lundi 11 février 2008

Pour une Gendarmerie Nationale

Par Marc L Bazin

Introduction

Le problème de la reconstitution, ou non, de l'Armée d'Haïti, donne lieu à un débat militant qui met face à face deux forces dont chacune, pour l'essentiel, défend son point de vue à partir de positions de principe.

Une situation de blocage

D'un côté, les partisans de la reconstitution font valoir la dette contractée par la Nation vis-à-vis de l'Armée qui l'a fondée, le respect de la Constitution, la nécessité de limiter le temps d'occupation du territoire national par des forces étrangères, à quoi s'ajoutent la surveillance des frontières, la lutte contre la drogue et même des tâches de développement. D'un autre côté, les opposants considèrent que la reconstitution de l'Armée, coupable dans le passé de violations de droits de l'homme et de coups d'état contre des gouvernements légitimement élus, ferait peser une grave menace sur le processus en cours de consolidation de l'ordre démocratique. Déjà, Patrick Elie, un proche du Président de la République nommé Président de la Commission chargée d'étudier le problème a fait connaître, d'entrée de jeu, qu'il est opposé à la reconstitution de l'Armée. De ce fait, le sort de cette Commission est scellé. Ce sera, au mieux l'impasse sans fin, au pire, l'enterrement de première classe. Une telle situation de blocage se comprend facilement mais n'est pas acceptable.

Cet article est en trois points :

A.- Entre les partisans de la reconstitution de l'Armée d'Haïti et ceux qui s'y opposent, il s'est créé un fossé, à base de méfiance et d'hostilité réciproque, lequel prend sa source dans les conditions qui ont entouré le passage du pouvoir autoritaire des Duvalier aux tenants du pouvoir populaire.

B.- La priorité aujourd'hui, ce n'est pas de régler des comptes mais de rechercher comment consolider la démocratie, en privant les armées privées de l'espace qui sera rendu disponible par le départ de la MINUSTAH.

C.- Nous pensons, quant à nous, qu'il convient, de part et d'autre, de garder la tête froide et d'examiner l'affaire sans passion, sous l'angle strict des réalités i.e. de la capacité de la PNH, telle qu'elle est et telle qu'elle sera au départ de la MINUSTAH, à assurer le maintien de l'ordre sur l'intégralité du territoire national, en tous temps, bons ou mauvais. Notre position est que l'option réaliste n'est pas entre Armée d'Haïti ou pas Armée d'Haïti, mais dans la création d'une force de maintien de l'ordre qui ne serait ni la PNH ni l'Armée d'Haïti reconstituée, mais une Gendarmerie Nationale dont la conception, la structure et le fonctionnement participeraient de l'une et l'autre institution.


A.- Un fossé, sur base de méfiance et d'hostilité réciproque

Entre les forces populaires qui ne souhaitent pas le retour de l'Armée et les partisans de la reconstitution, il y a un énorme déficit de confiance, lequel s'explique par les conditions dans lesquelles s'est opérée la transition politique. Jean-Claude Duvalier n'a pas négocié son départ. La transition a été brusque et sans règles. Il n'y a pas eu d'accord sur la meilleure manière d'absorber l'expansion de la participation politique ni sur les mécanismes appropriés de partage du pouvoir en régime de démocratie libérale représentative. L'Armée, qui craignait les conséquences de l'irruption des masses dans la politique, avait jugé bon de prendre les devants et de provoquer un changement artificiel du régime, à seules fins de limiter le champ et le rythme du processus de démocratisation.

Circonstance aggravante : la communauté internationale, qui aurait pu servir d'arbitre entre les positions adverses, a parfois manqué de clarté dans l'objectif et de détermination dans les moyens, n'a pas mis les cartes sur la table pour favoriser la négociation, mais s'est souvent contentée de faire monter le prix à payer pour toute résistance à la démocratisation. L'absence d'une négociation préalable, sinon entre les extrémistes, mais entre les modérés des deux camps, est un fait regrettable car si on n'a peut être pas toujours besoin de négociations pour sortir d'un régime autoritaire, les négociations sont indispensables pour la construction d'institutions démocratiques. Du fait que la transition a été brusque et non négociée, le problème de l'amnistie pour faits de violation de droits de l'homme et d'abus, celui de l'aménagement raisonnable et nécessaire des règles de cohabitation entre le pouvoir démocratique et l'Armée, sont restés sans solution. La dissolution, pure et simple, de l'Armée, au mépris des règles constitutionnelles, -à quoi est venu s'ajouter le cas des militaires démobilisés sans pension de retraite-, si elle s'expliquait par le ressentiment et la soif de revanche, achevait de rejeter l'Armée et ses partisans dans le camp opposé à la démocratie et fragilisait davantage l'effort de consolidation démocratique.

Une formule de démocratie directe

De plus, la manière dont les gouvernements populaires ont choisi d'exercer le pouvoir, sous forme de prépondérance absolue et directe de la volonté populaire, accompagnée de violences contre les biens et les personnes, d'occupations de rues et de pneus enflammés, n'a fait qu'aggraver les choses. Dans un tel contexte, les élections intervenues sous le régime nouveau sont souvent apparues non pas comme un moyen de changer le gouvernement mais comme un moyen de légitimer l'ordre nouveau et le gouvernement déjà en place. Les partisans de l'Armée ne se sont donc jamais sentis rassurés sur leur sort et ont longtemps survécu dans la peur des représailles.

Haïti en transition vers l'inconnu

Avec un Parlement pas vraiment fonctionnel, des partis politiques non mobilisateurs, un Etat trop faible pour exercer, de lui-même, un contrôle effectif sur l'intégralité de son territoire, le tout sur fond de pauvreté, d'inégalités, d'une opération d'ajustement structurel qui ne fait aucune place à la création d'emplois, et d'un populisme à fleur de peau, l'ordre politique actuel n'est en définitive garanti que par la présence de troupes étrangères et on ne peut pas dire que nous ayons déjà établi les bases d'une démocratie libérale fonctionnelle ni que nous en serions très proches. D'où il suit que si on fait la somme des ressentiments croisés entre protagonistes du débat Armée ou pas Armée et des risques auxquels, de par les circonstances, la démocratie se trouve tout naturellement aujourd'hui exposée, on peut dire que Haïti aujourd'hui est un pays en transition vers quelque chose, mais personne ne sait avec autorité une transition vers quoi.

B.- La démocratie, chez nous, une plante fragile et exotique : à consolider d'urgence

Les choses étant ce qu'elles sont, notamment sur le plan de la précarité et de la fragilité du stade actuel de construction démocratique, le problème prioritaire qui se pose aux démocrates et aux Haïtiens de toutes tendances, ce n'est pas de rechercher comment bloquer la reconstitution de l'Armée d'Haïti mais comment consolider la démocratie et par suite déterminer combien de temps la MINUSTAH va rester encore en Haïti et dans quel état, à son départ, sera la PNH. Si, faute d'un compromis rationnel entre ceux qui veulent l'Armée et ceux qui n'en veulent pas, on laissait à des armées privées l'espace nécessaire pour combler le vide sécuritaire que laisserait la MINUSTAH, une telle situation ne ferait l'affaire de personne.

a) La MINUSTAH

Même si on ne dispose pas d'une boule de cristal pour deviner l'avenir, l'hypothèse que la MINUSTAH pourrait rester en Haïti après la fin du mandat de Préval ne serait pas souhaitable ni réaliste. Pas souhaitable parce que, au-delà d'une certaine période de cinq ans, l'opération MINUSTAH apparaîtrait aux Haïtiens, non pas comme une opération de maintien de la paix, mais comme une véritable occupation pure et simple du territoire national, ce qui risquerait de créer un sentiment de rejet collectif que les forces nationalistes de droite et d'extrême droite ne manqueraient d'exploiter à leur profit exclusif, et vraisemblablement aux dépens du processus de consolidation démocratique. Tabler sur le maintien de la MINUSTAH pour une période longue ne serait pas non plus réaliste. Le coût de l'opération est de $600 millions par an, soit donc, sur une période, disons de 10 ans, un total de $6 milliards, $2 milliards de plus que notre Produit Intérieur Brut. Nous ne voyons pas comment la communauté internationale pourrait continuer de justifier un tel niveau de dépenses dans un pays qui ne constitue pas une menace mondiale pour la paix et la sécurité et dont les besoins de dépenses sociales d'éducation, de santé et de nutrition dépassent de très loin la capacité interne de financement et ne sont pas couverts.

b) la PNH

Pour ce qui est de la PNH, nous savons que d'énormes progrès ont été accomplis. De 1.500 policiers qu'elle comptait en 2004, elle compte aujourd'hui près de 9.000, dont un large pourcentage en soutien administratif, soit une augmentation considérable de l'ordre de 4% par an. De nombreux chefs de bandes ont été mis hors d'état de nuire. De 500 en 2006, le nombre de kidnappings est tombé à 218 en 2007 soit donc une réduction de près de 50%. La présence de postes de polices dans certaines zones chaudes, la sortie d'une nouvelle promotion de 632 policiers, une augmentation des salaires de l'ordre de 52% depuis 2005, une unité mobile suffisamment entraînée pour manoeuvrer à travers le trafic infernal des principales artères de Port-au-Prince, telles sont, en gros, quelques unes des réalisations dont le Chef de la Police pouvait, à bon droit, se féliciter, dans une interview au Miami Herald du 15 janvier dernier.

