dimanche 28 juillet 2019

Abus sexuels / Question aux Évêques haïtiens : Les Évêques américains entérinent l’obligation de signalement. Quelle est la position de l’Église haïtienne? #LeReCit

Abus sexuels / Question aux Évêques haïtiens : Les Évêques américains entérinent l’obligation de signalement. Quelle est la position de l’Église haïtienne? #LeReCit

Au début de l’année 2019, le Vatican a annoncé sa décision d’insérer au Droit Canon l’obligation de signaler les cas d’abus sexuels aux autorités supérieures de l’Église.

Le 23 février 2019, le Saint-Siège a organisé un Sommet sur la protection des mineurs. Les évêques présents à ce sommet ont demandé pardon pour leurs fautes dans les affaires d’abus sur mineurs lors d’une liturgie pénitentielle au Vatican le 23 février 2019.

Dans presque tous les pays du monde, les Évêques organisent des sessions pour entériner l’ «obligation de signalement ». Pourtant, en Haiti où il existe plusieurs cas d’abus sexuels sur mineurs impliquant des prêtres, des missionnaires locaux ou étrangers, c’est le silence total. La conférence épiscopale d’#Haiti continue de garder un mutisme méprisant.(1)

La presse locale n’en parle pas. On évite de vulgariser l’information selon laquelle Vatican a adopté de nouvelles dispositions recommandant la dénonciation des cas d’abus sexuels, la prise en charge des victimes et la coopération avec la justice.

Dans le Nord d’Haiti, il y a le cas de Sheyla, cette jeune fille mineure de la paroisse de Ranquitte mise enceinte par un prête (2) et qui aujourd’hui élève un enfant dans des conditions précaires.(3)

Voici la réalité en Haiti. Une Église qui se comporte comme au moyen-âge, c’est-à-dire se croyant au-dessus de la société, de l’État, de la Justice et en quasi-rébellion contre le Pape François 1er et Vatican.

Les collègues de la presse haïtienne doivent se pencher sur ce sujet qui n’est pas banal. Car, Haiti comme tant d’autres pays du sud ont servi de refuge pour les prêtres pédophiles démasqués en Amérique du Nord ou en Europe. Aussi, nous ne sommes pas sans savoir des multiples cas d’exploitations sexuelles pratiquées par certains religieux haïtiens qui continuent de bénéficier de la protection de l’Eglise haïtienne.

Nous vous invitons à lire ce reportage sur le comportement des évêques américains qui ont décidé d’entériner la décision de Vatican.


Cyrus Sibert, @ReseauCitadelle
WhatsApp : +509-3686-9669
reseaucitadelle@yahoo.fr

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Abus sexuels : les Évêques américains entérinent l’obligation de signalement.

AFP

Jeudi, 13 juin 2019 15:51

MISE À JOUR Jeudi, 13 juin 2019 15:55

WASHINGTON | L’Église catholique américaine, secouée par des scandales de pédophilie, a renforcé jeudi le système de signalement des abus sexuels qui concernera aussi la hiérarchie religieuse, en ligne avec les récentes décisions du pape François.

Réunis à Baltimore, les 224 membres de la Conférence des évêques américains (USCCB) ont entériné à une très large majorité le changement de la loi canonique annoncé en mai par le pape, qui oblige le clergé à signaler les abus au Vatican.

Jusqu’à présent, les enquêtes internes étaient supervisées par les évêques qui dénonçaient les affaires selon leur conscience.

Ils ont également voté la création avant le 31 mai 2020 d’un mécanisme permettant de signaler confidentiellement, par téléphone ou en ligne, des violations présumées --abus ou mauvaise gestion des enquêtes-- commises par les évêques. Cette structure sera gérée en coopération avec du personnel laïque. 

Ces votes « nous aident à avancer, notamment sur la question de la responsabilité des évêques » et « réaffirment le besoin de l’expertise des laïques pour nous aider dans notre travail », a expliqué l’évêque Michael Burbidge, responsable de la communication de la Conférence.

Avant le scrutin, il avait expliqué que ce mécanisme « permettant de signaler des inquiétudes ou des allégations contre un évêque » venait s’ajouter aux moyens d’alerte déjà existants.

Dans sa lettre apostolique intitulée « Vous êtes la lumière du monde », le souverain pontife oblige à signaler tout harcèlement ou agression et toute tentative par la hiérarchie de couvrir des abus sexuels.

Les enquêtes devront être menées localement puis être transmises au Vatican pour un éventuel procès. Si les allégations concernent des cardinaux, le signalement pourra être adressé directement au Saint-Siège, à un ambassadeur du Vatican ou à un archevêque métropolitain chapeautant les évêques d’une province.

Le texte n’oblige pas le signalement des cas d’abus aux autorités judiciaires du pays, sauf là où la loi locale l’impose. Aux États-Unis, une charte de protection de l’enfance adoptée par l’Église en 2002 prévoit de transmettre à la police toute accusation de pédophilie et de suspendre les prêtres incriminés.

Les associations de victimes de prêtres pédophiles ont dénoncé une « autorégulation » de l’Église.

« Les évêques américains ne dirigent pas un pays indépendant quand il s’agit d’actes criminels contre des enfants », a affirmé Becky Ianni, directrice de l’association SNAP pour la région de Washington.

L’Église catholique américaine a été secouée par des révélations d’agressions pédophiles longtemps couvertes par la hiérarchie.

En août 2018, une enquête judiciaire a révélé que plus de 300 « prêtres prédateurs » avaient commis des abus sur au moins mille enfants pendant des décennies en Pennsylvanie.

