jeudi 9 avril 2009

Reporters sans frontières s'élève contre la fermeture, le 8 avril 2009 à Port-de-Paix , de la radio privée Idéale FM, pour "obstruction à la justice'.

Français/English
Reporters sans frontières
9 avril 2009
Haïti : une station de radio fermée d'office après le refus de sa rédaction de livrer ses sources.
Reporters sans frontières s'élève contre la fermeture, le 8 avril 2009 à Port-de-Paix (Nord-Ouest), de la radio privée Idéale FM, pour "obstruction à la justice". Le commissaire du gouvernement de la ville, Jean Frédéric Bénêche, cherchait à obtenir l'accès aux sources de l'information diffusée par la station concernant Alain Désir, un présumé trafiquant de drogue haïtien détenu en Floride. Devant le refus de la direction d'Idéale FM, des scellés ont été posés d'office à l'entrée de la rédaction, condamnant le média au silence.
"Cette mesure constitue un moyen de pression inacceptable sur un média. Elle relève à la fois de la censure et de la tentative de violation du secret des sources. La presse n'a pas à jouer le rôle d'auxiliaire auprès de la police ou de l'autorité judiciaire. Nous demandons au ministre de la Justice, Jean-Joseph Exumé, d'intervenir sans délai pour mettre fin à cette situation", a déclaré l'organisation.
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Haiti: radio station closed for refusing to reveal sources
Reporters Without Borders condemns yesterday's closure of Idéale FM, a privately-owned radio station based in the northwestern town of Port-de-Paix, by local prosecutor Jean Frédéric Bénêche for allegedly "obstructing justice." The prosecutor asked the station to identity its sources for a report about Alain Désir, an alleged drug trafficker who is being held in Florida. When the station refused, the prosecutor ordered its closure and had an official seal put on the entrance."Pressuring a news media in this manner is unacceptable," Reporters Without Borders said. "It constitutes both an act of censorship and a violation of the confidentiality of sources. It is not the media's job to act as police or judicial auxiliary. We urge justice minister Jean-Joseph Exumé to intervene without delay and put a stop to the situation."
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Benoît HervieuDespacho Américas / Americas deskReporters sans frontières47, rue Vivienne75002 Paris - Francetél. : +33 (0) 1 44 83 84 68fax : +33 (0) 1 45 23 11 51e-mail :
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samedi 4 avril 2009

Inauguration du monument au Général Dumas, place du Général-Catroux à Paris






Allocution de Claude Ribbe samedi 4 avril 2009 à l'occasion de l'inauguration du monument au général Dumas, place du Général-Catroux à Paris en présence du maire de Paris, M. Bertrand Delanoë, et du Commissaire à la diversité et à l'égalité des chances, M. Yazid Sabeg.


Monsieur le Maire,
Monsieur le Commissaire,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Mesdames, Messieurs,

Il en aura fallu du temps pour que l’injustice faite au général Dumas soit enfin réparée. C’est ici même, place du général-Catroux, jadis Malesherbes, que les Trois Dumas avaient été réunis en effigie dès 1912 pour être séparés trente ans plus tard par les collaborateurs. Les voici de nouveau ensemble grâce à la ville de Paris.


Le 25 mars 1762, le futur général Dumas naissait esclave avec comme seul patrimoine deux prénoms : Thomas-Alexandre. C’était à Jérémie, une ville coloniale de la partie française de l’île de Saint-Domingue, devenue aujourd’hui République d’Haïti. Son père ? Un colon déclassé issu de l’aristocratie normande. Sa mère ? Une esclave d’origine africaine qui servait de compagne. Le sinistre code noir régissait le sort et de la mère et de l’enfant. Le père revint en Normandie et vendit son fils de treize ans pour payer la traversée avec une clause permettant le rachat. Le jeune Thomas-Alexandre arriva au Havre en 1775 sous un faux nom. C’était un sans papiers et rien ne le destinait à être plus honoré que ne le sont les sans papiers d’aujourd’hui. En 1786, il choisit un métier – l’armée – et un pseudonyme - Alexandre Dumas. Dans le régiment de cavalerie des dragons de la Reine, il rencontre trois amis. À Villers Cotterêts en 1789, il fonde une famille avec Marie-Louise Labouret, la fille d’un aubergiste. Comme beaucoup de Cotteretziens, comme beaucoup de Français, les Labouret méprisaient les préjugés et reconnaissaient un homme à sa valeur, pas à sa couleur ni à son accent, ni à sa religion. La Révolution fit d’Alexandre Dumas un général d’armée et un héros. À Villers-Cotterêts, ce fut et c’est toujours le Général, la fierté du pays. À trente deux ans, à la tête de 45 000 hommes et d’un état major de 17 généraux, il s’élance à la conquête du Petit-Saint-Bernard et du Mont Cenis. En brave officier de la République, il ne marche pas derrière ses troupes, mais toujours à leur tête. Il croit à des valeurs simples telles que l’honneur, le courage, la liberté, l’égalité et la fraternité. Ses exploits militaires en France, en Italie, font de lui l’égal d’un chevalier Bayard, d’une Jeanne d’Arc, et, bien sûr, d’un d’Artagnan. Car d’Artagnan c’est lui.


Le général Dumas n’était pas qu’un combattant. C’était aussi un homme qui croyait en l’homme. Il sut le montrer lorsque, nommé commandant en chef de l’armée de l’Ouest, il démissionna avec éclat, préférant briser son épée plutôt que de massacrer les civils de Vendée. Par le respect dont il fit preuve vis à vis des prisonniers de guerre, c’est l’un des plus grands soldats de tous les temps dont le nom devrait être inscrit au fronton des académies militaires.


Mais le général Dumas n’obtint pas, de son vivant, sa part de gloire ni la reconnaissance de la nation à laquelle il avait tant donné. Bonaparte, qui l’admirait, sans doute, mais qui le jalousait aussi, s’acharna contre lui. En 1802, décidant de revenir sur l’abolition de l’esclavage décidée pendant la Révolution et de mettre dans les fers les citoyens français de toutes les colonies sur le seul fondement de la couleur de leur peau, le Premier consul mit en vigueur sur le territoire national une réglementation raciste qui interdisait aux militaires descendants d’Africains non seulement de commander aux Européens mais de résider dans un périmètre de moins de cent kilomètres de Paris, une réglementation qui interdisait aux soldats dont la peau était la plus sombre de résider ailleurs que dans les Pyrénées orientales ou les Alpes maritimes, une réglementation qui proscrivait les mariages dits « mixtes » entre civils, une réglementation qui interdisait aux « nègres et autres gens de couleur » qui ne s’y trouvaient pas déjà d’entrer sur le territoire français. Titulaire d’un sabre d’honneur qu’il avait pourtant reçu de Bonaparte à Alexandrie en juillet 1798, le général Dumas était membre de droit de l’ordre national de la Légion d’honneur créé le 19 mai 1802. Mais l’exercice de ce droit et l’entrée dans cet ordre lui furent interdits à cause de la couleur de sa peau.