Malheureusement, nous sommes loin du nombre de policiers dont la PNH devrait disposer pour assurer la sécurité d'une population de 9 millions d'habitants. D'après certaines estimations d'experts, il nous faudrait 20.000 policiers, soit 10.000 de plus que ce que nous avons actuellement. L'aide financière bilatérale à la PNH, notamment de source américaine qui se situait à hauteur de $60 millions depuis 2004, s'est considérablement ralentie. De plus, la capacité d'absorption de la PNH, en regard à la fois des besoins de consolidation de l'acquis et d'expansion future, n'est probablement pas aussi grande qu'elle devrait l'être. Comme le dit le Major Général Carlos Alberto dos Santos Cruz, Commandant de la MINUSTAH « Nous avons un niveau acceptable de sécurité mais tout le monde doit comprendre que la situation est très fragile ». Faute que la PNH soit en mesure, à elle seule, de remplir sa mission de maintien de l'ordre d'ici 2011, au plus haut niveau d'efficacité nécessaire, il n'y a pas d'autre solution que la création d'un corps nouveau de maintien de l'ordre qui ne serait ni la PNH, ni l'Armée d'Haïti mais une combinaison des deux et qui aurait vocation à assurer tous les besoins de sécurité qui sont pour l'instant insuffisamment couverts. Une telle force hybride de maintien de l'ordre serait une Gendarmerie Nationale.

C.- Une Gendarmerie Nationale d'Haïti

La mission essentielle de la Gendarmerie Nationale d'Haïti serait d'assumer le maintien de l'ordre public dans des conditions et avec des moyens qui viseraient à faciliter la transition démocratique et à la consolider. Il s'agirait d'une force nouvelle, sans lien organique ou personnel, avec l'ancienne Armée, et dont les domaines d'intervention porteraient sur la sécurité intérieure sur tout le territoire, l'organisation de secours à la population en cas de désastres naturels, la garantie de l'exercice des libertés individuelles de la vie démocratique, la libre gestion des communes et des collectivités avec, pour vocation, de pouvoir s'adapter à toutes les formes de situations susceptibles de s'opposer au bon fonctionnement de la vie démocratique, de veiller au respect par chaque citoyen des règles de la vie collective et de le protéger contre les risques qui le menacent.

La Gendarmerie Nationale serait organisée territorialement en régions géographiques. Elle comprendrait deux grandes subdivisions : 1) la Gendarmerie Départementale, force de police générale, opérant sur le terrain, essentiellement dans les chefs-lieux de départements et dans les provinces, 2) la Gendarmerie Mobile, force de maintien et de rétablissement de l'ordre, qui serait principalement utilisée en tant que réserve stratégique lors de manifestations et de troubles collectifs. Comme c'est le cas déjà dans de nombreux pays qui disposent d'une force aux mêmes contours, la Gendarmerie Nationale d'Haïti serait une force atypique. Elle serait une force militaire, par son statut, la formation des personnels mais en charge d'une mission policière. Cette mission porterait notamment sur le maintien de l'ordre, l'obéissance aux lois, la surveillance continue du territoire dans toute son étendue, particulièrement dans les provinces et les campagnes. La Gendarmerie Nationale exercerait également des missions de police administrative -prévenir et empêcher les troubles dans la cité-, de police judiciaire, -constater les infractions à la loi pénale, rassembler les preuves, en rechercher les auteurs-, de contrôle des étrangers, de lutte contre le grand banditisme, le commerce de la drogue, la surveillance des frontières, la lutte contre le terrorisme et elle interviendrait dans l'exécution des travaux de génie civil d'intérêt général. Le Directeur Général de la GNH serait placé sous l'autorité du Ministère de l'Intérieur et serait responsable devant le Parlement. Les préparatifs pour la mise en oeuvre de la GNH devraient commencer à temps pour que la force soit opérationnelle au plus tard en 2011.


Les tâches réservées à la PNH comprendraient le maintien de la sécurité publique dans l'aire métropolitaine, la surveillance des zones chaudes, la police de la circulation et la police routière, la protection du Palais National et des personnalités officielles et des principaux établissements publics, Prison, Port, Aéroport. La coordination entre les deux forces serait assurée par une Commission Quadripartite présidée par le Président de la République et comprendrait le Ministre de l'Intérieur, le Directeur Général de la PNH, le Directeur Général de la Gendarmerie.

Composition, coûts et financement

Aussi bien pour des raisons d'équilibre que de bonne logique, la taille des personnels de gendarmerie devrait être conçue comme un complément aux forces qui auraient été nécessaires à la PNH pour s'acquitter de manière tout à fait satisfaisante de ses tâches présentes et à venir, d'où un effectif de Gendarmerie de 10.000 gendarmes. Le recrutement et la formation des personnels de Gendarmerie seraient assurés soit par la MINUSTAH, soit par des pays (France, USA, Canada, Israël) qui possèdent une grande expérience du type d'organisation militaire à fonction de police que représenterait la Gendarmerie Nationale d'Haïti, et dans des conditions qui garantissent l'absence de tout lien entre les nouvelles recrues et les pratiques anciennes de violation des droits de l'homme, le trafic de la drogue ou toute forme de terrorisme.

Des coûts difficiles à évaluer

Malheureusement, s'agissant des coûts, nous n'avons pas trouvé une base de comparaison utile. Sur 2005-2007, les allocations budgétaires « Justice et Sécurité » étaient de HTG3.446.7 milliards (US$83.4 millions)) soit 1.9% du PIB. Sur ce total, la part de la PNH ressortait à HTG2.987.8 milliards (US$72.4 millions) soit 86.7% du budget total « Justice et Sécurité ». Ce budget 2005-2007 était en augmentation substantielle par rapport à 2005-2006 (US$59.0 millions) soit 1.5% du PIB. Pour 2006-2007, le budget PNH était de HTG4.5 milliards (US$107.9 millions) soit 80.9% du budget total « «Justice et Sécurité ». C'est dire que, d'une année sur l'autre, la PNH a eu la part du lion du budget global « Justice et Sécurité » et qu'au plan des allocations budgétaires, la PNH est nettement mieux lotie que l'Agriculture (4.4%) ou la Santé (6%). Il n'en demeure pas moins toutefois que si la part du secteur « Justice et Sécurité » représente presque 9% du total du budget de l'Etat, une telle allocation peut être considérée comme dérisoire par rapport à celle d'autres pays qui sont comme nous dans une situation d'après conflits et où les dépenses de police représentent entre 20 et 30% du budget national.

Dans le même ordre d'idées, toute référence à l'ancienne Armée d'Haïti n'aurait aucun intérêt, même théorique. À la fin des années 90, le budget de l'ancienne Armée pour un effectif de 9.634 militaires était de $19.2 millions (96 millions de gourdes).

À notre avis, ce ne serait pas une bonne idée de payer les gendarmes mieux que les policiers. Comme ces derniers sont relativement sous-payés, une solution raisonnable serait de relever les salaires de la PNH, d'aligner les salaires des gendarmes sur les tarifs relevés de la PNH, ce qui laisserait évidemment ouverte la question du financement d'équipements de la Gendarmerie et de leur entretien. Le financement de la GNH devrait comporter une grande composante internationale. À titre indicatif, les USA, après avoir terminé, au Liberia, la démobilisation de l'ancienne Armée, ont dédommagé les soldats démobilisés avec des allocations de $300 et de $4000, en fonction du rang, et ont financé à hauteur de $200 millions la présélection, le recrutement, la formation, l'équipement, et le logement d'une armée de 2.000 hommes et la réhabilitation de trois bases militaires.