Le scandale a forcé à la démission l’ancien archevêque de Pittsburgh, Donald Wuerl, qui aurait tenté d’étouffer ces affaires.

L’influent cardinal Theodore McCarrick a été défroqué en février pour avoir agressé sexuellement un adolescent dans les années 1970 et l’évêque Michael Bransfield, accusé de harcèlement sexuel sur des adultes, a démissionné en 2018.

Également secouée par un énorme scandale sexuel cette année, la principale Église protestante américaine s’est aussi attaquée cette semaine à sa culture de l’impunité.

Réunis à Birmingham, dans l’Alabama, les délégués de la Southern Baptist Convention (SBC), qui compte quinze millions de membres, ont approuvé mardi à une large majorité l’exclusion des congrégations qui auraient cherché à couvrir les auteurs d’abus sexuels. Cette décision illustre un changement marquant au sein de la SBC, où les différentes églises bénéficient d’une large autonomie.

Lisez aussi :

1- #Haiti - Missionnaires Pédophiles : Le silence des Églises, une insulte aux victimes.- #LeReCit
https://reseaucitadelle.blogspot.com/2018/07/haiti-missionnaires-pedophiles-le.html  

2- #Haiti #Ranquitte : La victime abusée sexuellement par le père Eugener Bruno, placée en captivité
https://reseaucitadelle.blogspot.com/2018/11/haiti-ranquitte-la-victime-abusee.html  

3- #HaitiToo : Abus sexuel à la Paroisse de Ranquitte ! Update! #LeReCit
http://reseaucitadelle.blogspot.com/2018/11/haititoo-abus-sexuel-la-paroisse-de.html

jeudi 25 juillet 2019

Haïti, son peuple paupérisé, ses dirigeants chosifiés et sa politique “marchandisée” par une bourgeoise cynique, sans vision, donc malpropre.- #LeReCit

Haïti, son peuple paupérisé, ses dirigeants chosifiés et sa politique “marchandisée” par une bourgeoise cynique, sans vision, donc malpropre.- #LeReCit

Il n’y a plus de politique en Haïti. Nous assistons à une marchandisation de la politique, du pouvoir, des décisions gouvernementales, des votes au Parlement, des informations à diffuser dans le médias…

C’est révoltant!

Cette obsession pour l’argent facilite la domination des familles riches du pays. Une réalité identique à l’histoire de la Famille des Médicis à Florence. Avec la seule différence, si les Médicis étaient progressistes au point de financer la Renaissance italienne, chez nous en Haïti, ce sont des familles sans vision qui font la loi.

Voilà la dure réalité!

La gauche qui avait provoqué la chute des Duvalier se réfugie dans un mutisme complice. Quand ses représentants s’expriment, s’est uniquement pour se positionner sur la conjoncture : le président, la gouvernement, les scandales, les “Zen”. Rien d’idéologique!

La tentative de droite qu’on a connu avec le professeur Hubert de Roncerey n’existe plus. D’ailleurs, suivant les définitions des intellectuels organiques, Droite est synonyme de Duvaliérisme.

Il ne reste que “l’individualisme anarchiste”, le règne de l’argent et la réification. Nos dirigeants politiques sont devenus des choses sur les comptoirs des magasins des riches, les nouveaux colons d’Haïti.

Ce texte vise à décomplexer les jeunes et à provoquer un déblocage idéologique. Car, suivant nos recherches, seuls une articulation idéologique droite/gauche/conservateur avec des jeunes libres, non encore chosifiés par cette minorité riche et malpropre, peut relancer le débat politique sur des bases idéologiques et permettre au peuple de faire de réels choix lors des élections.

Dans son livre “Contre le Libéralisme — La société n’est pas un marché” l’écrivain Alain de Benoist explique comment le “Conservatisme” est différent de l’ “Orthodoxie”. Si l’orthodoxie est une idéologie basée sur l’ordre divin, la divinité, le conservatisme est une approche scientifique de développement social qui considère l’homme comme un être ne pouvant évoluer en dehors des traditions et des institutions sociales — famille, parents, voisinage, communauté, nation — construites à travers des siècles, pour le protéger et favoriser son émancipation.

Le conservateur n’est pas obligé d’être un homme de droite. Car, “il existe aussi un conservatisme de gauche dont les grands noms sont George Orwell, Christopher Lasch, Jean-Claude Michéa, Ivan Illich, Günther Anders et Pier Paolo Pasolini. Tous soulignent, dans une perspective démocratique, les bienfaits d’une société organique fondée sur la solidarité, l’entraide et le don” pas seulement l’argent et les marchandises. p.303

Donc, “Conservatisme” et “Droite” ne sont pas synonymes. Car, si la droite peut être libérale, le conservatisme ne peut pas l’être parce qu’il est non-libéral, méfiant par rapport à l’inconnu, rejetant l’idée que “le passé ne vaut rien”.

En ce sens, même quand le conservateur fait des ouvertures pour s’adapter à l’évolution, il doit prendre la précaution de protéger toutes les institutions traditionnelles (acceptables) dont la mission historique est de défendre sa société autochtone, son identité et/ou ses particularités.

Toujours dans le livre le livre en question, Alain de Benoist explique l’amalgame abusif qui existe entre conservateur, réactionnaire et nostalgique.

Le conservateur n’est pas obligé d’être nostalgique ni réactionnaire. Il peut viser le progrès social, le développement et la modernité, mais à l’intérieur du cadre traditionnel et coutumier, en protégeant les acquis culturels.