Le général Dumas mourut de chagrin et de honte d’être chassé de l’armée, d’être visé par des textes aussi odieux, aussi injustes, aussi contraires à tous les principes qu’il avait défendus les armes à la main et au péril de sa vie.


Il laissa une veuve sans ressources et deux orphelins dépourvus de toute aide de l’État pour survivre et accéder au savoir. Et pourtant, l’un de ces orphelins, guidé par l’amour qu’il portait à un père si cruellement traité, est devenu, grâce à son talent et à sa persévérance, l’écrivain français le plus lu dans le monde. Pour honorer ce général qui lui avait donné la vie, il reprit ce pseudonyme d’Alexandre Dumas et en fit un nom encore familier à tous sur tous les continents. Il transfigura les aventures du général et de ses compagnons dans Les Trois Mousquetaires et sa revanche fut de faire du proscrit de 1802 un Gascon admiré de tous ceux qui n’auraient jamais voulu s’identifier à un « nègre ». Sa statue est ici. Un troisième Alexandre Dumas, fils et petit-fils des précédents, auteur de La dame aux Camélias s’installa dans ce quartier Sa statue est là-bas. Même si ses yeux bleus et ses cheveux blonds ne trahissaient pas ses origines, il n’oublia jamais d’où il venait. Il n’oublia jamais que ses ancêtres avaient soufferts. Ils souffriraient encore aujourd’hui, hélas. Car l’esclavage a été aboli depuis bien longtemps. La France a perdu ses colonies. Mais le racisme de 1802 continue à gangrener le pays des Dumas comme un cancer qui ne dit pas toujours son nom. S’il en était autrement, le glorieux général aurait-il été chassé des livres d’histoire et de la mémoire de son pays comme il a été chassé de l’armée ? Oui, l’obsession de classer les Français par la couleur de leur peau et d’opposer le noir au blanc continue de transpirer dans bien des discours, même ceux qui sont pavés, en apparence, des meilleures intentions. La France doit en finir avec ce fléau si elle ne veut pas que l’idéologie coloniale de jadis dégénère aujourd’hui en guerre civile non seulement outre mer mais aux portes mêmes de cette ville, dans les ghettos où l’on relégué les proscrits d’aujourd’hui. Les damnés de la France, descendants des indigènes et des esclaves, quel héros leur a-t-on laissé ? Quel rêve pour eux, hormis les réussites étrangères ? Alors qu’on leur rende au moins, ici et maintenant, ce géant là qui leur ressemble. Qu’on le rende à tous les Français ce héros qui peut les rassembler. Et qu’on réintègre enfin le général Dumas dans l’ordre national de la Légion d’honneur où il a sa place plus que tout autre. En attendant, ces fers d’esclaves brisés que la ville de Paris lui donne, eh bien nous nous les approprions. Rendez-vous à toutes celles et à tous ceux qui sont ici aujourd’hui le 10 mai prochain afin de célébrer, en ce même lieu, devant les fers de Driss Sans Arcidet, à travers ce héros issu de l’esclavage, l’abolition de la servitude, la gloire des esclaves venus d’Afrique et celle de tous leurs descendants.

Plus d'infos à partir de du site internet de Radio Métropole.


Vendredi, 3 avril 2009 09:52

Le dossier d'Haïti sera au menu des discussions au Conseil de sécurité de l'ONU
Au conseil de sécurité des Nations Unies, la situation haïtienne sera évoquée le 6 avril prochain. L'annonce a été faite par le représentant du Mexique au sein du Conseil, Claude Heller. Il souligne que cette réunion aura lieu en présence de l'ambassadeur d'Haïti, Léo Méorès et le représentant du secrétaire général de L'ONU en Haïti, Hédi Annabi. Les débats vont se dérouler autour de la coordination de l'assistance en faveur de la République d'Haïti . C'est également au cours de cette séance de travail que sera présenté le rapport relatif à la visite à Port-au-prince d'une mission du Conseil de Sécurité le mois dernier.
Selon les membres du Conseil de Sécurité, une attention spéciale sera accordée à Haïti à quelques jours de la Conférence des donateurs prévue à Washington le 14 avril prochain. EJ

L'ONU veut lutter contre la criminalité en Amérique latine et dans les Caraïbes
L'ONU a ouvert un bureau régional au Panama pour faciliter la bataille contre le narco –trafic et les autres formes de crimes organisées.
Un accord a donc été signé entre les responsables onusiens et les autorités panaméens le mardi 24 mars dernier.
Selon le directeur exécutif du Bureau de lutte contre la drogue et autres délits des Nations Unies, Antonio Maria Costa, cette entité travaillera de concert avec les autorités de pays comme Haïti, la République dominicaine, Cuba et Salvador dans le cadre de la lutte contre la délinquance, les stupéfiants et le terrorisme EJ


La Jamaïque aura bientôt une mission diplomatique en Haïti
Le premier ministre Jamaïcain a annoncé pour bientôt l'installation d'une mission diplomatique à Port-au-Prince selon les informations reportées par le journal jamaïcain « Jamaica Gleaner » .
Selon le quotidien, le premier ministre Keneth Baugh, qui fait également office de ministre des affaires étrangères de Jamaïque, a fait ces déclarations dans le cadre d'une rencontre organisée cette semaine à Otawa, avec la ministre canadienne de la coopération, Beverly Oda.
L'officiel jamaïcain en avait profité pour remercier le Canada pour le travail qu'il réalise en Haïti.EJ

Ratification par le parlement européen de l'accord économique APE
Le parlement européen a ratifié le mercredi 25 mars, l'accord économique APE, intervenu en octobre dernier entre l'Union Européenne et 14 pays membres de la CARICOM.
L'accord dit de partenariat Economique (APE) permettra notamment aux états de la Caraïbe d'avoir un accès direct au marché européen et aux pays européens d'écouler leurs produits au niveau de la CARICOM pendant une période de 25 ans.
Un accord non encore signé par Haïti qui dispose d'un délai expirant en 2010 pour le faire.EJ

