jeudi 21 mai 2009

Faut-il un administrateur international pour Haïti ? (Texte publié le 22 Mai 2008)

http://reseaucitadelle.blogspot.com/2008/05/un-administration-spcial-pour-hati.html
Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,

Radio Souvenir FM

Cap-Haïtien, Haïti


Haïti est de plus en plus perçue comme une entité chaotique ingouvernable. En moins de 5 ans, la capitale Port-au-prince est saccagée à deux reprises, sans compter les pillages continus dans les zones dites de non droit gardées par des gangs proches d’Aristide. Des entreprises sont détruites : Banques, maisons de commerce et bureaux publics en sont sortis victimes. Si à travers 200 ans d’histoire les conflits politiques sont solutionnés dans la rue, c’est à cause de l’irresponsabilité des institutions étatiques. Les dossiers d’Etat sont traités par des individus irresponsables qui au lieu de les poser en fonction des intérêts supérieurs de la nation en considérant les enjeux géopolitiques, les abordent avec la dimension la plus primaire liée à des gains personnels. Face à ces gouvernants irresponsables, il y a de l’intérieur un peuple exclu qui souffre et à l’extérieur des objectifs géostratégiques de Puissance voisine. L’échec d’une bonne gestion interne entraîne émeutes, pillages, chambardement total et/ou interventions étrangères. Les pays dits amis qui voient en Haïti un maillon de leur sécurité nationale sont très présents. Avec le temps ils sont devenus des acteurs internes.

Peut-on condamner un peuple qui se révolte contre l’exclusion et la faim qui résultent de l’irresponsabilité de ses dirigeants ? Doit-on critiquer l’intervention d’une puissance qui se voyant fragilisée par le comportement irresponsable de voyous, décide d’utiliser ses moyens pour remédier à la situation ?

Dans notre texte : Qu’avons-nous fait de notre souveraineté ? Publié dans la Revue CCAJ par le Professeur Jean-Claude Bajeux en juin 2006, nous avons écrit : « Au 21eme siècle, comme les armes de destruction massive, la souveraineté est l’affaire des nations responsables »
On ne vous laissera pas la possibilité de déstabiliser toute une région du globe au nom d’un quelconque ‘‘Droit à l’autodétermination des nations’’. Et comme mesure de correction, il y a le ‘‘Droit d’ingérence’’.

Nous remarquons que ce qui interviennent sur la scène politique de même que les leaders d’opinion oublient certains faits qui nous ont emmené là où nous sommes : sous tutelle des nations unies. Ils ne prennent pas en compte les nouvelles méthodes de résolutions des conflits dans des endroits jugés stratégiques mais gardés par des gens dépassés. La communauté internationale émiettera ton territoire ou te mettra sous tutelle totale avec une administration spéciale. C’est ce qu’elle a fait au Kosovo, en Irak, aujourd’hui en Bolivie. Si nous persistons dans la barbarie et l’anarchie, plus tard ce sera Haïti. Au Kosovo ou en Irak, il était question de respecter l’intégrité des Etats. Cela n’empêche pas que le Kosovo soit devenu indépendant et l’Irak balkanisé en ethnies. Les Turcs mènent tranquillement leurs opérations contre les kurdes dans le Nord du pays. En Bolivie, un Morales trop prétentieux commence par vivre ses premiers moments difficiles face à une province riche en gaz qui vient de voter pour son autonomie.

Nous ne sommes pas prophète de malheurs. Notre réflexion est basée sur des faits historiques.

En 2003, le journaliste Michel Vastel de la presse canadienne avait rapporté le projet du Groupe INITIATIVE D’OTTAWA : Selon le bimensuel québécois "L’Actualité", Paris, Washington et Ottawa envisagent une mise sous tutelle de Haïti pour mettre fin à la "terreur" et à la faim qui y règnent. La situation haïtienne n’en finit pas de lasser la communauté internationale qui, au début des années 1990, s’était mobilisée sans compter pour aider le petit des Caraïbes à renouer avec la démocratie. Fin janvier, raconte L’Actualité, bimensuel canadien d’informations générales de Montréal, "une rencontre secrète s’est tenue à Ottawa et sur les bords du lac Meech, dans le parc de la Gatineau ". Le secrétaire d’Etat canadien pour l’Amérique latine, l’Afrique et la francophonie, Denis Paradis, avait invité des représentants de l’Organisation des Etats américains (OEA), de l’Union européenne et de l’Agence intergouvernementale de la francophonie à "brasser des idées" sur le drame haïtien, pour tenter de trouver une solution. La France était représentée par le ministre délégué à la coopération, Pierre-André Wiltzer, et le département d’Etat américain par deux hauts fonctionnaires.

Selon l’auteur, l’initiative du Canada s’explique parce que " la France est trop préoccupée par ce qui se passe en Côte d’Ivoire" et les pays membres de l’OEA sont divisés sur la façon d’intervenir en Haïti, "qui serait devenu au cours des dernières années plaque tournante importante du trafic de la drogue", une constatation partagée par de nombreux observateurs. Avec un taux de chômage officiel de 60 % et un produit intérieur brut par habitant de 469 dollars par an, Haïti n’en finit pas de s’enfoncer dans la crise.

En raison du blocage politique qui a marqué le mandat du président Préval (1996-2000) et celui qui persiste depuis la réélection de Jean-Bertrand Aristide, L’Actualité rappelle qu’"au moins 1 milliard de dollars en aide internationale sont retenus par les bailleurs de fonds, qui craignent que les sommes ne soient utilisées à d’autres fins". Les élections contestées de novembre 2000 n’ont fait que renforcer l’impasse totale entre le parti du président Aristide et l’Organisation du peuple en lutte (OPL), qui contrôle le Parlement.

"Depuis, c’est un véritable régime de terreur qui s’est installé", poursuit le magazine, qui explique que"la communauté internationale entend, selon un nouveau principe des Nations unies, se prévaloir de sa responsabilité de protéger". Lors de la réunion au Canada, aucune décision n’était à l’ordre du jour, "mais dans les milieux diplomatiques français, on indique qu’on a beaucoup parlé d’une sorte de "mise en tutelle", comme au Kosovo", écrit Michel Vastel. Ou comme en Afghanistan, où le secrétaire général de l’ONU a nommé un représentant spécial à Kaboul, l’Algérien Lakhdar Brahimi, pour superviser la reconstruction du pays après l’intervention américaine contre les talibans et Al Qaida.

Haïti est ainsi perçue comme une menace sur le plan stratégique depuis 2003, un pays ingouvernable par ses nationaux. Les dirigeants irresponsables ne comprennent pas que nous représentons un point faible spécifiquement à la frontière Sud des Etats-Unis et généralement de tous les pays du Nord.. Les criminels, spécialement les trafiquants de drogue, utilisent notre territoire pour installer leur base et menacer la sécurité de nos voisins. Ne croyez pas que nos puissants amis resteront le bras croisés nous regarder marchander nos votes au parlement ou miner les institutions pour garder la présidence. Ils sont sur le point de trouver une forme acceptable. La MINUSTAH est la première étape. Si politiquement ils n’arrivent pas à maintenir la façade de non ingérence sauvage, les pays dits amis, spécialement notre puissant voisin, radicaliseront leur position.

Les dirigeants américains ont des préoccupations. Ils ne sont pas comme nos irresponsables. Ainsi, ils nous observent et nous abordent avec leurs préjugés racial, religieux et de super-puissance. Il y en a beaucoup qui se contentent de haïr l’Amérique. Ils le font depuis longtemps mais en terme de résultats, qu’est ce que cela nous apporte ? L’Amérique continue de grandir et nous devenons de plus en plus dépendant d’elle. C’est un fait que pays pauvre, Haïti se situe à proximité de l’Etat le plus riche. Et ce pays puissant ne nous laissera pas la possibilité d’ignorer ses intérêts stratégiques voire même menacer ses frontières. A travers toute l’histoire cela à toujours été le cas : Babylone, Perse, Grèce, Rome, Espagne, France, Angleterre, Turquie, URSS, et aujourd’hui Venezuela : le puissant voisin cherche à influencer les petits. Les Israéliens l’ont compris, ils ont construit leur projet d’Etat juif et de puissance régionale à l’intérieur du projet hégémonique et impérialiste des Etats-Unis. Malheureusement, nous autres haïtiens nous abordons mal la question. Nous passons notre temps à faire du Nationalisme romantique. Intoxiqués par des idéologies démagogiques, nous nous confinons dans une logique de martyrs. Sans nous rendre compte que toute un système d’explication de notre échec existe : Ce sont des anciens esclaves, des nègres, des vodouisants adeptes du paganisme, etc. Et sur ce dernier point, la pensée américaine dominée par des protestants puritains peut en déduire que ce pays de la caraïbe est un Etat du diable. A l’oppose d’Israël, la cite de Dieu, Haïti est la cité du diable. Avec un catholicisme de façade, ce peuple adore Satan. Une telle explication donnera bonne conscience a notre super voisin pour justifier notre échec et continuer a défendre des intérêts.

Le fait de rester dans notre boue, nous lamentant en martyr ne changera rien. Nos dirigeants doivent se comporter en responsables pour sortir Haïti du trou.

Dans le livre « The United States Occupation of Haiti 1915-1934 » de Hans Schmidt, nous lisons les principales causes de l’invasion de 1915. Il s’agissait d’abord de défendre le canal de Panama contre les allemands et les autres puissances qui cherchaient à supplanter les Etats-Unis dans la région. Dès 1903, l’Amérique décide de renforcer son influence dans la région. Car la guerre contre l’Espagne avait prouvé la nécessité d’accroître la puissance navale des Etats-Unis.

