dimanche 10 décembre 2017

#Haiti : Les vieux journalistes, ces Ayatollah de la Presse, ne doivent pas induire les jeunes en erreur.-


#Haiti : Les vieux journalistes, ces Ayatollah de Presse haïtienne, ne doivent pas induire les jeunes en erreur.- (Texte de Cyrus Sibert)

Les gens ont tendance à imposer leur vécu comme règle générale et universelle. La presse haïtienne est victime de cette situation de prise en otage par des expériences personnelles de vieux journalistes ou journalistes séniors, comme on les appelle. Des journalistes qui ont connu les dictatures de Duvalier et des Militaires, ont tendance à imposer leur expérience personnelle comme règle. Selon eux, tout ce qui vient des anarcopopulistes est bon; On dirait une sorte d’immunité idéologique, une complicité qui empêche de critiquer les dérives des groupes qu’ils estiment être de la meme tendance qu’eux.

Les jeunes journalistes paresseux qui connaissent mal la profession, faute de recherches approfondies ou d’échanges, acceptent tout sans aucune forme de procès. Les vieux journalistes sont audacieux comme les vieux rats. Ils sont pour la plupart anti-duvaliéristes, ils avaient encouragé ou supporté les lynchages d’éléments des couches paysannes et populaires au nom de la chasse aux Tontons-Macoutes; ils sont ouvertement pro-lavalas, pourtant, ils se présentent comme “journalistes indépendants”, neutres et non-partisans, démocrates, respectueux des droits humains, et s’érigent en autorité suprême, des Ayatollah de la presse haïtienne qui lancent des diatribes contre ceux qui ne partagent pas leur position idéologique, politique ou qui n’utilisent pas leurs méthodes.

Dans un texte titré : “PetroCaribe, la presse complice?”, paru dans le Journal LeNouvelliste, Monsieur Hérold Jean Francois critique et blâme la presse parce qu’elle a permis à des citoyens accusés de dilapidation de fonds #Petrocaribe d’exercer leur liberté d’expression. Il brandi comme règle : la presse n’est pas un tribunal. 

Pourtant, c’est dans cette presse, sur les ondes de ces mêmes médias, que des politiciens avaient accusé à répétitions ces ex-ministres, leurs adversaires, de tous les péchés d’Israël, jusqu’à construire une perception fausse allant dans le sens de leur objectif de désinformation et de manipulation.

Le public n’oubliera pas de si tôt les multiples accusations sans fondement de Moise Jean-Charles, de Me André Michel, sur les ondes des grands médias de la capitale. Les présentateurs n’ont pas eu la décence de rappeler leurs anciennes fausses accusations ni de faire de “fact-check” pour rétablir la vérité.

1- Martelly est un citoyen américain; 2- Sophia Martelly a ordonné que la BRH soit logée au Palais National; 3- toutes les réserves en dollars du pays ont été transférées à l’étranger; 4- Martelly, Lamothe et le Ministre Sanon ont empoisonné le juge Jean Serge Joseph; 5- Martelly mobilisait une milice rose, etc. Un échantillon de cinq (5) mensonges fabriqués par Moise Jean-Charles et qui ont été repris à répétition sur les médias de la capitale haïtienne. 

Les médias sont-ils des espaces d’accusation?


Monsieur Jean-François nous dit : 

1 - “La presse joue un rôle d’avant-garde”. Nous sommes d’accord. 

- Mais, est-ce avant-gardiste de demander à des médias et à des journalistes de violer a)- le droit de réponse des personnes accusées; b)- leur liberté d’expression; c)- leur droit à la présomption d’innocence ?

2 - “Les médias doivent être intraitables quant au respect des valeurs cardinales, l'application et le respect des lois dans une société plutôt vertueuse ou tendant à la défense des principes, loin de la corruption et de ses tenants.” 

- N’est ce pas démagogique de parler de respect des lois et valeurs et en même temps de réclamer une violation des droits de ces citoyens accusés dans un rapport politique ?

3 - “Désormais, il revient aux instances compétentes et à la justice de faire le suivi et offrir à chacune et à chacun la vraie tribune pour élucider la proportion du détournement et de la gabegie des successives administrations qui ont utilisé ces ressources.”

- L’instance compétente, c’est la Cour Supérieure des Comptes, monsieur Jean-François. Non ce Sénat qui agit en violation des articles 118 et 200 de la Constitution, pas ce Parlement qui avait fait le bonheur des “journalistes-Putschistes” qui pataugeaient dans la corruption en 2016 à la faveur du coup d’Etat institutionnel qu’il avait fomenté. Vous ne faites que répéter l’un des éléments de langage des putschistes : “C’est à la justice de faire le suivi”; la même stratégie de ceux qui ont manipulé les comptes bancaires de Jovenel Moise en de vue de l’inculper et de ternir son image. 