“Le conservatisme sait que la nostalgie ne peut pas servir de programme, et que défendre la valeur du passé est tout autre chose que de s’imaginer qu’on peut revenir en arrière. Le conservatisme, d’ailleurs, est moins ordonné au passé qu’il ne l’est à l’intemporel : ce qui de tout temps conserve de la valeur” à savoir, les liens historiques et/ou culturels qui libèrent de la tyrannie des excès du monde moderne. p.298

C’est à ce niveau que se situe le blocage idéologique en Haïti. Ce qui provoque une crise de “sens”.

1- Nombreux sont les Duvaliéristes qui ont commis l’erreur de se comporter en nostalgiques cherchant à réinstaller le régime déchu. Mission impossible! Ce qui les empêchent de construire une vision nouvelle pour l’avenir. Alors que la réalité actuelle du pays pourrait servir d’argument en leur faveur.

2- La droite en Haïti s’est laissée confondre avec le duvaliérisme. Alors que si l’on considère les idées duvaliéristes, elles sont incompatibles avec celles de la droite…encore pire avec la philosophie de la droite libérale.

Si la gauche a forgé cet amalgame pour empêcher l’émergence d’une droite en Haïti, ceux qui se disent de droite n’ont rien fait pour éclaircir ce point, attirer des jeunes leaders et évoluer… en expulsant ceux qui expriment un mépris de classe envers les classes populaires.

3- La gauche haïtienne est une gauche épicurienne, jouisseuse, traversée par des idées consuméristes, la manifestation et la satisfaction des désirs; donc, l’amour de l’argent, la marchandisation de tout… Le président René Préval est le model par excellence de cette gauche libérale/libertaire qui détruit tout en Haïti depuis 1986, transférant les entreprises publiques ou d’État à un petit groupe de bourgeois nuls, cyniques et sans visions, les oligarques d’Haiti.

4- Le Conservatisme!

Il n’y a plus de secteur conservateur comme le mouvement indigéniste qu’a connu Haïti au 18e siècle. Aucune articulation idéologique en faveur de la protection des traditions et de l’identité nationale. Alors qu’en réalité, la majorité nationale, les paysans, ces gardiens de l’identité nationale, sont des conservateurs.

On se livre au mouvement vodou qui est plus folklorique, superficiel que fondamental — sans aucune construction en terme de progrès social. D’ailleurs, il n’est pas moins porteur des idéologies de la marchandisation et du libéralisme/libertaire impérialiste qui envahissent et détruisent notre identité nationale.

Ces genres de réflexions de notre part traduisent notre frustration de voir que nos dirigeants se comportent comme si le peuple haïtien doit subir les changements mondiaux sans articuler ses propres intérêts politiques, économiques et identitaires. Nous nous comportons comme si la République d’Haïti ne peut pas avoir, elle aussi, une politique identitaire, migratoire, de défense, de sécurité publique…; alors qu’à la fin du 18e siècle, notre peuple s’était affirmé aux yeux du monde en réalisant sa propre révolution, la troisième après la Révolution Américaine et Française.

Si nos dirigeants avaient compris que notre peuple n’est pas condamné à abandonner notre pays pour aller vivre chez les autres peuples, ils auraient adopté des mesures de nettoyage, de sécurité et d’urbanisation pour encourager le retour de tous les haïtiens qui ne veulent plus vivre à l’étranger.

On n’a pas besoin de combiner le Ciel, l’Eau, les hommes et la Terre pour

- nettoyer les villes, sécuriser le pays avec les moyens du bord — s’il le faut, avec les moyens traditionnels, “La police rurale” de jadis; assurer un bon fonctionnement de la circulation des véhicules (des visiteurs se font écraser dans les rues).

Même sans électricité 24/24, nos concitoyens de la diaspora, surtout les retraités, pourraient revenir dans leur pays s’il y avait ces trois (3) éléments : Nettoyage, sécurité, circulation routière disciplinée. Ce qui offrirait au pays une véritable source d’investissements et de revenus.

Le peuple Haïtien a aussi des intérêts dans ce monde. Nos dirigeants doivent comprendre que l’émigration n’est pas normal. Les haïtiens aiment leur pays et veulent vivre dans leur pays. C’est irresponsable de construire toute notre politique étrangère sur l’expatriation des haïtiens.

Comme haïtien, je n’ai aucun problème avec les pays voisins dans leur volonté de mettre de l’ordre chez eux. Mon problème est : qu’est ce nous faisons en Haïti pour que nos concitoyens puissent rester chez eux? Quelles sont les décisions pour encourager le retour volontaire des gens de la diaspora? Nos dirigeants pensent beaucoup plus à supplier la République Dominicaine, les Bahamas et/ou les États-Unis à accepter les immigrants haïtiens au lieu de résoudre les problèmes en Haïti pour que les gens restent chez eux. Émigrer à l’étranger entraine un déclassement social que plus d’un souhaiterait éviter s’il avait le choix. Comme dit le psychologue Alain Crespelle, « Le sens prime sur le confort». Vivre confortablement dans un pays moderne où il est impossible de donner à sa vie un sens à la dimension de ses rêves et de ses traditions, c’est déshumanisant.

Comme je l’ai expliqué à un ami, il nous faut un souci de résoudre les problèmes en Haïti. Et, non accepter comme une fin en soi, le fait d’être au pouvoir et de s’enrichir.

Par exemple, le problème de la zombification :

Il suffit d’appliquer une procédure d’autopsie obligatoire pour toutes les personnes décédées, et avec le temps, les suspicions de zombies diminueront.

