vendredi 11 novembre 2011

POUR LE CONSEIL SUPERIEUR DU POUVOIR JUDICIAIRE : La rupture n'accepte pas que des parlementaires deviennent super-hommes au dessus des lois. La démocratie est plus qu'une question de partage de privilèges entre Exécutif et Législatif.

L'annonce de mesures conservatoires contre le Chef du Parquet est une preuve que le pouvoir judiciaire n'existe pas dans la démocratie haïtienne. En moins de 3 mois, 2 juristes sont victimes de leur décision de poursuivre des hommes liés au parlement, un ministre de l'intérieur et un délinquant devenu Député. La démocratie ne peut pas être une question de partage de pouvoirs et de privilèges entre Exécutif et Législatif.

Le parlement haïtien ne peut pas être un regroupement de bandits au-dessus des lois. Des habitants de Limonade nous ont signalé une arrestation arbitraire, sans mandat, faite par des hommes du Député. A la Grande Rivière du Nord, des bandits regroupés dans un gang dénommé "Zo reken" terrorisent la population en qualité d' "Agents de sécurité" du Député; la population de Pignon connaît la même situation: les députés souvent mal-élus lors des dernières élections s'appuient sur des gangs qu'ils donnent la couverture de "Sécurité" pour terroriser leurs adversaires et pourchasser leurs opposants potentiels. Les juges de paix et les policiers, sous la menace continue de transfert ou de révocation, ferment les yeux, ils sont obligés de garder le silence.

Si la haine anti-Martelly empêche aux gens de voir une dérive dans cette tendance de faire des parlementaires des super-chefs au dessus des lois, nous, qui évoluons en province, sommes inquiets. Car, si pour l'arrestation d'un délinquant devenu député il y a des protestations, qui protestera quand ces super-chefs violeront les droits des citoyens dans les zones reculées du pays.

Il faut mettre en place le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire avec le renforcement des procédures permettant une saisine directe.

Seuls quand les juges seront de vrais souverains au même titre que les parlementaires et les autorités de l'exécutif, on pourra parler de démocratie en Haiti et le citoyen se sentira en Sécurité.

Si l'exécutif se laisse entraîner dans des négociations marchandes juste pour éviter une interpellation, il en sortira perdant. L'idée de rupture n'accepte pas qu'on fasse des parlementaires corrompus et impopulaires des super-hommes puissants au dessus des lois. Si le Président Martelly se laisse desinformer au point de s'engager dans des interminables négociations avec des parlementaires impopulaires, il en récoltera un peuple mécontent qui réclamera la rupture votée. La population haitienne n'est pas prête à accepter la CONTINUITE de la dérive parlementaire. L'exécutif doit insister sur le rétablissement des règles du jeu démocratique. Les électeurs ont voté Sweet Micky, un bandit Legal capable de défendre le changement. Mieux vaut perdre un ministre que de négocier en position de faiblesse avec des parlementaires impopulaires, décriés dans leur commune. C'est inacceptable de laisser à ces gens le contrôle du pouvoir exécutif dans les communes. Encore pire, de les laisser dicter la nomination des juges.

Faut-il rappeler que dans la localité de Plaisance (Nord) un député avait ordonné à juge de paix nommé grâce à ses démarches d'émettre des mandats contre 27 personnes membres de l'organisation de campagne de son adversaire. Ses hommes armés pouvaient matraquer, tuer, incendier en toute impunité. Le conflit du parlement avec l'exécutif est avant tout la défense du droit à l'impunité.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
Envoyé par mon BlackBerry
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"Ne doutez jamais qu'un petit nombre de citoyens volontaires et réfléchis peut changer le monde. En fait, cela se passe toujours ainsi" Margaret Mead (1901-1978)

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