vendredi 6 février 2015

Des étudiants haïtiens défendent une position T-Party (Droite radicale) de réduction des recettes de l'Etat.- (Texte de Cyrus Sibert)


Des étudiants haïtiens défendent une position T-Party de réduction de taxe, d'affaiblissement de l'Etat et d'anéantissement des capacités d'intervention sociale du gouvernement.

La dernière position des étudiants haïtiens qui se sont lancés dans une série de manifestations violentes met à nu la médiocrité qui domine les universités haïtiennes.

Comment comprendre que des étudiants de la faculté des sciences humains et d'ethnologie d'un pays pauvre revendiquent, comme le T-Party aux Etats-Unis, une réduction extrême des recettes au point de paralyser l'intervention de l'Etat en terme de redistribution sociale?

C'est absurde! C'est ce qui arrive quand des étudiants passent plus de temps dans la rue que dans des bibliothèques. 

Les protestations violentes des étudiants qui souvent se réclament des masses n'ont aucun support idéologique ni de réflexion stratégique. C'est de la violence folle, exercée dans la ligne idéologique de la droit et même de l'extrême droite. Les étudiants haïtiens sont-ils devenus des libéraux comme les militants du T-Party américain?

Leur revendication sur la baisse du prix de l'essence n'a rien de social.

On sait très bien que l'essence est le seul moyen pour l'Etat haitien de taxer directement la classe moyenne haïtienne. Les masses n'étant pas propriétaires de véhicules, normalement la revendication des étudiants devrait se porter sur l'orientation de la politique publique de redistribution des recettes publiques en faveur des masses. 

Ce à quoi on assiste, actuellement, est le contraire de toute militance progressiste allant dans les intérêts des masses. Alors que des enseignants réclament nominations et augmentations de salaire, des étudiants font pression pour forcer l'Etat à réduire ces prélèvements sur l'essence. Ce qui engendrerait une baisse considérable des capacités de l'Etat de donner satisfaction aux enseignants et de supporter les programmes en faveur des couches défavorisées. 

Donc, contrairement à la gauche en Espagne et/ou en Grèce qui rejette la politique d'austérité prônée par l'Allemagne, les étudiants haïtiens, au nom des masses, cherchent à enfoncer l'Etat haïtien dans une réduction des dépenses. On dirait des adeptes du Parti Républicain Américain qui à longueur de journée prônent une réduction des dépenses de l'Etat. 

De plus, pour des Etats à tendance socialiste comme le Venezuela, la diminution des recettes, engendrée par la baisse du prix du pétrole au niveau mondial, crée une crise interne qui affecte les programmes sociaux et même menace l'existence des régimes politiques. Cette baisse continue du prix du pétrole est devenue une arme politique en faveur des pays développés à économie diversifiée comme les Etats-Unis.

On ne peut que se demander si ces étudiants ont pris le temps d'analyser la situation avant d'agir ou si leur mouvement est uniquement motivé par l'obsession de l'opposition radicale à renverser le pouvoir du Président Martelly. En ce sens ils ont le support des politiciens traditionnels affairistes du RDNP, du MOPOD et de LAVALAS qui n'appartiennent à aucune ligne idéologique. Ces démagogues n'avaient aucun problème pour réclamer un embargo total sur Haiti en 1992, une invasion militaire en 1994 et la mission de mise sous-tutelle du pays en 2004.

Mais, l'histoire retiendra que des étudiants haïtiens qui se disent proches des masses, ont milité dans le même sens idéologique que le T-Party américain. 

Ala pay!

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
7 février 2015
@reseaucitadelle
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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
"You can fool some people sometimes, 
But you can't fool all the people all the time."
 (
Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
) dixit Abraham Lincoln.

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