En difficulté dans la caraïbe face à l’Espagne, la Flotte américaine stationnée à Oregon a pris beaucoup de temps pour longer la cote pacifique de l’Amérique du Sud jusqu'à la terre de feu, Chili, et remonter dans la Caraïbe renforcer la marine américaine. Aussi, les Etats-Unis s’étaient donnés pour objectif de devenir une puissance asiatique. L’acquisition de Hawaii est entrée dans cette logique. Ils devaient contrôler l’Asie du Sud-est. Ils ont tenté plusieurs actions au niveau de la région. Acquisitions de petites îles, occupations de territoires comme les Philippines, initiatives politiques dans les affaires internes de plusieurs pays de la région. Dans la Caraïbe , les navires anglais qui assuraient la sécurité dans la zone étaient obligés de rentrer chez elles. Elles devaient protéger l’Angleterre face aux sous-marins d’attaque allemands.

A partir de ce constat Théodore Roosevelt Secrétaire d’Etat de la Marine , décida avec le support d’autres dirigeants responsables des Etats-Unis de prendre les mesures géostratégiques nécessaires pour l’expansion de la puissance de leur nation. Ils firent du Panama un Etat indépendant dans lequel ils construisirent un canal qui relia les deux océans. Un point stratégique sur le plan commercial et militaire. Un point important pour agir en Asie et si nécessaire faire face à une menace sur la cote atlantique, assurer des échanges commerciaux entre les deux cotes du territoire américain. Ce point stratégique est partie intégrante de la caraïbe. Avec la construction de cet ouvrage, la zone devient plus importante pour les Etats-Unis. Elle est déterminante dans l’équation sécurité Nationale des Etats-Unis.

En conséquences, invasions, occupations militaires suivies de dictatures proaméricaines, acquisitions de territoires comme Virgin Island se succèderont. Pour nous autres haïtiens l’île La Navase est disputée. Les américains veulent nous l’enlever. Les Etats-Unis veulent une main mise totale sur la zone. N’en déplaise aux rêveurs, ces nationalistes qui préfèrent quémander l’aide étrangère au lieu de ramener diplomatiquement ou de force – avec dignité - les moyens utiles au développement de leur Etat-nation, nous ne condamnons pas cette volonté de puissance du peuple américain. Nous condamnons de préférence l’absence de volonté de puissance chez les dirigeants haïtiens. Nous ne condamnons pas non plus le nationalisme de Fidel Castro, de Chavez, ni celui de Vladimir Poutine, de Ariel Sharon, des Turcs, des Iraniens, des Gaullistes, des Chinois, des Dominicains, etc. Nous ne supportons pas et dénonçons le caractère répressif des régimes, les attaques contre les civils non combattants, toutefois, nous adorons ceux qui défendent les intérêts de leur pays.

C’est ce qui nous dérange en Haïti. Avant 1915, comme d’habitude, nos élites s’amusèrent à parler du bon français et à boire du bon vin de Paris. Les politiciens eux, s’amusèrent à détruire leurs adversaires, à se lancer dans des guerres comme celle qui existe aujourd’hui entre Préval et le regroupement LESPWA. Les masses comme d’habitude croupissaient dans la misère et la saleté.. Ce jeu entre les privilégiés et les exclus créa des brèches pour les services secrets étrangers et les criminels. Ils ont toujours à leur disposition une infrastructure sociale pour comploter, renverser les gouvernants qui refusent de satisfaire leurs projets et cela jusqu’aux violences contre le gouvernement de Vilbrun Guillaume Sam. Apres l’exécution de plusieurs opposants politiques, Haïti a connu des actes de violence extrême. L’ambassade de France est envahie par la foule. Le président est maltraité et écartelé. Bref, Haïti est occupée. Les Etats-Unis en profitent pour résoudre ses problèmes et atteindre ses objectifs géopolitiques : expulser les allemands, couper l’influence de l’Europe (Franco-allemande) en Haïti.

Aujourd’hui, l’histoire se répète. La Chine est très influente dans la zone et cela intrigue les Etats-Unis. L’Iran, l’ennemi juré de l’Amérique, qualifié d’Etat voyou et de fer de lance du terrorisme international, y est très actif. Il bénéficie de coopération privilégiée avec le Venezuela de Chavez et beaucoup d’autres pays latino-américains. En 2007, nous avons lu dans la presse, la décision du Conseil national de sécurité des Etats-Unis d’orienter les anciens agents de la guerre froide vers la Caraïbe et l’Amérique du Sud. En mai 2008, un article de Fidel Castro Cruz dénonce la mobilisation de la 4e flotte américaine qui avait servi à combattre les navires allemands durant la 2ème guerre mondiale. Cette flotte est destinée à contrôler l’Amérique latine et à intervenir au besoin. Le porte-avion George H. W. Bush, fraîchement sorti, y sera affecté.

On parle du développement de réseaux terroristes dans la Caraïbe. Trinidad & Tobago est indexé.. Haïti offre un espace de transit aux trafiquants de drogue qui ne cessent de prospérer à partir de notre Etat en faillite. Les Services Etasuniens observent une augmentation considérable du trafic illicite de stupéfiants entre Haïti et le Venezuela de Chavez. Le Mexique est dominé par des groupes criminels très puissants qui osent frapper les plus hauts gradés de sa police et menacer la sécurité de la frontière poreuse des Etats-Unis. Sur le territoire voisin d’Haïti, soit en République Dominicaine, il y a des intérêts américains considérables. L’armée dominicaine est continuellement entraînée et équipée par les USA. A Cuba s’annoncent des changements. C’est un pays qui défie les Etats-Unis depuis plus de 40 ans. Comme les Israéliens ont construit leur projet sous l’aile de l’Aigle de Ton Sam, le Lider Maximo Fidel Castro a profité de la guerre froide et des objectifs politiques de l’URSS pour libérer son pays de l’influence politique américaine, faire la révolution et défier sur tous les points son puissant voisin. Nos dirigeants actuels n’ont pas cette capacité. Ils se retrouvent plutôt à l’intérieur de projets politiques sans un agenda national. Nous faisons partie de l’ALTERNATIVE BOLIVARIENNE DES AMERIQUES (ALBA), le projet qui fait échouer le plan du Président Américain George W.BUSH de construire un grand marché de l’Alaska à la terre de feu – Chili. Sans parler des problèmes liés à l’immigration, Haïti est au centre des considérations stratégiques d’une super-puissance..

Au lieu de définir nos intérêts dans ce jeu d’influence et nous positionner avec intelligence, nous menons une diplomatie sans vision, nous affaiblissons nos institutions étatiques, nous continuons à nous entre-détruire. Nous nous amusons dans les guerres intestines. Nous abordons les questions nationales avec le souci d’obtenir des pots de vin et de garder le pouvoir dans une logique de jouissance. Nous avons appelé à voter Ericq Pierre parce que nous n’attendons rien de Préval. Donnez lui la chance de jouer ses cartes tout en renforçant nos institutions pour une alternative en 2010 est le comportement intelligent. Dans notre texte : ‘‘Aux encenseurs de René Préval, la marionette d’Aristide’’, nous avions mis en garde les démocrates haïtiens. S’il ne faut jamais perdre de vue les objectifs des Etats-Unis en Haïti, il ne faut pas non plus ignorer les visées du Président de la République. C ’est d’ailleurs la théorie de pouvoir des chefs d’Etat de l’ALBA : 1- Vassaliser le parlement 2- Amender la constitution en vigueur 3- Assurer la continuité du pouvoir en utilisant la façade électorale 4- Mettre en place des institutions parallèles (des commissions) pour affaiblir les institutions de l’Etat en attendant l’offensive finale.

Face au désarroi, des leaders politiques suivent des mouvements qu’ils ne maîtrisent pas. Appelez les citoyens à sortir dans la rue pour ensuite condamner les dégâts est une preuve que nous ne maîtrisons rien. Nous risquons de supporter des projets occultes de trafiquants de drogue ou de criminels antidémocratiques juste pour faire mal à René Préval. Les Américains verront que nous ne sommes pas responsables, comme ils avaient occupé Haïti en 1915 pour prévenir l’établissement de base navale allemande en Haïti, sans une alternative démocratique responsable, capable de prendre en compte les intérêts de tous nos partenaires et surtout de considérer les préoccupations du voisin superpuissant, l’Amérique cherchera à renforcer la tutelle. La dimension du nouveau local de l’ambassade de Etats-Unis en Haïti, sur la route de Tabarre est une preuve que l’Aigle n’abandonnera pas ce point géostratégique qu’est Haïti. On parle d’une construction pour une valeur de dizaines de millions de dollars, sans compter les bâtiments voisins récupérés après dédommagement pour donner à cet imposant local le caractère qu’il mérite.

L’Ambassadeur du Canada dénonce au micro de Radio Métropole le vide politique qui paralyse les interventions en faveur des populations en difficulté avec la hausse des prix de produits alimentaires. Micha Gaillard de la Fusion abonde dans le même sens : L’exécutif et le parlement n’arrivent pas à diriger le pays. La visite d’une délégation importante de l’OEA composée de membres de l’Union Européenne, de bailleurs de fonds et d’autres acteurs internationaux importants, est une des preuves de la préoccupation face à l’ingouvernabilité d’Haïti par son élite politique.

Malheureusement nos dirigeants sous-estiment les propos relatifs à l’insensibilité des dirigeants face à la misère des démunis. Cette rhétorique est utilisée ces derniers jours pour acculer la Birmanie , la Corée du Nord, l’Irak, l’Iran, la Syrie. Au conseil de sécurité les Etats-Unis et leur alliés soutiennent : cet état méprise son peuple. Il utilise ses ressources pour l’armement, laissant son peuple croupir dans la misère. Au congrès des Etats-Unis, on critique l’utilisation à outrance des ressources de la Chine au profit de l’armement. Le vocable : il faut nourrir le peuple est synonyme de Mission humanitaire. Il est souvent utilisé pour justifier l’ingérence dans la politique intérieure des nations. Il faut soulager les plus pauvres dans cette conjoncture de hausse des prix. Les émeutes de la faim nous avaient mis sous de gros projecteurs.

