lundi 7 avril 2008

L'ONU paie les conséquences de ses inconséquences en Haïti.




Cyrus Sibert,
AVEC L’OPINION,
Radio Kontak Inter 94.9 FM48, Rue 23 -24 B
Cap-Haïtien, Haïti
reseaucitadelle@yahoo.fr,
reseaucitadelle@gmail.com
www.reseaucitadelle.blogspot.com

La MINUSTAH (Mission de Stabilisation des Nations Unies en Haïti) est enfin face la population. Elle est prise comme cible par les manifestants de la faim. Nous avions publié, le 13 septembre 2007, un texte mettant en garde la mission de stabilisation de l’ONU. Nous vous invitons à le relire notre texte :

« Comme en 1994, l’ONU est sur la mauvaise voie en Haïti »

que nous publions. Nous croyons que les Nations Unies s’est enlisées avec les Etats-Unis dans un ROGUE STATE BUILDING en Haïti. Ils font aujourd’hui face aux conséquences de leurs inconséquences.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
7 Avril 2008

Suivre le texte annoncé.
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Comme en 1994, l’ONU est sur la mauvaise voie en Haïti.

Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION
Radio Kontak Inter 94.9 F.M.
Cap-Haïtien, Haïti
13 septembre 2007



Edmond Mulet a fait une bêtise. Enfin de mission en Haïti, le diplomate guatémaltèque est entré dans une polémique aveugle avec des élus haïtiens. Le représentant permanent sortant du Secrétaire Général des Nations Unies a fait des déclarations qui soulèvent consternation chez plusieurs observateurs haïtiens. Sur le dossier du rétablissement de l’Armée, il estime qu’Haïti n’a pas besoin d’une armée, la police peut assurer la sécurité de la population. Il n’a pas ménagé ses mots pour insinuer que le Sénat, en tant qu’institution, est sous la coupe de corrompus et des narcotrafiquants, arguant que "La population commence à comprendre qui est du bon côté, qui est du mauvais côté".


"La population commence à comprendre qui est du bon côté, qui est du mauvais côté"corrompus ou des narcotrafiquants", corrompus ou des narcotrafiquants", corrompus ou des narcotrafiquanUne situation regrettable, vu que Edmond Mulet avait pour mission en Haïti de renforcer les institutions démocratiques et que, lors même que le Sénat aurait en son sein des criminels et corrompus, cela n’enlève pas son caractère institutionnel fondamental de contre-pouvoir dans une démocratie. Le guatémaltèque ferait mieux de dénoncer ces intrus qui affaiblissent la crédibilité, l’intégrité et l’efficacité du parlement.


Pourtant, Edmond Mulet et son équipe étaient appréciés dans l’opinion pour le travail de la MUNUSTAH contre les gangs armés qui traquaient des citoyens non combattants. Globalement, ces opérations contre les kidnappeurs et le démantèlement des gangs armés renforçaient l’utilité de la présence de l’ONU en Haïti.


LES ERREURS DE L’ONU EN HAITI

Ce comportement de Edmond Mulet renvoie à la situation que nous avions vécue en Haïti de 1994 à 2004 c’est-à-dire lors de la première intervention de l’ONU sous le chapitre VII de sa charte en Haïti : Des diplomates d’organisations internationales sont toujours du coté de l’exécutif. A force de fréquenter les autorités locales, ils finissent par être fanatisés au point de les défendre. Souvent, ils en tirent des avantages pécuniaires ou des promesses de soutien (diplomatique) de la part du régime en place ou de ses alliés idéologiques au niveau international. Et, ils se mettent à défendre le statu quo au mépris des principes et valeurs démocratiques. Ayant vu tant de misères en Haïti, ils ne croient plus au succès de leur mission. Bref, ils adoptent une logique ‘‘sauve qui peut’’ se disant, de toute façon, ce n’est pas moi qui vais changer la réalité misérable de ce peuple.


Et si le Conseil de Sécurité des Nations Unies prenait en compte leur rapport sans réaliser de contre-expertises, il serait triste de voir l’ONU adopter des décisions allant dans le mauvais sens : des résolutions qui viseraient à supporter des régimes autoritaires au lieu de renforcer la démocratie et la liberté en Haïti ; des décisions qui obligeraient le peuple combattant d’Haïti à se rebeller ; de nouvelle période d’instabilité ; instabilité en Haïti étant toujours fonction de l’intervention maladroite de l’étranger dans les affaires internes de notre pays."La population commence à comprendre qui est du bon côté, qui est du mauvais côté"


Depuis l’occupation américaine de 1915, l’international a interrompu la dynamique interne des rapports de forces qui assurait la continuité de l’Etat haïtien. Même quand, avant la première intervention des marines, le mode de fonctionnement politique du pays occasionnait une succession de périodes violentes. L’éventualité de groupes insurrectionnels représentait un contre-pouvoir qui pressurait les chefs d’Etat. Celui-ci était obligé de jouer sur deux plans : la répression et une quête sans cesse de légitimité. Un souci de se faire accepter afin de réduire les chances de complots capables d’emporter son pouvoir. En conséquence, Haïti connaissait des gouvernements progressistes qui réalisaient des infrastructures, des ponts, des marchés publics, des écoles, des centres de santé... Philippe Guerrier, Lucius Eugène Salomon, Florvil Hyppolite, sont des noms mémorables. Les vestiges de leurs réalisations sont encore là. Et dans plusieurs ‘‘villes oubliées’’, il n’y a pas d’autre investissement de l’Etat en faveur de la population.

Bien que violents, les régimes politiques d’avant 1915 avaient une certaine efficacité. On réalisait des projets, on pensait à la Nation. Il y avait un projet national.

Même quand nous concédons qu’avec les temps modernes, on ne pouvait plus accepter ces changements de pouvoir dans la violence, l’un des maux de l’occupation en Haïti est la destruction des possibilités de contre-pouvoirs.

Après l’occupation, on a vu des régimes politiques inféodés au Département d’Etat américain. Avec le sentiment d’avoir répondu aux exigences de l’étranger, les autorités locales se livrent à toutes sortes d’exactions au mépris des principes démocratiques et de libertés. Duvalier, Aristide/Préval en sont les champions. Il leur suffisait de respecter ou de faire semblant de respecter les exigences de la communauté internationale pour qu’ils se livrent à des opérations répressives contre le parlement, les partis politiques, les organisations de la société civile, la presse et au rançonnement du secteur privé des affaires.


Pourtant, les chercheurs reconnaissent l’importance des contre-pouvoirs pour le bon fonctionnement de la démocratie représentative :

‘‘On ne peut présenter le pouvoir politique sans évoquer en même temps le problème des contre-pouvoirs. En effet, il serait tout à fait irréaliste d’imaginer qu’il n’existe rien entre le petit groupe des gouvernants et l’immense masse des gouvernés. Une vue moins abstraite, plus proche du réel et du foisonnement de la vie, montre d’une part ; que le groupe des gouvernants est lui-même diversifié et peut donc faire place aux contre-pouvoirs, d’autre part et surtout, qu’entre l’appareil dirigeant et les gouvernés il y a une multitude d’organismes très divers, dont nombreux sont ceux qui apparaissent très légitimement comme de véritables contre-pouvoirs.

L’utilité des contre-pouvoirs tient au rôle qu’ils remplissent, souvent d’ailleurs sans que cela soit leur vocation première, et qui est d’éviter l’omnipotence du pouvoir politique. Ils peuvent remplir soit en participant eux-mêmes à l’exercice du pouvoir politique mais alors en disposant d’une réelle influence et, par conséquent, en étant susceptible d’opposer une résistance aux entreprises abusives du pouvoir ou, lorsque c’est possible, en incitant celui-ci à y renoncer de lui même. Ils peuvent aussi faire contrepoids aux groupes de pression liés à la majorité gouvernante. Ce faisant, ils permettent souvent l’instauration d’un meilleur équilibre d’ensemble (et pas seulement politique), plus favorable aux droits, libertés et intérêts des gouvernés’’.

Pierre Pactet, Institutions Politiques, Droit Constitutionnel, 20e édition, Paris, Dalloz, Armand Colin, 2001, p.18


Alors, on ne peut que mal comprendre les déclarations de Edmond Mulet à l’encontre du Sénat haïtien quand il joue son rôle de contre-pouvoir visant à vérifier le bien-fondé de l’action répressive du parquet. Le dialogue et la concertation étant les anges gardiens de la démocratie.

Comment un étranger qui a fréquenté les ‘‘grandes universités de l’Ambassadeur américain Brian Dean Coren’’, puisse-t-il faire preuve de tant de sécheresse de valeurs démocratiques ? Peut-on contribuer à instaurer la démocratie en Haïti en négligeant les principes de ‘‘check and balance’’, de contre-pouvoir ? Qu’est-ce qui empêche au parlement d’inviter n’importe quel fonctionnaire de l’Etat dans le but d’avoir plus d’informations sur une opération qui ébranle le tissu social ? Le secteur privé, comme les partis politiques, étant depuis longtemps la cible des autorités de ce pays. Le parquet en Haïti ayant historiquement la fonction d’instrument au service de l’exécutif à des fins de persécutions politiques.

‘‘Les contre-pouvoirs institutionnels, qui sont prévus précisément pour assurer l’équilibre interne du pouvoir politique et éviter ses excès éventuels ( il peut s’agir du corps électoral lui-même et plus souvent des organes de contrôle politique ou juridictionnel, c’est-à-dire des assemblées parlementaires et des cours suprêmes). On peut dire, en ce sens, que la célèbre théorie de la séparation des pouvoirs tend précisément à instituer des contre-pouvoirs. Le cas des assemblées est particulièrement intéressant car celles-ci peuvent également être considérées comme des organes du pouvoir politique et, dans une certaine mesure, comme des contre-pouvoirs. De même, dans les systèmes fédéraux ou largement décentralisés, les collectivités composantes jouent le rôle de contre-pouvoirs voués à contrebalancer le poids de l’appareil fédéral ou central’’.
Ibid, p.19

L’ambassadeur en Haïti de la plus ancienne démocratie du monde - les Etats-Unis - a compris l’importance du Sénat. Elle a contribué à sauver la face du parlement.