Conclusion

La prise en charge par la communauté internationale d'une Gendarmerie Nationale non seulement permettrait rapidement la création d'une force de stabilisation et d'unité du corps social mais serait un moyen de rentabiliser pour de bon l'énorme investissement qu'elle a déjà consenti pour essayer d'instituer un ordre démocratique, y compris les coûts de la MINUSTAH, les coûts des nombreuses opérations électorales ainsi que les coûts des aides budgétaires aux fins économiques et sociales.


Marc L Bazin
25-27 Janvier 2008


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Commentaire de Serge Pierre-Pierre, New York

New York, le 10 février 2008

Très bel effort de M. Marc Bazin (le zipperman).

Il semble que le sentiment général en Haïti envers l'ancienne FADH à la lumière du mauvais comportement et de la réputation justifiée et justifiable de force répressive de celle-ci - est que saréintégration n'est pas à souhaiter car elle divise la nation.

La formule de Gendarmerie Nationale Haïtienne illustrée par M. Bazin et qui avait été envisagée par le président actuel René Garcia Préval devrait recevoir la plus haute priorité de ce dernier. Il est temps d'en finir avec cette temporisation du gouvernement actuel qui a une PEUR BLEUE de l'ancienne FADH, évite d'en parler mais ne fait pratiquement rien pour préparé le départ de la Minustah qui ne peut rester sur notre territoire indéfiniment.

Patrick Élie, chef de la 2ème Commission chargée de Réfléchir sur le type de Force de Sécurité à choisir pour remplacer la Minustah au printemps de 2011, a une bonne proposition de M. Marc Bazin et celle de la Commission de Réflexion préparée sous le gouvernement de transition
Boniface Alexandre/Gérard Latortue. La proposition de M. Bazin est énoncée clairement et peut-être comprise par tous. Celle de la Commission de Réflexion sur les FADH renferme des chiffres, des stratégies de déploiement sur l'ensemble du territoire et autres considérations d'ordre militaire.
Nous pensons que la Commission nommée par le président Préval a une documentation suffisante
pour faire une Recommendation au président de la républqiue qui la soumettra au Parlement pour Ratification et appropriation budgétaire. Il le faut car il est grand temps d'entamer le "gradual phasing out" de la Minustah. Le président Préval n'a pas le choix et doit monter qu'il a l'étoffe d'un chef d'État responsable.

Conjointement avec la formation de la nouvelle Force de Sécurité qui remplacera l'ancienne FADH dont le nom sera modifié dans la constitution,
le président Préval devra soumettre un Programme de Redressement Social pour la population. Plus question pour lui de dire qu'il ne peut rien faire! Ce Programme de redressement Social devraint inclure :
la création d'emplois dans l'agriculture à outrance, l'agro-industrie, le reboisement à outrance, l'éducation professionnelle avec l'implantation d'Universités dans chacun des 10 départements, l'amélioration des services de santé préventive de base; la création de loisirs avec "l'implantation de Complexes Sportifs multi-fonctions stratégiquement répartis à travers les 140 communes" au
début; la mise en place d'un Système de Transports en commun régional et inter-régional pour faciliter les déplacements de la population dans le pays.
La création d'environ 500.000 emplois dont 40.000 iraient à la Force de Sécurité pour assurer que les divers projets seront achevés. Le reboisement et la surveillance des forêts contre les malfrats, le contrôle des frontières et des côtes, le contrôle de la contrebande sont parties intégrantes de tout projet de développement durable dont les revenus dépendent grandement du contrôle du territoire et du respect des institutions. Haïti a toute une foule de bacheliers au chômage et prêts à répondre à son appel pour défendre la patrie tout en gagnant une vie décente.

Si le président Préval hésite encore à prendre les mesures qui s'imposent à l'heure actuelle, qu'il se base sur ce que fait aujourd'hui le président américain George Bush pour sauver économiquement les USA.
Haïti a besoin d'un président que peut prendre les mesures sévères mais importantes et qui peut s'entourer de gens qualifiés pour les rendre fonctionnelles.

"OÙ TROUVER CET ARGENT? HAITI N'A PAS D'ARGENT POUR UNE ARMÉE GRENN KRAZE, NON, MAIS POUR UNE FORCE DE SÉCURITÉ NOUVELLE, OUI ET OUI!"

Haïti a, en réserve, une DIASPORA omniprésente, anxieuse, désireuse et capable de l'aider à remonter le courant en plus d'une étrangère minimale.

Et comment?

1) 100.000 haïtiens retraités, courtisés (tapis rouge, appel formel, avantages juteux) pour rentrer au pays pour y passer leurs vieux jours, qui dépensent en moyenne 500 $ US le mois apporteront à l'économie nationale 60.000.000 $ US le mois et 600.000.000 $ US en douze (12) mois.

2) Le développement du Tourisme avec le concours massif des investisseurs de la diaspora;

3) Les acquisitions de terrains à travers le pays par la diaspora. Le gouvernement haïtien n'a qu'à faire un inventaire de ces terres, de donner la forme d'utilisation qu'il favorise et inviter les haïtiens de la diaspora.
La diaspora est prête.
"We are good and ready to tango with Haiti"!

4) Les investissements de la diaspora dans toutes sortes d'activités économiques

constitueront une source certaine de revenus pour l'État haïtien sans compter les contributions des 'NEW" ONG qui seront orientés vers des points stratégiques d'un Plan global de développement élaboré par l'État haïtien. Finie sera l'anarchie des ONG étrangers qui viennent faire de la "gagòt" dans le pays comme si Haïti était un pays libre où l'étranger se sert des petits nèg grangous haïtiens pour l'exploiter au détriment d'une population aux abois. Cela doit être inscrit au calendrier des lois à voter par le Parlement haïtien.

Chers compatriotes, c'étaient là nos pensées sur la constitution de la nouvelle Force de Sécurité pour Haïti.

Qu'en pensez-vous? le débat est pertinent et devrait être poursuivi, alimenté.

A tantôt,

Serge Pierre-Pierre

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La Stratiaphobie

par Gérard Bissainthe

Mes recherches m’ont amené à découvrir récemment une fable totalement inédite et dont le fabuliste Jean de la Fontaine a pu très bien s’inspirer

Les Haïtiens malades de la Stratiaphobie

Un mal qui répand la terreur,
Mal que la Communauté Internationale en sa fureur
Inventa pour punir les crimes d’Haïti,
La Stratiaphobie (puisqu'il faut l'appeler par son nom)
Capable d'enrichir en un jour la Minustah,
Faisait aux Haïtiens la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés:
On n'en voyait point d'occupés
A chercher les moyens de protéger leur vie
Même pas un fistibal n'excitait leur envie;
Pas un seul déchouqueur n'épiait
Les chimères ou les zinglindos.
Les Lavalassiens se fuyaient:
Plus d'amour, partant plus de joie.

Poursuivant mes recherches voici ce que j’ai découvert:

Le vocable “Stratiaphobie” vient des mots grecs: “stratia” qui veut dire “armée” et “phobos” qui veut dire “peur”. Ce mot “phobos” n’a rien à voir évidemment avec le mot créole “phobo”.

La “Stratiaphobie” est une maladie caractérisée par la peur de l’armée. Curieusement les stratiaphobes n’ont pas peur de la chose que tout le monde appelle “armée”, mais seulement du mot.

C’est que le mot, pour des raisons que les experts n’ont pas réussi jusqu’ici à comprendre, provoque chez eux des réactions diverses et des plus imprévisibles; chez certains ce mot provoque de l’urticaire, chez d’autres une maladie haïtienne qui s’appelle la tchoulouloute. Quelques uns même entrent en transes rien qu’à entendre le mot “armée”. Il en est même que le mot a pu mettre au bord de la crise d’apoplexie.

Une explication serait que l’armée est trop souvent du genre « crazé zo ». On répond que ce n’est pas parce qu’une armée s’appelle armée, qu’elle craze les os; que même si on l’appelle Police, elle crazera les os aussi bien ou même mieux, si on y tolère des crazeurs de zo; et qu’on était trop content d’avoir avant 1804 une armée qui crazaient les os des colons.