Une décision simple, capable de créer des emplois en augmentant le nombre de médecins légistes qui à terme qui résoudra un problème de société qui divise chaque jour les familles en Haïti.

Autre exemple : Chaque jour, j’observe avec admiration le travail des facteurs de la poste aux États-Unis. Un pays hyper-connecté qui fait tout pour garder son service de poste. Je me suis dit: Qu’est ce qui empêche aux dirigeants haïtiens de voter des lois faisant obligation à toutes les entreprises de communiquer certaines informations par supports écrits durs, tout en prenant des dispositions pour moderniser la poste en Haïti. Cela pourrait créer plusieurs centaines d’emplois pour les jeunes ou pour les vieux. Car, la poste permet de marcher. Ce qui est bon pour la santé.

Mais, on ne pense pas aux problèmes. On ne fait rien pour l’émancipation de la société haïtienne. Nos dirigeants se sont réfugiés dans une sorte de mégalomanie qui les pousse à parler de tracteurs, d’hélicoptères, de blindés, alors qu’ils dirigent le pays le plus pauvre de l’Amérique. La sécurité publique est un travail de proximité, pourquoi ne pas recruter des jeunes dans leur village pour sécuriser leur village? Nos dirigeants eux, ils préfèrent appliquer les plans construits par des étrangers pour qu’après le Commandant en Chef de la PNH vienne nous parler de manque de moyens comme s’il était Chef de la police de New York.

On ne développe pas uniquement avec des investissements et/ou des équipements, mais aussi par un meilleur agencement de ce qui est à notre disposition.

On peut être anti-duvaliériste — ou non-duvaliériste comme moi — mais, il est un fait : nous sommes en train de revivre l’arrogance de classe que François Duvalier et les griots en général dénonçaient et reprochaient à l’élite économique de ce pays. L’abus des grèves du commerce pour imposer l’agenda politique de Louis Déjoie, ressemblent parfaitement aux manifestations violentes actuelles, financées par la bourgeoisie compradore et voleuse pour imposer ses diktats.

C’est la réalité! Et personne ne peut m’empêcher de le dire.

Ces gens empêchent le fonctionnement du jeu démocratique. Ils refusent de respecter la distance républicaine qui devrait exister entre le commerce et l’État.

Ayant l’assurance de pouvoir tout acheter ou tout détruire, leur arrogance prend une dimension indécente et même révoltante. A chaque décision politique, au lieu de débattre de programme et de mesures de redressement pour améliorer la vie du peuple, les élites de ce pays se livrent à une vente aux enchères répugnante. Ces gens et leurs complices à la tête de l’État doivent comprendre que leurs actes provoqueront un jour, une rébellion populaire violente qui chambardera tout.

L’excès en tout nuit !


Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
#LeReCit @ReseauCitadelle
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25 Juillet 2019

samedi 20 juillet 2019

Paul Kendrick Standing Up for Victims.-

PILLARS OF PORTLAND

Paul Kendrick – Standing Up for Victims 

By Cameron Autry
West End News - Paul Kendrick - Christian Cross and shadow on abstract
Photo by gdarts / Adobe Stock

When the truth becomes unpleasant, it can sometimes be easier to consciously ignore it than confront it head on. Freeport resident Paul Kendrick, however, is not the type of person to stay silent when the truth becomes uncomfortable.
For twenty years Kendrick has fought for the rights and restitution of sexual abuse victims, battling against powerful institutions and individuals either complicit in child molestation, covering it up, or refusing to compensate the victims.

Cheverus Scandal

Kendrick first gained attention during the sexual abuse scandal that rocked Cheverus High School in the late 1990s. An alumnus of Cheverus himself, Kendrick was stunned to hear allegations of sexual abuse against a well-liked track coach at Cheverus, Charles Malia.
“My sister called me one day wanting to know why my brothers and I were giving so much money to Cheverus,” said Kendrick. “She asked me why we were doing that when they were hiding allegations against a teacher there.”
More than ten former Cheverus students eventually claimed Malia sexually molested them. Malia would later admit to child molestation, but due to the statute of limitations he was never charged and has never paid a dime in settlements to any of his victims.
Later, more allegations would arise against other teachers and priests at Cheverus. Last January, the USA Northeast Province of Jesuits released a list of fifty priests credibly accused of sexual abuse. Seven of the priests worked at Cheverus at one time or another, yet only one priest—James Talbot—ever faced imprisonment. 
Kendrick, who met with several of the victims, relentlessly contacted staff at Cheverus, the board of trustees, and alumni, asking them how they plan to reconcile the situation with the victims. He found lots of dead ends and little support.
“You could see Cheverus was pushing them away—not embracing them,” said Kendrick. To him, it seemed the school was more interested in public relations control than offering restitution. Lawyers for Cheverus have stated that paying settlements would be beyond the school’s financial capacity.
“For an almost twenty-year period, two—one convicted and one admitted—child molesters were roaming the halls of Cheverus,” said Kendrick. Later, he co-founded the Maine chapter of Voice of the Faithful, an organization that provides support to victims of clergy sexual abuse.

Confronting the Bishop

Kendrick would go on to agitate against Bishop Richard Malone, former bishop of the Roman Catholic Diocese of Portland from 2004 to 2012. He hounded Bishop Malone, who concealed allegations and kept accused priests in the ministry. 
Kendrick flooded the Bishop with emails, protesting in front of his home, and confronting him in person on several occasions. In response, Bishop Malone banned Kendrick from the Cathedral of the Immaculate Conception, a highly unusual move within the Catholic church.