Le risque pour la mission des Nations Unies en Haïti est le fait de voir ses agents fanatisés au point de perdre leur neutralité.

Comme les lignes imaginaires - latitude et longitude - permettent à l’homme de se situer dans l’espace terrestre, la bonne gouvernance et le respect des libertés civiles doivent aider à évaluer l’avancement du projet démocratique haïtien.

Les représentants de l’ONU ne doivent pas être des fanatiques de René Préval. Leur désir de réussir leur mission et de progresser comme technocrates internationaux ne doit pas les empêcher de garder leur neutralité en traitant les dossiers avec sérénité. Sinon, ils encourageront les dirigeants à sombrer dans la dictature. Ce qui constituera un nouvel échec de la MINUSTAH en Haïti.


Dans notre texte Suivant l'esprit de la Résolution 940 de 1994, l'ONU doit agir en Haïti (12 novembre 2003), nous avions répondu à l’Ambassadeur James B. Foley.
‘‘Les Haïtiens n’attendent pas des USA qu’ils leur dictent comment organiser leur pays. Cependant les États-Unis et la communauté internationale ont l’obligation de réparer les conséquences de leurs complaisances en faveur de Jean-Bertrand Aristide.’’


‘‘La justice estime que tout acte qui cause préjudices mérite réparation. La mauvaise gestion du dossier haïtien par les administrations Clinton et Bush mérite réparation. Des mesures doivent être envisagées pour mettre fin à la tyrannie réinstaurée en Haïti.’’


‘‘Si en son point 4, la résolution 940 stipule : (le Conseil ) Agissant en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations Unies autorise des États membres à constituer une force multinationale… (pour) … le départ d’Haïti des dirigeants militaires…. Le prompt retour du Président légitimement élu…, au point 8 il était question de ‘‘professionnaliser les forces armées haïtiennes…’’ et non de les remplacer par des gangs armés.


La violation de la Résolution 940 par le régime lavalas et la mise en place de gangs armés au su et vu des États-Unis créent des préjudices à la République d’Haïti et au peuple haïtien tout entier. Comme preuve, l’Ambassadeur Foley déclare : ‘‘ Nous butons sur le plan sécuritaire’’. C’est la conséquence de l’inapplication de la Résolution 940 dans son intégralité.’’

L’Ambassadeur Foley, demandait aux haïtiens de résoudre leurs problèmes, de ne plus compter sur l’étranger ni prendre la communauté internationale comme bouc émissaire. (Ci-joint, l’intégralité de notre texte publié le 12 novembre 2003).

Malheureusement, l’ONU risque de commettre les mêmes erreurs en 2007: Déficit de principe, démocratie au rabais, une mission (MINUSTAH) défenseur du régime en place.

Depuis quelque temps, en plus du fait d’avoir imposé la violation de la loi électorale en proclamant René Préval Président de facto avec un résultat illégal, on observe un rapprochement dangereux de la MINUSTAH du régime en place. Edmond Mulet est allé jusqu’à défendre la ‘‘crédibilité’’ du Président René Préval. On rapporte qu’au micro d’un journaliste au niveau d’une station de la capitale, le diplomate affirmait que René Préval est un homme honnête et que personne ne peut dire le contraire. C’est fort pour le représentant du Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki Mon.

Cette déclaration est soit une preuve que le président a un déficit de crédibilité, soit une concession de Edmond Mulet aux amis gauchistes sud-américains de Préval en vue d’éventuels supports diplomatiques.

Dans les deux hypothèses, Edmond Mulet a outrepassé son statut de diplomate de l’ONU. Il a agi contre la société civile haïtienne et contre notre aspiration à la liberté qui constitue l’essence de notre projet démocratique. Il s’est comporté en étatiste, comme ces idéologues gauchistes qui croient encore dans le rôle messianique de l’Etat qui n’est au fait que l’expression des desiderata d’un petit groupe de démagogues cyniques, aventuristes ou frivoles au nom du ‘‘peuple’’.

Errare humanum est, perseverare diabolicum

Si l’ONU échoue dans son entêtement à envoyer chez nous des démocrates rachitiques pour instaurer une démocratie au rabais en Haïti, cette organisation sera perçue aux yeux de plus d’un comme l’institution du diable sur la terre. Après l’URSS, on aura raison de démanteler cette institution de protection et de promotion des Etats-délinquants ; cet organe idéologique du collectivisme suranné ; le dernier retranchement de ceux qui ont violé les droits humains au nom du nationalisme, de la race, de la culture, des intérêts ou d’une quelconque utopie révolutionnaire. Leur ‘‘soutane’’ diplomatique ne changera pas leurs idées rétrogrades de l’homme, de la vie et de la liberté.

Plus d’un se plaigne de la déviance de l’ONU lisez : http://www.institutconstant.ch/pdf/IC-ONU.pdf


L’EXEMPLE CHILIEN ET LE PROJET DEMOCRATIQUE HAITIEN

Dans le livre Les pays en développement et l’Expérience de la Démocratie de Larry Diamond, Juan J. Linz et Seymour Martin Lipset nous voyons une analyse sur l’évolution de la démocratie chilienne. Dans le chapitre Le Chili : origines, consolidation et chute d’un régime démocratique, nous lisons et nous commentons :

‘‘Comme le souligne Nordlinger : Les chances pour qu’un système politique évolue de façon viable, c’est-à-dire sur un mode non violent, non autoritaire et finalement démocratique, sont portées à leur maximum lorsque c’est l’identité nationale qui naît en premier, suivie par l’institutionnalisation du gouvernement central, puis par l’apparition de partis de masse et d’un électorat de masse.’’

Pour le Chili, l’identité nationale était fonction d’une victoire militaire : ‘‘la très nette victoire militaire remportée par le Chili pendant la guerre contre la Confédération péruvio-bolivienne, victoire sans précédent en Amérique latine, donna à cette petite nation divisée un nouveau sentiment qui donna naissance à des symboles tangibles de patriotisme et d’esprit national.’’ Alors, nous comprenons mal que les sud-américains s’amusent à cracher sur notre histoire, méprisant notre armée indigène, celle qui avait humilié l’armée napoléonienne à Vertières, celle qui a réussi la seule révolution d’esclaves de l’histoire de l’humanité.

Les étrangers sont incohérents dans leur déclarations sur l’opportunité de remobiliser une armée indigène en Haïti. Car le général Brésilien Carlos Alberto Dos Santos Cruz avait souhaité la création d’une armée pour supporter la PNH. De plus, à quoi servent les 6000 militaires de l’ONU en Haïti s’il n’y avait pas des objectifs militaires à atteindre?

En analysant la montée de l’anti-haïtianisme en République Dominicaine, on se demande s’il n’existe pas un accord entre les frères hispanophones contre les noirs d’Haïti. Les dominicains agissent en toute liberté avec, dirait-on, la certitude que les troupes sud-américaines stationnées en Haïti n’interviendront pas contre eux. Qui sait si les dominicains ne sont pas déjà en Haïti se déguisant en casques bleus, avec l’accord des représentants de l’ONU ?

Prenant l’exemple du Chili, les chercheurs nous disent :

‘‘Lorsqu’il s’est agi de consolider l’autorité politique, cinq facteurs ont joué au Chili un rôle capital : la valeur des dirigeants, l’autonomie de l’Etat, l’efficacité du gouvernement, la primauté du pouvoir civil sur les forces armées et le soutien des conservateurs aux règles démocratiques.’’

La valeur des dirigeants : Quelle est la valeur de l’équipe en place ? Exerce-t-il un leadership progressiste ? Quelle est son efficacité ? Pourquoi Edmond Mulet défend –il Préval et ses hommes alors que le peuple dans son ensemble est insatisfait de leur impotence ? Faut-il une révolte pour qu’on arrive à saisir la situation ? Du point de vue moral, c’est un gouvernement de délinquants, de repris de justice et de criminels. Le cabinet privé de René Préval est truffé de criminels, d’anciens membres de l’opération Bagdad...

L’autonomie de l’Etat : C’est à ce niveau que la MINUSTAH pêche. D’après la mission de l’ONU en Haïti, rendre l’Etat haïtien autonome est d’accepter son autoritarisme, dérives, ses excès, ses initiatives abusives de répression fiscale. Les fonctionnaires de l’ONU font de Préval un dictateur internationalement accepté. Et ses réflexes anarchistes et antidémocratiques commencent par refaire surface. Le cas de ce ministre de la culture Daniel Elie qui reste en poste après un vote de censure du parlement est l’un des symptômes. Les techniciens de la MINUSTAH se font des apôtres de l’étatisme primaire donnant ainsi à l’ONU une idéologie.

On encourage le gouvernement Préval/Alexis à collecter des taxes sans pouvoir contrôler la bonne utilisation des fonds et évaluer objectivement l’impact de telle pratique sur la prospérité à long terme de la nation. L’argent du contribuable est jeté dans des festivals culturels, des activités non productives organisées par des proches du pouvoir qui s’en servent pour détourner le trésor public, s’enrichir ou influencer les joutes électorales à venir.