11 membres d'un gang appréhendés par la DCPJ

Un important réseau de kidnapping ayant des ramifications dans des villes de province a été démantelé par les forces de l'ordre en début de semaine.
Le directeur central de la Police Judiciaire, Frantz Thermilus informe que 11 des 20 membres de ce gang ont été interpellés à Port-au-Prince et au Cap Haïtien ces derniers jours.
Les autorités policières ont lancé un avis de recherche contre Etienne Willy, alias Pierre Wenston, chef de ce gang qui avait commis des forfaits à Saint Michel de Latalaye (Artibonite) , Ouanaminte (Nord'Est), Pilboro (Nord), Caradeux et Tabarre (Ouest).
Selon M. Thermilus les membres de ce gang étaient responsables de l'enlèvement de deux policiers sur la route nationale numéro 2. Ils avaient également enlevé un enfant dans le quartier de Lilavois. Dans le même temps, trois autres individus auteurs de rapts ont été appréhendés par les policiers du Cap Haïtien la semaine dernière.
Tout en réitérant la détermination des forces de l'ordre à combattre le phénomène du kidnapping, le directeur de la police Judiciaire invite les victimes d'enlèvement à fournir des informations qui permettront de démanteler les réseaux de kidnapping.
De plus, M. Thermilus annonce la poursuite des enquêtes visant à retrouver d'autres personnes séquestrées. Au nombre des personnes séquestrées, le directeur de la Commission Nationale des marchés publics, François Robert Marcelo, enlevé le 12 janvier 2009 à Delmas. LLM

Les autorités planchent sur la sécurité des élections sénatoriales

Les conseillers électoraux, les responsables du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) et le chef adjoint de la Minustah, Joël Boutroue ont abordé hier les différents aspects du dispositif sécuritaire à l'occasion des joutes du 19 avril.
La Première Ministre Michèle Pierre Louis, chef du CSPN, a notamment pris en compte les menaces proférées par certains secteurs hostiles à l'organisation des sénatoriales partielles.
Les conseillers électoraux sont l'objet de menaces de la part des tenants d'un mouvement dénommé " porte fermée". Les membres de ce secteur non identifié menacent également de représailles les candidats et électeurs qui voudraient prendre part à la campagne électorale et aux joutes du 19 avril.
Au moment où les conseillers électoraux, la Première Ministre, le ministre de la justice, le secrétaire d'état à la sécurité publique participaient à la rencontre, des manifestants lavalas lançaient des propos hostiles aux conseillers électoraux.
Très menaçants les organisateurs de la manifestation ont appelé au boycott des sénatoriales partielles en raison de l'exclusion du parti Lavalas. René Civil a au cours de la manifestation mis au défi les candidats de faire campagne dans les quartiers populeux.
Les autorités électorales avaient indiqué en début de semaine que des matériels sensibles ont été distribués dans les principales villes de province telles Port-de-Paix, Fort Liberté, Cap Haïtien, Hinche, Mirebalais, Miragoane et Jérémie. Dans le même temps, les responsables du CEP ont publié des listes électorales partielles qui ont été affichées dans certains centres de vote. Les autorités électorales poursuivent également les travaux visant à favoriser le fonctionnement du Centre de Tabulation des résultats.LLM

Le projet de loi de finance approuvé par les députés

Après deux tentatives ratées les députés ont approuvé hier le rapport de la commission finance recommandant l'adoption du projet de budget rectificatif 2008 – 2009.
Un vote en guise d'engagement, les députés et les membres du gouvernement ayant convenu que le budget 2009 – 2010 doit être soumis au parlement au cours du mois de juin.
Le président de la chambre basse, Levaillant Louis Jeune est satisfait du vote mais fait remarquer que les députés pourraient interpeller le gouvernement si la loi de finance 2009 -2010 n'est pas déposée à temps.
M. Louis Jeune dit comprendre que 50 % du budget ait été déjà décaissé regrettant que ce vote soit intervenu plus de 6 mois après le début de l'exercice fiscal.
Selon le président de la chambre des députés le vote du budget est indispensable parce qu'entre autre il faut accorder des fonds pour payer les arrières de salaires des enseignants.
Interrogé sur les conséquences de ce vote tardif, le président de la chambre basse soutient que les élus ont approuvé non seulement les dépenses mais aussi les recettes déjà réalisées.
Le ministre chargé des relations avec le parlement, Joseph Jasmin se réjouit du vote du budget et signale que les élus ont exercé leurs prérogatives constitutionnelles en analysant minutieusement les différentes affectations de la loi de finance. Il révèle que la Première Ministre, Michèle Pierre Louis, a déjà enjoint les ministres d'œuvrer afin que le prochain budget soit soumis au parlement avant le 30 juin.
Le projet de budget ratifié par la chambre basse sera analysé à partir de la semaine prochaine par le sénat. LLM

Assassinat du journalistes Jean DOMINIQUE ; neuf ans après des journalistes haïtiens réclament encore justice



Vendredi, 3 avril 2009 19:58


Des journalistes haïtiens ont marché dans les rues de Port-au-Prince, ce 3 avril 2009, pour marquer le 9e anniversaire de l'assassinat du journaliste Jean Léopold Dominique.


Vêtus de t-shirts à l'effigie de Jean Dominique, ces travailleurs de divers médias de la capitale haïtienne et des villes de province ont lancé des messages à travers lesquels ils réclament justice pour l'ancien directeur général de Radio Haïti Inter.


Sur tout le parcours de la marche, le message était clair : « justice pour Jean Dominique.


Un ancien collaborateur de Jean Dominique à Radio Haïti Inter, Grégory Casimir est venu directement du Canada pour participer à cette manifestation qui a pris fin devant le Palais de Justice.


Pour Grégory Casimir, le ministère de la justice doit intervenir dans ce dossier. L'important ce n'est pas de nommer des juges, mais de faire avancer le dossier a-t-il fait remarquer.


En 9 ans, « le dossier sera passé entre les mains de six juges d'instruction et l'impunité totale demeure », a dénoncé l'organisation internationale Reporters Sans Frontières (RSF) dans un communiqué de presse.