Aujourd’hui qu’est ce qu’on voit en Haïti ? Un premier Ministre déchu s’associe à des parlementaires corrompus pour bloquer la nomination d’un nouveau premier Ministre. Un président qui prend tout son temps pour assurer la continuité de son pouvoir autocratique et populiste. Un peuple qui de plus en plus fait face à la cherté de la vie. Des soldats de l’ONU qui, pris au piège de la ‘‘prévalocratie’’, risquent de payer de leur vie, l’irresponsabilité des gouvernants haïtiens.

En conséquence, l’international comprendra qu’à l’instar des Birmans, nous sommes des cyniques. La situation de misère de notre peuple ne nous dit rien. Les Canadiens auront raison de répéter : Si nous – Canadiens - avions traité nos chiens comme eux – le dirigeants Haïtiens – traitent leur citoyens, on nous aurait condamné à une peine de prison.

Deux situations peuvent en découler parmi tant d’autres. Si la communauté internationale constate que, par aucun moyen, les haïtiens n’arrivent pas à diriger leur pays, elle peut soit par une résolution désigner un administrateur comme Paul Bremer en Irak ou Bernard Kouchner au Kosovo soit provoquer l’émiettement du territoire haïtien pour diminuer l’influence des gouvernants et les mettre dos au mur. Car rien n’empêche la constitution d’une guérilla bien entraînée et bien équipée dans un point du territoire comme la Gonâve , La Tortue ou le Nord christophien, pour l’autonomie et/ou l’indépendance. Elle pourrait appeler le peuple à un référendum. L’Etat haïtien est tellement faible qu’il serait obligé de protester comme il le fait pour l’Ile La Navase , sans pouvoir ramener l’ordre. Il ne faut pas oublier qu’Aristide n’arrivait pas à mettre en déroute quelques civils armés dans la ville des Gonaïves. La situation d’exclusion qui s’installe détruit le sentiment national. D’ailleurs, aucun député ne pourra critiquer le manque de patriotisme des séparatistes. Au parlement, ils ne votent que pour de l’argent, des intérêts personnels. Un mouvement séparatiste serait légitime, vu que rien ne justifie, aux yeux du peuple, l’utilité de leur appartenance au territoire haïtien. Si les gouvernants de l’Etat central ne pensent qu’à leur pouvoir, chaque groupe d’haïtiens occupant un espace du territoire, peut aussi penser à son pouvoir personnel, sa survie sur l’espace détenu. Nous avions tous combattu pour l’indépendance, si aujourd’hui les dirigeants résidant à Port-au-prince font échouer le projet toutes les régions d’Haïti ont le droit de le constater et de penser à autre chose. La Gonâve est plus grande que Singapour, un petit territoire d’Asie qui contient environ 4 millions d’habitants soit la moitié de la population officielle d’Haïti.

Port-au-Prince s’aligne sur Chavez. Nos dirigeants ont mis en place un pouvoir de clan. Alors qu’est ce qui empêche de réduire l’influence de Préval par l’émiettement du territoire. Ce qui serait une autre forme de démocratie, vu que le peuple, en majorité, est exclu, enclavé dans des régions sans infrastructures, sans présence de l’Etat. C’est ce qu’on vit actuellement en Bolivie. Les Palestiniens ont perdu une grande partie de leur territoire parce qu’ils étaient sous protectorat anglais après la deuxième guerre mondiale. Récemment, l’occident, les Etats-Unis en tête, vient de créer un Etat KOSOVO. Alors qu’ils avaient promis dans les résolutions sur le conflit Yougoslave de respecter et de protéger l’intégrité du territoire Serbe.

Les Canadiens aimeraient bien faire l’expérience coloniale des grandes puissances. S’ils se font tuer en Afghanistan, c’est par volonté de puissance. Ils sont très présents en Haïti. Qu’est ce qu’ils cherchent ? Notre situation de tutelle était prédite dans la presse canadienne depuis 2003.

Nous devons réaliser que l’Etranger a un plan. Les haïtiens n’ont rien en perspective. Ils se contentent de critiquer les Etats-Unis, le Canada et la France. Peut-on condamner une puissance si elle voit dans le comportement de nos irresponsables une menace pour sa sécurité et décide de renforcer son contrôle sur notre Etat voyou ? Doit-on critiquer le Canada si par sa volonté de puissance, il voit en notre pays avec lequel il a un lien géographie, linguistique et social (diaspora haïtienne), un fournisseur de ressources humaines et un espace de vacances pour ses travailleurs ? Y a-t-il faute si l’Europe, le Brésil et le Chili voient en notre territoire une position avancée qui pourrait servir de gros entrepôts pour leurs usines ? Qu’est ce qu’il y a de mal si la France mise sur nous pour le moral des indigènes créolophones de ses DOM-TOM d’Amérique très éloignés de la métropole et tentés par l’indépendance ? Qu’est ce qu’il y a de mal si les Dominicains nous prennent pour des cochons capables de bouffer toutes leurs saloperies, des cobayes pour l’avancement de leur production ? Qu’est ce qu’il y a de mal si les Etats-Unis et le Brésil voient en notre territoire un espace idéal de plantation pour le biodiesel ? Qu’est qu’il y a de mal si le Venezuela se sert de nous pour provoquer la puissance des Etats-Unis dans la caraïbe ?

Il n’y a aucun problème, parce qu’en fait nous n’avons pas de politique. Nous ne sommes pas à la hauteur, nous ne pouvons pas exercer la souveraineté. Nos voisins et amis ont légitimement le droit de penser pour nous. Comme d’habitude, nous vacillons entre les grands courants mondiaux sans tirer notre épingle du jeu. Nous représentons une menace écologique. Nos déchets infestent toutes les plages de la caraïbe. Alors, c’est normal pour un état sérieux de penser à notre territoire comme lieu de refuge au cas ou, dans le cadre du changement climatique, l’environnement du pays représenterait une certaine hostilité.

Les réflexions dans ce texte paraissent horribles et terribles. A force de croire que l’indépendance est irréversible, que la souveraineté est éternelle, nous refusons de travailler. Nous continuons de jouir des prouesses des nos héros. Le 20 mai 2008, l’ambassadeur des Etats-Unis à Port-au-Prince, Janet Ann Sanderson, se déclare préoccupée par le retard dans la formation d’un nouveau gouvernement. "Il faut un gouvernement pour répondre aux besoins des haïtiens et nous attendons une décision dans un meilleur délai". L’ambassadrice américaine connue pour son style courtois et discret est, dans cette déclaration, ferme : ‘‘…nous attendons une décision dans un meilleur délai". L’irresponsabilité de Préval et des mercenaires de la Chambre des députés incite la représentante des Etats-Unis à hausser le ton : ‘‘les Etats-Unis, en tant que voisin et ami, souhaite le développement d’Haïti..’’ Une façon de rappeler à ces irresponsables corrompus que le puissant voisin a des objectifs pour ce petit pays. Que c’est triste ! C’est encore l’étranger que nous critiquons à longueur de journée qui nous rappelle que notre comportement nuit au développement d’Haïti et à l’émancipation de son peuple. La comédie continue!

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
20 mai 2008

Déclaration du Président Barack Obama à l’occasion de la commémoration de la fête du drapeau haïtien


Les Etats-Unis et Haïti sont étroitement liés par une grande histoire et partagent une amitié de longue date. En 1779, les hommes libres de la colonie française de Saint Domingue, aujourd’hui République d’Haïti, ont apporté leur aide à des patriotes américains qui combattaient pour la liberté lors du siège de Savannah. Aujourd'hui, nous restons liés par une communauté haïtiano-américaine qui contribue considérablement au tissu économique, social, culturel, scientifique et académique des Etats-Unis et par l'engagement immuable des Etats-Unis d’Amérique de même que celui de mon administration à aider ceux qui en Haïti, travaillent pour s'assurer de la stabilité, de la durabilité et de la prospérité de l’avenir de ce pays. En ce jour de la commémoration de la fête du bicolore haïtien, je suis fier d'exprimer mes vœux les plus chaleureux et ceux des Américains au peuple haïtien et à la Diaspora haïtienne alors qu’ils célèbrent le Mois de l’Héritage Haïtien.

(Fin de texte)
Micette Dubique
Information Assistant
US Embassy
Port-au-Prince, Haiti
Tel: (509) 2229-8351
Cell: (509) 3463-3668

L'ancien chef de la Minustha favorable à l'intégration d'Haïti à la communauté ibéro américaine.


Jeudi, 21 mai 2009 12:56

L'ancien chef de la Minustha et ancien ministre chilien des affaires étrangères Juan Gabriel Valdes s'est dit favorable à l'intégration d'Haïti à la communauté ibéro américaine tel que proposé par le président dominicain Leonel Fernandez. M Valdés rappelle d'ailleurs qu'en 2004 au cours du 14e sommet des pays de la langue espagnole et portugaise tenu au Costa Rica l'ancien premier ministre Gérard Latortue en avait publique fait la demande en présence du roi d'Espagne Juan Carlos et des autres membres de la communauté.
Lors d'une interview accordée à l'agence espagnole (EFE), L'ex représentant du secrétaire général de l'ONU en Haïti a déploré l'extrême pauvreté qui affecte le pays, une situation qui résulte de l isolement dont la république d'Haïti a été victime au cours du 19e- siècle.
« Et malgré le fait que son taux de criminalité soit le plus bas de la région, Haïti continue d'afficher une image assez négative, a encore déploré Juan Gabriel Valdes. Il estime par conséquent que ce serait une bonne chose pour le pays que ses dirigeants aient la possibilité de profiter de ces espaces internationaux pour discuter avec les dirigeants d'autres états notamment de son processus de développement.
Le sommet ibéro-américain qui s'est terminé le weekend denier a lancé un appel urgent à la nécessité de renforcer la protection sociale en Amérique Latine en dépit de divergences idéologiques flagrantes entre les dirigeants de la région.
RD

Deux hommes d’affaires de Floride plaident coupables d’avoir versé des pots-de-vin à des fonctionnaires de la Téléco, sous Aristide.