Efficacité gouvernementale: Même quand, pour l’économie, le résultat au niveau macro est encourageant et mieux que sous la présidence de Jean Bertrand Aristide, le pouvoir d’achat des ménages est très faible. Le fossé qui sépare la majorité des pauvres de ceux qui s’enrichissent grâce aux prébendes dispensées par le pouvoir en place s’élargi et s’approfondi. Les mesures du gouvernement qui devraient aller dans le sens de la productivité des secteurs créateurs de richesses comme le tourisme sont quasi nulles. Le président du Parti Libéral Haïtien Jean André Victor et Antoine Joseph - un autre dirigeant du parti - partagent notre avis :

« Le premier ennemi du Gouvernement est le Gouvernement lui-même. Il est toujours à la merci du clientélisme politique, du laxisme des responsables et de la gabegie administrative. Cela explique son inefficacité et son inefficience », « Jamais dans le pays, on n'a donné autant de subventions, distribué gratuitement ou presque autant de véhicules à moteur et ouvert autant de cantines publiques axées sur l'aide alimentaire… La politique de subventions tout azimut et la stratégie de l'Etat providence ne peuvent pas donner de bons résultats dans un pays pauvre comme Haïti. » « Le gouvernement doit utiliser le surplus de l'assiette fiscale pour d'augmenter la production », «Des progrès ont été enregistrés dans le domaine de la stabilité macro-économique, de la stabilité politique et de la lutte contre la drogue et la corruption, admet-il. Ils ont permis jusqu'ici de maintenir le navire à flot et de l'empêcher de couler. Mais la boussole du bateau n'indique pas le Nord du développement socio-économique. » « Plus il existe des commissions qui rentrent en concurrence avec les institutions, plus les institutions seront affaiblies. »

Les opérations menées dans le cadre de la lutte contre les gangs sont beaucoup plus une initiative extérieure. Les chefs de gangs étant dans leur grande majorité des responsables de base de la campagne électorale de René Préval, ils ne seraient pas inquiétés. D’ailleurs, il y a de ces libérations de criminels Lavalas qui soulèvent l’inquiétude du citoyen et confirment l’impunité qui règne en Haïti. L’assassinat du juge de la cour d’appel des Gonaives suivi de la libération de plusieurs criminels sur le cas desquels il devait décider, est l’un des signes accablants.

Primauté du pouvoir civil sur les forces armées et le soutien des conservateurs aux règles démocratiques : L’armée est démobilisée et la police respecte les autorités civiles. Pour les conservateurs, le gouvernement Préval est un ‘‘cheval de Troie’’ à partir duquel on protège les monopoles et le statu quo. Le président refuse d’opérer des réformes sérieuses. Il est bon dans sa tactique du ‘‘faire semblant’’. Pourtant, il pouvait profiter de la présence de la MINUSTAH, de sa situation de fin de carrière politique, pour imposer des réformes structurelles en profondeurs et libérer Haïti du système féodal et mercantiliste.


LA MISSION REVOLUTIONNAIRE DE LA DIASPORA HAITIENNE

La diaspora haïtienne doit être consciente de sa mission révolutionnaire. Comme Lénine et Marx avaient découvert le rôle révolutionnaire de la classe ouvrière, les haïtiens de la diaspora doivent comprendre leur rôle dans le changement haïtien. L’organisation, la discipline et la culture démocratique des pays développés dans lesquels elle évolue peuvent nous être profitables en terme de transfert de valeurs. Ils ne doivent jamais oublier le poids de la majorité des ressortissants haïtiens sur la décision de Bill Clinton en 1994. La diaspora haïtienne doit s’unir autour des valeurs universelles en vue de constituer un contre-pouvoir puissant.

‘‘Les contre-pouvoirs sociaux qui présentent une très grande diversité puisqu’ils recouvrent aussi bien les forces économiques et sociales (confédérations syndicales diverses, associations, etc.) que les forces militaires (l’armée peut jouer dans certains pays le rôle d’un contre-pouvoir bien que, en principe, elle soit un instrument au service du pouvoir politique) ou que les forces spirituelles (les Eglises, presque toujours neutres dans les régimes libéraux, peuvent, elles aussi, être érigées en contre-pouvoirs dans les régimes autoritaires).’’ Op cit, P.19

La diaspora haïtienne doit s’unir sur des positions de principe. Nous l’avons dit plus haut, si les lignes imaginaires latitude et longitude permettent de repérer des points de la planète, la bonne gouvernance et le respect des droits humains doivent servir de guide pour nos frères et soeurs de la diaspora. Ils doivent être intransigeants sur ces principes.

Dans le texte Peut-on faire confiance à la diaspora pour la fin de la féodalité en Haïti ?, nous avions été très critique et des amis de la diaspora ont appelé pour nous demander qu’est-ce qui ne va pas ? Nous sommes révolté devant cette diaspora qui refuse de comprendre sa mission révolutionnaire. Comme la diaspora juive avait compris la nécessité de fonder un Etat Israélien envers et contre tous, la diaspora haïtienne doit comprendre que le changement en Haïti passe par son engagement. Elle ne doit plus servir de refuge pour les criminels, les corrompus, les démagogues, les populistes, les menteurs, les racketteurs, etc.

Plus d’un était étonné de voir que Erzili danto, cette dame lobbyiste Lavalas sur Internet, avait traduit et publié notre texte sur la pédophilie au Cap-Haïtien. Elle nous avait envoyé un email nous informant de sa décision de faire la promotion de notre texte pour défendre ces pauvres enfants du Cap-Haïtien. A nos yeux, Erzili Danto est appréciée. Elle a su faire la différence entre ce cas précis de pédophilie au Cap-Haïtien et nos confrontations régulières Lavalas/anti-lavalas.

Nous pensons que la diaspora devrait s’unir sur ces points : La bonne gouvernance et le respect des vrais droits humains. Peu importe le mouvement au pouvoir, Bonne gouvernance et Respect de la personne humaine !

Un accord de principe sur ces points encouragera les gouvernants à agir, sachant qu’il n’y a aucun échappatoire, aucun groupe pour supporter leur mauvaise action. Les Nations Unies et les étrangers sauront qu’à l’extérieur il y a un mouvement de la diaspora uni sur des principes démocratiques, de liberté et de progrès. Leurs agents seront obligés de bien faire leur travail de peur que la diaspora haïtienne n’organise une série de mouvements de protestations capables d’entraîner la fin de leur carrière diplomatique. Il faut finir avec cette façon de défendre le mal s’il est l’oeuvre de quelqu’un à nous. On ne rend pas service au pays en agissant de la sorte.

Si en 2003, face à l’entêtement de Jean-Bertrand Aristide, nous avions réclamé la réparation des dommages causés par le non respect de la résolution 940 dans notre texte Suivant l'esprit de la Résolution 940 de 1994, l'ONU doit agir en Haïti, aujourd’hui, en 2007, nous exigeons la neutralité de la MINUSTAH, des réformes structurelles profondes au niveau de l’Etat, nous rejetons la démocratie au rabais et appelons la diaspora à l’unité et à la mobilisation autour des valeurs universelles de bonne gouvernance et du respect des droits humains.

L’échec de 1994 est dû à la position fanatisée de la diaspora qui n’a pas su exiger de Jean-Bertrand Aristide et Bill Clinton le respect des promesses faites. Croyant en un messie, elle s’est laissée manipuler. Encore et toujours, le pays intérieur attend la contribution de tout les haïtiens progressistes de l’extérieur pour la modernité et la fin de la féodalité en Haïti. Seul un engagement total, de la diaspora haïtienne, en ce sens, peut nous aider à profiter de cette humiliante présence étrangère en Haïti.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
13 septembre 2007

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United Nations Needed in Haiti Again


Originally: Suivant l'esprit de la Résolution 940 de 1994, l'ONU doit agir en Haïti.

Cyrus Sibert, Radio Maxima, 2003-11-12
Haiti Democracy Project web page item #1012 (
http://www.haitipolicy.org)


Suivant l'esprit de la Résolution 940 de 1994, l'ONU doit agir en Haïti.
Par Cyrus Sibert,

Radio Maxima, Cap-Haïtien, Haïti
opinionmaxima@yahoo.com


Le mercredi 5 novembre 2003, le nouvel ambassadeur des USA en Haïti James Foley a fait état d’une tendance qui consiste à compter sur l’étranger soit comme bouc émissaire, soit comme sauveur. Il revient, selon lui, aux haïtiens de résoudre leurs différends par la voie du dialogue et du compromis.


L’Ambassadeur Foley semble être mal renseigné sur les causes de la tyrannie qui prévaut en Haïti : L’intervention militaire des USA en Haiti, outrepassant les objectifs de la résolution 940 de l’ONU, a instauré un régime autocratique qui détruit toutes les institutions du pays et crée l’anarchie. Avec l’aide des USA, un homme est au-dessus des lois, de toutes institutions haïtiennes et se croit tout permis. Telle est la cause de la crise.


Alors, comment déresponsabiliser les USA qui nous demandent d’affronter pacifiquement les forces répressives lavalassiennes?


Les Haïtiens n’attendent pas des USA qu’ils leur dictent comment organiser leur pays. Cependant les États-Unis et la communauté internationale ont l’obligation de réparer les conséquences de leurs complaisances en faveur de Jean-Bertrand Aristide.
L’histoire crée des machines de guerre et des tyrannies. Quand les Américains veulent raisonner, ils acceptent l’idée d’action pour libérer les peuples de ces systèmes répressifs. Il n’y a pas eu de manifestations anti-Baas en Irak. Saddam venait juste d’être réélu à 100% des voix quelques mois avant l’intervention des USA. Aucune élection frauduleuse en Irak n’a été signalée par aucune organisation régionale.


Dans l’Hémisphère Occidental Cuba est stable; Castro gouverne. Il est d’ailleurs plus productif que Jean-Bertrand Aristide. Alors les États-Unis qui prônent le dialogue et le compromis, que sont-ils allés faire en Irak?


Les remarques de M. Foley ne sont-elles pas valables pour la diaspora cubaine? Les exilés cubains ne se laissent-ils pas manipuler par l’administration Bush? Car d’après James Foley, un ancien du Département d’État, l’approche consiste à se débrouiller pour trouver un compromis avec des dictatures comme Fidel Castro – une sorte de dialogue inter-cubain.


Méfiez-vous des mercantilistes américains! Ils n’ont pas de principes. Deux poids de mesure : ils décident où agir et où demander au peuple de combattre leur tyrannie par des moyens non-violents ‘‘par la voie du dialogue et du compromis’’.


La justice estime que tout acte qui cause préjudices mérite réparation. La mauvaise gestion du dossier haïtien par les administrations Clinton et Bush mérite réparation. Des mesures doivent-être envisagées pour mettre fin à la tyrannie réinstaurée en Haïti.


De même que les USA se sont référés aux résolutions non-appliquées des Nations Unies pour agir en Irak, la communauté internationale doit exiger l’application de la résolution 940 du Conseil de Sécurité sur Haïti dans son intégralité.