4 - Hérold Jean-François nous dit : “ Les journalistes ne sauraient traiter, avec toute l'objectivité, le tact et la sévérité requises, ce dossier dont la technicité requiert un savoir-faire professionnel pour poser à leurs invités toutes les questions possibles sans complaisance et faire luire en même temps la vérité.”

- Si les journalistes ne peuvent traiter avec toute objectivité ce dossier technique, que dire des parlementaires politiquement motivés et incompétents? Pourtant, c’est le rapport de travail de ces gens là qu’Hérold Jean-François nous demande de ne pas questionner. Herold Jean-François, ne reconnait-il pas tacitement que seuls des experts ou techniciens en audit administratif sont capables d’enquêter et de faire la vérité sur #Petrocaribe?

5 - “Seul un tribunal compétent avec des juges pétris de leur métier peuvent aider les personnes épinglées dans le rapport à laver leur honneur.”

- Le Tribunal compétent est la Cour des comptes monsieur Jean-François. Tout le monde connait la combine. Comme pour les élections, vous cherchez toujours à outrepasser les institutions prévues par la Constitution pour superviser, évaluer, auditer et corriger. La constitution et les lois de la République d’Haiti établissent la Cour Supérieure de comptes, dont les membres sont choisis par le Sénat pour faire les audits administratifs; Aussi, établissent-elles les procédures. Il faut cesser cette tendance à toujours vouloir orienter illégalement les dossiers vers des secteurs que vous contrôlez. C’est une pratique anarcopopuliste qui contribue à affaiblir les institutions.
De plus, faut-il rappeler qu’il n’y a pas encore de Rapport. Le Sénat ne s’est pas encore prononcé sur le document de #Beauplan. 
Aussi, une presse professionnelle et responsable aurait-elle le devoir de toujours rappeler les objections du Sénateurs Onondieu Louis, le secrétaire-rapporteur de ladite Commission qui avait dénoncé une opération de fabrication de mensonges à des fins de persécutions politiques; et, le constat qu’on dénote plus de 100 irrégularités et d’accusations infondées dans ce document de Youri/Beauplan, lui donne raison.

6- “La presse ne rend pas service à la nation quand elle veut se substituer et quand elle se substitue de fait aux tribunaux et à la justice de notre pays. La presse n'est pas le lieu indiqué pour ce débat qui doit être fait avec la dernière perspicacité, la dernière rigueur. Une entrevue dans les médias peut créer un écran de fumée toxique, mais ne lavera qui que ce soit.”

- Si, comme vous le dites, “une “entrevue dans les médias peut créer un écran de fumée toxique” , des accusations mensongères dans les médias peuvent aussi créer cette perception que l’argent #PetroCaribe a été généralement mal-dépensé. La presse a ainsi agi en connaissance de cause; elle a participé à un complot politique contre le Venezuela, contre l’#ALBA et contre #TET-KALE.

7- Inutile de commenter toutes les répétitions dans ce qui est en fait, une tentative de Monsieur Herold Jean-Francois à imposer à la presse et aux journalistes son opinion personnelle : “La présomption est là, elle est forte. L'argent du PetroCaribe, à l'évidence, ne peut pas avoir été bien dépensé. Plus probablement, il a enrichi les comptes personnels de certains de nos dirigeants et leurs proches... PetroCaribe, un véritable cheval de Troie…”

- Se croyant dans un pays où personne ne remettra en question ses idées incohérentes, le journaliste Hérold Jean-François ose remplacer le principe de la “présomption d’innocence” par sa “présomption de culpabilité”. A ses yeux, pas besoin d’enquêter, pas besoin de rapport : tout est préconçu. 


En effet, il existe dans la capitale haïtienne, un petit groupe d’intellectuels qui pratiquent le RELATIVISME. Ils redéfinissent les concepts et les valeurs en fonction de leur besoin, de leurs intérêts personnels ou de clans. Ce petit groupe s’amuse à établir des idées fausses, qu’ils tendent à imposer comme dominantes.

Par exemple, ils nous font croire qu’être toujours contre le pouvoir établi est vertueux. Celui qui est en faveur d’un pouvoir qui fait des efforts, dans un pays embourbé dans la misère avec tous les facteurs du sous-développement, est considéré comme un vendu.