Haïti-Télécommunications

Deux hommes d’affaires de Floride plaident coupables d’avoir versé plus d’un million de dollars de pots-de-vin à des fonctionnaires de la Téléco, sous le gouvernement d’Aristide (2001-2004)
Ils encourent 5 ans de prison

dimanche 17 mai 2009,

Deux hommes d’affaires américains ont plaidé coupables le 27 avril et le 15 mai derniers par devant un tribunal du Sud de la Floride (Etats Unis) de blanchiment d’argent et de violation des lois américaines sur la corruption de fonctionnaires d’un gouvernement étranger.
Par-devant le juge Jose E. Martinez du District du Sud de la Floride, Antonio Perez (51 ans) et Juan Diaz (51 ans) ont successivement reconnu avoir versé, entre 2001 et 2003, environ un million sept cent trois mille quarante quatre dollars (USD 1.703.044) au Directeur général et au Responsable d’alors des relations internationales de la Téléco pour qu’ils octroient des avantages à 3 compagnies de télécommunications du Comté de Dade (Miami).
Les noms des fonctionnaires haïtiens concernés ne figurent pas dans le communiqué relatif à ce dossier publié le 15 mai par Alexander Acosta et Lamy A. Breuer, respectivement Attorney et assistant Attorney des Etats Unis pour le District du Sud de la Floride. L’investigation se poursuit, précise le communiqué.

Juan Diaz a admis avoir perçu soixante treize mille huit cent vingt quatre dollars (USD 73.824) de commissions pour les pots-de-vin versés aux officiels haïtiens.

Les deux hommes d’affaires de Floride encourent une peine maximale de 5 ans assortie d’une amende de plus de deux cent cinquante mille dollars (USD 250.000).
Dans l’instruction de cette affaire, la justice américaine a bénéficié de la collaboration des autorités haitiennes via le Ministère de la Justice, l’Unité de Renseignements Financiers (UCREF) et le Bureau des Affaires Financières et Economiques (BAFE) de la Police Nationale d’Haiti (PNH).
Le gouvernement Aristide (2001-2004) concerné par un tel dossier, a été maintes fois accusé d’avoir conclu des contrats douteux, au détriment de la Téléco.
[jmd/Radio Kiskeya]

Le président dominicain veut qu'Haïti intègre la Communauté ibéro-américaine


MADRID, 18 mai 2009 (AFP) - 18/05/2009 10h28

Le président de la République dominicaine, Leonel Fernandez, a réclamé lundi l'intégration d'Haïti comme "membre à part entière" de la Communauté ibéro-américaine, l'association des pays de langues espagnole et portugaise.

"Je veux faire acte de réparation historique et de solidarité avec Haïti, en demandant que ce pays soit admis comme membre de la Communauté ibéro-américaine" a déclaré le président dominicain à Madrid, en voyage officiel en Espagne.

Haïti est certes un pays membre de l'Organisation internationale de la Francophonie, mais partage avec la République dominicaine la même île des Caraïbes, et n'est passé sous domination française qu'à la fin du XVIIIe siècle, a argumenté le chef de l'Etat dominicain lors d'une rencontre avec la presse.

En outre, Haïti, dont les langues officielles sont le français et le créole, a été précurseur en matière d'émancipation du pays colonisateur, devenant le premier pays indépendant des Caraïbes au début du 19e siècle, a rappelé M. Fernandez dont le pays hispanophone est l'un des 22 pays membres de la Communauté ibéro-américaine.

La Communauté ibéro-américaine qui regroupe les principaux pays d'Amérique latine ainsi que l'Espagne et le Portugal, est le cadre de sommets multilatéraux réguliers.>>>>> Pour consulter le lien, visitez:
http://www.tv5.org/TV5Site/info/article-Le_president_dominicain_veut_qu_Haiti_integre_la_Communaute_ibero_americaine.htm?idrub=4&xml=090518102832.2oq3ydr5.xml --
Arly M. JEAN
Gestionnaire des Opérations
Haiti Project/UMMSMTel.: 509 3666 8634

Haïti-ONU-Etats Unis : Bill Clinton désigné envoyé spécial des Nations Unies en Haïti.

L’ancien président US s’est récemment dit optimiste sur les chances actuelles de développement d’Haïti
lundi 18 mai 2009,


L’ancien président américain, Bill Clinton, a été désigné envoyé spécial des Nations Unies en Haïti, selon une dépêche de la chaine d’informations continue des Etats Unis CNN, citant un haut responsable des Nations Unies.

Une annonce officielle à ce sujet est attendue ce mardi au siège des Nations Unies à New York, selon le même officiel.

Au cours de ses deux mandats présidentiels, Bill Clinton a effectué plusieurs visites en Haïti, dont la plus récente en mars dernier en compagnie du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon.

Lors de cette dernière visite, l’ancien président américain avait exprimé son optimisme face aux possibilités actuelles de développement d’Haïti après des décades de chaos et de stagnation.

Depuis 2004, une mission internationale de l’ONU est établie en Haïti avec pour mission de stabiliser le pays par le renforcement des institutions, l’instauration de la démocratie et l’amélioration des conditions de vie de la population.

[jmd/Radio Kiskeya]

Des comentaires sur la nomination de Bill Clinton comme Envoyé Spécial de l'ONU en Haiti

Mes commentaires parus dans le journal France/Amérique USA
concernant la nomination de l'ex-Président Américain, Mr. William
J. Clinton comme Envoyé Spécial de l'ONU en Haïti, sont comme suit:

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Je n'en doute pas de ses intentions altruistes, peut-être qu'il a été mal instruit durant sa présidence de la problématique haïtienne dans sa précipitation d'entrer dans ce guêpier avec une occupation d'Haïti par 23,000 GI's.

En précédant cette occupation infernale par l'imposition d'un embargo sordide et criminel sur le pays dit le plus pauvre de la Caraïbe sans avoir évalué ses conséquences néfastes est irresponsable par le Président du pays le plus puissant du monde.

À cette époque, le gallon d'essence introuvable dans les stations coûtait Ha$50.00 à ceux qui peuvent, tandis que l'accessibilité à ce produit n'était pas le souci de ceux accusés d'être auteurs du coup d'état.

En plus de la rareté de ce précieux liquide, le marché noir faisait rage et les produits ménagers de première nécessité n'étaient pas non plus à la portée des bourses moyennes voire la masse populaire.

L'économie haïtienne était en dégrabat. Le commerce fonctionnait au ralenti et les banques n'ouvraient leurs portes que trois jours par semaine si ma mémoire ne me fait pas défaut. L'EDH ne gérait que le blackout. L'industrie de sous-traitance au Parc industriel disparaissait graduellement car les compagnies étrangères fuyaient le pays par manque d'énergie électrique et pour blocage de fonds afin de payer les salariés, d'où arrêt de travail. Qui pis est, les transferts d'argent de la diaspora haïtienne à ses parents n'étaient limités qu'à $50.00 US par personne et même pour des frais funéraires. Presque toutes les entreprises sont fermées par manque d'affaire et celles résilientes comme ma firme d'audit furent obligées de garder leur personnel entrainé et qualifié à un prix fort malgré la résiliation de leurs contrats et l'arrêt des travaux.

Qui ne se souvient pas de l'odeur nauséabonde dégagée par la morgue de l'Hopital de l'Université d'État d'Haïti surchagée de cadavres en putréfraction?

Comme dit le proverbe: Gouverner c'est prévoir. Qui en a fait les frais de cet embargo impitoyable? Le peuple haïtien, toujours trompé, exploité et abusé par ceux-là qui sont supposés le protéger.

L'idée de toutes ces contraintes fut de pousser le peuple à la révolte. Quelle fut son option face à cette dictature militaire et féroce, si ce n'est de se laisser coincer entre l'enclume et le marteau? La nation était en péril car elle était dirigée par deux gouvernements, l'un à l'intérieur du pays et l'autre à Washington, histoire n'ayant jamais été enregistrée durant son existence.

Remarquez que toutes ces mesures horrifiantes et catastrophiques avaient bénéficié l'économie du voisin. Notre monnaie perdait sa valeur réelle et avait été qualifiée une fois de plus de "Zoreille bourik".

Je n'en questionne pas la sincérité de l'ex-Président Clinton et de ses penchants pour Haïti, mais notez qu'il fut partie prenante dans la destruction de l'économie haïtienne. Peut-être que toute sa quête actuelle envers Haïti serait pour alléger sa conscience et faire sa mea culpa comme sa femme Hillary l'a déjà faite à un dîner offert en son honneur par la communauté haïtienne de New York.

Le peuple haïtien a bonne mémoire et dans toute sa magnanimité avec son cœur aimable et complaisant lui pardonne et lui accorde le temps pour corriger ses erreurs du passé et de prouver sa dévotion, sa sympathie et sa sincérité envers ce peuple innocent et sans secours.

Antoine Laurent

Haiti-Moeurs : une femme aurait accouché d'un poisson.


SOCIÉTÉ

Haiti-Paranormal : Les autorités sanitaires des Cayes annoncent l'ouverture d'une enquête sur la femme ayant accouché d'une raie Posté le 19 mai 2009.

Le médecin contacté par Haiti Press Network nous a informé que les autorités sanitaires des Cayes, dans le sud d'Haïti, vont procéder à l'ouverture d'une enquête pour faire la lumière sur ce phénomène étrange.

Ce sera une enquête à deux volets. Elle se fera d'abord au niveau de la famille de l'accouchée. Une rencontre est prévue avec sa mère aujourd'hui par les autorités sanitaires des Cayes et autre rencontre se fera avec l'intéressée demain mercredi.

Le spécimen, poursuit notre source à l'Hôpital Immaculée Conception des Cayes, sera envoyée à la section histopathologique de l'Hôpital de l'Université d'Etat d'Haïti (HUEH) à Port-au-Prince pour des recherches plus approfondies.

JJ/HPN

Météo : Bulletin SPECIAL # 5 du JEUDI 21 Mai 2009


Courtoisie de Gabriel-Archange Léon du Bureau Départemental Nord de Gestion des Risques et Des Désastres.