Ladite résolution 940, adoptée par le Conseil de sécurité à sa 3413e séance, avait affirmé que ‘‘le but de la communauté internationale consiste toujours à restaurer la démocratie en Haïti’’; que ‘‘la situation en Haïti continue de menacer la paix et la sécurité dans la région’’; Qu’ ‘‘une action serait menée en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies afin d’aider le gouvernement légitime d’Haïti à maintenir l’ordre public’’; que ‘‘le régime…manque aux obligations qui lui incombent en vertu des résolutions…’’


Si en son point 4, la résolution 940 stipule : (le Conseil ) Agissant en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations Unies autorise des États membres à constituer une force multinationale… (pour) … le départ d’Haïti des dirigeants militaires…. Le prompt retour du Président légitimement élu…, au point 8 il était question de ‘‘professionnaliser les forces armées haïtiennes…’’ et non de les remplacer par des gangs armés.


La violation de la Résolution 940 par le régime lavalas et la mise en place de gangs armés au su et vu des États-Unis crée des préjudices à la République d’Haïti et au peuple haïtien tout entier. Comme preuve, l’Ambassadeur Foley déclare : ‘‘ Nous butons sur le plan sécuritaire’’. C’est la conséquence de l’inapplication de la Résolution 940 dans son intégralité.


L’international, les États-Unis en tête, doit avoir le courage de reconnaître les fautes graves commises, au profit d’intérêts de groupes de pression américains.


Comme aide-mémoire, rappelons certains faits. C’est utile de prouver l’implication de la communauté internationale, les États-Unis en tête, dans la mise en place du désordre qui règne en Haïti:
- L’international cautionne et encadre des partisans d’Aristide pour piller et incendier les maisons d’opposants politiques en 1994 et en 1995;
- Les USA ont accepté le démantèlement d’une force constitutionnelle au lieu de la professionnaliser;
- Des fanatiques d’Aristide ont intégré la PNH (Police Nationale d’Haïti) avec l’aide des pays amis d’Haïti; beaucoup de ceux qui, en exil, ont été formés par la Police Royale du Canada, la CIA et la France, sont actuellement responsables des gangs armés. Exemple : Hermione Léonard (Commissaire divisionnaire de la Police dénoncée par Johnny Occilius d’être l’instigatrice des conflits inter-gangs à cité soleil), Paul Cotin ( Policier actuellement Député Lavalas, Responsable de l’armée de Saddam au Limbé), Oriel Jean (chef de sécurité du Palais National accusé par les États-Unis de trafic illicite et dénoncé comme responsable d’opération d’exécution sommaire.
- Les forces du palais national (USGPN, CAT et SWAT Team) ont été entraînées par les USA.
- Les techniciens de l’OEA renforcent considérablement la capacité répressive de la PNH qui selon André Apaid du Groupe des 184 devient plus violente
- L’administration Clinton a eu une position partisane face au secteur lavalas favorisant ainsi le parti unique.
- Les dirigeants américains se sont allié à l’anarchie lavalassienne pour des intérêts à court-terme méprisant ainsi les valeurs de la Nation américaine tout en gaspillant l’argent des contribuables.
- Les tyrans ont un moral pragmatique qui tend vers la réussite de leur rêve. Jusqu’à présent, Aristide gagne à tous les coups.
a) Son parlement est finalement accepté par la communauté internationale.
b) Après les menaces de ne non-reconnaissance des élections présidentielles du 26 novembre 2000, les États-Unis défendent aujourd’hui le mandat d’Aristide.
c) Les multiples résolutions sont bloquées par le CARICOM, même l’ultimatum de Colin L. Powell est oublié, aux États-Unis on n’en parle surtout pas.
d) Aristide est en train de concrétiser son rêve de célébrer le bicentenaire de notre indépendance sans la nation – une fête personnelle.
Alors pourquoi accepterait-il à négocier avec des Haïtiens? Jusqu’à présent ça marche : un peu de mensonge, de la violence, de belles paroles pour la Communauté internationale, quelques millions pour les lobbyistes et bureaucrates de l’OEA; le tyran réalise ses rêves.
On ne peut pas nous demander de négocier et de trouver un compromis avec quelqu’un qui gagne dans son intransigeance – que vous aidez à gagner….
Quel est l’enjeu pour Aristide? Il n’a pas de problème : grâce à la coopération internationale, il gagne à tous les coups.


Pourquoi (Aristide) ne devrait-il pas penser à de nouvelles élections frauduleuses? Sa stratégie marche, grâce aux États-Unis. Pourquoi changer de stratégie quand ça marche?
Les difficultés que connaissent les USA en Irak sont aussi le résultat de cette stratégie qui consiste à créer, à encourager ou à tolérer le désordre, avec en tête que les coupables seront du côté de l’Amérique et qu’ils accepteraient toutes ses exigences pour échapper à la justice locale.
Aucun peuple ne serait l’ami d’une puissance qui détruit sa sécurité.


Donc Monsieur Foley, il est question de réparer les fautes commises en Haïti. Les générations montantes d’Haïti ne pardonneront pas ceux qui ont gâché la célébration du bicentenaire de notre indépendance. Ceux qui ont accepté qu’Aristide crée le désordre et l’anarchie, contrairement à l’esprit de la résolution 940 des Nations unies. Un libérateur, un ami, ne saurait accepter cela. L’ordre et la sécurité devraient être les objectifs de votre mission en Haïti en 1994. Seuls les méchants, les ennemis, organisent et défendent le désordre.


Après deux cents ans de lutte, le peuple haïtien n’acceptera qu’un diplomate vienne lui faire la leçon de l’engagement patriotique.


Construire des monstres (Léviathan) et demander aux peuples de s’en débarrasser pacifiquement est illogique, irresponsable, inhumain et cynique. C’est demander à une personne de lutter pacifiquement contre un serpent que vous avez mis dans son lit.


Comme nouvelle méthode d’approche de la politique étrangère, les conseils de l’Ambassadeur américain - dialoguer avec les tyrans - devraient être universels : Le code d’engagement des USA en Irak, à Cuba, au Rwanda, en Bosnie-Yougoslavie et au Libéria. Constatant que cette règle n’existe que pour les Haïtiens, on est tenté de penser au racisme.


En Haïti, tous les symptômes de massacre existent. Des déclarations de responsables de l’État appellent les gangs lavalassiens au massacre. Pour Jean-Bertrand Aristide ‘‘Le peuple doit dire son mot. Sa patience à des limites.’’; pour Dany Fabien ‘‘ Le peuple doit faire la guerre décrétée par l’opposition’’; Quant aux chefs de gangs lavalassiens, ils lancent des opérations de violation des droits humains : Radicale, Etau, Zip, etc. Le pouvoir continue de distribuer des armes à feu. Les enfants de rue et des quartiers populaires sont armés.


L’international semble avoir une autre approche pour les ‘‘Black countries’’ : laisser les s’entretuer avant d’agir. C’est ce que nous voyons en Afrique.


Par sa déclaration, l’Ambassadeur Foley désapprouve l’embargo contre Cuba. C’est au cubain de résoudre leur problème par le dialogue et des compromis avec la machine répressive soviétique installée dans l’île.


Réparation c’est ce que nous réclamons. Vous devez réparer les fautes graves commises en Haïti.
Les vrais amis d’Haïti sauront convoquer le Conseil de sécurité pour évaluer les conséquences de l’application partielle de la Résolution 940 et au nom de celle-ci corriger la situation.
La 940 parle de démocratie, non d’autocratie.


La 940 était motivée par les cas de violations des droits humains en Haïti. Les rapports de la Commission Inter-américaine des Droits Humains (CIDH), ceux du Département d’État Américain et le dernier en date du Rapporteur Spécial des Nations Unies ne prouvent pas le contraire si ce n’est le pire.


Aussi rappelons-nous que la Résolution 940 décidait ‘‘de professionnaliser les Forces Armées haïtiennes’’ non de détruire l’armée et de la remplacer par des gangs lavalas.
Aux pays amis d’Haïti, à ceux qui ont le courage, nous attendons une convocation du Conseil de sécurité des Nations Unies sur Haïti et les préjudices causés par la mauvaise application de la résolution 940 de l’ONU.


Tarek Aziz a fait mention d’une stratégie que des alliés secrets de Saddam Hussein utilisaient. Elle consistait à protéger son régime en reportant les rapports et séances du Conseil de sécurité, en utilisant le droit de veto pour bloquer les résolutions.


Dans la crise haïtienne nous assistons à la même tactique. Le rapport de l’OEA n’est toujours pas présenté. Le CARICOM bloque tout. La Mission spéciale se contente de constater avec regret les exactions du pouvoir lavalas. Elle en profite pour cibler au passage des secteurs comme la presse, les manifestants, etc. Et après les libertés d’expression deviennent plus menacées.


Après plusieurs ultimatum, les États-Unis s’excusent pour accuser les victimes.


De ce qui se disent croire aux principes, ceux qui exhibaient le respect des normes, des résolutions de l’ONU pour agir en Irak, nous attendons toujours des actions.
A ce pays qui était notre ennemi en 1804, l’histoire donne l’opportunité d’être avec nous en 2004 : une sorte de réparation et de restitution. (suivez mes regards)
Vous devez nous aider à sortir de ce bourbier, la coalition mafieuse ‘‘OEA-CARICOM-BLACKCAUCUS-Lobbyistes Démocrates et Républicains’’.
Le peuple haïtien souffre, seuls les cyniques protègent le statu quo lavalassien.

Cyrus Sibert
11 Novembre 2003

samedi 5 avril 2008

Nécessité d’un Etat d’urgence en Haïti. Des projets de pillages sont à signaler.




Cyrus Sibert,
AVEC L’OPINION,
Radio Kontak Inter 94.9 FM
48, Rue 23 -24 B
Cap-Haïtien, Haïti
reseaucitadelle@yahoo.fr,
reseaucitadelle@gmail.com

Des rumeurs circulent sur le lancement possible d’un grand mouvement de protestation dans le Nord d’Haïti. Le port de la ville du Cap-Haïtien est la principale cible. Du coté de Saint-Raphaël, des organisations paysannes se préparent à assurer le leadership d’une campagne anti-clorox. Les récentes déclarations du Premier Ministre Jacques Edouard Alexis n’ont pas rassuré les esprits.

