dimanche 30 juillet 2017

#Haiti - Adoption : Le phénomène de rejet familial, d’abus, de traite et même de viol, suite au décès d’un parent adoptif.-

#Haiti - Adoption : Le phénomène de rejet familial, d’abus, de traite et même de viol, suite au décès d’un parent adoptif.- (Texte de Cyrus Sibert)

“Mon père adoptif a emporté dans sa tombe, tout l’amour familial auquel j’avais droit.”
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Norralie est le prénom d’une jeune dame haïtienne, coincée par son destin. En 1979, elle fut secourue par un américain à l’Hôpital de Limbé, non loin de la ville du Cap-Haïtien. Un homme d’affaire américain résident en Haïti, a eu l’idée de récupérer ce bébé de sexe féminin, malade, abandonné par ses parents naturels; sans doute, des paysans haïtiens désespérés.

L’étranger fut un homme bon qui lui donna amour et affection. Il se comporta en bon père de famille, imposant à tous, le respect de sa fille adoptive noire. Tous les membres de sa grande famille blanche et aisée devaient traiter sa fille avec classe, justice et équité. Il prenait toutes les dispositions pour son épanouissement physique et intellectuel.

Mais, malheureusement, le “Bon Samaritain” succomba suite à une grave maladie. Depuis lors, tout a changé. Après le décès de son père, Norralie s’est retrouvée piégée dans un cauchemar de “black" rejetée par sa mère adoptive blanche.

“Mon père adoptif a emporté dans sa tombe, tout l’amour familial auquel j’avais droit”, nous a t-elle confié.

Sa vie est devenue un enfer. Elle n’a plus aucun privilège familial. On lui refuse tout : nourriture, vêtements, éducation, affection… “Mon argent n’est pas pour toi”, a t-elle reçu comme réponse de sa mère adoptive suite à sa requête de pouvoir poursuivre ses études. Elle a été écartée de la succession de son père, abandonnée à son sort…, en subissant toutes formes de traites ou d’abus venant de sa “mère” et surtout du nouveau conjoint de cette dernière, vu qu’elle s’est remariée.

Tout était de sa faute. Même quand elle a été violée à l’âge de 13 ans par le nouveau chef de la famille, sa mère lui faisait croire qu’elle l’avait cherché. Au lieu d’intervenir pour la protéger, elle l’a plutôt considérée comme une rivale, aiguisant le dispositif de destruction morale et physique. Ainsi, elle décide de faire campagne contre l’enfant auprès de tous les amis du père adoptif et d’autres membres de la famille qui continuaient de la considérer, en souvenir du défunt. Le viol a sans doute amplifié la réaction de rejet.

La fillette s’est retrouvée complètement isolée : pas de famille, pas d’argent, éducation interrompue, pas de filiation légale en Haïti. Utilisant cette langue qu’elle a apprise quand elle était enfant, elle a pu survivre difficilement jusqu'à se frayer un chemin pour se réfugier dans le pays de son père, aux Etats-Unis d’Amérique; ce beau pays qu'elle avait l’habitude de visiter quand elle était toute petite. Sa mère adoptive n'ayant jamais cessé sa campagne mensongère visant à l'isoler du cercle social haïtiano-américain qui l’avait accueilli en 1979 et l’a vu grandir, elle n’avait pas d’autre choix que de se réfugier ailleurs, loin d’Haïti, en quête d'une nouvelle vie.

La voilà encore coincée. Par haine, la mère adoptive lui cache bien de choses. Elle refuse de lui remettre les papiers qui pourraient lui permettre de tirer avantage de la nationalité de son père adoptif, qui de son vivant, avait fait des démarches en ce sens. Sa “maman” se lance dans une entreprise visant à tout effacer, à réécrire l’histoire familiale. Elle lui a même raconté des histoires désagréables sur la vie et le décès de son père adoptif, en vue de lui pousser à le détester.

Pourtant, dans son testament, sa grand-mère adoptive, la mère du père adoptif, lui légua 10 mille dollars Américains. Ce qui a contribué à financer son projet de rejoindre la terre natale de son feu père tant aimé.

Même devenue femme et mère de deux enfants, cette haïtienne continue de vivre dans ce cauchemar sans fin. Parfois, elle ne voit aucun intérêt pour la vie… trop de misère, trop de souffrance, trop d’humiliation. Elle ne sait plus quoi faire.

Un fait simple résume sa tragédie : Il fallait voir sa tête, quand par réflexe, elle utilise le mot “MAMAN” pour designer sa mère adoptive. L’hésitation traverse tout son être devant ce dilemme entre ses habitudes d’enfant qui la lient à cette femme et sa vie réelle à ses côtés.

@ReseauCitadelle enquête sur ce cas d’espèce qui soulève des questions sur la situation des enfants haïtiens dans les familles où ils ont été adoptés. Car, une famille d’accueil blanche peut devenir un enfer après le décès du “Bon Samaritain” blanc qui aura pris l’initiative d’adopter un enfant noir. De plus, d’expérience, nous savons que les actes de viol et/ou de traite sont accompagnés d’un abus permanent consistant à détruire les victimes. Les violeurs, leurs complices et ceux qui les protègent se livrent toujours à une campagne permanente de dénigrement des victimes. Ils agissent ainsi en vue de détruire leur image, d’attaquer en permanence leur crédibilité, de les enfermer psychologiquement au fond d’un puit, de les isoler suffisamment en vue d’empêcher que des honnêtes gens les prennent au sérieux, le jour où ils décideront de parler.

Accompagner les victimes dans leur volonté de sortir de ce puit est notre mission! Le pire dans tout cela, c’est quand elles vous disent qu’elles avaient rapporté leur situation à des gens qui devraient les protéger…Des responsables, des religieux, des amis de la famille qui, au lieu d’intercéder en faveur des victimes, leur ont tourné le dos.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
30 juillet 2017
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