La communauté internationale dont on connait la sollicitude pour la cause des Haïtiens s’est penchée sur ce problème et a trouvé une solution à la “Stratiaphobie” haïtienne. Elle a inventé un phénomène qu’on désigne sous le nom de “Minustah”. Cette Minustah n’est rien d’autre qu’une armée dans toute l’acception du terme et qui avec ses tanks est capable de crazer les os de tous les Haïtiens de la république, quels qu’ils soient. Mais elle a un premier avantage qui consiste en ce que rien dans sa consonance n’évoque le mot redouté “armée”. En plus elle est toute entière étrangère, les stratiaphobes haïtiens ayant une prédilection marquée pour tout ce qui est “pèpè”, c'est-à-dire chimiquement pur de toute haïtianité. Par exemple pour être un soldat de Minustah, un Nègre doit venir directement d’Afrique, comme les anciens esclaves. S’il vient de Fonds des Nègres, par exemple, en Haïti, il n’est pas qualifié. Pour les Blancs, c’est pareil: la Minustah n’a aucun soldat blanc haïtien, pourtant elle aurait pu en recruter à Fonds des Blancs.

Les responsables de la Minustah avancent que si elle a dû aller chercher, par exemple dans la Pampa brésilienne et dans les coins les plus reculés de la planète des soldats pour la Minustah, (jusque, parait-il, chez les Esquimaux afin d’avoir des soldats habitués au froid pour les régions froides d’Haïti comme Furcy et la Forêt des Pins), c’est parce que Préval et Alexis n’ont jamais fait la promotion du cheptel haïtien. Ils n’ont jamais fait valoir qu’après tout Haïti a des sujets qui sont de l’acier trempé, font face tous les jours à tous les dangers avec un courage surhumain, seraient capables, mieux que Rambo, de survivre un mois dans une jungle avec cinquante gourdes; ils le font tout le temps.

Cependant certains pensent que la stratiaphobie est une fausse maladie. Pour eux elle est de l’ordre de cette déviation psychologique qui faisait dire à Tartuffe:

Oh ! Prenez ce mouchoir
Et cachez-moi ce sein que je ne saurais voir
.


Le stratiaphobe haïtien dit de même

Oh ! Prenez cette Minustah
Et cachez-moi cette Armée que je ne saurais voir.


Gérard Bissainthe
11 février 2008

vendredi 1 février 2008

Nationalité du Sénateur Boulos : « l’arbre qui cache la forêt ».

Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,
Radio Kontak Inter 94.9 FM
Cap-Haïtien, Haïti
48, Rue 23 -24 B
reseaucitadelle@yahoo.fr, reseaucitadelle@gmail.com
www.reseaucitadelle.blogspot.com

Depuis plusieurs semaines un débat existe sur la nationalité du Sénateur du Nord-est Rudolph Boulos. On en fait une priorité nationale. Tout le monde en parle. Le Sénat est allé jusqu’à proposer une commission d’enquête pour faire le point sur cette affaire, vu qu’elle affecte son fonctionnement. Beaucoup de textes circulent sur internet. Pour certains Boulos est un menteur, un imposteur qui doit partir, pour d’autres, c’est une affaire entre noirs et clairs, dans une logique de cohésion nationale, il doit garder son poste, on devrait, du même coup, en profiter pour exiger l’intégration de la diaspora.

Pour l’intéressé lui-même, Rudolph Boulos, c’est un complot. Au lieu d’une question de Clairs contre Noirs, il est victime d’une rivalité entre Clairs et Clairs :

… la bataille des Patriotes en face des Patripoches,

Il se réclame du groupe de patriotes :

ceux qui veulent la victoire sur la République de Port-au-Prince au profit des Provinces,

ceux qui veulent garantir à la jeunesse haïtienne un avenir,

ceux qui veulent que la population des villes et des campagnes puisse vivre avec un minimum,

ceux qui veulent que la Diaspora puisse devenir le moteur économique, intellectuel et politique en vue de Sauver ce pays des grands Mangeurs qui exploitent la plantation depuis l’indépendance en 1804.

Et c’est dans ce contexte qu’on peut placer la déclaration du Sénateur Joseph Lambert : « l’arbre qui cache la forêt ».

Pour avoir observé de très près la campagne électorale de 2005, nous comprenons vite l’approche du sénateur Boulos. Il y a une confrontation entre clairs et clairs dans ce pays : une sorte de guerre froide de sécession entre les féodaux conservateurs de toutes couleurs et les libéraux modernes qui voient en Haïti la possibilité de créer un marché national suivant une logique capitaliste en vue de faire fortune. Ils sont aussi de toutes couleurs, ceux qui veulent le changement en Haïti et qui se sacrifient tous les jours pour faire bouger le pays.

Lors des dernières élections, dans les deux camps, il y avait des clairs et des noirs. Et la constitution est utilisée comme arme pour acculer ceux qui n’acceptent pas le système. L’article sur la nationalité a été soulevé dans l’unique but de conserver le statu quo. Car les dirigeants de ce pays ne respectent pas les lois de la République ; ils les utilisent pour persécuter leurs adversaires.

Nous sommes des souverainistes qui condamnent le fait qu’un citoyen haïtien renonce pour quelque raison que ce soit à sa nationalité. Tous les jours nous nous posons la question suivante: en cas de conflit d’intérêts entre Haïti et un autre pays, le dirigeant qui a une double nationalité ne pourrait pas défendre le pays. Les Etats-unis pourraient, au nom de la nationalité américaine d’un dirigeant haïtien, procéder à son arrestation et le traiter comme un délinquant américain.

Mais, pour une fois, soyons sérieux ! Est ce qu’on n’arrête pas les citoyens haïtiens pour les extrader vers les Etats-Unis sans passer par la justice haïtienne ? Préval avait signé un contrat en ce sens le ‘‘17 octobre 1999’’. C’est le cas pour les kidnappeurs et les trafiquants de drogue. Ils sont arrêtés par des agents de la police fédérale américaine, sur le sol haïtien, puis extradés sans aucune forme de procès aux Etats-Unis. Le président Jean-Bertrand Aristide a été exfiltré contre son gré par les forces spéciales américaines vers la République Centre-Africaine. Nos chefs d’Etat de nationalité haïtienne ne défendent pas moins les intérêts des étrangers. Ils sacrifient continuellement les intérêts de la nation pour faire plaisir aux étrangers.

Aussi, sommes-nous des démocrates qui militent en faveur d’une armée nationale. Mais cela ne nous empêche pas de comprendre les faits : les militaires haïtiens étaient et sont encore très politisés. Nous nous souvenons avoir vu le diplôme d’un officier de l’armée d’Haïti. Au nombre des matières enseignées figurait : DOCTRINE DUVALIERISTE. C’est un fait. Cela ne nous empêche pas de continuer à militer en faveur d’une armée nationale, mais nous le faisons en prenant en compte les faits.

Nous nous ridiculisons quand nous refusons de voir la réalité. L’étranger nous prend pour des ânes, des idiots, des singes. C’est qui nous pousse à dire la vérité même quand elle dérange. Il doit y avoir en Haïti au moins une voix courageuse pour troubler le silence des lâches et la sénilité des conformistes-affairistes.

Aujourd’hui le sol national est foulé par des troupes étrangères. Le Président René Préval fait l’éloge des soldats étrangers. Il ose survoler le territoire national, en hélicoptère, le 18 novembre 2007. Il était accompagné des soldats de l’ONU, pour inspecter les travaux de la MINUSTAH, le jour sacré de la bataille de Vertières. Alors peut-il en même temps exiger le respect de la constitution sur la double nationalité et violer cette même constitution quand il s’agit de demander aux forces étrangères de protéger son pouvoir ?

Comme des moutons, tout le monde rentre dans le jeu, exigeant le respect de la constitution sur la nationalité. Satisfait René Préval rentre chez lui en misant sur la faiblesse d’esprit de tous les citoyens haïtiens et du patatisme de la classe politique. Car, il les manipule à volonté. Pour preuve, il a été porté à la tête de l’Etat une nouvelle fois en 2006, sans débattre.

Comment peut-on exiger le respect de la constitution sur la nationalité et garder des troupes étrangères en Haïti ? Comment peut-on cautionner la violation de la loi électorale lors des élections présidentielles et en même temps se poser en légaliste?

Les féodaux imposent au peuple exploité des accords politiques inconstitutionnels et illégaux pour maintenir le statu quo. Face aux efforts de modernité, de décentralisation et d’ouverture, ils se barricadent derrière la constitution et prônent le respect de la loi.

Haïti est à un carrefour où nous devons faire des choix. Comme les européens en 1945 et les dominicains dans les années 60, nous devons comprendre la réalité de notre situation de pays occupé par des troupes étrangères. Cet état de fait est inconstitutionnel et affecte notre souveraineté nationale. Au lieu de nier les faits et de naviguer la tête dans les nuages, regardons la réalité en face et agissons pour une fin irréversible de cette situation humiliante.