Faut-il signaler que des informations font état de plusieurs containers bloqués à la douane du Cap-Haïtien, parce que l’administration douanière n’a pas les moyens nécessaires pour les vérifier et assurer une livraison rapide. Contrairement aux déclarations du Directeur de la Direction Générale des Douanes, les gens veulent payer. Les importateurs qualifient Jean-Jacques Valentin de menteur. Le problème est l’incapacité de l’Etat et spécialement du service douanier de faire face aux prétentions de l’Etat.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
5 Avril 2008

Haïti-CanadaL’AIHC parie sur la modernité pour l’éducation de la jeunesse haïtienne









Par Nancy Roc


Soumis à AlterPresse le 17 mars 2007

Le lancement du projet « Repenser Haïti avec la jeunesse haïtienne » de l’Association des Ingénieurs et Scientifiques Haïtiano-canadiens (AIHC) a remporté un succès colossal le 15 mars dernier. La première visioconférence qui a connecté simultanément Montréal, Port-au-Prince, Jacmel et Hinche a été qualifiée d’événement historique par de nombreux observateurs dans la diaspora qui ont pu suivre cette première en direct sur le site Web de la radio montréalaise Radio CKUT www.ckut.ca grâce au concours de l’animateur de renom, Raymond Laurent.



Le projet « Repenser Haïti avec la jeunesse haïtienne », a pour objectif principal de contribuer à redonner l’espoir à une jeunesse exclue et à rendre Haïti plus attractif comme pays pour ses jeunes. Pour les organisateurs, cette initiative permettra de mieux appréhender les attentes d’une jeunesse exclue des débats médiatiques et sociopolitiques autant de permettre un transfert de connaissances, à moindres coûts, vers la terre natale.



La Faculté des Sciences de l’Université d’État d’Haïti était l’hôte de cette première visioconférence qui a été diffusée en direct de l’École Polytechnique de l’Université de Montréal vers Port-au-Prince et relayée dans les villes de Jacmel et de Hinche. La Télévision Nationale d’Haïti (TNH) a retransmis la visioconférence à travers le territoire national.



Un moment historique



Le 15 mars écoulé, les salles de la Faculté des Sciences à Port-au-Prince, de l’Alliance française à Jacmel, de l’École Polytechnique de l’Université de Montréal et du Mouvement des Paysans de Papaye dans le Plateau Central à Hinche étaient combles pour le lancement du projet « Repenser Haïti avec la jeunesse haïtienne ».
À l’appel de la coordonnatrice générale du projet, Nancy Roc, les quatre villes interconnectées se sont saluées mutuellement par des applaudissements en ouverture de la visioconférence et un frisson de joie a fait trembler les participants à cet événement historique. C’était la première fois dans l’histoire d’Haïti qu’une plateforme technologique mettait en liaison les Haïtiens de l’extérieur avec ceux de l’intérieur d’une part, et les jeunes de la capitale avec ceux des villes et de leurs environs d’autre part. Ce projet voulait, à cet effet, signifier que le rapprochement de tous les Haïtiens, où qu’ils soient, est possible, et aussi montrer que dans une telle démarche, les technologies peuvent jouer un grand rôle.



Lors de ses propos de bienvenue, le président de l’AIHC, M. Yves Marthone, tout sourire, a salué tous les jeunes d’Haïti et de sa diaspora. Il a d’autre part appelé les décideurs des secteurs publics et privés à appuyer l’AIHC dans ses démarches pour connecter ces jeunes avec le pays. « Ils pourront à moyen terme tirer des avantages de la synergie qui sera établie entre les jeunes du pays et ceux de la diaspora. Je le dis souvent, nos enfants en diaspora ne portent pas en eux l’inconditionnel attachement de leurs parents à la terre natale et ils n’ont pas non plus l’obligation de maintenir le rythme de leurs transferts d’argent. Ceci dit, ils pourront apporter leur contribution d’une autre nature, comme par exemple pour le transfert ou partage de compétences ou mieux encore pour redynamiser le secteur touristique sur lequel on fonde tant d’espoir », a déclaré Yves Marthone.



À Port-au-Prince, le Ministre de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle, M. Gabriel Bien-Aimé, a souligné le caractère unique de cet événement : « Dans la vie des individus, comme dans la vie des peuples il est des moments fondamentaux qui définissent à jamais un avant et un après ; il est des projets qui participent d’emblée à la définition d’une nouvelle manière de faire ; il est des initiatives qui sont destinées à se donner en modèle ; il est des lieux symboles de continuité ; il est des espaces médiatiques associés spontanément au changement. Il est cependant exceptionnel qu’un même lieu, qu’un même moment et qu’une même action rassemblent tous ces traits à la fois. L’événement auquel nous sommes conviés ce matin aussi bien ici en Haïti, sous notre chaud soleil, que là-bas à Montréal où c’est encore l’hiver, revêt l’ensemble des caractéristiques évoquées. »



Le ministre a poursuivi en déclarant que « la diaspora Haïtienne c’est plus, beaucoup plus que les centaines de millions de dollars annuels de transferts envoyés en Haïti. C’est surtout un réservoir de savoirs et de savoir-faire qui n’attend que le bon déclencheur, le bon moment et le bon lieu pour se manifester et faire pour le pays natal ce qui a été fait un demi siècle avant aussi bien pour le Québec que pour les États nouvellement indépendants d’Afrique francophone : mettre l’éducation au service de la construction nationale et du développement économique. » Monsieur Gabriel Bien-Aimé a suggéré que le comité national étudie avec son ministère les modalités de prolongement des visioconférences de l’AIHC par l’élaboration d’aides didactiques dérivées des échanges qui auront lieu au cours de ces visioconférences. Pour lui, on peut parfaitement envisager que ces éléments puissent être intégrés dans les curricula en cours d’expérimentation dans le secondaire ou être utilisés pour la construction de la filière technologique en cours de définition. « L’initiative d’aujourd’hui nous ouvre des horizons dont le ciel est la seule limite. Que la réduction de la fracture numérique soit la voie royale par laquelle nous réussirons notre pari de fourniture d’une éducation de qualité à tous les enfants de ce pays », a-t-il conclu.



La première visioconférence du projet « Repenser Haïti avec la jeunesse haïtienne », a mis en dialogue de nombreux intervenants entre Montréal et Haïti parmi lesquels l’écrivain et cinéaste de renom, Dany Laferrière et Michèle Pierre Louis, Directrice Exécutive de la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL) autour du thème « Avenir, rôle et participation de la jeunesse haïtienne face aux défis du XXIème siècle », Hans Tippenhauer, Président Directeur Général de la Fondation Espoir/ Jeune Ayti, Nadège Robertson-Tippenhauer, Directrice du Centre des Arts et du Bien être, Irie Lotus de la Fondation Espoir avec Régine Alexandre, Vice présidente de la Jeune Chambre de Commerce Haïtienne à Montréal (JCCH) et Sébastien Bois, secrétaire de la JCCH, autour du thème « Quels échanges possibles entre les jeunes haïtiens du pays et de la diaspora ? » et, enfin, Abner Septembre, Directeur Exécutif de l’Association des Paysans de Vallue, Danièle Magloire, Coordonnatrice de Droits et Démocratie en Haïti, Harry Delva de la Maison d’Haïti à Montréal autour du thème « Problématique de la jeunesse en milieux urbains et ruraux ».



La visioconférence a été clôturée par un dialogue, en direct, entre les jeunes haïtiens du pays avec le champion du monde des poids super-moyens de la WBA, Joachin Alcine à Montréal, un message vidéo de la vedette internationale Wyclef Jean envoyé spécialement de New York pour cet événement et une intervention magistrale, fortement applaudie, du romancier, artiste-peintre, dramaturge, musicien et comédien, Franckétienne à la Faculté des Sciences de Port-au-Prince.



Les leçons tirées de cette grande première



Si dans l’ensemble, cette visioconférence a été une grande réussite technologique, quelques problèmes techniques ont été enregistrés du côté d’Haïti. Ainsi, l’équipe de la Télévision Nationale d’Haïti (TNH) était en retard et a forcé quatre villes à attendre plus de 35 minutes ! D’autre part, la connexion audio prévue avec Hinche n’a pas fonctionné, excluant l’intervention directe de 600 jeunes rassemblés au centre du Mouvement des Paysans de Papaye dans le Plateau Central. Les organisateurs du projet « Repenser Haïti avec la jeunesse haïtienne » souhaitent donc que la TNH puisse faire les ajustements nécessaires pour la seconde visioconférence prévue le 19 avril prochain. De son côté, la Faculté des Sciences n’avait pas prévu de micro sans fil pour que les jeunes puissent intervenir plus facilement. Toutefois, à Jacmel, l’organisation s’est parfaitement déroulée à l’Alliance française sous la houlette du Dr. Michel Lominy, président du Comité Local d’Organisation (CLO), du responsable de l’Alliance française de Jacmel, M. Jean-Joseph Thomas et de M. Schiller Jean-Baptiste du Comité National de Pilotage du projet « Repenser Haïti avec la jeunesse haïtienne ». Les jeunes jacméliens ont donc été les plus nombreux à intervenir en direct.
Suite à cette expérience, les organisateurs du projet ont déjà tiré des leçons de cette première visioconférence. Pour la prochaine, prévue le 19 avril, les intervenants seront moins nombreux pour laisser davantage de place aux échanges et débat entre les jeunes du pays et de la diaspora. D’autre part, des animateurs collecteront les questions des jeunes afin de faire une présélection de ces dernières par rapport à leur pertinence. Un comité de jeunes sera formé pour soutenir les efforts de l’AIHC et réunir différents groupes de jeunes à Montréal qui interviendront lors des prochaines visioconférences.