RD
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Haïti-Presse-Assassinat
Affaire Jean Dominique : Les journalistes furieux contre les juges
Une "prime de 50.000 dollars" bientôt disponible pour récompenser toute personne détentrice d’informations crédibles, annonce le responsable de SOS Journalistes, Guyler Delva, à l’occasion du 9e anniversaire de l’assassinat du plus célèbre des journalistes haïtiens
vendredi 3 avril 2009,
Plusieurs dizaines de personnes, pour la plupart des journalistes, ont manifesté vendredi à Port-au-Prince en vue de réclamer justice pour le directeur de Radio Haïti Inter, Jean Léopold Dominique, à l’occasion du neuvième anniversaire de son assassinat.
Le 3 avril 2000, un commando avait exécuté le plus célèbre journaliste haïtien dans la cour même de sa station en compagnie d’un employé, Jean-Claude Louissaint.
Avec à leur tête Guyler Delva, responsable de l’organisation SOS Journalistes et de la commission présidentielle d’appui aux enquêtes sur les journalistes assassinés (CIAPEAJ), les manifestants ont fustigé le laxisme des juges d’instruction chargés de mener l’enquête, particulièrement le dernier, Fritzner Fils-Aimé. « Neuf juges, les uns plus rusés que les autres, se sont succédés sans qu’aucun résultat n’ait été obtenu après neuf années d’instruction », a déclaré Delva devant le Palais de justice.
Apellant à la nomination d’un autre juge pour prendre en charge ce dossier encombrant, il soutient que les assassins de Jean Dominique - les commanditaires aussi bien que les auteurs matériels du double meurtre du 3 avril 2000- doivent être coûte que coûte identifiés, jugés et condamnés. Le responsable de la CIAPEAJ se dit d’autant plus convaincu qu’il n’y a pas d’autres issues que le Président René Préval et la Première ministre Michèle Pierre-Louis étaient tous deux très proches du directeur de Radio Haïti.
Guyler Delva a, par ailleurs, annoncé l’organisation d’une levée de fonds en vue de réunir une prime de 50.000 dollars américains destinée à toute personne pouvant fournir des informations crédibles sur les auteurs du meurtre de M. Dominique.
D’autres journalistes ayant pris la parole au cours de la marche ont également exprimé leur ras-le-bol face à l’indifférence des autorités judiciaires chargées d’élucider un cas aussi emblématique.
Les manifestants se sont arrêtés devant le ministère de la justice et le Palais National avant de se disperser dans le calme.
Un peu plus tard dans la journée, les mêmes confrères ont pris part à un débat, retransmis en direct par la Télévision Nationale, sur l’affaire Jean Dominique et la situation de la presse haïtienne. Une liaison téléphonique a été établie avec la journaliste Michèle Montas, veuve du disparu et porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Depuis New York, elle a exprimé sa déception devant l’impunité qui continue d’entourer la mort odieuse de son mari tout en émettant l’espoir de voir la justice rattraper un jour les assassins.
La veille de ce nouvel anniversaire douloureux, l’organisation Reporters Sans Frontières s’est demandée si Jean Dominique et Jean-Claude Louissaint auront jamais droit à une décision de justice équitable après le renvoi du juge instructeur Fritzner Fils-Aimé soupçonné de corruption dans le traitement d’autres dossiers.
spp/Radio Kiskeya

Assassinat de JEAN DOMINIQUE : Reporters Sans Frontières se demande si justice sera rendue


Jeudi, 2 avril 2009 13:48

L ‘enquête sur l'assassinat du journaliste Jean Dominique reste toujours bloquée au niveau du cabinet d'instruction. Le juge en charge du dossier Fritzner Fils-Aime a été mis en disponibilité cette semaine pour faute administrative grave selon le ministre de la justice.


Me Fritzner Fils-Aime est accusé par le réseau national de défense des droits humains de transformer son cabinet en une boutique.


Dans une note rendue publique le RNDDH déclare que Me Fritzner fils-Aimé pratique l'auto-saisine, agit sans réquisitoire d'informer, sans ordonnance de désignation du doyen, procède à l'arrestation de citoyen et à leur libération contre rançon.


Dépositaire d'une commission rogatoire de la cour d'appel de Port -au –prince, le magistrat avait pour mandat d'identifier les commanditaires de l'assassinat du journaliste.


Y aura- il nomination d'un nouveau magistrat se demande Reporters Sans frontières dans un communiqué à l'occasion du neuvième assassinat du PDG de Radio Haïti inter


L'organisation de défense des journalistes croit que ces questions se posent alors que le délitement de la procédure, au fil du temps, rend de plus en plus improbable la manifestation de la vérité


Depuis que l'enquête judiciaire s'est ouverte en 2000, au moins six juges d'instruction ont travaillé sur le dossier de l‘assassinat du journaliste sans qu'ils arrivent à produire un rapport complet permettant d'identifier tous les présumés coupables. RD

Note de Reporters sans frontières

Français/English
2 avril 2009


Haïti : le juge d'instruction en charge de l'affaire Jean Dominique mis en disponibilité pour "corruption"


Le ministère de la Justice et de la Sécurité publique a annoncé, le 30 mars 2009, la mise en disponibilité pour "actes de corruption graves" de Fritzner Fils-Aimé, le dernier juge d'instruction en charge de l'enquête sur l'assassinat, le 3 avril 2000 à Port-au-Prince, du directeur de Radio Haïti Inter, Jean Dominique. Fritzner Fils-Aimé, mais aussi le commissaire du gouvernement de Jérémie (Sud-Ouest), Joseph Descharles, et le substitut du commissaire du gouvernement de Petit-Goâve (Sud-Ouest), Patterson Dorval, font l'objet d'une plainte de leur ministère de tutelle et connaîtront leur sort à l'issue d'une audience au Conseil supérieur de la magistrature. Fritzner Fils-Aimé était le sixième juge d'instruction à avoir été saisi du dossier Jean Dominique, depuis 2006. Dépositaire d'une commission rogatoire de la cour d'appel de Port-au-Prince, il avait pour mandat d'identifier les commanditaires de l'assassinat du journaliste. A ce jour, seul un suspect, Mercidieu Toussaint, arrêté en août 2007, a été placé en détention dans le cadre de cette affaire. Rencontré par Reporters sans frontières, le magistrat se plaignait d'un manque de moyens. Il a récemment dénoncé une "absence d'intérêt de la cour d'appel" pour ce dossier.

