samedi 26 août 2017

#Haïti : Ce que je pense de l’impôt forfaitaire de 10,000 gourdes imposé sur des ressortissants haïtiens. -

#Haïti : Ce que je pense de l’impôt forfaitaire de 10,000 gourdes imposé sur des ressortissants haïtiens. (Texte de Cyrus Sibert)

[ Nous ne pouvons plus continuer à demander aux contribuables des pays occidentaux de payer pour nous. ]

J’ai été provoqué par plus d’un à me prononcer sur cet impôt forfaitaire imposé aux haïtiens de la diaspora. Certains, on fait exprès de solliciter mon opinion sur ce sujet, qui d’après eux pourrait m’embarrasser. Contrairement à leur attente, nous sommes plutôt à l’aise à aborder ce genre de question. Et, pour le faire nous allons utiliser notre boussole de toujours : La vérité, la non-démagogie, des arguments, le bon sens et les principes universels applicables au sujet en débat.

Tout d’abord, la pratique veut qu’on compare notre pays #Haiti aux autres pays quand, il s’agit de formuler des critiques. Les ressortissants haïtiens utilisent toujours la propreté en Amérique du Nord, en Europe pour critiquer le fonctionnement des mairies en Haïti. D’une façon générale, le mode de fonctionnement des pays dans lesquels ils résident sert de critères pour évaluer la gouvernance dans leur pays d’origine, blâmer les dirigeants et justifier leur décision de s’expatrier.

En ce sens, on n’a qu’à faire de même pour analyser et comprendre la décision du gouvernement Moise/Lafontant d’imposer des taxes sur les citoyens haïtiens qui résident à l’étranger.

Comment les Etats-Unis, le Canada et l’Europe traitent leurs ressortissants en terme de taxe?

1- Je connais un ami au Cap-Haïtien qui a pris la nationalité américaine durant son long séjour aux Etats-Unis. Revenu au pays, il a reconstruit sa vie, épousé une jeune dame et donné naissance à une fille. La nouvelle épouse de mon ami voulait bénéficier de sa nationalité américaine. Elle brûlait l’envie d’obtenir la carte verte, donc le statut de résident permanent aux Etats-Unis. Mais, mon ami se montrait réticent. Pourquoi??? Parce qu’il ne pouvait pas appliquer pour sa femme et sa fille sans avoir payé des taxes aux Etats-Unis. Il me disait souvent, "mon cher, ma femme ne peut pas comprendre. Pour exercer ces privilèges, je dois être en règle avec le gouvernement américain. Alors, je me vois mal retourner aux Etats-Unis, travailler en vue de me mettre en règle avec l’Oncle Sam.”

2- J’avais un ami français qui a travaillé en Haïti pour le compte d’une ONG. Ce dernier a toujours pris le soin d’être en règle avec le fisc de son pays, pour ne pas perdre certains droits et privilèges.

Je ne suis pas un expert en droit international privé, mais on dirait que tous les pays dans lesquels nos ressortissants évoluent, imposent des taxes et des impôts sur leurs nationaux, peu importe leur lieu de résidence. Cet argument comparatif devrait pouvoir servir pour justifier le droit du gouvernement haïtien de réclamer des impôts forfaitaires de tous les haïtiens résidant à l’étranger.

Comme un Etat souverain, égal aux autres en droit, au lieu de quémander sur la scène internationale, Haïti peut imposer des impôts et des taxes sur ses ressortissants.

Évitons les approches démagogiques !

Chaque année des gouvernements de l’Union Européenne, des États-Unis, du Canada, du Japon…utilisent l’argent de leurs contribuables pour financer le budget de fonctionnement de notre pays; chaque jour, des leaders haïtiens en Haïti et dans la diaspora blâment la communauté internationale pour son manque d’assistance envers notre pays; mais, quand il s’agit de contribuer au trésor public de notre patrie, ces mêmes leaders montent au créneau pour dénoncer et appellent à la rébellion.

Quel est le sens logique dans tout cela? N’est-ce pas démagogique?

A @ReseauCitadelle, nous avons l’avantage de ne pas être candidats, ni d’avoir l’ambition d’être reconnus comme leaders de quoi que ce soit. Donc, nous sommes libres penseurs, sans le souci de faire plaisir à un secteur déterminé en flattant les bas instincts des gens.