Nous sommes conscients que l’amendement de la constitution est une boite de pandore capable de réveiller les vieux démons de la Présidence à vie et sans limite. Nous devons respecter les procédures prévues dans les dispositions générales de la loi mère. Toutefois, au même titre qu’on a pu négocier la répartition des votes blancs pour mettre fin à la violence, dans le même esprit qui nous a guidé pour négocier le maintien des sénateurs à leur poste, suivant les mêmes considérations qui nous forcent à accepter des soldats étrangers sur le sol national, nous devons négocier l’intégration de la diaspora pour la modernité, la décentralisation, le retour des ressources humaines et financières.

La stabilité en Haïti passe par la reconstitution d’une classe moyenne solide : une classe d’hommes et de femmes bien formés, propriétaires et à l’abri de la précarité (ayant accès au crédit et aux polices d’assurance). Nous devons réparer les dégâts causés par François Duvalier et Jean-Bertrand Aristide. Ils ont détruit la classe moyenne haïtienne. D’après les aînés dont le Doyen Charles Manigat - Cap-Haïtien, dans le temps, il y avait une masse critique. Chaque parti politique avait son organe de presse. Les clubs littéraires publiaient des œuvres. Cap-Haïtien comptait plusieurs journaux. Sans perdre notre temps à critiquer François Duvalier – car tout le monde sait ce qu’il a fait de bien et/ou de mal – il est un fait qu’au terme de son régime, Haïti était vidé de cette masse critique. Avec Jean-Bertrand Aristide, surtout avec le phénomène des coopératives, roch nan dlo konen mizè roch nan solèy : tout moun jwen. La classe moyenne s’est appauvrie. Avec le kidnapping et la violence des gangs, la situation s’est empirée, les cadres qui nous restaient ont dû abandonner le navire. Hors, on ne change pas un pays sans ressources humaines et financières. Avec 400 milliards de dollars d’actifs et la culture d’exécution (Ray H. Killick), cette diaspora représente une mine à exploiter.

Ne perdons pas notre temps à parler de pétrole. Le pétrole haïtien est sa diaspora. On n’a qu’à suivre ce que font les israéliens avec leur diaspora.

La constitution haïtienne ne doit pas servir de moyens pour endiguer ceux qui veulent participer. Si nous acceptons en silence qu’on la viole pour permettre aux étrangers de venir se bronzer et s’enrichir chez nous, il est illogique de la brandir contre nos frères et sœurs de la diaspora qui sont plus brillants, plus expérimentés, plus riches et plus modernes que nous. Tout de même, nous ne voulons pas dire que tous les haïtiens de la diaspora sont compétents et intègres. Nous en avons fait l’expérience durant la transition 2004-2006 avec des technocrates sans scrupules. Mais, nous devons trouver un moyen pour relancer Haïti sans démagogie avec les enfants du pays.

Le dossier de la nationalité de Rudolph Boulos est, comme disait le Sénateur Lambert, l’arbre qui cache la forêt. Beaucoup de citoyens honnêtes sont tombés dans le piège de René Préval. Ils ont exigé le respect de la constitution. Alors que ce même René Préval a au sein de son régime un nombre important de fonctionnaires ayant d’autres passeports, il fait de la nationalité de Rudolph Boulos une affaire d’Etat.

D’après une source confidentielle, le Président serait, lui aussi, détenteur d’un passeport Belge. Durant son premier mandat, Préval nous avait pris pour des imbéciles. Il avait procédé illégalement à l’arrestation du Directeur de la compagnie d’Etat de ciment CIMENT D’HAITI au Palais National. Les citoyens pouvaient voir sur le petit écran un président-juge qui combattait seul, la corruption en Haïti. Tout le monde connaît l’histoire, la corruption battait son plein après l’arrestation de ce bouc émissaire malheureux. La banque mondiale avait même fermé les portes de son bureau en Haïti à cause de la corruption qui régnait sous le gouvernement du Président René Préval.

Rudolph Boulos se dit clame. Il ne se laissera pas perturber : Je sais qu’il ne m’aime pas, parce que je contribue à renforcer la diplomatie parlementaire. Il n’aime pas des parlementaires autonomes. Ils n’aiment pas ceux qui sont capables de porter le débat entre l’exécutif et le parlement jusqu’aux grandes capitales. Ils sont tellement habitués avec des parlementaires fanatiques, des sous-hommes au service de l’exécutif.

Au lieu de défendre le Sénateur Rudolph Boulos dont l’extrait d’archive de son acte de naissance circule sur Internet, nous nous contentons de signaler la mesquinerie et la démagogie qui entoure cette affaire. Nous rappelons à nos lecteurs que René Préval aime les boucs émissaires et la démagogie est sa science. C’est le propre des anarchistes et des populistes. Haïti à plus d’intérêt dans un leadership provincial moderne que dans un Chef d’Etat féodal, sans programme, au service des monopoles concentrés dans la République de Port-au-Prince.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
1er février 2008

lundi 28 janvier 2008

Charles-Henry Baker conseille René Préval de suivre le programme du Parti RESPE.



Malawi Women pound the remains of their maize crop into flour to make the local maize porridge in Dedza district.

(Evelyn Hockstein for The New York Times)


A l'émission AVEC L'OPINION Charles-Henri Baker soutenait que son approche était réaliste et faisable. On ne peut résoudre la question haïtienne sans un projet national: production nationale et défense nationale.

Production nationale: Agriculture, commerce et industrie + Défense Nationale: PNH (Police nationale d'Haïti) et FAD'H (Forces Armées d’Haïti) = Prospérité.

Il nous avait promis un article du journal Herald Tribune (que nous publions au bas du texte et sur www.reseaucitadelle.blogspot.com) faisant état d'une réalisation similaire en Afrique dans un pays connu sous le nom de MALAWI.

Grâce à une mobilisation nationale, le gouvernement de ce petit pays pauvre, qui connaissait la famine, a résolu le problème. Il suffisait de donner des intrants aux petits cultivateurs pour que Malawi devienne aujourd'hui un pays exportateur de produits agricoles.

Charlito soutient qu'il avait raison en 2006, son plan est réaliste et réalisable. Il conseille au pouvoir en place de suivre ses conseils en vue d'alléger la souffrance de la population.

Cyrus Sibert,
reseaucitadelle@yahoo.fr
Cap-Haïtien, Haïti
28 janvier 2008.

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Ending famine, simply by ignoring the experts


http://www.iht.com/articles/2007/12/01/africa/02malawi.php

By Celia W. Dugger

Published: December 1, 2007

LILONGWE, Malawi: Malawi hovered for years at the brink of famine. After a disastrous corn harvest in 2005, almost five million of its 13 million people needed emergency food aid.

But this year, a nation that has perennially extended a begging bowl to the world is instead feeding its hungry neighbors. It is selling more corn to the World Food Program of the United Nations than any other country in southern Africa and is exporting hundreds of thousands of tons of corn to Zimbabwe.

In Malawi itself, the prevalence of acute child hunger has fallen sharply. In October, the United Nations Children's Fund sent three tons of powdered milk, stockpiled here to treat severely malnourished children, to Uganda instead. "We will not be able to use it!" Juan Ortiz-Iruri, Unicef's deputy representative in Malawi, said jubilantly.

Farmers explain Malawi's extraordinary turnaround — one with broad implications for hunger-fighting methods across Africa — with one word: fertilizer.

Over the past 20 years, the World Bank and some rich nations Malawi depends on for aid have periodically pressed this small, landlocked country to adhere to free market policies and cut back or eliminate fertilizer subsidies, even as the United States and Europe extensively subsidized their own farmers. But after the 2005 harvest, the worst in a decade, Bingu wa Mutharika, Malawi's newly elected president, decided to follow what the West practiced, not what it preached.

Stung by the humiliation of pleading for charity, he led the way to reinstating and deepening fertilizer subsidies despite a skeptical reception from the United States and Britain. Malawi's soil, like that across sub-Saharan Africa, is gravely depleted, and many, if not most, of its farmers are too poor to afford fertilizer at market prices.

"As long as I'm president, I don't want to be going to other capitals begging for food," Mutharika declared. Patrick Kabambe, the senior civil servant in the Agriculture Ministry, said the president told his advisers, "Our people are poor because they lack the resources to use the soil and the water we have."

The country's successful use of subsidies is contributing to a broader reappraisal of the crucial role of agriculture in alleviating poverty in Africa and the pivotal importance of public investments in the basics of a farm economy: fertilizer, improved seed, farmer education, credit and agricultural research.

