dans le collimateur de certains parlementaires et des proches conseillers du président de la République. Des obstacles se dressent sur la route de ce néophyte de la politique haïtienne, néophyte, comme le chef de l'Etat. Il reste confiant qu'il peut former un bon tandem avec le chef de la magistrature suprême.

Qui est Garry Conille ?

Docteur en médecine, Garry Conille, 45 ans, est le fils de Serge Conille, ancien ministre de la santé sous le régime de Jean Claude Duvalier. Il a fait ses études classiques au Collège Canado-Haïtien avant d'intégrer la faculté de médecine et de pharmacie de l'Université d'Etat d'Haïti. Il est détenteur d'une maîtrise en politique et administration de la santé de l'Université de la Caroline du Nord, aux Etats-Unis d'Amérique.

Avant sa possible accession à ce poste, monsieur Conille était conseiller technique auprès du ministère de la santé d'Éthiopie de 2004 à 2005, puis Conseiller en matière de politiques de la santé détaché au Projet Objectifs du Millénaire des Nations Unies en 2006 et 2007. De 2007 à 2008 il a été Conseiller régional du programme Sécurité d'approvisionnement en produits de santé en matière de procréation et planification familiale.

En 2008, il a été nommé Coordonnateur du Fonds d'affectation pour la sécurité d'approvisionnement en produits de santé en matière de procréation. Après le séisme du 12 janvier 2010 sous la demande de Paul Farmer, envoyé spécial adjoint du secrétaire général des Nations-Unies, il a assuré le poste de chef de cabinet de Bill Clinton, lui-même envoyé spécialXX. Depuis le 19 juin 2011, il est le nouveau coordonnateur résident du Système des Nations Unies et représentant résident du PNUD au Niger, en Afrique. M. Conille ferait-il l'unanimité ? Les avis paraissaient partagés au parlement sur la désignation de Garry Conille au poste de Premier ministre. Certains parlementaires considèrent déjà ce choix comme le meilleur des trois personnalités présentées. Homme de l'international, Garry Conille pourrait avoir des coudées franches avec certains membres de la 49e législature. D'ailleurs, la position du chef de file du
groupe des 16, Joseph Lambert, est pour le moins favorable à ce dernier.

De l'avis de l'ex-président du Sénat, Kély Bastien, la candidature de Garry Conille à la succession du Premier ministre sortant, Jean-Max Bellerive est un choix avisé. Le docteur Bastien, reconnaît entretenir d'excellentes relations amicales avec son ancien camarade à la faculté de médecine de l'université d'Etat. Il anticipe déjà la fin de l'impasse politique. Il croit que M. Conille est un homme d'ouverture qui maitrise parfaitement bien les rapports institutionnels et les dossiers de l'international.

Cependant, d'autres membres du groupe majoritaire sont pour le moins mitigés sur le choix de Garry Conille au poste de chef de gouvernement. Le deuxième sénateur du Sud, Fracky Exius ne partage pas l'opinion de son collègue du Nord et se veut être un peu plus prudent par rapport au personnage. Selon M. Exius, premier secrétaire du bureau du Sénat, la satisfaction des exigences constitutionnelles reste la condition sine qua non pour accéder à ce poste.

La résidence : pierre d'achoppement ?

Depuis que les rumeurs bruirent dans la ville sur le choix potentiel de Garry Conille pour la Primature, le débat a aussi été lancé sur les conditions requises pour accéder à ce poste. La question de la résidence permanente de M. Conille est aujourd'hui au cœur des controverses. Selon l'article 157 de la constitution de 1987, tout candidat devant accéder à la Primature doit résider dans le pays les 5 dernières années précédant sa nomination.

Le docteur Conille qui travaille au système des Nations Unies non pas comme ambassadeur ou représentant d'Haïti mais à titre privé pourrait avoir de grands obstacles sur sa route. Certains croient que ce dernier ne devrait pas avoir de problème étant donné qu'Haïti est membre fondateur de l'ONU. Cependant pour d'autres, M. Conille n'a pas résidé dans le pays et ne paie pas d'impôt en Haïti, de ce fait il ne serait pas éligible.

L'intéressé qui intervenait jeudi matin sur les ondes de Radio Vision 2000 n'a pas été très convaincant. Ne pouvant se baser sur aucun texte de loi, il n'a fait que donner son interprétation de la notion de résidence pour les employés du système des Nations Unies à travers le monde. Il s'est comparé à Ericq Pierre pour lequel ces controverses n'avaient pas été soulevées. Pourtant le cas de M. Pierre est différent du sien car Ericq Pierre était lors de sa nomination représentant d'Haïti auprès de la BID. M. Conille se dit être prêt à se retirer dans le cas où cela poserait trop de problèmes, question d'empêcher le pays de perdre un nouveau mois.

Par ailleurs, l'horizon politique peut-être de plus en plus clair pour Martelly et consorts. Le groupe des 16, par le biais de son leader semble être prêt à jouer le jeu. En outre, le vote de la chambre des députés pourrait déjà un acquis pour Martelly qui entretient de très bonnes relations avec ces les parlementaires de la chambre basse.

Joseph Chanoine Charles
cjchanoine@yahoo.fr

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