Publié par Réseau Citadelle

Valable jusqu’au 22 mai 09
Situation synoptique dans la Caraïbe et sur l’Atlantique
Alerte orange aux fortes pluies du Plan National de Gestion des Risques et des Désastres (PNGRD)
La zone de mauvais temps se dirige dans le golfe du Mexique non loin de la pointe nord-ouest de Cuba. Cependant, les conditions de la météo en Haïti restent dominées par des cellules nuageuses de fortes pluies et d’orages qui se sont éparpillées dans le bassin de la caraïbe et couvre encore la pointe nord-ouest, la grand’ anse, le sud et les nippes d’Haïti. Selon les modèles de prévision, une amélioration graduelle des conditions météorologiques est attendue pour demain.

En conséquence, le SPGRD garde ce jeudi 21 mai 2009 à 10 h00 am le niveau d’alerte orange (i.e. risque d’impact d’intensité modérée à violent ) aux fortes pluies du Plan National de Gestion des Risques et des Désastres(PNGRD) face aux menaces de pluies abondantes avec risques d’éboulements, de glissements de terrain, de crues de rivières pour les départements du Sud, du Sud-est, des Nippes, de la Grande Anse, du Centre, de l’Artibonite, de l’Ouest, du Nord-ouest, du Nord et du Nord-est.

Les vols locaux en provenance et à destination de Jérémie et les opérations de cabotage sur la côte sud peuvent reprendre leurs opérations en prenant des précautions en attendant une amélioration complète des conditions de la météo.
Le SPGRD et la DPC demandent aux populations vivant dans les zones à risques d’inondation, de rester vigilante et d’appliquer scrupuleusement les consignes de sécurité suivantes en cas d’inondation, d’éboulements, de glissements de terrain, de coups de vent et d’orages violents (éclair et tonnerre).

Consignes

·1 Evacuer, si nécessaire, les zones exposées aux inondations et glissements de terrain : (bords de mer, ravines, rivières, flancs des montagnes, etc.).
·2 Ne pas traverser les rivières en crues sous aucun prétexte.
·3 En cas d’orages violents (éclair et tonnerre), ne vous abritez pas près des fenêtres et en zone boisée afin d’éviter le foudroiement.
·4 Ne pas rester sous les arbres au moment des coups de vent
·5 Ne pas rester sur les ponts au moment des crues

Bulletin météo marine du jeudi 21 mai 2009
Valable pour 22 mai 2009
Prévisions maritimes:
Zone côtière nord et passage du vent :
Jeudi & vendredi
Vent du secteur est: 15-20 nœuds ;
Hauteur des vagues : 7 à 9 pieds ;
Pluie et orages sur le littoral du nord-ouest
Mer plus ou moins agitée à agitée ;
Les voiliers sont priés de prendre des précautions en mer.

Golfe de la Gonâve :
Jeudi & vendredi
Vent du secteur est : 15-20 nœuds ;
Hauteur des vagues : 5 à 8 pieds ;
Mer peu agitée à agitée notamment dans le golfe de la Gonâve .


Zone côtière sud :
Jeudi & vendredi
Vent du secteur est sud-est : 15/ 20 nœuds ;
Hauteur des vagues : 5 à 9 pieds ;
Pluie et orages sur le littoral des cotes de la grand’ anse
Mer agitée. Les opérations maritimes sont priées d’opérer avec précautions en attendant une amélioration totale dans conditions de la météo

Esterlin Marcelin, Prévisionniste au CNM

dimanche 17 mai 2009

Le Dr Guy Théodore élu Gouverneur du District 7020



Le Dr Guy Théodore vient d'être élu gouverneur du district 7020 du Rotary International lors de la 35e conférence annuelle dudit district tenue à Sainte Croix (US Virgin Islands) du 5 au 9 mai 2009. Fondateur de l'Hôpital de Bienfaisance de Pignon, le Dr Guy Théodore, a été élu à l'unanimité par ses pairs pour gérer la destinée des quatorze îles et dix pays de la Caraïbe formant le district 7020 pour la période 2011-2012. La joie, l'émotion et la camaraderie faisaient bon ménage lorsque l'ancien gouverneur de Bahamas, Dick Mc Combe., a présenté le nouveau gouverneur à l'assistance.


Après avoir remercié le président du Rotary International et les assistants gouverneurs pour la confiance placée en lui, le Dr Théodore s'est dit déterminé à s'offrir davantage pour la réalisation de grands chantiers du Rotary à travers le District et, pourquoi pas? le monde. « C'est une chose extraordinaire pour moi et pour Haïti, a-t-il dit. Car le Rotary s'est installé en Haïti en 1962 avec la fondation du club de Port-au-Prince. Feu Anthony Madère est le premier Haïtien a avoir été élu gouverneur du district 7020. C'était en 1985. Dix-huit ans plus tard, soit en 2003, un autre compatriote a occupé le poste, il s'agit de M. Amos Durosier, l'actuel directeur de l'ULCC. Six ans plus tard, Haïti occupe à nouveau le devant de la scène.


Le pays accueillera dans trois ans la conférence annuelle du district 7020 du Rotary International. En ce qui concerne les préparatifs, le pays n'aura pas à se donner trop de peine. Car les rotariens du district se souviennent encore de la conférence de 2003. « Ce serait mieux, car nous sommes plus équipés, plus motivés à offrir le meilleur de notre pays », a déclaré le nouveau gouverneur. Opinant sur la question de la mauvaise publicité dont le pays jouit actuellement sur la scène internationale, M. Théodore estime que les Haïtiens pourront profiter de cette conférence pour prouver le contraire de tout ce qu'on dit de leur pays. « Nous devons continuer à donner l'exemple à l'humanité de notre grandeur », a-t-il indiqué.


Les anciens assistants gouverneurs du District 7020 (AGD) Robert Leger, Yves Martial, Nesssim Izméry et le président du Rotary club de Pétion-ville, Alain Haskil, ont salué l'élection de Guy Théodore à la tête du District. « C'est une très bonne nouvelle pour le pays, s'est réjoui le Dr Robert Leger. Ce sera une bonne occasion de projeter une autre image d'Haïti. La conférence de 2012, nous fournira l'ocasion de montrer combien les Haïtiens sont hospitaliers. »


Pour Me Yves Martial, l'élection du Dr Guy Théodore doit constituer un motif de fierté pour tous les rotariens haïtiens, voire tous les Haïtiens. « Nous sommes déterminés à refaire de notre Haïti la destination d'autrefois », a-t-il précisé. Il en a profité pour inviter les autorités haïtiennes à saisir cette opportunité, à savoir la conférence de 2012, pour offrir une autre image de l'ancienne perle des Antilles. Pour sa part, M. Nesssim Isméry a souligné la nécessité pour tous les fils du pays de travailler en vue de remettre Haïti sur la carte mondiale des pays civilisés.


Le Dr Guy Théodore est fondateur d'un l'hôpital de haute technologie (Hi-Tech), dit Hôpital de bienfaisance de Pignon, où les gens viennent de partout dans le pays et dans la caraïbe pour recevoir des soins médicaux. Il a été nommé homme de la semaine aux USA par ABC News. Il a aussi reçu le prix international des membres du collège des chirurgiens des Etats-Unis, la plus grande instance de chirurgie dans le monde.


http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=70267

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Ps: Il faut aussi noter qu’une pétition demandant à Dr Guy Theodore de se présenter aux elections presidentielles de 2010 est en circulation sur le Net http://www.voteguytheodore.com/

vendredi 15 mai 2009

HAITI ALLUME LA PREMIERE CHANDELLE DU «MEMORIAL INTERNATIONAL AUX CHANDELLES DU SIDA 2009»


(Photo Cyrus Sibert)

2009 No. 2009/40



HAITI ALLUME LA PREMIERE CHANDELLE DU «MEMORIAL INTERNATIONAL AUX CHANDELLES DU SIDA 2009»



Les Etats-Unis saluent l’engagement des Haïtiens dans la lutte contre le SIDA


PORT-AU-PRINCE, HAÏTI – La cérémonie d’ouverture du Mémorial International aux chandelles du Sida se tiendra au Palais Sans Souci, Cap-Haitien, Haïti, le samedi 16 mai 2009, marquant le lancement officiel de plus de 1.000 cérémonies aux chandelles dans plus de 100 pays. Les activités débuteront à 4:00 pm avec une marche et s’achèveront avec l’allumage de l’Officielle «Chandelle qui brille à travers le monde».


«L’intérêt que nous portons à la lutte contre le VIH/SIDA en Haïti demeure extrêmement important pour le gouvernement américain et c’est un pilier incontournable de l’Initiative Globale de Santé du Président Obama», a déclaré l’Ambassadeur des Etats-Unis en Haïti, Janet A. Sanderson. «Alors que nous célébrons et prions pour les êtres chers que nous avons perdus, célébrons également nos victoires durement acquises, nos partenaires haïtiens et les milliers de combattants, tous ceux qui discrètement honorent la mémoire des victimes du VIH/SIDA en luttant contre la maladie par le travail qu’ils mènent sur le terrain ici en Haïti chaque jour. Ils travaillent inlassablement pour faire la prévention, améliorer la qualité de vie de ceux qui sont atteints du virus, et combattre la discrimination contre les personnes vivant la maladie».


Depuis l’année 2004, les Etats-Unis ont octroyé plus de 390 millions de dollars à Haïti dans la prévention et le traitement du SIDA en travaillant à travers un réseau d’organisations partenaires dans l’ensemble des 10 départements. Haïti a accompli des progrès ces dernières années, réduisant la prévalence du VIH/SIDA dans certaines régions, ce qui est le résultat d’un renforcement dans les partenariats et d’une augmentation des programmes de prévention. Un effectif d’environ 120.000 Haïtiens vivent avec le VIH/SIDA. Aujourd'hui, le taux de prévalence est de 2.2%, selon des études statistiques réalisées par l’UNAIDS, alors qu’il était évalué à 3.8% en 2005.