De son côté, l’Association Jeune Ayiti de la Fondation Espoir a offert à l’AIHC de lui venir gracieusement en aide pour l’organisation et l’animation des groupes de jeunes à travers le pays pour la suite des visioconférences. L’AIHC devra aussi gérer les nombreuses demandes de participation venant des quatre coins de la diaspora haïtienne aux États-Unis et en France. Toutefois, pour assurer la continuité de ces visioconférences, un financement adéquat devra être octroyé aux organisateurs ; or, à part de rares exceptions, ni le secteur privé haïtien ni la communauté internationale n’a répondu aux demandes de subvention de l’AIHC. Cela a amené les organisateurs à réduire, dans un premier temps, le nombre de villes participantes et risque de compromettre l’extension des visioconférences dans les provinces. On notera avec étonnement et consternation que le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique n’a non seulement pas participé à ce projet mais n’a jamais daigné répondre aux nombreux courriels qui lui ont été envoyés par l’AIHC.



Idem du côté du Ministère des Travaux Publics et des Communications (TPTC) à qui l’AIHC avait offert le haut patronage de ce projet, même si la participation du CONATEL- coiffé par les TPTC- a été fort appréciée. Signalons enfin que la prochaine visioconférence aura pour thème principal l’éducation et sera diffusée de Montréal à Port-au-Prince et relayée en direct vers Jacmel et la ville des Cayes grâce au précieux concours technique d’Access Haïti. Pour le Professeur Samuel Pierre, fondateur de l’AIHC et Titulaire de Chaire de l’École Polytechnique de l’Université de Montréal, « cette série de visioconférences est devenue un événement national rassembleur autour de cette nouvelle Haïti qui se conçoit comme un lieu reconstitué où le dialogue est techniquement possible entre Haïtiens de l’intérieur et de l’extérieur ». Il a formulé le souhait que cette technologie contribue à moderniser le pays réel en rendant possible un dialogue social et un nouveau système d’éducation annonciateurs de progrès et de mieux-être pour tous.



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Cette visioconférence a été rendue possible grâce aux partenaires suivants : Faculté des sciences de l’Université d’État d’Haïti, Le Réseau de Développement Durable d’Haïti (RDDH), le CONATEL, le Ministère de l’Éducation et de la Formation Professionnelle (MENFP), le Ministère des Haïtiens vivant à l’étranger (MHAVE), le Ministère de la Condition Féminine et aux Droits de la Femme (MCFDF), Ministère de la Santé et de la Population, (MSPP) la Fondation Yélé Haïti, Access Haïti, Multilink, l’École Supérieure Infotronic d’Haïti (ESIH), Rocprodz, l’Université QUISQUEYA, AlterPresse, la Télévision Nationale d’Haïti (TNH), Télé Haïti, Télémax, Radio CKUT à Montréal et Raymond Laurent, l’Alliance française de Port-au-Prince, l’Alliance française de Jacmel, Le Matin, Le Nouvelliste, Radio Métropole, Signal FM, Mouvement Paysans Papaye (MPP) de Hinche, la Chaire de recherche industrielle en systèmes réseautiques mobiles de prochaines générations de l’École Polytechnique de l’Université de Montréal, la Fondation Québec-Haïti pour une scolarisation universelle de qualité (QHASUQ), la Fondation Canado-Haïtienne pour la promotion de l’excellence en éducation (FOCHAPEE), le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), le Ministère des Relations Internationales du Gouvernement du Québec, le Dr. Michel Lominy et M. Daniel Gérard Rouzier.
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Site de l’événement : www.haiti-quebec.ca

jeudi 3 avril 2008

FLASH FLASH FLASH Scènes de pillage aux Cayes et protestations contre la vie chère aux Gonaïves


jeudi 3 avril 2008,


Radio Kiskeya

Des centaines de personnes manifestant violemment contre la cherté ce la vie se livraient à des scènes de pillage dans la ville des Cayes (196 km au sud de Port-au-Prince) où toutes les activités étaient paralysées tandis qu’aux Gonaïves (171 km au nord de la capitale) un autre mouvement de protestations contre les conditions socioéconomiques difficiles de la population a contraint les écoles à fermer leurs portes. spp/Radio Kiskeya

mercredi 2 avril 2008

Le Doyen Gérard Etienne est de retour. Il analyse le leadership Boulos.

LA REVOLUTION (TRANQUILLE) HAITIENNE (174)


LE LEADERSHIP DU SENATEUR R. HENRY BOULOS.(2)

HAITI OBSERVATEUR. SEMAINE DU 1er AVRIL 08.

Dr Gérard Etienne.


En se situant à gauche du mouvement l’ESPOIR ( à supposer qu’il ait voulu faire un petit bout de chemin avec ce segment lavalassien ) le Sénateur Rudolph Henry Boulos vient d’ébranler l’édifice féodal dans la mesure où il met au grand jour les contradictions de la présidentielle monarchique, dans la mesure aussi où il remet fondamentalement en question la pratique politique réactionnaire d’une classe d’hommes non préparés à gérer scientifiquement ( lire tous les postulats de Ray Killick sur la culture d’exécution ) la Res Publica. Pour la bonne raison que cette classe appelée injustement « élite » est INDIGNE et de la confiance populaire et de celle de la communauté internationale qui ne sait où se donner la tête devant les rapports de l’ONU sur la déchéance des masses obligées de se nourrir de vers de terre tapis dans les cahutes de terre glaise. Or nous dit Raymond Aron (Études politique, Paris Gallimard, p.144) : « L’indignité d’une élite affecte plus gravement la société QUE TOUT AUTRE MAL ( nous soulignons ) (…)L’indignité d’une élite ne tient pas à l’immoralité mais à l’oubli des rudes leçons de la science.

C’est au nom de la science, du moins de la science du développement, que des théoriciens de valeur comme Antênor Firmin, Boyer Bazelais, Thomas Madiou, Beaubrun Ardouin, Archimède Désert, Louis Joseph Janvier, Louis Déjoie, Jacques Stephen Alexis ont consacré la majeure partie de leur vie politique à imposer leur dissidence par rapport à une idéologie réactionnaire selon laquelle le pouvoir politique doit être exercé par le plus grand nombre. Le peuple haïtien se reconnaîtrait dans cette idéologie si elle postulait non pas une distinction formelle et fondamentale entre la classe politique et le grand nombre (entendons ici les masses noires) mais l’intégration de ce grand nombre (entendons les masses) dans tous les déterminants socio-économiques d’un ensemble social moderne. Tel n’est pas le cas. Sur ce point le Sénateur R.Boulos, dans une interview accordée à notre distingué collègue, le journaliste analyste Robert Bénodin, formule tout le drame d’une classe de politiciens incapables de transcender leur frustration dérivée de l’obsession morbide d’un pouvoir absolu, pouvoir qui les amène à broyer le genre humain, à cultiver l’injustice jusqu’à tout jeter dans les rigoles : les lois, le système judiciaire, les institutions, la constitution, l’éthique et les valeurs démocratiques. Car le monde (ou plutôt le gros peuple) est réduit aux caprices de leur moi (un moi troublant, démoniaque, crétin) trop métaphysique, trop centré sur de mesquins intérêts pour découvrir les rapports de causalité d’une misère on dirait génétique. Mais qu’à cela ne tienne! Lisez Firmin (libéral) Madiou, Louis Joseph Janvier, Jacques Stephen Alexis. A chaque fois que nos vrais penseurs ( pas ces petits morveux de crétins de gauchistes du PPLN convertis en brigades aristido lavalassiennes ) se penchent sur les problèmes d’une patrie agonisante,on découvre dans leurs textes dialectiques ( non régis par une pensée unique ) des plans, des perspectives, des méthodes d’organisation,des entendus sociologiques, des visions du faire, si bien qu’on n’a pas besoin de gueuler de plates dissertations sur la couleur de la peau pour savoir les causes profondes du combat à mener pour un régime politique à la hauteur des aspirations des masses. A une question intelligente de Bénodin sur la feuille de route du Sénateur Boulos, le pharmacien de profession, commerçant et industriel livre à notre réflexion les principaux déterminants aussi bien familiaux que patriotiques qui l’auront conduit sur le chemin d’un patriotisme bien articulé sur les valeurs profondes de l’identité et aussi sur l’éthique de l’ordre public et du respect d’autrui. Reformulons la question de Bénodin : « Qu’est-ce qui vous a porté à briguer le poste de Sénateur du Nord-Est.» » C’est une MISSION (nous soulignons) que j’ai reçue de mon père, répond le Sénateur. Mon arrière grand père est venu en Haïti en 1890 et jusqu’aux environs des années 1920, 1930 ma famille a habité les zones du Nord-est, principalement Ouanaminthe. Mon père m’avait dit que dans la mesure où je pourrais, de retourner dans le Nord-est, pour évaluer ce qui peut se faire, pour rendre à la population de la zone l’accueil que ma famille a reçu dès l’arrivée de mon grand père Simel Boulos en Haïti. C’est plus qu’une obligation, mais un DEVOIR (nous soulignons) que mon père m’avait fait Mon père m’a toujours dit : quand on a beaucoup reçu, IL FAUT SAVOIR BEAUCOUP DONNER (nous soulignons). C’est un peu comme ce que John Fitzgerald Kennedy avait dit lors de sa prestation :« ask not what your country can do for you, but what you can do for your country En d’autres termes quand on a réussi dans une certaine mesure, on doit SE FAIRE L’OBLIGATION DE MANIFESTER SA RECONNAISSANCE ENVERS LE PAYS QUI VOUS A PERMIS DE REUSSIR.» Nous défions TOUS ( oui c’est général ) les intellectuels noiristes ( y compris le souverain Préval dont la puissance, du moins jusqu’à présent, n’est soumise à aucun contrôle) de nous rappeler un discours politique à travers lequel on choisit comme axes de l’engagement politique les thématiques de MISSION ( pas au sens mystique comme celle de Duvalier François,mais sur le plan de l’objectivité scientifique) d’ACCUEIL FRATERNEL, de DEVOIR PATRIOTIQUE’ de RECONNAISSANCE ENVERS LE PAYS, et aussi ENVERS LE PEUPLE. C’est comme si le Sénateur Boulos nous disait que son identité s’enracine dans le réel haïtien, qu’elle fait un tout homogène avec les revendications des masses urbaines et paysannes et que cette identité ne peut rester en marge des cris de misère et de détresse qui l’interpellent. Ce n’est pas pour rien que les valeurs positives identitaires du Sénateur se retrouvent à la base des comportements familiaux. Tel est le cas du grand patriote, le Dr Carlo Boulos qui fut un honnête homme (au sens classique du terme) et qui tendait la main à tous les exclus et à tous les meurt de faim du pays. C’est le Dr Carlo Boulos qui rémunérait pas mal de médecins pour des actes médicaux que le peuple ne pouvait se payer. C’est lui et son frère Victor qui construisirent l’Hôpital de Cité Soleil lequel selon un médecin du Canada pouvait être placé à la hauteur d’un centre hospitalier modernes pourvu d’instruments appropriés à la guérison des patients sous la détermination d’une maladie d’après ses symptômes. Ajoutons que c’est le Sénateur Rudolph Boulos qui avait l’insigne honneur d’administrer l’œuvre d’un immortel parent, le Dr Carlo Boulos.