Malawi, an overwhelmingly rural nation about the size of Pennsylvania, is an extreme example of what happens when those things are missing. As its population has grown and inherited landholdings have shrunk, impoverished farmers have planted every inch of ground. Desperate to feed their families, they could not afford to let their land lie fallow or to fertilize it. Over time, their depleted plots yielded less food and the farmers fell deeper into poverty.

Malawi's leaders have long favored fertilizer subsidies, but they reluctantly acceded to donor prescriptions, often shaped by foreign-aid fashions in Washington, that featured a faith in private markets and an antipathy to government intervention.

In the 1980s and again in the 1990s, the World Bank pushed Malawi to eliminate fertilizer subsidies entirely. Its theory both times was that Malawi's farmers should shift to growing cash crops for export and use the foreign exchange earnings to import food, according to Jane Harrigan, an economist at the University of London.

In a withering evaluation of the World Bank's record on African agriculture, the bank's own internal watchdog concluded in October not only that the removal of subsidies had led to exorbitant fertilizer prices in African countries, but that the bank itself had often failed to recognize that improving Africa's declining soil quality was essential to lifting food production.

"The donors took away the role of the government and the disasters mounted," said Jeffrey Sachs, a Columbia University economist who lobbied Britain and the World Bank on behalf of Malawi's fertilizer program and who has championed the idea that wealthy countries should invest in fertilizer and seed for Africa's farmers.

Here in Malawi, deep fertilizer subsidies and lesser ones for seed, abetted by good rains, helped farmers produce record-breaking corn harvests in 2006 and 2007, according to government crop estimates. Corn production leapt to 2.7 billion metric tons in 2006 and 3.4 billion in 2007 from 1.2 billion in 2005, the government reported.

"The rest of the world is fed because of the use of good seed and inorganic fertilizer, full stop," said Stephen Carr, who has lived in Malawi since 1989, when he retired as the World Bank's principal agriculturalist in sub-Saharan Africa. "This technology has not been used in most of Africa. The only way you can help farmers gain access to it is to give it away free or subsidize it heavily."

"The government has taken the bull by the horns and done what farmers wanted," he said. Some economists have questioned whether Malawi's 2007 bumper harvest should be credited to good rains or subsidies, but an independent evaluation, financed by the United States and Britain, found that the subsidy program accounted for a large share of this year's increase in corn production.

The harvest also helped the poor by lowering food prices and increasing wages for farm workers. Researchers at Imperial College London and Michigan State University concluded in their preliminary report that a well-run subsidy program in a sensibly managed economy "has the potential to drive growth forward out of the poverty trap in which many Malawians and the Malawian economy are currently caught."

Farmers interviewed recently in Malawi's southern and central regions said fertilizer had greatly improved their ability to fill their bellies with nsima, the thick, cornmeal porridge that is Malawi's staff of life.

In the hamlet of Mthungu, Enelesi Chakhaza, an elderly widow whose husband died of hunger five years ago, boasted that she got two ox-cart-loads of corn this year from her small plot instead of half a cart.

Last year, roughly half the country's farming families received coupons that entitled them to buy two 110-pound bags of fertilizer, enough to nourish an acre of land, for around $15 — about a third the market price. The government also gave them coupons for enough seed to plant less than half an acre.

Malawians are still haunted by the hungry season of 2001-02. That season, an already shrunken program to give poor farmers enough fertilizer and seed to plant a meager quarter acre of land had been reduced again. Regional flooding further lowered the harvest. Corn prices surged. And under the government then in power, the country's entire grain reserve was sold as a result of mismanagement and corruption.

Chakhaza watched her husband starve to death that season. His strength ebbed away as they tried to subsist on pumpkin leaves. He was one of many who succumbed that year, said K. B. Kakunga, the local Agriculture Ministry official. He recalled mothers and children begging for food at his door.

"I had a little something, but I could not afford to help each and every one," he said. "It was very pathetic, very pathetic indeed."

But Kakunga brightened as he talked about the impact of the subsidies, which he said had more than doubled corn production in his jurisdiction since 2005.

"It's quite marvelous!" he exclaimed.

Malawi's determination to heavily subsidize fertilizer and the payoff in increased production are beginning to change the attitudes of donors, say economists who have studied Malawi's experience.

The Department for International Development in Britain contributed $8 million to the subsidy program last year. Bernabé Sánchez, an economist with the agency in Malawi, estimated the extra corn produced because of the $74 million subsidy was worth $120 million to $140 million.

"It was really a good economic investment," he said.

The United States, which has shipped $147 million worth of American food to Malawi as emergency relief since 2002, but only $53 million to help Malawi grow its own food, has not provided any financial support for the subsidy program, except for helping pay for the evaluation of it. Over the years, the United States Agency for International Development has focused on promoting the role of the private sector in delivering fertilizer and seed, and saw subsidies as undermining that effort.

But Alan Eastham, the American ambassador to Malawi, said in a recent interview that the subsidy program had worked "pretty well," though it displaced some commercial fertilizer sales.

"The plain fact is that Malawi got lucky last year," he said. "They got fertilizer out while it was needed. The lucky part was that they got the rains."

And the World Bank now sometimes supports the temporary use of subsidies aimed at the poor and carried out in a way that fosters private markets.

Here in Malawi, bank officials say they generally support Malawi's policy, though they criticize the government for not having a strategy to eventually end the subsidies, question whether its 2007 corn production estimates are inflated and say there is still a lot of room for improvement in how the subsidy is carried out.

"The issue is, let's do a better job of it," said David Rohrbach, a senior agricultural economist at the bank.

Though the donors are sometimes ambivalent, Malawi's farmers have embraced the subsidies. And the government moved this year to give its people a more direct hand in their distribution.

Villagers in Chembe gathered one recent morning under the spreading arms of a kachere tree to decide who most needed fertilizer coupons as the planting season loomed. They had only enough for 19 of the village's 53 families.

"Ladies and gentlemen, should we start with the elderly or the orphans?" asked Samuel Dama, a representative of the Chembe clan.

Men led the assembly, but women sitting on the ground at their feet called out almost all the names of the neediest, gesturing to families rearing children orphaned by AIDS or caring for toothless elders.

There were more poor families than there were coupons, so grumbling began among those who knew they would have to watch over the coming year as their neighbors' fertilized corn fields turned deep green.

Sensing the rising resentment, the village chief, Zaudeni Mapila, rose. Barefoot and dressed in dusty jeans and a royal blue jacket, he acted out a silly pantomime of husbands stuffing their pants with corn to sell on the sly for money to get drunk at the beer hall. The women howled with laughter. The tension fled.

He closed with a reminder he hoped would dampen any jealousy.

"I don't want anyone to complain," he said. "It's not me who chose. It's you."

The women sang back to him in a chorus of acknowledgment, then dispersed to their homes and fields.

mercredi 23 janvier 2008

Violence à la Plaine du Nord, des policiers sont en difficultés.



Cyrus Sibert, Kontak Inter 94.9 FM
reseaucitadelle@yahoo.fr, reseaucitadelle@gmail.com, www.reseaucitadelle.blogspot.com


Nous avons appris, de source digne, qu'actuellement la population de la commune de Plaine du Nord, une localité située à environ 12 kilomètres de la ville du Cap-Haïtien, mène un mouvement de protestation qui risque de tourner en une attaque contre le commissariat de la localité. La cause, un citoyen a été battu à mort par des policiers cantonnés dans la zone sous l’ordre et la supervision d’un agent de police connu sous le nom de OBLAIN, originaire de Bahon. Le prévenu est décédé. Mécontente, la population entend se faire justice.

Depuis plusieurs mois, la population du département du Nord fait face à des actes barbares de la part de certains policiers qui se livrent à des actes de bastonnades contre des citoyens maîtrisés et sans défense. Trou du Nord, Fort Liberté, Saint-Raphaël, Dondon, sont des villes au niveau desquelles on rapporte ces cas de violations systématique des droits de la personne humaine. Au Cap-Haïtien des policiers de l'UDMO (anti-émeute) ont bastonné un jeune jusqu'à crever son oeil gauche. Au commissariat de la ville, l'état physique des personnes arrêtées confirme les actes de tortures.
Paradoxalement, une délégation du Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l'homme effectue, actuellement, une visite d'évaluation dans le Nord. On se demande si ces policiers n'agissent pas suivant un plan bien déterminé visant à révolter la population et/ou à rendre le gouvernement en place coupable de violation des droits de humains devant les instances internationales.