Le gouvernement haïtien renouvelle son engagement à combattre le VIH/SIDA avec une nouvelle initiative qui permettra à un plus grand nombre de personnes de faire des tests de dépistage du VIH/SIDA à travers le pays. Les Fonds Abbott soutiennent ce programme en faisant don de 500.000 trousses de tests de dépistage rapides du VIH/SIDA dans le cadre de la commémoration de ce Mémorial aux Chandelles. L'initiative d’inciter les gens à se faire tester est un partenariat coopératif entre le gouvernement haïtien, l'Agence Américaine pour le Développement International (USAID), le Bureau Global Coordinateur du SIDA (Office of the Global AIDS Coordinator), les Fonds Abbott (Abbott Fund) et les organismes d’exécution locaux de Santé qui travaillent chaque jour pour l’éradication du VIH/SIDA en Haïti.



Haïti a été choisie pour être le pays d'accueil de cette cérémonie d’ouverture en raison des récents progrès enregistrés dans la lutte contre la maladie. Le Mémorial International aux Chandelles du Sida est le plus ancien et le plus grand événement de mobilisation populaire autour du SIDA dans le monde. Cet événement est organisé de concert avec le Global Health Council et les Promoteurs de l’Objectif Zérosida, une Organisation Non-Gouvernementale qui fournit des services de prévention et d’orientation à travers le pays. D’importantes personnalités, des dirigeants et des groupes de santé et de nombreuses organisations internationales en mémoire de ceux qui sont décédés du VIH/SIDA, pour encourager l’amélioration des programmes et des politiques et également pour célébrer le courage des Haïtiens vivant avec la maladie.


(Fin de texte)

mercredi 13 mai 2009

Qui a trafiqué le discours officiel de l’Ambassadeur des Etats-Unis en Haïti ?



Léone Augustin, Responsable de APIAVIV
(Photo de Cyrus Sibert)

Par Cyrus Sibert
Radio Souvenir FM, 106.1 : souvenirfm@yahoo.fr

Cap-Haitien, le 13 Mai 2009

C’est avec un sentiment d’injustice que le personnel du Ministère de la Santé Publique dans le Nord d’Haïti se prépare à accueillir plusieurs dizaines de visiteurs le 16 Mai prochain dans le cadre de la 26e Mémorial International du SIDA à la Chandelle à Milot. Car, pour avoir reproduit, en guise d’introduction, un discours de l’Ambassadeur des Etats-Unis comportant des informations erronées, l’Agenda 2009 du Programme National de Lutte contre le SIDA du Ministère de la Santé Publique MSPP qui devait servir à promouvoir le programme de prévention en faveur des enfants d’Haïti, n’a fait que choquer et causer des préjudices graves aux employés de la Direction Départementale.

En effet dans le Discours de l’Ambassadeur des Etats-Unis, Janet A. Sanderson à l’occasion de la journée mondiale du SIDA en 2008, nous lisons :

En janvier 2004, Léone Augustin, qui travaillait au Ministère de la Santé au Cap-Haïtien, a appris qu’elle avait le VIH/SIDA. Au début elle voulait garder cette information pour elle, et s’en est seulement confiée à un ami. Cependant, elle a vite réalisé qu’au travail, ses collègues commençaient à l’éviter. Il était donc clair que son secret a été divulgué, et que tout le monde à son bureau était mis au courant. Certains de ses collègues refusaient de lui donner la main, ou même de s’asseoir sur une chaise qu’elle avait auparavant utilisée. Léone était donc très déprimée et pensait à démissionner. Cependant, au cours de l’année 2005, elle commençait à recevoir des traitements antirétroviraux et le support social d’un hôpital. Léone a pris la décision de lutter pour sa propre vie, et d’aider d’autres personnes à en faire de même. Alors que sa santé s’améliorait, elle commençait à parler à des personnes au sujet du VIH/SIDA, et se faisait la porte-parole d’autres séropositifs et de leurs familles. Elle est aujourd’hui un membre du conseil d’APIAVIV, l’Association de Personnes Vivant et Affectées par le VIH/SIDA. APIAVIV a plus de 200 membres et fournit l’encadrement, l’éducation et le support aux séropositifs et leurs familles. Aujourd’hui, Léone travaille toujours avec ses collègues au même bureau au Ministère de la Santé.

Si l’histoire à propos de la stigmatisation contre Léone est vraie, il ne s’agissait pas du Ministère de la Santé Publique, mais du Ministère de l’Education Nationale. Dans une interview accordée à RESEAU CITADELLE le 15 Avril 2009, la victime a corrigé l’Ambassadrice Anderson. L’incident s’est produit, alors qu’elle travaillait comme Secrétaire à la Direction de l’Enseignement Secondaire. Aujourd’hui ses collègues ont évolué. S’ils ne la voient pas un jour, ils se font du souci. Elle a subi une promotion. Elle est secrétaire au bureau du directeur Départemental du Nord. Depuis avril 2007, elle travaille aussi à l’Hôpital Justinien comme agent de terrain.

Si aux yeux du profane cette fausse information émise par l’Ambassadeur Janet A. Anderson est une erreur humaine, pour le personnel de la Direction Départementale Nord du MSPP il s’agit d’une manipulation visant à ternir l’image du personnel du Ministère de la Santé dans le Nord. Car, cette information erronée a été corrigée par le Directeur Départemental Nord, le Dr Robert Jasmin. Ce dernier avait protesté auprès des instances concernées signalant que pour des professionnels de la Santé publique, des comportements qui tendent à stigmatiser une personne vivant avec le virus du SIDA est un signe d’incompétence grave. La persistance de telle information erronée peut être préjudiciable pour les professionnels de la santé qui travaillent au bureau départemental du ministère. Malgré les promesses de correction, un agenda 2009 a été édité avec le discours original de l’Ambassadeur Janet A. Sanderson.

Une situation qui révolte le personnel du Bureau Départemental de la Santé Publique. On y voit un complot ourdi par des ONGs qui interviennent dans le Nord, afin de discréditer les employés de l’Etat et se placer comme seules entité dépositaires de ressources humaines aptes à mener avec professionnalisme des programmes contre le SIDA.

Une situation regrettable qui porte l’observateur à se poser des questions sur le mode de collecte des données et le sérieux des informations véhiculées par l’Ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince. Comment des ONGs ont – elles pu manipuler les informations collectées par l’Ambassade des Etats-Unis jusqu’à inscrire de fausse information dans le discours officiel de Madame Janet A. Sanderson ? Pourquoi le Ministre de la Santé Publique, le Dr Alex Larsen a-t-il accepté des cautionner de telles manœuvres ? (Dans l’Agenda 2009 en question sont publiés les discours du Dr Larsen et de Madame Michèle Duvivier Pierre-Louis pour la journée internationale du SIDA).

La disparition du Président de la Commission Nationale du Marché Public peut en dire long sur les luttes d’influence et les intérêts qui entourent l’exécution des ouvrages publics. Le secteur santé, spécifiquement, le marché des Programmes de Prévention des MST /IST/SIDA est aussi au centre des luttes d’influence et de toutes sortes de manipulations et d’opérations mafieuses. Si la faute commise par l’Ambassadeur Janet A. Sanderson dans son discours du 01 décembre 2008 est vraiment une manipulation des ONGs cherchant à avoir le monopole de la gestion des programmes de lutte contre le SIDA, on serait en droit de dire que l’Ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince prend la forme du vase qui le contient, c’est-à-dire qu’elle est aussi corrompue que l’administration publique haïtienne.

RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 13 Mai 2009, 17 heures 37.

mardi 12 mai 2009

Les relations entre les Etats-Unis et le reste du continent américain : de l’arrière-cour à une future relation « d’égal à égal » ?

Par Materneau CHRISPIN*, le 5 mai 2009

* Expert en relations internationales. Diplômé de l’Académie de droit international de La Haye. Doctorant en droit international public, Université de Lausanne, Suisse

Géopolitique des Amériques. Dans un climat d’influence déclinante des Etats-Unis sur leurs voisins continentaux, la proposition de B. Obama de traiter d’égal à égal avec les voisins de la région ne devrait pas être comprise comme une offre partant d’un élan de générosité. Elle constitue une prise de conscience de la part des nouveaux dirigeants américains des changements s’opérant à grande vitesse dans leur environnement immédiat. Elle peut aussi s’analyser comme une tentative par ces derniers de conserver leur influence dans la zone sur de nouvelles bases qui tiennent compte des nouvelles données géopolitiques de l’Amérique latine/Caraïbe.

LE SOMMET des Amériques qui s’est tenu du 17 au 19 avril 2009 à Trinité et Tobago marquera peut être un tournant dans les relations entre les Etats-Unis d’Amérique et le reste du continent. Ce qui a surtout frappé les esprits a été la volonté proclamée de Washington d’établir désormais un rapport « d’égal à égal » dans ses relations avec les autres Etats de cette région. Le Président Barack Obama a, officiellement,fait part à ses homologues continentaux de ce changement de la politique étrangère américaine. Bien que cette annonce ne soit pas totalement une surprise, elle revêt incontestablement une grande importance au regard de l’histoire des relations qu’ont entretenu les Etats-Unis avec leurs voisins.

Les lignes qui vont suivre se proposent de retracer brièvement l’évolution des relations entre les Etats-Unis d’Amérique et les autres pays du continent américain depuis la formulation de la doctrine Monroe. Le but étant de permettre de mieux appréhender le contexte global dans lequel s’inscrit ce changement d’attitude voulu par les Américains dans leurs relations avec leurs voisins continentaux.

La doctrine Monroe et les relations entre les Etats-Unis et l’Amérique latine/Caraïbe
La position formulée en décembre 1823 par le Président américain James Monroe et qui allait devenir une véritable doctrine de politique étrangère connue sous la dénomination de doctrine Monroe, décrétait en substance que le continent américain représentait l’arrière-cour des Etats-Unis d’Amérique, et en tant que telle une zone d’influence exclusive des Etats-Unis. Elle a été formulée à l’époque où l’idée d’un destin manifeste des Etats-Unis a émergé et s’est cristallisée. Elle projetait les Etats-Unis comme une future grande puissance tant économique que militaire, dont l’expansion territoriale et les relations politiques et économiques ne devaient pas être contrariées par d’autres puissances qui avaient encore de l’influence sur le continent.

