mercredi 21 décembre 2011

Haïti - Social : Journée internationale des migrants, Haïti une terre d'émigration.

Haïti - Social : Journée internationale des migrants, Haïti une terre d'émigration

20/12/2011 09:46:39

Haïti - Social : Journée internationale des migrants, Haïti une terre d'émigration
Hier lundi, la Journée internationale de la migration a été célébrée, à la salle Sainte Thérèse de l'Hotel Le Plaza, sous le signe de la convivialité et de la participation des migrants dans la gestion de la chose publique. D'ailleurs, c'est sous ce thème que le Ministère des Haïtiens vivant à l'étranger (MHAVE), M. Daniel Supplice, a commémoré cette date.

Dans son intervention, somme toute, plus académique que politique, le Ministre des Haïtiens vivant à l'étranger a fait un véritable plaidoyer en faveur de l'intégration des Haïtiens d'ailleurs dans les postes décisionnels du pays.

« Cette journée est très importante. Elle devrait permettre aux dirigeants de définir une politique de la migration, a soutenu le titulaire du MHAVE. Le reniement de la nationalité, le refus d'accepter les personnes d'ascendances haïtiennes en terre dominicaine par exemple, sont fonction de cette absence de politique de migration», a-t-il renchéri.

M. Supplice a expliqué qu'au début, Haïti était un pays d'immigration. Ce sont des citoyens venus d'ailleurs, qui ont peuplé cette terre qu'on appelait Ayiti Kiskeya ou Bohio. Et après la proclamation de l'indépendance, le processus s'est poursuivi. L'émigration a débuté timidement à la fin du 19e siècle pour connaitre une grande expansion au début du 20e siècle.

Le sociologue regrette que la terre des Tainos soit devenue un pays de forte émigration, parce que, selon lui, « on n'a jamais garanti le minimum de bien-être aux citoyens afin qu'ils restent dans le pays ».

Notons que des réflexions ont germé au MHAVE, autour de la participation effective des migrants à la vie politique du pays. Il convient d'abord :

  • D'identifier les Haïtiens qui vivent à l'extérieur ;
  • D'entretenir de meilleurs rapports avec les élus d'ascendance haïtienne dans leurs pays d'accueil ;
  • De prévoir l'intégration des Haïtiens vivant à l'étranger dans une logique de retour à la terre natale.

De son côté, Patrick Camille, responsable des affaires juridiques du Groupe d'appui aux rapatriés et aux réfugiés (GARR), a estimé que le fait de faciliter le vote à l'étranger par l'identification de la diaspora, est l'un des outils à la participation active de cette communauté à la vie publique de leur pays, mais pas le seul. Les compatriotes de l'étranger réclament cette participation et leur lutte est légitime. Elle n'entend plus participer seulement par le transfert d'argent. Leurs revendications vont plus loin.

Soulignons que les Haïtiens de l'étranger se sont toujours positionnés en faveur des luttes démocratiques et contre la discrimination. Qu'on se rappelle la grande manifestation tenue à New York le 20 avril 1990 contre la discrimination et la stigmatisation, ou les luttes menées entre 1991 et 1994 pour le retour à « l'ordre constitutionnel », après le coup d'État militaire contre l'ancien président Jean-Bertrand Aristide.

Par-dessus tout, les Haïtiens vivant à l'étranger gardent un lien étroit avec leurs racines, ils célèbrent les fêtes nationales haïtiennes comme celle du drapeau, ou de la bataille de Vertières... d'autre part, la diaspora se fait aussi une opinion de ce qui se passe en Haïti. Ils interviennent dans les émissions de libre tribune et analysent l'actualité en Haïti depuis l'étranger...

Par ailleurs, la coordonnatrice du bureau exécutif du GARR Colette Lespinasse a fait ressortir la réticence des autorités haïtiennes à accorder la naturalisation à des familles d'immigrants qui, après plusieurs décennies, ou plus d'un centenaire dans le pays, ne sont pas acceptées comme des Haïtiens à part entière. La révocation du mandat de Sénateur du Nord-Est, M. Rudy Boulos par refus d'accepter sa citoyenneté haïtienne et le film documentaire titré : Un certain bord de mer, laissent entrevoir tout le poids de ce rejet.

A cela, le ministre Supplice déploré qu'en 208 ans d'existence comme nation, nous n'avions pas pu accorder la naturalisation à 4,000, personnes. Il n'est pas normal, selon lui, qu'après 140, 150 ans de présence sur le sol, une famille vivant en Haïti ne puisse obtenir sa citoyenneté. Ils sont des Haïtiens comme tous les autres.

La cérémonie s'est terminée par une remise de certificat « Honneur et de Reconnaissance » à des personnalités qui ont œuvré pour le respect des droits des migrants. Cette distinction décernée à titre posthume à Sonia Pierre, à Colette Lespinasse et à Sœur Claire Bernard, exprime la haute appréciation du gouvernement haïtien à leur égard.

HL/ HaïtiLibre
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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
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