Advocating for Victims in Haiti

In 2003, Kendrick traveled to Haiti on a charitable mission organized through a Jesuit program and met a fellow Jesuit educated man, Doug Perelitz. Perelitz, who operated a school in Haiti, and Kendrick are both graduates of Fairfield University—a Jesuit university—and quickly bonded over their shared identity.
However, Kendrick later received an anonymous email describing years of sexual abuse against boys studying at the school in Haiti at the hands of Perelitz. The story exploded, resulting in the closing of the school and the imprisonment of Perelitz in the United States on a 235-month sentence.
Just as Cheverus responded, Fairfield University, which along with several esteemed alumni bankrolled the Haitian school ran by Perelitz, buckled down, distanced itself from Perelitz, and attempted to dodge any responsibility.
“I started asking Fairfield U questions—pushed away, pushed away, pushed away,” said Kendrick. “They told Fairfield University newspaper people he’s [Kendrick is] a nut.”
But Kendrick rallied against his former university, asking once again how the school plans to compensate the victims. Fairfield University paid $850,000 to feed and educate the boys displaced by the school closure, and last June a court in Connecticut awarded a $60 million settlement to 170 Haitian victims to be paid partially by Fairfield University.
Kendrick notes that these payments are a step in the process of reconciliation, but also points out that doling large sums of money to victims in Haiti, one of the most poverty stricken and corrupt nations in the world, only serves to make the victims a target of robbery.

The Fight Continues

Currently, Kendrick is right in the middle of another high-profile case—this time against the organizer of another Catholic orphanage in Haiti, Michael Geilenfeld. Geilenfeld was charged with rape in Haiti, fled to the Dominican Republic where he tutored young children, returned to Haiti and was imprisoned for nearly seven months, then exonerated in a trial in which no victims nor their attorneys attended. That case, however, was appealed, and more victims came forward resulting in additional charges of rape against Geilenfeld, who is now believed to reside in Colorado.
“There are people here saying they’ve been sexually abused by this man,” said Kendrick. “What are we going to do about it?”

West End News _ New Buses for METRO_By Cameron Autry
Cameron Autry is a freelance writer and the host of The Southern Maine Report podcast.
Geilenfeld hit Kendrick with a $14.5 million defamation suit in 2013, which is still being dragged out in courts. But Kendrick has not wavered one bit, and along with his lawyers recruited a former Homeland Security agent that previously worked in Haiti to investigate and compile evidence against Geilenfeld.
“It is likely that he will be charged, arrested, and indicted for child abuse in Haiti by U.S. authorities,” said Kendrick.
Although Kendrick has been in the spotlight as an advocate for victims of sexual abuse, he has long believed in volunteerism and has helped at Maine Crisis Line, Milestone Recovery, and the Community Counseling Center, and was a board member at Family Crisis Services, all making him a true pillar of moral integrity.
Pillars of Portland is brought to readers with support from Joseph’s.

lundi 15 juillet 2019

La FRANCE, un État construit sur la violence politique extrême.-

Anesthésié par la Déclaration des Droits de l’homme —1789, l’homme moderne oublie trop souvent que la France 🇫🇷 est un pays construit sur la violence politique la plus extrême, avec des massacres, le bûcher, la torture, les supplices les plus folles, depuis Clovis 1er au 5e siècle...‬
‪#LeReCit‬

Des Rois Mérovingiens, Carolingiens, Capétiens, Valois, Bourbons, Orléans, jusqu’à Bonaparte et même après, les français se sont massacrés (+100,000 Vendéens) et n’ont jamais hésité à massacrer d’autres peuples (saxons, espagnols, lombards, protestants, indigènes...) @Ameliebaron

Les blâmes de la France, de ses intellectuels et/ou médias à l’encontre des peuples du Sud n’effaceront pas de si tôt son passé de nation violente qui se manifeste parfois sous forme de réflexes, d’intuitions fondées sur des siècles de mépris de la vie humaine.

#LeReCit

dimanche 14 juillet 2019

L’analyse de la crise mondiale du capitalisme et d’Haïti, au-delà du “marxisme orthodoxe”.- #LeReCit

L’analyse de la crise mondiale du capitalisme et d’Haïti, au-delà du “marxisme orthodoxe”.- #LeReCit

Certains intellectuels haïtiens qui se donnent pour mission de réfléchir sur les causes historiques de la réalité actuelle, se réclament du marxisme. Dans notre pays, on n’a qu’à se présenter comme Marxiste pour se prévaloir d’une autorité à dicter ses opinions, à être Maitre de conférence ou censeur d’opinions.

Dans les humbles recherches que nous faisons, nous avons découvert que le Marxisme a beaucoup de lacunes, que nombreuses idées de Karl Marx sont dépassées et méritent d’évoluer. C’est ce qui explique que les intellectuels “marxistes” d’Haïti n’arrivent plus à comprendre la réalité jusqu’à formuler des pistes de solutions viables. Une tâche difficile et même impossible pour plus d’un qui se contente de réciter des textes comme des versets de la Bible ou du Coran de Karl Marx.

Dans le livre “Contre le libéralisme — la société n’est pas un marché” du philosophe Alain Benoist, il est clairement démontré comment la MARCHANDISATION du monde et LE PRODUCTIVISME sont les causes profondes des crises actuelles de sociétés. L’approche traditionnelle qui consiste à dresser le TRAVAIL face au CAPITAL, la lutte des travailleurs contre les capitalistes, est une erreur fondamentale, vu que le CAPITAL n’a jamais pris de la valeur (plus-value) sans son complice TRAVAIL. 