Mais attention! Ne demandez pas aux Bossales qui par le crime et par la démagogie (comme le pouvoir au plus grand nombre) se retrouvent au timon des affaires publiques depuis Soulouque .Ils n’ont pas d’identité basée sur une sacrée mission, sur un devoir patriotique, sur la reconnaissance envers le peuple. Ils n’ont pas d’identité préférant se masquer derrière des slogans creux, comme la double nationalité oubliant (ils n’ont aucune connaissance historique) que l’Amiral Hamilton Killick était un sujet britannique. Pourtant, il a connu une mort tragique par protestation contre le féodalisme, d’où son adhésion à l’idéologie libérale d’Antênor Firmin. Qu’on me cite un seul Bossale qui s’est fait sauter dans un bateau enveloppé du drapeau haïtien par protestation, oui, par protestation contre les actes ignobles des éternels ennemis de la race noire, race que tout un groupe de grands intellectuels libéraux défendaient au milieu du 19e siècle, par protestation contre la barbarie d’un régime politique contre tout ce qui empêchait Haïti d’être un pays moderne. L’identité des Bossales comme ceux d’hier et d’aujourd’hui, c’est la négation des droits des pauvres Nègres et des pauvres Négresses même si la taxe de 10 ou de 20 sous aux marchés publics de l’ancienne République leur a permis de faire des études gratuites du primaire à l’Université. Les Bossales n’ont aucune dette de reconnaissance envers le peuple, voire envers la Patrie. Ou plutôt la Patrie pour eux est une chienne galeuse qu’on prend à coups de pied quand elle envahit la cour d’une Villa. La patrie pour eux est un puant marécage sur lequel ils vident la crasse de leur tripes et dont ils ne veulent pas en entendre parler après avoir bidonvillisé la capitale et les villes de province. La patrie est un morceau de viande pourrie qu’on avale en vidant le ver en compagnie des terroristes notoires et internationaux. Leur identité, vous vous demandez ce que c’est? Ne fermez pas les yeux devant la vérité. Leur identité, voyons donc, c’est la force brute, démoniaque, gratuite, la force qui décapite l’autre en quelques secondes ou qui le réduit sinon en zombi du moins en esclave, la force démoniaque comme celle de Jean-François, de Biassou, de Lamour Dérance, de Petit Noël Prieur. Oui pour ces Bossales Saint Domingue devait rester la vache laitière de la France, d’où l’ordre intimé par Dessalines le Noir au Métis Lamartinienne de trancher la tête de Lamour Dérance afin d’intégrer les esclaves du terroriste dans l’Armée indigène. Alors, il y a eu et il existe encore au pays une veine bossale qui n’a jamais disparu. Parce qu’elle joue non pas sur des rapports de cause à effets, mais sur des questions d’ordre perceptif (comme la couleur de la peau et ses dérivées) comme celle aussi du plus grand nombre laissant savoir aux pauvres Noirs que nous sommes, que Jacques E. Alexis représente nos intérêts alors que ce monsieur à qui le gouvernement canadien interdit des séjours prolongés au pays de Jacques Cartier pour des crimes contre l’humanité ne défend que les intérêts d’une tribu, la tribu lavalassienne, ceci au nom d’un esprit de clique, des résultats tronqués électoraux. De la même façon que les Bossales cités plus haut décapitaient les Créoles et les Métis qui voulaient abolir l’esclavage et instaurer à Saint-Domingue un État indépendant et libre de toutes les puissances du monde, de la même façon la classe politique dite traditionnelle voulait interdire à R. Boulos tout accès à l’arène politique. Le leader en était conscient. Aussi a-t-il déclaré à Benodin : « : La classe politique traditionnelle n’avait pas vu d’un bon œil et même avec hostilité, qu’un industriel, qu’un commerçant, qu’un professionnel, qu’un bourgeois devienne acteur à part entière sur l’échiquier politique haïtien. Elle n’avait pas compris, ni accepté ce fait. Que vient-il chercher là? Ce n’est pas son rôle dans cette société. Il ne s’y connaît pas. Elle a cherché par tous les moyens comment m’en empêcher.» Les actes pervers et diaboliques de cette classe ne se limitaient pas à barrer la route au Sénateur. Ils visaient aussi la paralysie et à moyen terme l’abolition d’une institution, le Sénat de la République. Voici l’opinion sans concession du Sénateur Boulos sur le parti l’ESPOIR : « Le Parti l’Espoir ne voulait pas qu’un parti ait de l’influence au sein du parlement L’ESPOIR voulait d’un contrôle total du Parlement. En d’autres termes l’ESPOIR voulait un parlement docile. Il fallait à tout prix ne pas avoir au Parlement des gens ayant le potentiel pour résister à la domination de Préval soit au Sénat ou à la Chambre des députés. Mais c’était surtout au niveau du Sénat que cette inquiétude s’est manifestée le plus ostensiblement. Préval voulait au départ avoir un contrôle de l’État dans toutes ses composantes. Cette pré occupation, cette façon de penser, cette vision de l’arène politique et du pouvoir n’est pas une notion qui est unique à Préval.


R. BOULOS, LEADER INCONTESTE.

Bien sûr, comme nous le disions, nous faisons face avec Préval, à une idéologie fasciste, totalitaire, nazie (c’est la force brutale) avec tout ce qu’il y a d’horreur dans une pratique bestiale, parce que non logique, non rationnelle. Parce que on ne peut rien dire au peuple qui ait la substance d’une éducation capable de l’orienter vers des programmes progressistes, capable aussi de le faire passer d’une mentalité de zombi, de domestique, à une mentalité de citoyen responsable, honnête qui peut prendre les rues pour réclamer sa part des richesses du pays. D’où le rôle historique du Sénateur Rudolph Henry Boulos. Son leadership c’est la poursuite du grand rêve libéral de tous les grands patriotes qui n’ont pas manqué, tout au long de notre turbulente histoire, de substituer le cliché le pouvoir au plus grand nombre à l’idéologie libérale centrée sur le thème le pouvoir aux plus capables. De sorte que les Bossales au pouvoir ressusciteraient tous les démons que leurs ancêtres adoraient, pour leur garantir un pouvoir à vie, que le leadership de Boulos, inspiré de l’enseignement libéral d’un Firmin, d’un Boyer Bazelais, d’un Madiou, d’un Jacques Stephen Alexis, se manifesterait comme une brise de la délivrance à laquelle se rallieraient des centaines de milliers de compatriotes (entendons les braves haïtiens des classes moyennes rejetés de la tribu lavalassienne et de toute la population héroïque du Nord, du Nord-ouest et du Nord-est) Sur ce point nous lançons aux bourreau de Boulos un sévère avertissement. Si vous êtes marxologue, je vous dis a) que tout régime finit par s’écrouler sous le poids de ses contradictions b) l’histoire universelle a prouvé qu’une force politique n’est jamais posée dans l’infini mathématisable. Elle a une fin et finira par s’éclipser sous les pieds ensanglantés des masses souffrantes. C’est sous le signe de la reconnaissance des services rendus au peuple et au pays, c’est sous le signe de la liberté que six millions de voix demanderont aux dieux de la race d’ouvrir pour elles les portes de la liberté retrouvée, encadrées qu’elles seront des parlementaires proches très proches de la protestation du Sénateur Boulos, encadrées aussi de toutes les forces vives du pays fatiguées de se faire traiter en lâches, en domestiques, en colonisés, en en blattes qu’on écrase tous les jours, alors que leurs frères et sœurs montrent aux autres comment se laver le visage et lire les livrets démocratique. Donc ne touchez pas à un cheveu du leader. Votre force ne pourra pas balayer celle des masses souffrantes marchant à l’assaut de vos villas.

Dr Gérard Etienne.

Prochaine chronique : la révolution tranquille désormais vous appartient.

mardi 1 avril 2008

Au deuxième mitan


Jean Erich René
31 mars 08

La complexité des événements survenus cette semaine sur la scène politique haïtienne nous embrouille. La résolution arbitraire du 18 mars 2008 de la Chambre Haute radiant le Sénateur Boulos, le débarquement à une heure indue de la DEA à Pestel à la poursuite de Guy Philippe introuvable, la prestation du Premier Ministre devant les bailleurs de fond Internationaux à l'ONU sont autant de séquences de la vie politique nationale qui chiffonnent l'esprit de tout le monde sans pouvoir en dégager le fil conducteur. Il n'y a pas de faits simultanés, isolés en politique. La concordance des épisodes, dans l'espace et dans le temps, laisse paraître en filigrane un croquis tracé par les architectes de LESPWA pour assurer leur main mise définitive sur le pouvoir.

Tous les indices relevés à l'échelle macro trahissent la tendance infernale de la machine politique du Gouvernement montée pour exécuter son plan machiavélique. Le différentiel consiste en une révision constitutionnelle afin de tailler le pouvoir selon le plan transmis au contremaître. Préval a toujours laissé entendre qu'il n'est qu'un Président de transition. Un tel aveu nous permet de comprendre que, cueilli in extremis à Marmelade, il a un contrat précis à exécuter. Quelles que soient les vagues et les marées
le timonier maintient son cap vers son objectif. Les revendications populaires, les manifestations contre la vie chère, la famine ne détournent pas son attention. Il va droit au but. Aussi vient-il de commencer le
deuxième mitan du match.