Pourtant, pour la seule année de la présidence provisoire de Jocelerme Privert, ces gens ont affiché un comportement partisan. Ils ont tout cautionné : les chasses aux sorcières, les vols et pillages du trésor public, les résolutions secrètes sur #Petrocaribe, la corruption et de détournement de fonds au sein du #BMPAD avec patrick Noramé, l’homme du Sénateur Nenel Cassy, les persécutions politiques, un silence total sur les exactions de Privert, la contrefaçon de la signature du Premier Ministre Enex Jean-Charles pour débloquer 700 millions de gourdes, etc

Ces Ayatollah de la presse haïtienne se croient autorisés à changer les principes quand cela arrange. C’est-à-dire, ils inventent toujours une interprétation pour justifier leur projet politique.


A @ReseauCitadelle nous pensons qu’il est un devoir patriotique de supporter les efforts de tous dirigeants qui cherchent à réaliser quelques choses en Haiti. On ne peut pas abandonner le pouvoir d’Etat aux rétrogrades, aux corrompus ou à la mafia. Il faut toujours garder le sens critique des choses, mais, sans tomber dans la démagogie. Supporter les décisions progressistes d’un pouvoir ne veut pas dire qu’on soit un corrompu. Par exemple, notre position est publique et connue de tous. Cependant, nous mettons en défi quiconque de nous lier à un seul acte de corruption.

On peut supporter une politique publique sans prendre part à la corruption.

C’est en connaissance de cause que nous disons : “participer à un gouvernement” ne veut pas dire “prendre part à la corruption”. Car, nous connaissons des citoyens qui ont servi dans des gouvernements, et qui aujourd’hui, mènent une vie précaire. Tous les ministres et premiers ministres ne sont pas des voleurs ni des corrompus.

La règle de droit et l’esprit de justice recommandent le respect de la personne. Nous ne pouvons pas construire un pays avec l’idée que tous ceux qui ont occupé des fonctions de gouvernant sont des corrompus. Car, si nous envoyons nos enfants à l’école, c’est pour qu’ils puissent assumer des responsabilités dans notre pays et cela au plus niveau de l’État. C’est trop facile de permettre aux paresseux, aux incapables et à ceux qui ont échoué, de détruire les plus intelligents en les accusant gratuitement, sans aucune preuve, de corruption ou de vol, tout en les dépouillant des droits et libertés les plus élémentaires.


Nous avons assisté sur des chaines de Télévision de la capitale haïtienne, des manifestants qui prétendent oeuvrer pour la justice, brandir des photos de ministres, d’ex-ministres et même du Chef de l’Etat pour les traiter de voleurs avérés. Agir de la sorte sur la base d’un document de plus de 100 mensonges est une preuve que nous avons affaire à un complot politique. Le journaliste Hérold Jean-François ne peut pas demander à une presse responsable, professionnelle et sérieuse de cautionner cet état de fait. C’est irresponsable, de l’anarco-populisme. Car, une presse qui cautionne ce genre de pratiques ne peut pas être avant-gardiste.

C’est la raison pour laquelle, nous autres de @ReseauCitadelle, nous restons loin des cercles de la capitale haïtienne. Car, la meilleure façon de se protéger de cette médiocrité institutionnalisée par le slogan “Se kolonn ki bat” — la médiocratie —, c’est de garder la distance nécessaire pour penser librement et mettre les points sur les i.

Mettons fin à l’arbitraire! Des journalistes victimes de dictatures ne doivent pas reproduire l’arbitraire sous aucune forme. Ce document de Youri/Beauplan est exactement une reproduction des rapports d’enquête du Caserne Dessalines ou de la Police politique de Luc Désir, utilisés par les Tontons-Macoutes de Duvalier pour arrêter des opposants politiques, les envoyer à la prison de Fort-Dimanche puis à la mort.

Les principes et les valeurs ont un caractère impersonnel, universel, rigide et s’appliquent à tous. On ne peut pas les modifier à chaque saison, en vue de les rendre conformes à son objectif politique. C’est à la démarche politique de se conformer aux principes, non l’inverse. C’est abusif de vouloir profiter de l’ignorance ou de la timidité des jeunes journalistes pour leur inculquer ces idées absurdes, primaires et rétrogrades.

De plus, en parlant de corruption, la presse haïtienne, les médias sont aussi sur le banc des accusés. Les cas de collusion et de concussion entre les propriétaires de médias et des comptables de deniers publics sur la passation de subventions et des spots de publicité ne sont un secret pour personne. La vie de Prince que mènent les patrons de presse ou les responsables de médias, au détriment de jeunes journalistes, ne correspond pas à la dynamique du marché, elle est donc financée par cette corruption.

#NouPaEgare


Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
10 décembre 2017
WhatsApp : 509-3686-9669
@ReseauCitadelle
reseaucitadelle@yahoo.fr

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