Ensemble, ils transforment l’homme, la nature et les rapports sociaux en MARCHANDISES, destinées au MARCHÉ, d’où l’idée du PRIX, le tout réifier en ARGENT.

Or, la Gauche, comme la droite, les révolutions marxistes à travers le monde, n’ont jamais renoncé à ce cycle infernal qui détruit l’homme, les valeurs humaines, les rapports sociaux et la nature. Elles n’ont fait qu’accélérer ce processus dans une logique de compétitivité, de productivité. Le tout basé sur la montée en puissance de l’INDIVIDUALISME RADICAL LIBÉRAL-LIBERTAIRE stimulé par le consumérisme publicitaire, la tyrannie du désir, la “théologie” des droits humains non respectueux des spécificités nationales acceptables (moeurs, coutumes, traditions, la famille, la communauté, le voisinage, la solidarité collective).

“ Tout l’avilissement du monde moderne, disait Péguy, vient de ce que le moderne a considéré comme négociables des valeurs que le monde antique et le monde chrétien considéraient comme non négociables” Note Conjointe sur M. Descartes [1914], Gallimard, Paris, 1969.

Telle est la problématique fondamentale qui devrait être l’objet de réflexions et de débats. Car, aujourd’hui, ceux qui se disent “marxistes” ou “révolutionnaires”, ne sont pas moins obsédés par l’argent, la consommation folle, ni les excès du désir, utilisant les droits humains pour justifier leur “individualisme anarchiste”, anti-social.

Pour stimuler le débat, nous publions au bas de ce texte, un long extrait du livre de Alain Benoist.

La Semaine prochaine, nous aurons à vous présenter le Chapitre sur “Le troisième âge du capitalisme”, de ce livre de Alain Benoist. En résumé : On verra comment l’utilisation des robots dans la production entraine de plus en plus de marchandises avec de moins en moins de travailleurs. Ce qui provoque l’exclusion continue d’une quantité monstrueuse de personnes du processus de production. Conséquences, baisse du pouvoir d’achat, l’exclusion de la majorité des habitants de la consommation, une armée de militants désœuvrés, la multiplication des revendications et protestations socio-politiques… le populisme. 

La République Haiti classée parmi les pays disposant d’une main-d’oeuvre non-qualifiée pour la production moderne, sera de plus en plus en difficulté… d’où la nécessité de nous positionner dans cette dynamique macabre.

Même quand on ne partage pas l’idéologie du Philosophe Benoist, il faut reconnaître que ses critiques soulèvent certaines évidences qui sont capables de faire avancer les idées et les réflexions politiques.

Cyrus Sibert, #LeReCit


Hegel disait : “ A ce dont un esprit se satisfait, on peut reconnaitre l’étendue de la perte”.
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Nous vous invitons à explorer avec nous, cet extrait d’Alain Benoist : ↓↓↓

Robert Kurz distingue le “Marx exotérique” et le “Marx ésotérique”. Que faut-il entendre par là? La réponse est simple.

Le Marx exotérique, le plus connu, c’est le Marx théoricien de la lutte des classes, celui du “Manifeste communiste” et des “Manuscrits de 1844”; le Marx ésotérique, c’est celui du Capital et des Grundrisse, le Marx de la maturité. Le premier se borne à critiquer le capital du point de vue du travail, en faisant de la lutte des classes le moteur de l’histoire. Le second met l’accent sur les formes de vie sociale historiquement spécifiques au capitalisme : la marchandise, le travail, la valeur, l’argent.

Le “marxisme traditionnel” s’en est généralement tenu au Marx exotérique, c’est-a-dire aux rapports de classes ramenés à l’exploitation de la plus-value, le socialisme étant défini par la propriété collective des moyens de production. Conception stérile pour plusieurs raisons. D’abord, parce que le système soviétique s’est effondré, après avoir obtenu les résultats que l’on sait. Ensuite parce que nous sommes entrés aujourd’hui dans une période post-prolétarienne, celle d’un capitalisme spéculatif déterritorialisé où la classe ouvrière a perdu de son importance, où les producteurs ont été transformés en consommateurs, ce qui a permis de les intégrer au système, tandis que les formes d’identité sociale qui ne se fondent pas sur des appartenances de classes s’affirment au contraire avec de plus en plus de vigueur.

Le Marx ésotérique, lui, ne se borne plus à analyser la seule opposition entre le capital et le travail, mais traite de la marchandise et du caractère fétichiste de la production de marchandises, du travail abstrait, de la distinction entre valeur et richesse, de la nature du capital comme “sujet automate”. Sa critique ne s’arrête pas au niveau des antagonismes de classe, mais va beaucoup plus loin.

Les théoriciens de la critique de la valeur se concentrent sur le premier chapitre du Capital de Marx, celui-là même dont Althusser déconseillait impérativement la lecture au double motif qu’il était d’inspiration trop “hégélienne” et trop “compliqué” (“ou bien on s’y embourbe, et on abandonne”, L’Humanité, 21 mars 1969).

Dans les “Manuscrits de 1844”, Marx avait déjà reproché au libéralisme de chercher à remplacer les anciennes formes de pouvoir et de dépendance par une nouvelle forme de domination abstraite qui s’impose à des individus réputés “libres et égaux” (ce qui veut dire déliés de toutes les relations d’interdépendance traditionnelles qui empêchaient leur aliénation) par le truchement de la loi de la valeur, cette loi prenant la forme d’une contrainte objective. Dans Le Capital, Marx développe systématiquement cette idée, en s’intéressant au contenu de la production, et non plus seulement à sa distribution ou à sa répartition. Il abandonne progressivement sa théorie universelle du travail et de la centralité anhistorique de la lutte des classes et s’attache à dégager la spécificité du système capitaliste, qui n’est dès lors plus simplement regardé comme un “stade” parmi d’autres de l’histoire des modes de production. Il comprend que l’essence du capital trouve son origine dans une pratique historiquement spécifique, et que le capitalisme se fonde sur des rapports sociaux fétichisés allant bien au-delà de la simple lutte des classes.