C’était donc une façon de marquer la volonté de la jeune nation américaine, qui montait en puissance, de soustraire cette zone de l’influence et des rivalités géostratégiques des puissances européennes colonialistes. La guerre américano-espagnole de 1898, dont l’un des objectifs était de bouter l’Espagne définitivement de ses possessions territoriales en Amérique (Cuba, Porto Rico) et dans d’autres parties du monde aussi (Philippines et Guam) ou encore la guerre entre les Etats-Unis et le Mexique qui s’est soldée pour ce dernier par la perte d’un tiers de son territoire au profit des Etats-Unis d’Amérique, peuvent être considérées comme des applications ultimes de cette doctrine.

Si la doctrine Monroe pouvait au départ être défendue comme ayant une portée libératrice et protectrice pour les pays du continent américain par rapport à l’impérialisme et au colonialisme européen, elle a assez rapidement évolué dans sa conception et ses objectifs pour servir de base à l’instauration de relations de domination politique et économique entre les Etats-Unis et le reste du continent. En effet, la fin du XIXème siècle, mais surtout le XXème siècle, constitue une période durant laquelle les Etats-Unis d’Amérique n’ont cessé de considérer les autres pays du continent comme étant un espace où ils pouvaient agir en fonction de leurs seuls objectifs politiques au mépris des intérêts, de la volonté et des aspirations de ces pays.

L’application de la doctrine Monroe a eu des répercussions tant dans le domaine politique (où elle a surtout servi de fondement au soutien américain à des régimes non démocratiques et à une politique interventionniste des Etats-Unis dans cette région) que dans le domaine économique (dans lequel elle se concrétisait par des rapports marqués de l’influence hégémonique des intérêts économiques américains sur les pays du continent).

Sur le plan politique
Washington a exercé, pendant longtemps, un contrôle serré sur les régimes au pouvoir sur le continent américain. Pratiquement aucun de ceux-ci ne pouvait se maintenir sans l’aval officiel des Etats-Unis ou tout au moins son consentement tacite. Ce contrôle américain sur les régimes au pouvoir sur le continent a été d’autant plus strict qu’il s’inscrivait dans la logique de la Guerre froide (1947-1990). C’était la sombre époque de la chasse acharnée contre les mouvements ou groupuscules de gauche, ou suspectés tels, considérés comme les agents de la propagation du communisme ; et à ce titre, des ennemis dangereux et irréductibles pour les intérêts vitaux des Etats-Unis d’Amérique. Cette politique a entrainé de nombreux coups d’Etat dans les pays du continent, avec l’implication visible ou cachée de divers services et officines américains. L’un des plus emblématiques reste celui orchestré contre le pouvoir de Salvador Allende au Chili.

Pendant une bonne partie du siècle dernier, le soutien américain aux divers régimes dictatoriaux de droite et à des groupuscules d’extrême droite dans cette région a été sans faille. Qu’il s’agisse des grandes dictatures militaires de l’Amérique du Sud ou Centrale ou encore celles dirigées par des civils comme les Duvalier en Haïti, ces régimes ont toujours pu compter sur un certain soutien américain pour se maintenir au pouvoir. Tout en étant conscients qu’il s’agissait de régimes répressifs et détestables, les dirigeants américains les ont utilisés comme des remparts contre tout enracinement du communisme dans les Amériques. C’est ainsi que l’on prête au président américain Harry Truman, parlant du dictateur Nicaraguayen Somoza, la fameuse formule : « He’s a bastard, but he is our bastard » [
1].

Souvent les militaires au pouvoir ou contrôlant ces pays ont été formés dans les écoles et académies militaires situées aux Etats-Unis. L’une des plus notoirement connues est la fameuse Ecole des Amériques, située à Fort Bragg, qui est passée à la postérité comme étant l’un des lieux où ces militaires avaient été initiés aux techniques de guerre sale, qui incluaient la disparition forcée. Les recherches menées sur le « Plan Condor », qui a été une vaste coordination entre des dictatures de la Cône Sud de l’Amérique pour kidnapper, torturer et faire disparaître de nombreux opposants politiques, ont mis en évidence le rôle joué dans cette affaire par les militaires formés dans cette école.

La politique américaine de cette époque a aussi conduit à des interventions armées des forces américaines sur le territoire de plusieurs Etats du continent américain. Ces interventions suivies d’occupation pendant des périodes plus ou moins longues ont été légions. Indépendamment du type d’intervention considéré, les Etats-Unis ont mené plus d’une cinquantaine de ces opérations au total ; et concernant certains pays, plus d’une fois [
2]. La plupart de ces interventions, indépendamment de l’argumentation présentée lors pour les justifier, ne visaient fondamentalement qu’à maintenir ou renforcer le contrôle des Etats-Unis sur les pays dans lesquels elles avaient lieu.

Sur le plan économique
L’influence américaine sur les économies de ces pays a été aussi très pesante. D’abord les intérêts économiques américains dans ces pays étaient souvent défendus et protégés militairement. Tout au moins, ils bénéficient d’un appui politique ferme qui leur permettait souvent d’exercer un poids considérable sur les gouvernements des pays du continent américain dans lesquels ils étaient installés.

Souvent, ces intérêts économiques américains et les dictatures de cette région nouaient des alliances objectives visant à combattre les revendications sociales des travailleurs et les organisations qui les portaient, telles les syndicats. Emblématiques de cette domination qu’ont exercé ces intérêts sur les pays du continent sont les compagnies exploitant la filière bananière sur le continent américain parmi lesquelles les deux plus connues sont la United Fruit Company et la Standard Fruit Company. Ces compagnies américaines ont eu une telle emprise sur ces pays que leurs agissements ont inspiré le concept de république bananière, inventé par l’écrivain américain O. Henry dans son roman intitulé Cabbages and Kings, publié en 1904 [
3].

Le pouvoir exercé par ces compagnies sur ces pays venait du fait qu’elles avaient créé ou mise en place de vastes structures et infrastructures économiques comprenant des plantations, des installations portuaires, des hôpitaux ou des écoles qui employaient des dizaines de milliers de personnes dans nombreux de ces pays. Ces structures étaient organisées pour monopoliser la production de bananes qui devaient par la suite être acheminées vers les Etats-Unis. [
4]

Outre l’agro-industrie, l’emprise des intérêts économiques américains sur les économies des pays du continent américain s’est étendue à beaucoup d’autres secteurs notamment celui de l’exploitation minière ou des télécommunications. La dépendance économique de ces pays vis-à-vis des Etats-Unis se reflétait à travers les relations commerciales entre eux et se renforçait en raison du fait que les économies des pays de cette région étaient grandement dépendantes de l’exportation de matières premières agricoles ou minières vers les Etats-Unis. Ainsi par exemple, au début des années 1920, 50% des exportations des pays de l’Amérique du Sud sont destinées au marché américain.
Les résistances du reste du continent à l’hégémonie américaine
L’histoire des relations des Etats-Unis avec leurs voisins américains est aussi tissée d’une longue tradition de résistance et de lutte contre l’hégémonie américaine dans la région, presqu’essentiellement nourrie par l’action de divers mouvements de gauche. Sur le plan politique, cette lutte a principalement pris la forme du combat contre les dictatures de droite successivement installées et qui ont pu perdurer dans ces pays grâce au soutien tant politique, militaire et économique des Etats-Unis d’Amérique. C’est donc une lutte qui a été d’abord menée au niveau interne de ces pays contre les groupes dominants locaux qui ont toujours noué des alliances avec le puissant voisin.

Sur le plan économique, la résistance des pays du continent s’est aussi déroulée dans le même cadre interne et a été menée par des mouvements paysans et ouvriers, encadrés par des groupes politiques majoritairement de gauche ou encore sous l’impulsion des idées développées par le courant de la théologie de libération. Elle a été parfois marginalement menée par des élites économiques internes soucieuses de protéger leur situation de rente et les privilèges qu’elles détenaient contre l’envahissement des intérêts économiques américains qui voulaient les bousculer.

Si ces diverses formes de lutte n’ont pas connu de grands succès, ou tout au plus de façon épisodique et temporaire, il y a quand même eu de « petites » victoires qui ont eu un grand retentissement du point de vue symbolique. Au nombre de celles-ci, il convient de souligner l’avènement au pouvoir de Salvador Allende au Chili le 3 novembre 1970 et de Fidel Castro à Cuba en février 1959 [
5]. La première expérience, comme on le sait, a fini dans une tragédie meurtrière suite au coup d’Etat du général Augusto Pinochet le 11 septembre 1973, aidé par les services secrets américains, qui a entrainé le suicide d’Allende et la mort de milliers de Chiliens. La seconde, la révolution cubaine, a créé une réalité que les Américains ont toujours refusé d’accepter. Pour ces derniers, le problème cubain a non seulement été un contentieux bilatéral, mais avec le temps est devenu une pierre d’achoppement dans les relations entre les Etats-Unis et ses voisins hémisphériques.

En effet, malgré l’embargo mis en place par les Etats-Unis d’Amérique contre Cuba depuis le 3 février 1962 et plusieurs actions secrètes, dont la fameuse affaire de la Baie des Cochons de 1961, les Etats-Unis n’ont jamais pu venir à bout du régime de Fidel Castro. La crise des missiles de 1962 et l’exclusion de Cuba de l’Organisation des Etats américains (OEA), orchestrée par les Etats-Unis en 1962, n’ont servi qu’à renforcer l’hostilité réciproque entre les deux pays. Les mesures drastiques prises par les Américains contre Cuba ont été globalement maintenues jusqu’à récemment [
6] ; et cela malgré les appels répétés des dirigeants du continent pour une abolition desdites mesures. L’administration d’Obama a certes décidé d’un allègement de l’embargo contre l’ile. Cependant, elle a clairement fait savoir que malgré la politique d’ouverture et de dialogue qu’elle compte mener, la levée totale de l’embargo n’est pas à envisager dans un proche avenir.