À l'échelle micro, en joignant les différentes lignes de la politique du Gouvernement on part à la découverte de son réseau d'actions tissé pour accoucher une nouvelle constitution dont rêvait Jean Bertrand Aristide afin d'implanter sa dynastie. Pour les prochaines élections, LESPWA tient mordicus à avoir la majorité au Parlement, surtout au niveau du Sénat. Le ratio de 2/3 pour obtenir le quorum est indispensable à l'exécution de ses chimériques projets. On ne s'embarrasse pas de scrupules pour cumuler le
vote au parlement. Actuellement LESPWA compte 8 sénateurs. Il lui en manque 12 pour obtenir le chiffre magique de 20 afin de faire pencher la balance en sa faveur.

Préval est prêt à signer un pacte avec le diable pour obtenir cette addition. Il terrorise les sénateurs qui s'opposent à son projet de révision constitutionnelle. Rudolph Boulos au cours de la célébration de la mort de l'Empereur le 17 octobre 2006, au salon jaune, a repoussé catégoriquement l'intention que le Président vient de lui manifester d'amender la Constitution de 1987. Le nom Boulos résonne mal sur la scène politique haïtienne. Il est plutôt perçu comme un intrus pour certains et un emmerdeur pour d'autres. Par sa force de caractère et son pouvoir économique, il s'est frayé un chemin par suite d'un compromis au sein de la Fusion. Tout le monde connaissait son statut civil et politique et personne ne lui chercherait noise tant et aussi longtemps qu'il restait dans ses limites.

L'erreur de Boulos c'est d'avoir brigué la Vice-présidence du Sénat tout en affichant une tendance à aller de l'avant. Ses triomphales tournées internationales tant au Canada qu'aux USA inquiètent le pouvoir et excitent la jalousie de ses pairs. Grâce à sa vision d'entrepreneur, son animal spirit lui confère plutôt une approche pragmatique de la politique. Aussi jouit-il dans sa circonscription d'une légitimité politique que personne ne peut lui ravir. La construction d'une école, d'un pont sur une rivière dont la traversée était difficile, la distribution de 26.000 drageons de bananes etc. l'ont auréolé de gloire aux yeux de ses mandants qui le surnomment: BOULE L'OR. Dire que Boulos n'est pas haïtien est un non-sens. Qui a le palmarès de Rudolph Boulos sur l'échiquier politique?

L'erreur capitale de Boulos c'est d'avoir brigué la vice-présidence du Sénat à coups d'argent. Qui sait? Vaut mieux l'arrêter dès maintenant dans sa marche ascensionnelle. D'autant plus que Préval avait un contentieux à régler avec le Sénateur Boulos qu'il accuse d'avoir fomenté une manifestation contre lui à Ouanaminthe. En effet, en 2007 au cours d'une brève visite dans le Nord-est le cortège présidentiel a été salué par une canonnade de pierres en réaction à l'indifférence du 55e Président au sort de la population. Préval a dû s'engouffrer d'urgence dans un engin blindé de la Minustah pour échapper à la fureur de la foule. On a tout fait pour étouffer cet incident que le public ignore jusqu'à date. Autant de motifs politiques qui portent Préval à chasser Boulos pour cumuler les sièges nécessaires pour obtenir la majorité à la Chambre Haute.

La faucille coupe aussi des têtes dans le camp de Lespwa. La première victime c'est le Sénateur de l'Ouest Jean Hector Anacacis, fondateur du SOLAM à SOLINO. Selon lui l'assassinat de son frère dernièrement à Kenscoff est un message codé qu'on lui adresse. Il sentait venir le danger à cause de ses interventions orageuses au Parlement en exigeant de ses collègues un peu plus d'éthique. Il leur reprochait d'être le papier carbone de l'Exécutif. Le Président du Sénat Kelly Bastien se comporte comme l'enfant de chœur de Préval. La dite résolution du 18 mars 2008 radiant Rudolph Boulos contrairement aux voux de l'article 112.1 de la Constitution de 1987 est la preuve la plus irréfragable de sa soumission inconditionnelle. Quelle tristesse!

Poursuivant sa quête de sénateurs afin d'obtenir le quorum à la Chambre Haute, LESPWA vise la Grande Anse en tentant de tuer dans l'ouf l'intention de Guy Philippe de briguer le poste de Sénateur. Préval a sollicité le concours de la DEA pour se débarrasser de Guy Philippe sous l'accusation mortelle de trafic de drogue. Le chef des rebelles ciblé avec précision grâce aux repères cathodiques de son cellulaire devrait être capturé puis conduit en bateau à Miami. Il s'est volatilisé pour reparaître le même jour au micro de Radio Kiskeya en renouvelant sa volonté, per fas et nefas, d'être sénateur de la Grande Anse. Une enquête est en cours au niveau de la BLTS ou Brigade de Lutte contre le Trafic des Stupéfiants pour identifier une voix captée sur les bandes magnétiques de la DEA mettant la puce à l'oreille de Guy Philippe afin de se mettre à couvert.

L'arrestation manquée de Guy Philippe est aussi un message en différé à l'adresse du Premier Sénateur de l'Artibonite, son partenaire secret. Ce n'est pas par accident que le pouvoir a échu à une famille de tortues au départ d'Aristide. Deux ans avant, un plan a été mis en place pour faire de La tortue provisoirement le Premier Ministre de la Transition et définitivement le Président d'Haïti. Cependant tout ne s'était pas déroulé comme prévu. Une pièce importante manquait au puzzle : l'intégration des combattants comme Nouvelle Force Armée dont Guy Philippe serait le Chef. Collins Powell s'y est opposé en rejetant le schisme évoqué par La tortue comme justification. Sa nomination comme médiateur en Guinée a pour effet de rehausser son éclat en Haïti pour les prochaines joutes électorales. Si pour se hisser au pouvoir et le maintenir pendant deux ans Préval avait utilisé la ruse, au deuxième mitan c'est par la force que le KGBiste entend s'imposer. Tant pis pour les incrédules!

NOTE DE PRESSE DE L'IMED

t& Institut Mobile d'Education Démocratique

IMED

21, Bois Patate Canapé vert Port-au-Prince, HAITI.

Tél. /Fax: (509) 245-1788 / 454-0332

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POSITION DE L’IMED A L’OCCASION DE LA COMMERATION DE LA CONSTITUTION DU 29 Mars 1987


L’IMED, constate avec beaucoup des préoccupations que 21 ans, après sa ratification massive par le peuple haïtien, la Constitution du 29 mars 1987 continue à être violée par des responsables de l’Etat Haïtien. Quelques faits comme illustration

1e) Le Conseil électoral permanent, jusqu'à date, n’est pas mis en place. En 2007, on était dans un moment favorable pour organiser les élections des Assemblées municipales et Départementales, instruments constitutionnels, à partir desquels on doit ériger le Conseil électoral permanent. Le pouvoir exécutif et le Conseil électoral provisoire d’alors n’ont pris aucune mesure concrète dans cette direction. Le résultat est négatif pour la Démocratie : Le pays évolue toujours avec la formule du Conseil électoral provisoire ; ce qui n’est pas conforme à la stabilité institutionnelle dont Haïti a besoin pour progresser.

2e) Les gouvernements successifs, de 1987 à nos jours, n’ont pas aidé l’Université d’Etat d’Haïti à se renforcer pour jouer son rôle comme institution régulatrice de l’Enseignement supérieur. C’est un irrespect de la Constitution qui en son article 212 stipule : Une loi organique réglemente la création, la localisation et le fonctionnement des Universités, et des écoles supérieures publiques et privées du pays.

Ce vide légal fait qu’on assiste à travers le pays à la prolifération de facultés privées disposant un enseignement, en dehors de tout contrôle de l’Etat.

3e) Le créole, notre langue nationale, devenue une des langues officielles du pays grâce à la constitution de 1987, continue d’être méprisé par les autorités nationales. En effet, aucune mesure n’est prise pour mettre en application l’article 213 de la constitution, stipulé comme suit : Une académie haïtienne est instituée en vue de fixer la langue créole et de permettre son développement scientifique et harmonieux.

4e) Le Sénat de la République, à l’occasion des affaires Boulos et Compère s’est comporté dans sa Résolution du 18 Mars 2008 en pouvoir judiciaire et pouvoir législatif. En effet, en expulsant les Sénateurs Boulos et Compère accusés d’avoir violé l’article 15 de la Constitution, mais non jugé par un tribunal, le Sénat n’a pas respecté l’article 113 de la charte fondamentale qui dit : Sera déchu de sa qualité de Député ou de Sénateur, tout membre du corps législatif qui, pendant la durée de son mandat aura été frappé d’une condamnation prononcée par un tribunal de droit commun qui a acquis autorité de chose jugée et entraîne l’inéligibilité. Quand 17 Sénateurs ont décidé que les Sénateurs Boulos et Compère étaient inéligibles, ils se sont comportés en juges ; ce qui ne relève pas de leurs attributions constitutionnelles. C’est un mauvais précédent, révélateur d’une tendance à vouloir imposer au pays l’omnipotence du Sénat. C’est dangereux pour l’équilibre des pouvoirs posé dans le préambule de la Constitution de 1987 qui définit un de ses objectifs comme suit : ce permettre la séparation et la répartition harmonieuse des pouvoirs de l’Etat au service des intérêts fondamentaux prioritaires de la Nation.

Malgré tous les coups reçus, la Constitution de 1987 reste un outil irremplaçable dans la lutte pour le changement. Certes elle mérite d’être amendée en certains points tels la double nationalité aux Haïtiens de l’extérieur, la clarification de la décentralisation de l’Etat etc. Mais ce doit être dans le respect des articles relatifs à l’amendement prévus dans cette constitution

A tous les démocrates, L’IMED dit : Montons la garde pour sauvegarder les acquis démocratiques consacrées dans la Constitution de 1987.