Certes, nous sommes contre l’idée de demander aux ressortissants haïtiens de prouver qu’ils ont payé des impôts dans leur pays de résidence. L’Etat haïtien n’étant pas “l’inspecteur fiscal” d’autres pays, il doit être indifférent par rapport à la situation fiscale de ses ressortissants ailleurs. Aussi, peut-on toujours discuter sur le montant de l’impôt forfaitaire à réclamer. Mais, rejeter catégoriquement le droit d’Haïti de percevoir des taxes sur ses ressortissants, c’est inacceptable.

Soyons sérieux!

On ne peut pas réclamer le changement, ni se vanter d’être nationaliste et en même temps refuser de supporter le budget de son pays. C’est purement et simplement démagogique !

De plus, depuis l’arrivée de TET-KALE au pouvoir en 2011, il existe toute une série de critiques sur le frais de 1.5 dollar U.S. réclamé à chaque transfert rentrant en Haïti. Comme d’habitude, sur les médias dans la diaspora tant qu’en Haïti, on le qualifie ce frais par transfert de “crime odieux”, “Le gouvernement haïtien veut détruire la diaspora”, “C’est une déclaration de guerre”.

Eh bien,

a)- de la ville d’Orlando à Palm Bay, quand on emprunte la route #417, il y a trois (3) postes de péage : 1 dollar, 1.5 dollar et 1.5 dollar. Cela me coûte 4 dollars pour rendre visite à mon petit frère.

b)- Pour visiter ma chère mère, mon cher papa et ma soeur, si j’emprunte l’autoroute TURNPIKE, cela coûte 13 dollars, de Orlando à Miami.

c)- Pour circuler dans la ville d’Orlando, l’autoroute #408 coûte de l’argent. De 0.50 à 1 dollar pour y accéder; de temps en temps, il faut s’arrêter pour payer 1 dollar ou 1.5 dollar.

d)- Les haïtiens n’ont aucun problème pour payer les frais non-remboursables réclamés par les ambassades étrangères juste pour soumettre une demande de visa; cela, sans aucune garantie de l’obtenir.

Les membres de la diaspora haïtienne aux Etas-Unis, au Canada, ou en Europe ne critiquent jamais la politique qui consiste à faire payer sans cesse pour les services les plus élémentaires. Pourtant, en Haïti, quand il s’agit de contribuer à la caisse publique, ces haïtiens dociles ailleurs se présentent comme des rebelles.

Soyons honnête avec nous-mêmes !!!

Si nous voulons un pays normal, nous devons être des citoyens normaux donc responsables. “Il y a toujours quelqu’un qui paie!”. Les économistes le savent : Ou vous payez, ou quelqu’un paie à votre place.

Actuellement, la tendance dans le monde va dans le sens des réductions de l’aide internationale. L’Administration Trump avait annoncé une réduction de l’aide américaine envers Haïti. Cela se fait dans un contexte d’augmentation des dépenses dans un pays sorti d’un séisme dévastateur, victime du choléra importé, un pays à construire alors qu’il est régulièrement frappé par des ouragans, des ondes tropicales, des intempéries suivies de sécheresse… Alors, si les haïtiens veulent être maitres de cette terre léguée par leurs ancêtres, s’ils veulent être maitres de leur destin, ils doivent mettre la main à leur porte-feuille et payer. C’est comme ça !

Dumarsais Estimé est un Grand Président haïtien, parce qu’il a payé la dette d’Haïti envers les Etats-Unis. Pour le faire, il avait exigé une cotisation de la part de tous les haïtiens. On rapporte que tous les écoliers devaient apporter quelques centimes “pour payer la dette". C’est comme ça! Il faut consentir un effort national pour relever les grands défis.

Nous ne pouvons plus continuer à demander aux contribuables d’autres pays de payer pour nous. Le débat doit se porter plutôt sur la gestion des fonds collectés, le contrôle des recettes et des dépenses. Telle est la responsabilité d’un parlementaire responsable. Au lieu de sombrer dans la démagogie la plus abjecte, les parlementaires doivent renforcer les mécanismes de contrôle pour rassurer les contribuables.

Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti
26 Août 2017
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@ReseauCitadelle
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