samedi 23 juillet 2016

#Haiti-Election : L’internationale attend le CASUS BELLI pour réagir.-

L’ “optimisme naïf” est la maladie des putschistes. Leurs organes de presse saluent les déclarations de la Communauté internationale supportant la décision du Président de facto Jocelerme Privert d’organiser des “élections libres et transparentes” le 9 octobre prochain. Le 21 juillet 2016, le journal LeNouvelliste a crié victoire dans un article titré “Elections : l’international monte à bord du processus”.

Dans ce texte du plus ancien quotidien haitien qui prend des libertés avec la réalité dans le cadre de ce qu’on pourrait qualifier de campagne de manipulation de l’opinion en faveur du régime de facto, nous lisons:  — La communauté internationale est entièrement acquise à la cause des élections. Les déclarations se multiplient pour saluer la décision du président provisoire de mettre le cap sur les élections. Jeudi, c’est la France qui a salué l’acte de Jocelerme Privert de fixer les élections au 9 octobre prochain. Côté américain, le coordonnateur spécial du Département d’Etat pour Haïti, Kenneth Merten, est arrivé au pays pour, dit-il, renfoncer le support de son pays aux élections. C'est un changement de ton notable dans la position américaine. Il faut souligner que les Américains étaient les seuls avec l'Union européenne à être réticents face aux élections haïtiennes. — Fin de citation.

Si les amnésiques et les profanes se laissent manipuler facilement, l’homme averti comprend rapidement que cela ne va toujours pas pour les nouveaux putschistes. Car, l’international ne fait que chercher le CASUS BELLI nécessaire pour agir et neutraliser Privert et ses hommes. L’élément déclencheur recherché réside dans le groupe de mots “ELECTIONS LIBRES ET TRANSPARENTES”.

Le Communiqué de l’Ambassade des Etats-Unis sur la récente visite du Coordonnateur Spécial pour Haïti, Monsieur Kenneth Merten, insiste sur le “support du gouvernement des Etats-Unis à l’organisation d’élections CRÉDIBLES et HONNÊTES en Haïti” et “l’urgente nécessité d’avoir des représentants élus à tous les niveaux du gouvernement” “pour le retour à l’ordre constitutionnel en Haïti” en ajoutant “Les Etats-Unis sont engagés dans le développement démocratique à long terme d’Haïti”.

S’il est clair que toutes les manoeuvres de monsieur Privert visent à détourner les élections au profit de sa famille politique, il est impossible d’atteindre cet objectif sans manipuler les élections, les résultats, en un mot, sans frauder massivement. Le Président de facto Privert et le Président du Conseil Electoral Léopold Berlanger sont ainsi attendus au pied du mur. Organisez des élections crédibles, libres et transparentes qui sous-entend remettre le pouvoir à celui qui remportera le scrutin (forte chance que ce soit Jovenel) ou disparaissez!

Il faut être naïf pour espérer qu’après tant de manoeuvres, le consortium Privert/Lavalas/Aristide remettra gentiment le pouvoir à travers des élections “libres, honnêtes et démocratiques”. La communauté internationale ne croit pas non plus à ce scénario. Donc, sa décision d’accueillir favorablement l’arrêté convoquant le peuple en ses comices n’est rien qu’une manoeuvre stratégique de se rapprocher du processus pour mieux le dénoncer.

Dans la dernière lettre des Sénateurs Américains demandant au Département d’Etat de ne pas financer les élections du 9 octobre prochain, il est recommandé de supporter son observation. Un point qui peut paraitre étrange et contradictoire. Mais, l’OBSERVATION ELECTORALE est une forme de tribunal qui validera ou non le scrutin. C’est l’institution par laquelle le scandale arrivera, si Privert met à exécution son projet de fraudes massives au profit de sa famille politique. 

Contrairement aux déductions fantaisistes des “putschistes naïfs”, en “montant à bord du processus”, l’international décide de placer Privert, ses sbires, ses flatteurs invertébrés des droits humains, ses Abolotchos et sa famille politique sous un puissant projecteur.

Cette situation rappelle Serge Beaulieu, ce journaliste Duvalieriste qui durant le coup d’Etat de 1991 à 1994, conseillait aux militaires putschistes de se montrer prudents face à l’international. Monsieur Beaulieu critiquait la décision des militaires d’aller signer l’Accord de “Governors Island”. Selon lui, ils se sont faits piéger par les lobbyistes d’Aristide et l’international qui en ont profité pour prouver au monde entier qu’il n’y avait pas de pouvoir civil en Haiti. Beaulieu leur avait conseillé de mettre en évidence les autorités civiles et de rester dans leurs casernes “Stay behind”. Mais, les officiers mégalomanes n’ont pas pu renoncer à rencontrer des diplomates étrangers qui insistaient à avoir des militaires pour interlocuteurs. Durant les trois (3) années du coup d’Etat, les délégations étrangères se sont toujours rendues au Grand Quartier Général des FADH faisant des Généraux les tenants réels du pouvoir d’Etat.

Le feu Directeur et propriétaire de Radio Liberté avait insisté sur le fait que l’internationale était en train de piéger les militaires haïtiens. Les Généraux devaient refuser toute discussion avec des diplomates et leur demander de se rendre au Palais National, à la Chancellerie haïtienne, bref, les autorités civiles.  Malheureusement, les amis putschistes du journaliste n’ont pas suivi ses conseils. Ils ont préféré se confier aux blancs manipulateurs qui leur donnaient de fausses garanties. On connait la suite… au jour J, les supporteurs blancs disparaissent et ils se sont retrouvés seuls face aux représailles; la nation humiliée, le territoire occupé dans l’intérêt des puissances étrangères.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
23 juillet 2016
reseaucitadelle@yahoo.fr
@reseaucitadelle
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Lisez aussi : #Haiti - Privert, son passage en force vers l’exil et la table-rase! http://reseaucitadelle.blogspot.com/2016/07/haiti-privert-son-passage-en-force-vers.html

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