C’est précisément ce qu’affirme aussi la Théorie critique de la valeur, qui soutient que les thèses de Marx, loin d’avoir une validité transhistorique universelle, sont historiquement relatives à la société capitaliste moderne, et que les “coeur” de la pensée marxienne, c’est ce qui, au-delà des problèmes de domination classique, permet de comprendre la “fabrique sociale du capitalisme”. S’ensuit un redéfinition générale du capitalisme qui, dès lors, ne se définit plus par la seule exploitation (auquel cas il ne se distinguerait pas fondamentalement des systèmes qui l’ont précédé). Ce qui est le propre du capitalisme, ce n’est pas l’apparition d’une nouvelle classe politico-économique, mais l’avènement d’une société tout entière médiatisée par des catégories nouvelles.

“Mon point de départ, a écrit Marx, c’est la forme sociale la plus simple que prend le produit du travail dans la société contemporaine : la marchandise” (Notes critiques sur le traité d’économie politique d’Aldophe Wagner). Ailleurs, il dit que la marchandise est un objet plein de “substilités métaphysiques et d’arguties théologiques”. Ce qui caractérise la forme-marchandise telle que Karl Marx l’analyse, c’est qu’elle est constituée par le travail, qu’elle existe sous une forme objectivée (elle représente un imaginaire social-historique constitutif de certaines pratiques sociales) et qu’elle est de nature duale.

Toute marchandise possède à la fois une valeur d’usage et une valeur d’échange : d’un coté, elle est une chose concrète, ayant ses qualités propres, de l’autre une chose-valeur purement quantitative et abstraite. Cette distinction n’est pas nouvelle, puisqu’elle remonte au moins à Aristote. Mais elle prend un sens nouveau avec la modernité : la valeur d’usage, autrefois plus importante, s’efface devant la valeur d’échange. La nouveauté du capitalisme tient à la façon dont il privilégie l’échange sur la simple production, la généralisation de l’échange ayant été rendue possible par le fait que l’homme a été progressivement séparé de ses moyens d’existence, de subsistance et de production.

La valeur d’échange, c’est-à-dire la valeur qu’acquiert une chose quand elle est échangée, se définit par une pure quantité universelle et abstraite, ce qui permet de l’exprimer par un prix. C’est une valeur sa rapport avec ses qualités particulières d’objet, qui sont incommensurables, une valeur en tant que telle qui n’est relative qu’à la quantité d’argent correspondant au prix. “Produire directement pour le marché, c’est produire pour un champ d’équivalence où tout se vaut pareillement” (Jean Vioulac). Le but du capitalisme, c’est de faire passer dans la sphère du commerce et du marché tout ce qui auparavant y échappait. Dans le monde capitaliste, où presque personne ne travaille pour satisfaire ses besoins propres, est marchandise tout ce qui pour son possesseur n’a pas de valeur d’usage, mais seulement une valeur d’échange. Or, la notion d’échange suppose l’équivalence de toutes choses. Plus précisément, l’échange de choses différentes implique qu’on puisse toutes les ramener à un équivalent “neutre” universel, qui est l’argent. C’est en ce sens que Marx peut écrire que “l’argent lui-même est [devenu] la communauté et ne peut en tolérer aucune autre qui lui soit supérieure”.

Ce qui fait l’essentiel de ce que vaut une marchandise est sa capacité à etre échangée avant même que l’échange intervienne. Elle présuppose donc l’existence du capital, c’est-à-dire de rapports sociaux d’usage n’exprime pas de valeur sociale de production (il lui est indifférent d’être une marchandise), la valeur d’échange est un mode de socialisation qui impose sa structure à toute la société. La marchandise a de la valeur par sa forme matérielle et sa valeur d’usage, mais elle est une valeur par sa valeur d’échange, qui en fait une médiation sociale.

La forme-marchandise peut ainsi se définir comme un rapport social structurant spécifique à la formation sociale capitaliste, une forme spécifique de la pratique sociale et des rapports sociaux.

Le “fétichisme” de la marchandise, qualifié par Marx de “nouvelle religion profane” (il compare le rapport des individus aux marchandises à l’attitude des sociétés “primitives” vis-à-vis des fétiches), ne se définit nullement comme un appétit exagéré pour les marchandises, et n’est pas non plus une simple mystification, mais résulte du caractère automatique, anonyme et impersonnel d’un système où la relation sociale n’est possible qu’à travers la marchandise et où chacun doit se soumettre à la loi du marché. Le caractère fétiche de la marchandise réside d’abord dans le fait d’attribuer un caractère “naturel” aux catégories capitalistes (travail, marchandise), à doter d’une vie autonome impersonnelle des objets qui ne sont jamais que des productions humaines, ensuite dans l’inversion du rapport sujet-objet, avec la chosification (ou réification) des personnes dominées par les objets qu’elles produisent : sous effet des normes intériorisées par le règne de la valeur, les rapports des hommes entre eux se calquent de plus en plus sur les rapports aux choses ou aux objets. Le fétichisme de la marchandise se traduit par une renversement du rapport entre l’homme et ses propres productions : les choses désormais dirigent les hommes.