"Neuf ans après l'assassinat de Jean Dominique, le dossier sera passé entre les mains de six juges d'instruction et l'impunité totale demeure. Cet épisode, que nous ne pouvons commenter sur le fond, s'ajoute malheureusement aux nombreux échecs de l'enquête. L'absence de résultats reprochée au juge Fils-Aimé tient-elle seulement aux manquements de ce dernier ? Y a-t-il eu une claire volonté, judiciaire et politique, d'élucider cette affaire ? Y aura-t-il nomination d'un nouveau magistrat ? Toutes ces questions se posent alors que le délitement de la procédure, au fil du temps, rend de plus en plus improbable la manifestation de la vérité", a déclaré Reporters sans frontières.
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Haiti : judge in charge of Jean Dominique murder case suspended for corruption


The justice ministry announced on 30 March that Fritzner Fils-Aimé, the latest judge to be put in charge of the investigation into the April 2000 murder of Radio Haïti Inter director Jean Dominique, has been suspended for "serious acts of corruption." Two other judicial officials - Joseph Descharles, the prosecutor of the southwestern town of Jérémie, and Patterson Dorval, the deputy prosecutor of the southwestern town of Petit-Goâve - were suspended at the same time for similar reasons. The charges against them are to be heard by the Higher Council for the Judiciary.

Fils-Aimé was the sixth investigating judge to be put in charge of the Dominique case since 2006. He had been ordered by the Port-au-Prince appeal court to identify the instigators of Dominique's murder. Only one suspect has ever been arrested in connection with the case. That was Mercidieu Toussaint, who was arrested in August 2007. When Reporters Without Borders met Fils-Aimé to discuss the Dominique case, he complained of a lack of resources and of a "lack of interest on the part of the appeal court."


"In the nine years since Dominique was gunned down, the case has been handled by a total of six investigating judges and his murder remains completely unpunished," Reporters Without Borders said. "We cannot comment on the substance of this latest episode, but it clearly represents yet another failure for the investigation. Is the lack of results by Fils-Aimé due solely to his negligence? Is there a clear judicial and political will to solve this case? Will a new judge be appointed? These questions require an answer as the judicial procedures disintegrate with the passage of time, and it becomes more and more unlikely that the truth will ever be known."--

Benoît Hervieu

Despacho Américas / Americas deskReporters sans frontières

47, rue Vivienne75002 Paris - Francetél. : +33 (0) 1 44 83 84 68

fax : +33 (0) 1 45 23 11 51

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vendredi 3 avril 2009

Assassinat Jean Dominique: 9 ans plus tard.


Port-au-Prince, le 3 avril.-


9 ans déjà depuis le brutal assassinat de Jean Dominique, propriétaire de Radio Haïti et de Jean Claude Louissaint, gardien de la radio.


Très tôt le 3 avril 2000, Jean Dominique arrive à la radio pour son émission du matin. Il ne franchira pas la porte d’entrée. Des hommes armés attendaient déjà sur la cour. Jean Dominique et Jean Claude Louissaint sont atteints de plusieurs projectiles tirés presqu’à bout portant. Les détonations entendues révèleraient qu’au moins deux tueurs ont perpétré le crime. Jean Claude Louissaint est mort sur le coup. Transporté d’urgence à l’Hôpital de la Communauté Haïtienne sur la route de Frères, Jean Dominique succomba à ses blessures quelques minutes plus tard.


Plusieurs arrestations et interpellations ont été effectuées depuis. En 2007, une commission est créée pour assurer le suivi de l’enquête sur l’assassinat des journalistes. Les « obstacles politiques » au dossier de Jean Dominique ne devaient plus exister selon le président Préval. Bob Lecorps qui avait été arrêté en 2000, relâché et qui disait détenir des informations sur le crime, est assassiné le lendemain de cette déclaration.


En 2008, les membres de la commission réitèrent leur volonté de faire aboutir l’enquête. Le commissaire Jean Daniel Ulysse, alors responsable de la Police Judiciaire est arrêté. Il est accusé d'avoir causé la mort en 2001, d’un individu impliqué dans l’assassinat. Une arrestation dénoncée par plus d’un qui n’aboutira à rien.
2009, les acteurs se préparent à gagner les rues pour dire non à l’impunité. Que s’en suivra-t-il? Il n’est que d’attendre.


En attendant, qu’il s’agissait d’un assassinat politique, règlement de compte ou autre, la famille et les proches de Jean L. Dominique attendent toujours les résultats d’une enquête.

REGROUPEMENT DES CORRESPONDANTS DE PRESSE DU NORD






Note pour la presse



A l’occasion de ce 3 Avril 2009, date marquant le 9e anniversaire de l'assassinat de Jean Léopold Dominique, Directeur de Radio Haïti Inter et de Jean Claude Louissaint, gardien de la station, Le RCPN (Regroupement des Correspondants de Presse du Nord) salue la mémoire de ces travailleurs de la presse haïtienne disparus dans des conditions non encore élucidées.



Par son exemple d’engagement professionnel et de ténacité, Jean-Dominique incarnait la lutte pour la liberté d’expression en Haïti. Il reste le symbole du journalisme professionnel incorruptible. Il est un modèle pour les jeunes assoiffés de changement à travers une Haïti moderne et prospère.



Le RCPN profite de l’occasion pour réitérer son engagement dans le combat contre l’impunité. Il exige que justice soit faite ; que l’enquête puisse aboutir ; que les coupables soient condamnés.



L’immobilisme observé, depuis neuf (9) ans, dans le dossier Jean Dominique est voulu. Il représente une menace constante contre tous ceux qui osent dire la vérité et une garantie pour les corrompus. En conséquence, l’impunité provoquera un comportement d’autocensure chez les journalistes et cette situation est inacceptable.



Le RCPN met en garde tous les secteurs qui entendent se servir du dossier de Jean-Dominique comme outil de propagande politique. Il encourage et supporte tout mouvement de mobilisation réelle capable de faire pression sur l’appareil judiciaire et le gouvernement en place pour que l’enquête puisse aboutir.



Le maintien de plusieurs candidats ayant un casier judiciaire compromettant dans la course électorale pour les sénatoriales d’Avril 2009 prouve que, toujours, en Haïti, l’Exécutif l’emporte sur le Judiciaire. Le Président de la République , Chef de l'Etat, ayant comme obligation Constitutionnelle de veiller « au respect et à l'exécution de la Constitution et à la stabilité des institutions » et d’assurer « le fonctionnement régulier des pouvoirs publics », le Gouvernement en place a un rôle à jouer pour le déblocage de la situation et l’aboutissement de l’enquête du juge d’instruction qui agira en toute indépendance.