A plusieurs reprises nous avions signalé le niveau d'implication politique de plusieurs policiers qui ne cachent leur activisme politique. Leur opération bastonnades, de violation systématique des droits, semble être bien organisé. Sa justification, ils maltraitent la population et cela en même temps dans plusieurs villes de la région.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
23 Janvier 2008

mardi 22 janvier 2008

Le mode de désignation de Guyler C. Delva, une menace pour la liberté de la presse.

Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,
Radio Kontak Inter 94.9 FM
Cap-Haïtien, Haïti
48, Rue 23 -24 B
reseaucitadelle@yahoo.fr, reseaucitadelle@gmail.com
www.reseaucitadelle.blogspot.com



Le journaliste Guyler C. Delva a été désigné par le gouvernement comme candidat haïtien au prix mondial de la liberté de la presse Guillermo Cano que décernera l'Organisation des Nations Unies pour l'Éducation la Science et la Culture (Unesco) le 3 mai prochain. « Nous avons porté le choix sur Guyler C. Delva pour l'engagement et la détermination qu'il a fait montre dans la lutte pour la liberté de la presse », déclare le ministre de la culture, Eddy Lubin, lors d'une conférence de presse le 17 janvier au siège du ministère. Le Ministre et son Directeur Général ont ainsi félicité notre confrère et justifié la décision du gouvernement haïtien de le nommer pour le prix international de l’UNESCO sur la liberté de la presse.

Pour certain secteur, c’est un bon choix. Sur Internet, dans le groupe de l’ACM (Association of Caribbean Media Workers), on lit des notes de félicitation. Tout le monde est aux anges. Le texte publié par AHP (Agence Haïtienne de Presse) circule sur tous les sites web. Monsieur Delva est satisfait de sa nomination. Il a déclaré : « Je remercie le Ministère de la culture pour le choix qu'il a fait de moi. Nous croyons que nous allons remporter le prix. Cela nous encourage à continuer la lutte, et aller de l'avant ».

Dans la société haïtienne, c’est le silence. On refuse d’opiner sur la question. Les associations de journalistes ne réagissent pas. Qui ne dit rien consent : on peut en déduire une acceptation de fait de la décision du gouvernement. Et l’on continue de croire, malgré tout, dans l’avancement de la démocratie en Haïti.

Nous partageons l’unanimité sur l’engagement continue de Guyler C. Delva en faveur de la liberté de la presse. Nous reconnaissons également en lui un journaliste professionnel qui travaille depuis longtemps dans des situations difficiles en vue d’informer la population et de permettre aux citoyens de faire entendre leur voix. De plus, nous avions été bénéficiaires de ses engagements et ses prises de position, quand en 2003, à Radio Maxima, nous étions sous les feux des chimères Lavalas et des attachés à la solde d’Aristide. Cependant, nous nous réservons le droit de contester la façon dont il a été désigné.

La liberté est le produit d’une lutte continue entre l’Etat - l’incarnation de la force et les citoyens légitimement munis de droits naturels. A la faculté de Droit de l’INUJED au Cap-Haitien, notre professeur de Droit administratif nous disait : L’Etat est envahissant. Il cherche continuellement à envahir l’espace privé. C’est aux citoyens de s’organiser pour établir les frontières à travers des lois. Ils doivent réviser en permanence les bornes et endiguer les propensions des autorités à outrepasser leurs prérogatives. L’Etat est naturellement totalitaire. Il cherchera à contrôler même les songes du citoyen. Le fascisme et le stalinisme en sont des exemples probants de dérives étatiques.

Suivant cette logique, comment comprendre cette façon de Préval et Alexis de s’arroger le droit de désigner un journaliste haïtien pour un prix international, sans consulter les associations de journalistes ? Après les dossiers d’assassinats de Jean-Dominique et de Brignol Lindor, peut-on accepter que le régime en place instrumentalise la presse dans le but de se créer plus de visibilité au niveau international ?

Si en 1990, des militants progressistes avaient accepté que toutes les luttes du peuple haïtien pour la liberté et la démocratie soient mises au service d’Aristide et de son gouvernement Lavalas, en 2008, les journalistes haïtiens doivent réagir pour contester, non Guyler C. Delva, mais cette tendance du Président René Préval à utiliser la presse à des fins gouvernementales.

A travers le monde les associations de journalistes et les organisations de droits humains luttent contre les projets des gouvernements à contrôler les organes d’expression. C’est le cas en Italie, en Russie, en France...
[Les médias sous contrôle de l’État (Le mythe de la liberté de la presse en France) : http://www.voltairenet.org/article14060.html]

Le mouvement indigéniste avec François Duvalier, l’armée d’Haïti (FAD’H) avec les généraux après 19986, le mouvement populaire pour la liberté et le progrès avec leaders de gauche/Lavalas en 1990, l’Eglise Catholique avec Aristide, la société civile avec des opportunistes en 2003 sont autant de mouvements instrumentalisés par des hommes en vue d’accéder et de garder le pouvoir d’Etat. Journalistes haïtiens, allez-vous accepter que la presse soit inféodée au Palais National après tant de lutte pour la liberté d’expression?

Même dans la misère et la faim dont parlait André Lachance, le journaliste-formateur canadien, nous ne devons pas accepter un tel état de fait.
[Lachance : http://www.mediamosaique.com/afficherNouvelle.asp?newsId=1325&bc=ffebcd&rub=Nouvelles]
Cette façon de désigner un journaliste pour un prix international sans consulter les principales associations de journalistes est un mauvais précédent. Les journalistes doivent élever leur voix pour dénoncer cette façon de faire. Si nous l’acceptons, demain un gouvernement dictatorial pourra désigner n’importe quel fanatique tortionnaire ou propagandiste pour le prix international de l’UNESCO sans nous consulter. Et nous serons bien obligés de l’accepter. La liberté est une lutte continue et sans relâche. Nous devons avoir le courage de dire non quand l’Etat dépasse ses limites. Il doit respecter ses frontières et ne pas s’immiscer dans la vie privée des citoyens et des associations.

Pour le jugement de nos confrères qui acceptent la mise sous tutelle de la presse par le gouvernement incompétent du Président René Préval et de son Premier Ministre Jacques Edouard Alexis nous citons :

Les douze mots les plus terrifiants de la langue anglaise sont : I am from the Government and I am here to help you (je suis du gouvernement, je viens vous aider).

Ronald Reagan.
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« l’avorton surnaturel de la société », un « boa constrictor », « le plus grand scandale de la société et en même temps le foyer de toutes les corruptions », dont les fonctionnaires sont des « sycophantes grassement payés » et « un grouillement de vermine ».

Karl Marx (extraits de « Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte » et de « La guerre civile en France », cités par Serge-Christophe Kolm)
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Ne demandez pas ce que l’Etat peut faire pour vous. Demandez ce que les hommes de l’Etat sont en train de vous faire.

David Friedman

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
22 Janvier 2008

jeudi 17 janvier 2008

LE PARLEMENT HAITIEN EN PROCES.

LA REVOLUTION (TRANQUILLE) HAITIENNE (171)

Haiti-Observateur. Semaine du 16/1/08.

Soumis à Réseau Citadelle le Jeudi, 17 Jan 2008 11:43:00 -050031
http://www.reseaucitadelle.blogspot.com/

Dr Gérard Etienne.

En Haïti,on va à la politique non pas en citoyen libre ( liberté ici au sens d’émancipation et d’indépendance par rapport aux institutions étatiques,)mais en subordonné à un chef de qui l’on attend quelque gratitude.On trouvera toujours des prétextes pour illustrer son attitude,entre autres la certitude de décrocher un emploi magistralement bien rémunéré et surtout celle de franchir le seuil du pouvoir sans lequel on est une blatte qu’on écrase en .lisant GOUVERNEURS DE LA ROSEE de Jacques Roumain dans cette société féodale. Même dans la diaspora où dans des pays à démocraties bourgeoises (la populaire ayant échoué avec l’écroulement du Mur de Berlin) le goût du pouvoir (ou de gouverner) l’emporte face à la compétence, la diplomation et l’expérience.L’être haïtien demeure marqué par toutes les séquelles esclavagistes et par tous les phénomènes de colonisation ou, si l’on préfère, par les commandements des maîtres blancs.