Cette forme de domination abstraite analysée par Marx ne peut absolument pas être comprise en simples termes de domination de classe. “Marchandises” et “capital” constituent en effet un système dynamique d’un genre particulier qui détermine toujours plus les buts et les moyens de l’activité humaine, alors même qu’il n’y a pas de propriétaire déterminé. (pages 321-326)

En réduisant le capitalisme à un système où les méchants propriétaires des moyens de production se borneraient à exploiter les travailleurs en leurs bénéfices, le “marxisme traditionnel” est passé à coté de l’essentiel. Le capitalisme est en réalité un système où ce sont les marchandises qui règnent et où les hommes ne sont que les exécutants de leur logique sous l’emprise abstraite de la valeur en mouvement. “Tous les groupes sociaux sont préformés par la valeur et donc constitués de façon capitaliste”, souligne Robert Kurz. Travailleurs et capitalistes ne sont que les “comparses d’un processus qui les dépasse”, la contradiction interne au mode de vie qui leur est commun.
La classe des travailleurs est un élément central du capitalisme, mais elle n’incarne pas son antithèse, sa négation. Le sujet de l’histoire n’est pas le prolétariat ou l’humanité, mais le travail, dont le capital représente la forme objectivée. Soustraite aux capitalistes pour être dirigé par les travailleurs, la production industrielle ne changerait pas de nature parce qu’elle représente la matérialisation, non seulement des forces productives, mais aussi des rapports de production.

Alors que Marx ambitionnait de faire une critique globale de l’économie politique, le marxisme traditionnel s’est borné à formuler une économie politique alternative. La principale erreur de beaucoup de “marxistes” est d’être restés prisonniers d’une philosophie du progrès qui doit beaucoup plus au capitalisme qu’au socialisme, et par suite d’une sorte de religiosité de la production. La plupart des marxistes “orthodoxes” n’ont jamais cessé de croire au caractère émancipateur de la croissance des forces productives (c’est pourquoi le communisme soviétique n’a jamais été qu’un capitalisme d’État). Leur intention n’était pas de sortir du productivisme, mais de changer les propriétaires de moyens de production tout en restaurant un mode de distribution ou de répartition plus “juste”. Même chose à propos du travail : le marxisme “traditionnel” voulait briser l’esclavage du salariat, mais ne remettait pas en cause le principe même du travail moderne ( le travail abstrait créateur de valeur d’échange au détriment du travail concret créateur de valeur d’usage).

Ce qui aliène, ce n’est pas tant les classes dirigeantes qu’un processus sans sujet : l’automouvement des choses créées par elles-mêmes (le sujet automate capital). Le capitalisme implique l’illimitation comme condition de sa propre survie. Le résultat, c’est une société où la totalité de la vie sociale, fondée sur l’imaginaire de l’égalité abstraite et “fluide”, est soumise à une forme nouvelle d’hétéronomie où seul le capital est autonome et où il n’est pas exagéré de dire que la valeur (marchande) remplace le lien social.

Critiquer l’inégale répartition des richesses reste stérile aussi longtemps qu’on n’en questionne pas la substance, qui n’est autre que la forme abstraite de la valeur. Toute véritable critique du capitalisme doit se centrer, non pas seulement sur l’exploitation des travailleurs, mais sur des catégories comme la marchandise, la valeur et le travail. “La lutte contre les hommes et la valeur, et non entre le prolétariat et la bourgeoisie, le travail et le capital”. La logique du capital s’étend à la totalité des groupes sociaux. Dès lors, comme l’a écrit Maxime Oueller, “émanciper la société du capitalisme veut dire sortir de l’ontologie du travail et de la valeur qui pousse les individus à une guerre de tous contre tous et les soumet à la domination dépersonnalisée du calcul intéressé”.
p.331 -333

vendredi 12 juillet 2019

Haiti-Économie-Politique :Erreur de croire que cela peut continuer sans aucun changement.-

L’opposition haïtienne est le meilleur allié du Président @MoiseJovenel. Car, son déficit de crédibilité empêche au peuple dans son ensemble de rejoindre la mobilisation.

Mais, c’est une erreur de croire que cela peut continuer sans aucun changement profond. Attention!⚠️ #LeReCit

Car, dans un pays où les fonctionnaires ne reçoivent pas leur salaire, alors que des particuliers pillent la douane et tous les bureaux de collecte de taxes ou d’impôts comme la DGI, abandonnant le peuple sans services de base, on peut s’attendre à n’importe quoi.

On ne pourra plus continuer à blamer l’opposition anarchopopuliste. Impossible de finir ce mandat présidentiel à ce rythme. Si @MoiseJovenel ne peut pas imposer l’autorité de l’Etat sur les taxes et la sécurité, on sera obligé de proner sa mise sous-tutelle internationale.

Car, si suivant la Charte Démocratique de l’#OEA toute interruption du processus démocratique peut entraîner des sanctions, nous vivons en #Haiti une réalité de catastrophe humanitaire de type génocidaire qui impose l’obligation de porter assistance et secours au peuple haitien.

Le comportement débridé de ces éléments qui constituent une mafia puissante exerçant une influence paralysante sur le Chef de l’État au point de contrôler les principales sources de recettes, alors que des gens meurent dans la misère, est inacceptable et même révoltant.

Comme pour l’encadrement de la #PNH #BLTS, la coopération internationale peut se pencher sur le renforcement des Douanes, DGI, la transparence au niveau de ces administrations et le monitoring des institutions de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent #ULCC #UCREF


#LeReCit

https://twitter.com/reseaucitadelle/status/1149738927353409536?s=21