Fait au Cap-Haïtien, le 2 Avril 2009

Jean-Rony Jean
Secrétaire Général
Curtis Eyma
Secrétaire Général Adjoint.

Plus d'informations à partir OMEGA NEWS en cliquant sur l'adresse qui suivre:

http://www.omegamilitaryconsultant.com/artman/publish/cat_index_1.shtml

mercredi 1 avril 2009

La grève générale du Parti Lavalas dans le Nord : un poisson d’Avril.


Par Cyrus Sibert

http://www.reseaucitadelle.blogspot.com/

Cap-Haïtien, le 01 Avril 2009 (Le Ré.Cit)


Le mot d’ordre de grève générale, du parti Lavalas dans le Nord pour exiger du Conseil Electoral Provisoire (CEP) l’intégration des candidats du parti d’Aristide, n’a pas été respecté. Très tôt dans la matinée de ce mercredi 01 Avril 2009, le transport en commun fonctionnait sans problème. Les magasins, les bureaux administratifs et les marchands ambulants, après un moment d’hésitation et d’observation, se livraient normalement à leurs occupations habituelles.


Tandis qu’on se tue à vanter la force du parti d’Aristide, sur le terrain, le peuple répond de moins en moins à ses consignes et à ses mots d’ordre. Face aux techniques de noyautage de l’équipe du Président René Préval, Fanmi Lavalas se résume à un mythe qui ne reste populaire que dans les cauchemars de ses victimes ou dans les rêves de ceux qui souhaitent récupérer ses bases en vue de bénéficier de la popularité qu’Aristide avait en 1990.


Les résultats des dernières élections prouvent que Fanmi Lavalas est de plus en faible : aucun député, aucun Sénateur, seulement 2 mairies sur 19 dans le Nord. Dans le reste du pays la situation n’est pas différente. Même dans la zone métropolitaine : à Pétion-Ville, à Carrefour, à Delmas, au Centre ville de Port-au-Prince ou à Cité Soleil, les candidats de Fanmi Lavalas ont essuyé une défaite incroyable. Ils n’étaient pas nombreux les élus du parti d’Aristide en 2006.


A qui veut l’entendre : en 1990, Lavalas, avec toutes les branches du mouvement populaire avait obtenu 67% des voix. Même dans des conditions irrégulières, il était clair que Jean-Bertrand Aristide étant populaire, son élection était inévitable. Depuis, lors, soit de 1994 à 2001, Fanmi Lavalas n’a jamais remporté des élections libres. Toutes les élections ont été guidées par le Palais National et organisé entre quelques partis comme l’OPL, PLB, MOP, Fanmi Lavalas, ESKAMP/KOREGA membres de la ‘‘diversité’’ - [On se souvient de ce vocable d’Aristide : l’Unité dans la diversité’’]. Quelques figurants jouaient le jeu, argent comptant. Les gangs armés empêchaient à l’opposition de s’organiser.


Alors pourquoi refuse t-on d’accepter la réalité ? Le syndicaliste Polonais Lech Walesa, l’homme le plus populaire dans son pays dans les années 80, n’a obtenu que 5% des votes lors de sa dernière participation aux élections dans son pays. Lavalas est en voie de disparition. Il faut l’admettre ! Qu’on ne vienne plus troubler l’ordre des choses en présentant le Parti Lavalas comme une force incontournable. Cette idée encourage les partisans et fanatiques d’Aristide à compenser leur faiblesse populaire par la violence, au point de se croire capables d’empêcher la tenue des élections par le massacre des électeurs comme fut Ruelle Vaillant en 1988. Déjà on entend des promesses de violenter les élections du 19 Avril 2009.


Le peuple haïtien n’est pas dupe. Il observe et comprend que cette affaire Fanmi Lavalas n’a été qu’un moyen de faire fortune. Le mouvement populaire qui réclamait le changement en 1990 a été détourné au profit de quelques magouilleurs corrompus. Aujourd’hui, le peuple entend trouver des opportunités et assurer l’avenir de ses enfants. Il n’aime pas quant on assimile LE PAUVRE PEUPLE HAITIEN aux bandits mafieux du Parti FANMI LAVALAS.


Faut-il rappeler que la grève générale du 4 février 2009 lancée par l’Association des Medias du Nord (AMEN) pour protester contre le black out, l’état de la route nationale #1 au niveau de Vertières, le mauvais état des rues de la ville du Cap-Haïtien a été respectée à 100% par la population : preuve que le peuple a atteint un niveau de maturité politique.


RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 01 Avril 2009, 18 heures 15.

Les cambrioleurs sont maîtres de la ville du Cap-Haïtien.

Par Cyrus Sibert

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Cap-Haïtien, le 01 Avril 2009 (Le Ré.Cit)

Une armée de cambrioleurs envahit le centre ville de Cap-Haïtien la nuit. Après 22heures 30, l’heure fixée par la compagnie électrique pour interrompre la production de la centrale électrique, des voleurs, avec un savoir-faire extraordinaire, attaquent les familles capoises.


La nuit du 31 mars au 01 Avril 2009, a été le tour de la famille Georges, propriétaire des entreprises « Etablissements Georges » et de « TOTAL SHIPPING » de vivre cette situation d’insécurité. Deux hommes complètement nus (pourquoi ?) ont traversé par le toit des maisons voisines pour escalader les murs de leur résidence familiale. Tranquillement, à la faveur de l’obscurité causée par l’interruption à 22 heures de la production de la centrale électrique José Marti - don de la coopération tripartite haïtiano-cubano-vénézuélienne -, les cambrioleurs ont failli tout emporter. Ils n’ont pu atteindre leur objectif, grâce à la vigilance et l’intervention de personnes non encore endormies.


Plusieurs, Magasins du centre ville de Cap-Haïtien ont été cambriolés et saccagés par cette armée de cambrioleurs. Ils sont nombreux ceux qui ont été décapitalisés et dépourvus de leur stock. La population est aux abois. Elle se demande où est la police municipale ? Pourquoi l’E.D.H. (Electricité d’Haïti) s’entête-t-elle à fournir l’électricité de 9 heures à 22 heures, ignorant le climat d’insécurité qui règne à cause de l’interruption du service ? Pourquoi on ne s’arrange pas pour faire droit aux demandes de la population qui propose un horaire acceptable : 9 heures 14 heures pour le secteur économique et 19 heures 5 heures pour la vie et la sécurité des familles?


