mercredi 24 mai 2017

De 2013 à 2017, #Haiti est passée de “GO” à “NOT TO GO” — territoire à éviter.

Laurent Lamothe et ses 3 successeurs.
De 2013 à 2017, #Haiti est passée de “GO” à “NOT TO GO” — territoire à éviter. (Texte de Cyrus Sibert) 

Les dernières recommandations négatives du Département D'Etat Américain aux citoyens des Etats-Unis sur leur voyage éventuel en Haiti représentent un coup dur pour notre pays. On ne relance pas le tourisme ni les investissements quand un pays de référence comme les Etats-Unis parle de vous en des termes aussi catastrophiques : insécurité, kidnapping, absence de soin de santé, insalubrité, violence politique, risques d’émeutes… Ce ne sont pas les appels aux investissements directs étrangers qui pousseront les détenteurs de capitaux à risquer leurs ressources chez nous. D’ailleurs, les firmes d’analyse de risques leur diront le contraire. De plus, il y a ces argumentaires que nous utilisons pour justifier la nécessité de prolonger le statut temporaire TPS en faveur des haïtiens réfugiés aux États-Unis. Car, logiquement, si vous présentez votre pays comme un espace géographique incapable d'accueillir ses ressortissant, comment prétendre inviter des étrangers à y venir comme touristes ou investisseurs?

Notre esprit limité par des luttes pour le pouvoir nous empêche de voir que notre pays s'enfonce dans l'abime. L’Etat haïtien est en faillite i.e. incapable de payer ses instituteurs; son budget est financé à plus de 60% par des étrangers. Depuis plus de deux décennies, nous organisons des conférences internationales pour quémander l’aide au développement. L’administration du Président Donald Trump vient d’annoncer une coupe budgétaire de 18% de l’aide américaine à Haiti.

Pourtant, nos dirigeants sont prêts à détruire tout effort de relance dans l’unique objectif de se maintenir au pouvoir d’Etat. Ils ont chambardé le peu qu'essayait de réaliser le Premier Ministre Laurent Lamothe dans leur logique stupide de lutte politique. Si rien n’est fait, nous serons finalement absorbés par la République Dominicaine, comme la Somalie est placée sous protectorat de l'Éthiopie.

On se croit intelligent quand on cherche à décourager les gens positifs, les rudes travailleurs qui ont obtenu des résultats.

Grâce à la diplomatie d'affaire de monsieur Lamothe, en 2013, le Département d'Etat Américain avait atténué ses remarques sur Haiti dans ses fameux Travel Warning.

“ La section Voyage de foxnews.com a placé Haïti sur sa liste "GO", donc une destination touristique à part entière. Dans un article publié mardi sur son site Web, le populaire guide du voyageur note et nous citons: Cette année, nous sommes ravis de modifier le statut du pays qui passe du "NOT TO GO" au «GO ». Fox News cite le retour d'Haïti sur le marché touristique international. L’année dernière (2013), le ministère de la Défense des États-Unis a enlevé Haïti de leur liste de pays «à risque» prouvant que le pays a fait de grands progrès dans plusieurs domaines, notamment la sécurité. La Police nationale d'Haïti a récemment créé une unité spéciale pour protéger et guider les touristes. Le Département d'Etat a également reconnu que des centaines de milliers de citoyens américains visitent Haïti en toute sécurité chaque année.” peut-on lire encore sur site web du journal en ligne HPN (1)

Le gouvernement Lamothe avait pris des engagements pour combattre l’insécurité et le kidnapping; aussi, fallait-il corriger certains facteurs négatifs qui obligeaient les autorités américaines à déconseiller leurs ressortissants de voyager en Haiti. Pour refaire d'Haiti un pays fréquentable, Lamothe était obligé de combattre l'insécurité sans tenir compte des noms de familles comme Brandt ou de clans comme Base Galil. On connait la suite : il est encore persécuté sans répit.

Oui, la diplomatie d’affaire qu’on s’amuse à passer en dérision oeuvrait en faveur de la relance du tourisme et des investissements dans la construction de nouvelles chambres d’Hotel. Aussi, cette même diplomatie d’affaire avait-elle initié l’intégration d’Haiti à l’Union Africaine dans le but de faciliter l’accès d’Haiti aux fonds de développement du BRICS cette initiative internationale qui regroupe le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud) afin de diversifier les sources de financement des programmes de développement. Aucun suivi n’a été fait suite à son départ en 2014.

Aujourd'hui, l'État est obligé d'augmenter les prix des produits pétroliers pour ne pas être déclaré en faillite et pour pouvoir financer certains projets.

On peut continuer à se bercer d’illusion en s’imaginant pouvoir redresser le pays, alors que des gangs criminels influents continuent d’opérer en toute quiétude et avec des hommes armés qui se livrent impunément à la contrebande. Ceux qui reprochaient au Premier Ministre Lamothe d’être trop strict sur les recettes douanières et fiscales finiront par comprendre qu’un État ne saurait survivre sans collecter de l'argent. Ce n’est pas possible de vouloir changer Haiti en acceptant que des amis ou des partisans échappent à leurs obligations fiscales ou douanières. Et, comme on le voit avec l’augmentation des prix des produits pétroliers à la pompe, c’est le peuple qui paie la facture.

Il faut de l’imagination, des idées d’ouverture, une capacité à rester concentré jour et nuit sur les objectifs, un carnet d’adresses bien rempli, pour pouvoir réaliser quelques choses en Haiti. Car, le cycle construction/destruction est plus fréquent. Les dégâts causés par les intempéries, les inondations ou les saisons cycloniques rendent plus difficile tout effort de reconstruction.

Ceux qui s’amusent à compliquer la situation socio-politique avec des discours démagogiques ou irréalistes, construits en fonction de leur appétit du pouvoir ne rendent pas service à la nation. Car, au-delà des polémiques politiciennes, l’existence même de notre Patrie, Haiti, est menacée. Nous risquons de nous retrouver sous protectorat de la République Dominicaine. Il existe une sorte de fatigue au niveau international quand il s’agit d’aborder les questions haïtiennes. Et, ce ne sont pas les critiques irrationnelles d’obsédés de pouvoir ni les attaques de ceux qui ne voient dans le pays qu’un espace de transit pour leurs cargaisons de drogue ou d’enrichissement illicite qui changeront la donne.


Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
24 mai 2017
reseaucitadelle@yahoo.fr
@reseaucitadelle
WhatsApp: 509-3686-9669

1- Tourisme: Haïti, à nouveau, une destination touristique, selon Foxnews Travel.-
http://www.hpnhaiti.com/site/index.php?option=com_content&view=article&id=11605:tourisme-haiti-a-nouveau-une-destination-touristique-selon-foxnews-travel&catid=10:tourisme&Itemid=32

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