jeudi 8 juin 2017

Le tourisme sexuel en #Haïti : une nouvelle menace en vue depuis l’affaire de Douglas Perlitz.-

Le tourisme sexuel en #Haïti : une nouvelle menace en vue depuis l’affaire de Douglas Perlitz.- (Source : www.lenational.org)

05 juin 2017

Le dimanche 4 juin 2017, le groupe Eloquence Club de plaidoirie d’Haïti a organisé un séminaire de formation sur le tourisme sexuel et l’application du Protect-Act dans le droit haïtien à l’auditorium du Collège Canado-Haïtien. Cette initiative s’inscrivait dans le cadre d’un projet de sensibilisation des professionnels du droit, de la justice haïtienne et des organismes de défense des droits humains en Haïti, plus précisément sur la nécessité de légiférer et de combattre la traite et l’exploitation sexuelle des êtres humains, spécialement sur des mineurs qui constituent la clientèle la plus vulnérable et préférentielle des consommateurs de ce type de tourisme.

Les organisateurs de cette activité dont les invités Rod Khattabi du Connecticut et Jean Valentin de Chicago ont affirmé que le tourisme sexuel demeure un fléau qui s’installe en marge de l’attention publique et qui nécessite un travail d’investigation des différents secteurs de la société haïtienne. En effet, Jeanty Emmanuel et Steevens Grégor Gabriel, respectivement secrétaire général et responsable des relations publiques de l’Eloquence Club de plaidoirie d’Haïti, ont soutenu l’idée d’initier des activités de formation et de sensibilisation sur les dangers que représente le tourisme sexuel des mineurs et des femmes qui se pratique dans la clandestinité et avec la complicité des propriétaires des sites d’hébergements et des maisons d’accueil pour enfants dont certains orphelinats et clubs du pays.

Rod Khattabi, agent spécial de la police fédérale américaine et membre de Grace farms foundation qui protège les mineurs victimes du tourisme sexuel dans le monde, définissait le tourisme sexuel comme le voyage effectué par des étrangers qui sont à la recherche de la satisfaction sexuelle. C’est une pratique qui s’accompagne de la traite des êtres humains, selon M. Khattabi qui soulignait qu’aucun pays n’est à l’abri de ce deuxième phénomène qui porte atteinte à la dignité de l’être humain. 4000 à 50000 dollars US sont les prix d’une personne trafiquée pour l’exploitation sexuelle selon le pays de provenance de cette personne. Les trafiquants n’ont pas de visage et peuvent être des personnalités d’horizons divers, invoquait M. Khattabi. Dans son intervention de la journée, l’agent et membre de Grace farms foundation a fait savoir que la Loi de 2000 aux États-Unis définit les victimes de trafic d’êtres humains et d’acte sexuel commercial occasionné par la force, la fraude, ou la coercition comme des crimes transnationaux et toute personne de moins de 18 ans ayant subit un acte sexuel commercial est une victime de la traitre des êtres humains.

L’intervenant a aussi mis l’accent sur le Protect-Act de 2003 qui est la loi de protection des victimes signée par l’ancien président des États-Unis Georges Walker Bush et promulguée le 30 avril de l’année de la signature. Cette Loi, précisait-il, est extra juridictionnelle. Cependant, cette loi ne protège que les victimes qui sont physiquement dans la juridiction américaine, a fait savoir l’agent Khattabi qui faisait remarquer qu’il y a un besoin de partager la connaissance et l’investigation des experts dans la lutte contre le tourisme sexuel sur les territoires où ces pratiques de violation des droits humains sont courantes, mais en marge des regards et de l’attention des autorités juridiques et policières. Et aussi, priorise-t-il une démarche qui associe l’État, les secteurs de la société civile, les organisations non gouvernementales, et l’expertise internationale dans les actions qui doivent être menés pour éradiquer cette pratique et mettre en garde ceux qui en nourrissent l’intention ou l’ambition.

Jean Marie Ange, substitut du commissaire du gouvernement qui intervenait lors de cette formation, informait que le tourisme sexuel des mineurs est une infraction clandestine contre laquelle la loi haïtienne ne prescrit pas de sanction pénale. Cependant, ajoutait l’intervenante, c’est aux citoyens de travailler pour combattre ces crimes en étroite collaboration avec les autorités policières et juridiques. Elle faisait le rappel que des opérations ont été menées dans des clubs, des orphelinats, des maisons suspectées de trafiquer des mineurs et des femmes pour l’exploitation sexuelle abusive. L’arrestation de Douglas Perlitz et de Paul Carrier au Cap haïtien, de Edgardo et sa femme Laura sont les cas présentés dans le cadre de la présentation des luttes menées contre la pratique du tourisme sexuel et du trafic des êtres humains dans le monde, et en Haïti. La Loi de 2015 prévoit une peine de 7 à 15 ans de prison pour les coupables de trafic des mineurs, concluait Jean Marie Ange.

À la fin de ce séminaire de formation, des certificats ont été délivrés aux différents participants qui provenaient des différents centres universitaires du pays et de certains médias de la capitale. Ils pouvaient repartir avec le document de la dernière plaidoirie « Quand l’insatisfaction féminine devient préjudice » rédigé par le staff de l’Éloquence Club de plaidoirie. Peut-être, cette initiative pourrait elle jouer, comme un corollaire ou un facteur de contrôle de la pratique du tourisme d’hôtellerie et de masse et de l’alternative de la promotion du tourisme solidaire et durable qui a été l’objet du voyage de presse, récemment organisé par le Renaprots en vue d’assainir les loisirs en Haïti.

Cheriscler Evens

http://www.lenational.org/tourisme-sexuel-haiti-nouvelle-menace-vue-laffaire-de-douglas-perlitz/

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