Face aux rumeurs faisant croire que l’horaire est dicté par Cuba et le Venezuela, le public se demande : Quel projet de Cuba /Venezuela nécessiterait l’obscurité dans la ville du Cap-Haïtien? La Centrale José Marti est-elle une usine électrique ou un point stratégique Cubano-Venezuela dans la baie de Cap-Haïtien ?


RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 01 Avril 2009, 18 heures 15.

LA PORTE ETROITE


Par Jean-Claude Bajeux
Centre Œcuménique des Droits Humains

Au bout de vingt-deux ans, la Constitution de 1987 émerge toujours comme un point de référence pour la construction d’un état de droit, comme le chemin obligatoire pour un peuple en mal de démocratie. Elle survit parmi les soupirs, les cris et les angoisses d’un peuple livré au désordre des choses, aux appétits toujours renaissants des profiteurs, et à une situation de violence viscérale dans un climat de destruction et des relents acides de sang.

La Constitution de 1987 est-elle responsable de ce jeu de chaises musicales de gouvernements improvisés, cette débâcle d’un pays où toutes les initiatives semblent incapables d’établir l’ordre de la loi, les séquences du savoir, l’accès de tous au travail et à la sécurité, sans parler de la simple propreté des rues et des marchés ? Malgré le oui quasi unanime (1,268,980) des votants, cette Constitution n’a cessé de rencontrer, dans la pratique, des critiques acerbes : ce serait elle, par exemple, la responsable de l’instabilité.

Dès le départ, l’institution du CEP (Conseil électoral) a été la cible de gouvernement militaire (CNG). Il fallut des semaines de manifestations, avec ses blessés et ses morts pour que les militaires redonnent à cet organisme le rôle prévu pour l’organisation des élections («la seule autorité en matière électorale »).Cette concession ne fut qu’apparente. Des morts, ciblées, se succédèrent dont l’avocat Lafontant Joseph et Yves Volel. Ce dernier tenait entre ses mains la Constitution et sa toge d’avocat quand il reçut deux balles à bout portant devant le département de la police.

La première élection sous l’égide du CEP et de la Constitution, le dimanche 28 novembre 1987 avorta sous les coups de feu des militaires et les machettes des assassins à ruban rouge. A Port-au-Prince, la cible principale fut l’école Argentine Bellegarde, à l’impasse Vaillant, au haut de Lalue, où sont morts 24 votants (dont un couple revenu de diaspora spécialement pour voter), des membres du bureau de vote et 1 journaliste étranger. A travers le pays, l’armée «fit son devoir ». Il y eut plus cent morts et blessés. Les responsables de cette triste épopée ne furent jamais poursuivis. Les noms des victimes n’ont jamais été réunis. Hans Christoph Buch, globe-trotter infatigable, a publié un livre qui rassemble pour la postérité ses reportages sur des massacres qui ont marqué l’actualité mondiale de ces dernières années. On peut donc trouver dans « Archipel de la douleur » le récit de ce « Dimanche sanglant. Anatomie d’un massacre ».

Ce ne sont pas seulement les militaires qui s’opposaient à l’idée d’une institution indépendante souveraine en matière électorale. Ils avaient été rompus à l’idée que les militaires nomment les présidents et qu’il ne fallait jamais donner raison à un civil contre un militaire. D’autre part, alors que bien des pays d’Amérique Latine avaient développé un « Droit Electoral » et abouti à des Institutions indépendante et autonomes, les juristes haïtiens, jacobins, napoléoniens, acceptaient mal cette innovation juridique comme aussi la création d’un poste de Premier Ministre.

De gouvernement transitoire en gouvernement transitoire, de compromis à compromis, les règles, les procédures, les institutions prévues par la Constitution de 1987 ont été contournées. Le blocage de la justice continue. Il y eut pourtant un moment, l’élection du Père Aristide, le 18 décembre 1990, qui semblait marquer, enfin, l’étape de l’entrée en démocratie. Ce ne fut pas le cas, malheureusement, à la fois par une résistance sourde à l’idée même de démocratie et aussi, on le sait, parce que ce n’était pas le souci dominant de ces nouveaux responsables politiques.

D’où cette dérive vers une troisième dictature, l’attraction vers un pouvoir absolu, cette tragédie vécue par Dessalines et Christophe, et tant d’autres jusqu'à la pathologie exorbitante de Duvalier. Mais cette fois, ce fut une navigation, dans un style fantaisiste, dans une ambiance d’anarchie généralisée et, en fin de compte, dans une impuissance totale à balayer notre pas de porte. L’exode du peuple haïtien, prenant parfois l’allure d’un sauve-qui-peut a continué, continue et continuera, nous privant d’une masse de savoir-faire et de talents. Les bonnes intentions sont isolées et paralysées. L’espoir et la volonté de sortir de ce marécage, de cette histoire quotidienne, marquée de paralysie et fragmentée de deuils et de catastrophes ne se concrétisent pas. Tous les problèmes ont été dix fois analysés. Toutes les solutions ont été vingt fois proposées. Que peut faire encore la parole ? Le silence serait-il sagesse ? Qui sera à la hauteur de cette crise historique ?

Pourtant la Constitution du 29 mars 1987, avec parfois son langage imprécis, avec ses antinomies, avec le projet de certaines composantes administratives impraticables, continue cependant à nous tracer le chemin à suivre, le chemin des libertés, le chemin de l’Etat de droit, le chemin du développement. Il n’y en a pas d’autre. Pénétrer en démocratie. Appliquer une justice intégrale. Ouvrir le pays aux courants de modernité. Sortir de la solitude misérabiliste. Balayer la maison. Nettoyer la ville de ses fatras. Emmener nos enfants à l’école. Leur apprendre à chanter et à danser. Admirer le coucher de soleil sur la Gonâve. Vivre en paix. Participer à la création du futur. S’insérer dans la Caraïbe. Ouvrir les bras au monde. Réconcilier la terre et l’eau.

Mais cette porte que nous offre la Constitution de 1987 est une porte étroite. Pour passer cette porte, nous aurons à faire des choix, apprendre la séquence des désirs possibles, abandonner le vertige maléfique du pouvoir personnel. Au contraire, il s’agit de cerner la vie par des jalons qui indiquent les normes. Après ces 22 années dominées par l‘apparition en plein jour de tous les démons, la hantise de l’assiette au beurre et de la chasse des dissidents à coups de fusil, après ces vagues de destructions, des petits jeux des grands malins, ces années vécues sans plans pour le futur, sans calendrier et comme toujours sans comptabilité, où le pouvoir instaurait son théâtre et se trouvait envahi par la farce, une farce qui nous coûte cher, très cher, une farce mortelle, à tous les niveaux de la vie sociale et politique.