Sauf qu’à la fuite planifiée par les « amis d’Haïti» du dernier monarque J.B.Aristide, nous étions persuadés que les habitants du pays allaient engager un dialogue d’adulte pour montrer au monde qu’ils pouvaient retrouver les moments épiques qui ont marqué leur collaboration avec les autres nations du monde.C’aurait été, après les Duvalier,un dialogue vraiment patriotique qui aurait comblé nos insuffisances du 19e siècle et ceci malgré les grands événements et malgré le discours non démagogique des penseurs pour qui Haïti fut une psychose de grandeur.Nous pensons à la révolution de Goman/Acaau ( révolution anti féodale )aux affrontements aux forces féodales menés avec tact et stratégies par le parti libéral sous la direction du Noir Anténor Firmin et du mulâtre Boyer Bazelais.Même sous le gouvernement de Salomon on notait des actes qui faisaient d’Haïti une terre souveraine. C’est avec cette photographie de notre pays que nous avions à l’esprit l’urgente nécessité d’un dialogue comme moteur de notre entrée dans le 21e siècle.

Mais qui était placé pour représenter, à l’instar de Dumarsais Estimé,le leader incontesté de production,les forces productives, l’Education, l’Economie, la Politique, la Santé,la Diplomatie,etc.)Qui aurait dû demeurer notre guide de salut public?Celui qui a choisi le crime dans une thèse de licence en anthropologie religieuse à la Faculté de théologie ou celui qui, à l’instar de Laraque en 1946 menait sa campagne présidentielle sous l’équation travail-ordre-méthode.Qui pouvait prétendre posséder des qualités qui l’auraient amené à dépasser tous les actes pervers d’une gouvernance qui nous a imposé l’occupation américaine.Non.Ne répondez pas à ces questions avant de poser ce postulat :en Haïti,le pouvoir du haut jusqu’au bas de la pyramide est la formulation de la puissance impartiale aux yeux d’un monde non informé. .Et ceci avec tous les corollaires qu’il engendre : le noirisme, le tribalisme, le fascisme, le totalitarisme, le pouvoir absolu, les problèmes de psychopathie etc.)

Cependant la constitution de 1987 est venue mettre un peu d’ordre dans les désordres, dans les dérapages des gouvernementaux qui assassinaient leurs adversaires et dilapidaient les fonds publics.De Moncton (N.-B.)Canada j’avais reçu une dizaine d’exemplaires de ce document qui, en soi, était un reniement d’une politique articulée autour de la présidentielle monarchique. Quelques mois après l’adoption de la constitution de 1987,un chef féodal en donnait la version machiavélique :« une constitution,disait-il, est un morceaux de papier à déchirer devant le symbolisme du pouvoir».Il n’en fallait pas plus pour que en 1991,l’individu Ben Dupuy ,à la tête d’une troupe de Bossales d’Aristide, se jette sur des parlementaires à coups de bâton,invités à vider les lieux pour ne pas corrompre le peuple avec quelque projet de loi antigouvernementale.Et depuis le Parlement haïtien devient un groupe de citoyens choisis et nommés par un chef féodal qui en fait ses domestiques selon ses bons caprices.La preuve, c’est qu’en 1999,le Chef féodal René Préval aura desrtitué la 45e législature préférant soumettre sa colonie à la guillotine des décrets.

Cependant après la fuite de son jumeau Jean Bertrand Aristide, Beaucoup d’entre nous vivaient avec l’espoir de voir un parlement exercer un pouvoir parallèle à celui de l’exécutif. C’était mal évaluer les forces intellectuelles de nos parlementaires puisque rien n’a changé dans leur comportement ni dans le fonctionnement d’un régime parlementaire de type occidental. En effet ils continuent à payer le prix de parlementaires domestiques selon la politique traditionnelle haïtienne qui préfère la puissance d’un petit nombre au salut du peuple. La 48e législature projette l’image non pas de représentants élus du peuple pour en défendre les intérêts, mais de sujets nommés du Monarque président pour en recueillir des récompenses. Car ça fait longtemps que les actes pervers de l’exécutif auraient dû alerter une législature dont le rôle consiste à sanctionner la moindre erreur ayant une influence sur la sociologie populaire. Sur ce point le gouvernement Préval/Alexis franchit le seuil de l’inacceptable même dans une colonie qui a perdu son statut de République. Car graisser la patte aux Don Costes,Joseph Jean avec des millions qui auraient pu nourrir des milliers d’enfants,nommer à la tête de la Commission de désarmement un terroriste du type de Boukman,déclarer dans un discours primaire qu’un Chef D’Etat proclamé ne peut faire des miracles pour donner à manger à son peuple,dilapider les fonds publics en vue de récompenser les organisateurs des voyages officiels,les réceptions et les propagateurs de mensonges,c’est comme si l’on crachait sur le visage du peuple et que ses représentants à la chambre basse et à la chambre haute applaudissaient au geste des grands chefs. On pourrait, sous cet angla-là insérer la question des élections On se rappelle l’impertinence du Premier Ministre Alexis qui pendant de longs mois a gardé secret le résultat des Territoriales pour se donner un prétexte d’éviter la formation du CEP permanent.Il reviendra, ces jours-ci, avec la même maudite stratégie, la mise en boîte des élections indirectes toujours pour la noyade d’un CEP permanent. Mais attention!Les lavalassiens sont les maîtres incontestés du mensonge et de la désinformation. Au parlement qui se garde de protester contre les jeux hypocrites d’un exécutif, on fera cadeau d’un tiers du Sénat pourvu que les amis du régime soient élus ou que des Sénateurs vassaux de l’exécutif reviennent à la chambre haute à la suite d’une élection manipulée par le pouvoir.

ALORS QUE FAIRE?

Savoir d’abord que les parlementaires représentent un pouvoir dont l’essence rappelle dans le fonds et dans les formes, celui du Palais national.Savoir aussi qu’on symbolise une action politique dont les résultats contribuent à l’épanouissement ou au coma du peuple. A partir de ce moment on vise une liberté qui consiste à inviter au Parlement des Chefs afin qu’ils répondent à toutes les questions qui entravent le développement du peuple sur tous les plans. Un Parlement averti n’aurait jamais dû accepter la nomination d’un Boukman à la tête d’une commission d’Etat ni celle d’un repris de justice dans un organisme d’Etat. Sans parler de toutes les magouilles mentionnées plus haut au sujet des élections.

Non seulement ces élections dénotent l’incapacité de la 48e d’y jouer un rôle proportionnel au pouvoir conféré par le peuple, mais à défaut d’une cohésion indispensable aux Parlementaires.on ne sait ni sur quel pied danser, ni comment se situer par rapport à un gouvernement qui veut exercer ses pouvoirs sur des subordonnés/domestiques.Invité à commenter la situation,le Sénateur du Sud-est Joseph Lambert se la ferme sous peine de recevoir en plein cœur les flèches de l’exécutif.Rudy Hérivaux,lui,nage sous les nappes d’un marécage.» les dix Sénateurs ,dit-il,doivent continuer à siéger dans la mesure où leur mandat n’est pas encore arrivé à terme.Ils ne peuvent pas être victimes d’une situation dont ils ne sont pas responsables a-t-il mentionné relatant ainsi les retards du CEP en ce qui concerne l’organisation des élections en vue de renouveler le tiers du Sénat.Quant aux Sénateurs concernés( c’est-à-dire qui devraient partir le deuxième lundi du mois de janvier 2008 )le soleil ne se lève ni à l’Est ni à l’Ouest :« Mon mandat,déclare le Sénateur François F.Bergromme prendra fin le 9 mai 2008,je suis dans l’attente d’une décision de l’assemblée des Sénateurs.» Mais du même souffle il laisse tomber : « il est logique que les Sénateurs restent en poste jusqu’à l’organisation de nouvelles élections »

Avec l’absence d’un siège dû au décès du Sénateur Noël Emmanuel Limage le Parlement aura droit à 11 postes de Sénateurs à la Chambre haute au cas où dix Sénateurs partiraient.Donc on prévoit le dysfonctionnement du Sénat s’il est amputé de 11 membres.Seulement faute d’une position CLAIRE sur la question depuis des mois,la chambre haute recevra des coups assez durs de l’exécutif qui imposera ses exigences vu que les élections pour le renouvellement du Tiers du Sénat se tiendront en retard.On ira même plus loin en affirmant qu’une politique de corruption et de décrets bidon pourra combler l’absence d’un tiers du Sénat..

CONCLUSION.

Nous interpellons nos parlementaires en leur donnant cet avertissement : si jamais ils continuent à se mouvoir dans leur panier de crabes au point d’être les domestiques zombi fiés d’un pouvoir qui perd le sens des pôles, alors ils porteront le poids de l’apocalypse qui s’abat sur le pays et qui nous fait perdre notre souveraineté de peuple.

Dr Gérard Etienne.