C’est par cette porte étroite qu’il faut entrer et suivre, sans tricher, les cheminements, les procédures, les obligations contenues dans la Constitution du 29 mars 1987 pour la réviser, dénouer le nœud de ses contradictions, raffermir et préciser son langage. Cela demande, comme on le sait, une suite d’opérations minutieuses et coûteuses : une élection sénatoriale dans 15 jours, la présentation des changements à effectuer le deuxième lundi de juin, de nouveau des élections en novembre, députés et sénateurs pour le rendez-vous du premier lundi de janvier 2010 afin de voter les articles remis à neuf.

Les bénéfices à tirer de ces exercices d’obéissance à la Constitution seront immenses. Car il est temps de travailler à consolider les choses au lieu de les aider à disparaitre. L’entrée en démocratie est à ce prix. Tout doit être fait pour que tout se fasse dans la conscience de notre responsabilité historique au delà de nos petites et grandes querelles de famille.

Jean-Claude Bajeux
29 mars 2009

mardi 31 mars 2009

La Mairie du Cap-Haïtien entend faire échec aux élections du 19 avril 2009.

(Photo Le Ré.Cit Cyrus Sibert)


Par Cyrus Sibert

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Cap-Haïtien, le 31 Mars 2009 (Le Ré.Cit)

La manifestation lancée le 27 mars 2009 par le Parti Fanmi Lavalas dans le Nord pour dénoncer les élections du mois d’avril 2009 n’a pas fait recette. La population capoise n’a pas répondu à l’appel. Les gens vaquaient normalement à leurs occupations. Ils n’étaient que quelques dizaines de personnes à faire le parcours à travers les rues de la ville du Cap-Haïtien sous le leadership de Nawoon Marcellus pour protester contre l’entêtement du Conseil Electoral Provisoire (CEP) à organiser les élections sans le parti d’Aristide.

Une manifestation infiltrée de sympathisants de Moise Jean-Charles, ancien aristidien, aujourd’hui Candidat officiel du Palais National pour les sénatoriales. Les partisans de Moise, se réclamant de la mouvance Lavalas, ont marché aux cris de VIVE MOISE JEAN-CHARLES. Ils ont ainsi transformé la protestation de Fanmi Lavalas/Nord contre les élections en une véritable campagne électorale. Ils en ont profité pour poser des affiches du Candidat de LESPWA. La Police a dû intervenir à plusieurs reprises pour éviter des échauffourées entre partisans et ennemis jurés de Moise Jean-Charles. Excité, l’ancien député Lavalas de la Grande Rivière du Nord Nawoon Marcelus a été jusqu’à bastonner certains jeunes, transfuges du Parti Lavalas, qui depuis des mois vivaient, dit-il, à ses frais et aujourd’hui militent, sans réserves, au coté de Moise Jean-Charles. Il voulait, ajoute-il, donner une leçon à ces traites. L’un d’entre eux habite le quartier de Bas Ravine (Rue 25 G).

C’est dans ce climat général de confrontation que Moise Jean-Charles lança sa campagne dimanche dernier dans la localité de Saint-Raphaël. Une démonstration de force sans précédant dans le Nord. Camions, bus, voitures imprimées au portrait de Moise Jean-Charles, compagnie de Sécurité privée, artistes venus de Port-au-Prince pour la circonstance, le candidat du Palais National a fait une démonstration de force confirmant donc les rumeurs faisant état de 15 millions de dollars mis à sa disposition par le Président René Préval.

L’indignation bas son plein dans le Nord. Avec tant de moyens et le support inconditionnel de René Préval flanqué de son CEP, Moise Jean-Charles semble être imbattable. Ce lundi 30 mars 2009, on pouvait entendre les commentaires de simples citoyens : Préval n’est pas sérieux ! En imposant au département du Nord un candidat aussi piètre, il cherche à nous humilier ! Il a contre nous une haine dont nous ignorons les causes ! D’ailleurs il n’a jamais visité la ville du Cap-Haïtien ! Ses promesses électorales de construction d’infrastructures dans le Nord restent sans suite ! Nous sommes revenus au temps des élections officielles des Duvalier ! Même quand Préval cherche des votes sûrs au parlement pour atteindre ses objectifs politiques, il pourrait choisir un candidat potable! Cette situation ne restera pas sans conséquence, elle renforce les rangs de ceux qui s’opposent au pouvoir en place !

Quant au Maire de la Ville du Cap-Haïtien, Michel Sainte-Croix, sur la chaîne de la RTV (Radio Télé Vénus), le dimanche 29 mars 2009, il exige l’arrestation, pure et simple, des membres du Conseil Electoral Provisoire. Avec le Président du Conseil de l’Assemblée Section Communale de la Bande du Nord Gracius Laguerre, Michel Saint-Croix promet de bloquer la Ville du Cap-Haïtien. Une grève générale est lancée pour le mercredi 01Avril 2009. Le 07 Avril 2009 les autorités investies de la commune conseillent aux résidents de la ville de ne pas se risquer en plaine rue. Aucun service ne sera disponible dans l’espace communal. Les marchés, les cimetières, le local du bureau municipal seront fermés. En outre, le 19 Avril 2009 est décrété journée de protestation par le Maire Michel Saint-Croix et le Casec Gracius Laguerre.

Faut-il signaler, que dans le rapport du Département d’Etat Américain sur la violation des droits humains dans le monde en 2008, la Mairie du Cap-Haïtien est indexée pour ses agissements répressifs. Le rapport fait mention du comportement violent du Maire assesseur Fritz Joseph à l’encontre du Journaliste correspondant de Radio Signal FM, M. Marcel Joachim. Dans le rapport nous lisons : On July 1, the deputy mayor of Cap Haitien and his bodyguards attacked news correspondent Joachim Marcel and destroyed his equipment in radio station Signal FM's Cap Haitien office, allegedly in retaliation for Marcel's investigation of voting corruption. The public prosecutor’s office had not developed the case as of year's end. http://www.state.gov/g/drl/rls/hrrpt/2008/wha/119163.htm Cette façon des autorités de la commune du Cap-Haïtien d’imposer aux habitants une position partisane n’est que la continuité de cette logique arbitraire de violation des libertés civiles et politiques du Conseil Municipal en place.

RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 31 Mars 2009, 21 heures 23.