Les relations Etats-Unis -Amérique latine/Caraïbe après la fin de la Guerre froide
La fin de la Guerre froide (1990) a opéré le premier véritable tournant dans les relations entre les Etats-Unis et le reste du continent. La fin de l’Union soviétique (1991) entraina de la part des Etats-Unis un desserrement de l’étau du contrôle politique qu’ils maintenaient sur la nature des régimes en place dans les pays faisant partie de ce qu’ils ont toujours considéré comme leur zone d’influence exclusive. Ainsi, la vague de démocratisation commencée dans les années 1970 et 1980, qui avait vu la fin de plusieurs régimes dictatoriaux sur le continent (Argentine, Brésil, Paraguay, Guatemala, etc.), a pu s’amplifier en emportant les derniers régimes non démocratiques de cette région. Le communisme ne représentant plus une menace du point de vue des Américains, plusieurs de ces régimes avaient perdu de leur intérêt et même de leur raison d’être pour les Etats-Unis.

La démocratisation politique a permis au fort ressentiment anti-américain très répandu sur le continent américain de trouver une expression politique à travers les urnes. Ce phénomène qui s’est particulièrement accentué au cours de la dernière décennie est à la base de l’accession au pouvoir de plusieurs personnalités qui ont explicitement remis en question l’influence américaine non seulement dans leurs propres pays, mais aussi à l’échelle du continent. La figure la plus emblématique d’un tel phénomène est l’actuel président vénézuélien Hugo Chavez, au pouvoir depuis le 2 février 1999. Ce dernier par ses déclarations, ses initiatives tant politiques qu’économiques ne cesse d’inviter les leaders du continent américain à se dresser contre l’influence américaine dans cette région. Utilisant les ressources financières engrangées lors de la flambée des prix des produits pétroliers, il s’est lancé dans des programmes de coopération Sud-Sud avec plusieurs pays de la région dont Cuba, Haïti ou encore le Nicaragua.

L’une des composantes phares de cette coopération est le programme Petro caribe, à travers lequel le Venezuela fournit du pétrole à des pays du continent à des conditions financières avantageuses. Avec son projet de création d’une zone d’intégration économique regroupant l’ensemble des pays de cette région, l’Alternative Bolivarienne pour les Amériques (ALBA), lancé en 2004 avec Fidel Castro, Hugo Chavez présente une alternative visant justement à contrecarrer le projet américain similaire de mise en place d’une vaste Zone de libre échange économique des Amériques (ZLEA). Plusieurs chefs d’Etat issus de la gauche dont Evo Morales en Bolivie ou encore Rafael Correa en Equateur sont ouvertement favorables aux plans et projets de Chavez pour qui ils représentent d’importants soutiens politiques.

De plus, dans le domaine économique, les Etats du continent américain ont aussi graduellement diversifié leurs échanges économiques et commerciaux en développant des partenariats économiques avec d’autres puissances économiques du monde. C’est ainsi que l’Union européenne (UE), le Japon ou encore de plus en plus la Chine depuis quelques années ont pu accroitre leurs échanges avec les pays du continent américain.

Ainsi en 2008, les échanges bilatéraux entre l’UE et l’Amérique latine/Caraïbe se sont chiffrés à 160 milliards de dollars américains. En progression constante depuis plusieurs années, le volume et le montant de ces échanges font de l’UE le deuxième partenaire économique des pays de cette région, en même temps que celle-ci représente le premier pourvoyeur d’investissement étranger pour cette région [
7]. En fait, cette dernière a souhaité développer un véritable partenariat stratégique avec l’UE dans le but déclaré de contrecarrer l’hégémonie américaine et contribuer à l’établissement d’un monde multipolaire [8]. D’où la tenue régulière de sommets entre les deux partenaires depuis 1999.

Quant au Japon, même si le volume de ses échanges commerciaux avec les pays latino-américains et de la région Caraïbe reste faible en comparaison avec ses relations commerciales avec d’autres régions du monde, il n’en demeure pas moins que ceux-ci ont recommencé à croitre depuis le début 2000 par rapport à ce qu’ils étaient au cours des décennies 1970-1990 [
9]. Ainsi selon les données établies par le Ministère japonais des finances, les exportations de l’Amérique latine vers le Japon se sont chiffrées à 177 milliards de dollars américains en 2003, en augmentation globale moyenne de plus de 20% par rapport à l’année précédente [10].

La percée chinoise dans ces pays du continent américain est très significative depuis ces dernières années. A la recherche de nouveaux débouchés pour ses investissements, de nouveaux marchés pour ses produits et aussi de matières premières pour entretenir sa croissance, la Chine se tourne de plus en plus vers l’Amérique latine et la région Caraïbe [
11]. Les relations économiques entre ces deux partenaires sont à un niveau assez faible en comparaison avec les Etats-Unis. Cependant, celles-ci se développent à un rythme exponentiel [12].

Pour bien montrer l’intérêt politique qu’ils accordent à leurs relations avec l’Amérique latine, plusieurs hauts dirigeants chinois ont visité des pays de la région au cours des dernières années. En février 2009, une visite de haut niveau a été faite par le vice-président chinois, Xi Jinping dans cinq pays de l’Amérique latine/Caraïbe (Venezuela, Brésil, Jamaïque, Colombie, Mexique). L’intérêt stratégique de la Chine pour cette région n’a pas échappé à l’attention de certains observateurs qui pensent que Washington devrait garder un œil vigilant sur l’évolution de cette tendance [
13]

Cette diversification des relations économiques qui s’est faite au détriment de l’influence prépondérante des intérêts économiques américains a eu pour conséquence un affranchissement substantiel des pays de cette région de la tutelle économique exercée sur eux par les Etats-Unis d’Amérique pendant une bonne partie du XXème siècle. De plus, l’émergence économique de certains pays en Amérique latine, notamment le Brésil et dans une moindre mesure l’Argentine ou le Chili, qui ont su profiter de la mondialisation, a aussi permis au continent d’affirmer de plus en plus son autonomie vis-à-vis de l’hégémonie américaine. Enfin, la coopération économique entre ces pays va grandissante et s’est institutionnalisée à travers des structures d’intégration régionale telles le MERCOSUR ou la Communauté andine (ancien Pacte andin jusqu’en 1996), leur permettant ainsi d’avoir des options alternatives par rapport au marché américain.

Conclusion
C’est donc dans un contexte géopolitique et géoéconomique très différent de celui du siècle dernier que s’inscrit cette volonté de l’administration d’Obama de remodeler les relations historiques qu’a entretenues son pays avec ses voisins du continent américain. Les mouvements de fond qui sont en train de provoquer des transformations majeures de la scène internationale conjugués avec le vieux fonds de ressentiment, voire d’hostilité que cultivent beaucoup de pays de cette région à l’encontre des Américains en raison de cette histoire particulière et complexe liant les Etats-Unis et les pays de l’Amérique latine/Caraïbe ont favorisé les rapports nouveaux caractérisés par une volonté d’autonomie et de distanciation de ces derniers par rapport au grand voisin du Nord [
14].

Dans un climat d’influence déclinante des Etats-Unis sur ses voisins continentaux, la proposition de B. Obama de traiter d’égal à égal avec ses voisins de la région ne devrait pas être comprise comme une offre partant d’un élan de générosité. Elle constitue une prise de conscience de la part des nouveaux dirigeants américains des changements s’opérant à grande vitesse dans leur environnement immédiat. Elle peut aussi s’analyser comme une tentative par ces derniers de conserver leur influence dans la zone sur de nouvelles bases qui tiennent compte des nouvelles données géopolitiques de l’Amérique latine/Caraïbe.

Son inflexion sur la question cubaine, même si elle s’explique aussi en grande partie par le fait que la nouvelle administration veut se démarquer de l’intransigeance des administrations américaines passées, constitue une approche pragmatique basée sur une lecture politique réaliste. Comme l’a reconnu Barack Obama lui-même, la politique des anciennes administrations par rapport à Cuba a été un échec. B. Obama ne veut donc pas qu’une position politique inefficace continue à entretenir un malaise entre les Etats-Unis et leurs voisins continentaux qui ne cessent de demander avec de plus en plus d’insistance et de vigueur la fin des mesures américaines frappant Cuba, notamment l’embargo.

Cette nouvelle approche des Etats-Unis dans ses relations avec l’Amérique latine/Caraïbe va-t-elle contribuer à stopper la tendance déclinante de l’influence américaine dans cette région ? Cette dernière semble plutôt s’inscrire dans le contexte beaucoup plus global de la mise en place d’un monde multipolaire dans lequel certains des Etats autrefois soumis à cette influence américaine, notamment le Brésil, aspirent à occuper une place en tant qu’acteurs mondiaux globaux.

Mots-clés
Union européenne, Amérique du nord, Etats-Unis, Amérique centrale , Argentine , Brésil , Chili , Chine , Japon , Géopolitique, 19 e siècle, 20 e siècle, 21 e siècle, Relations internationales, Guerre froide, Hugo Chavez, Fidel Castro, Dictatures - Régimes autoritaires, Après-guerre froide, Histoire contemporaine, Multipolaire, Amérique latine, ZLEA, 2009, Barack Obama, Parti de gauche, Sommet des Amériques, Politique étrangère, Doctrine Monroe, Zone d’influence, Rivalités géostratégiques, Augusto Pinochet, Evo Morales, Rafael Correa, Alternative Bolivarienne pour les Amériques (ALBA)

[
1] Traduction française : “Il est un salaud, mais c’est notre salaud”.
[
2] Pour une liste de ces interventions, voir la page internet : http://www2.truman.edu/ marc/resources/interventions.html. Voir aussi à ce sujet, Richard Grimmet, Instances of Use of Armed Forces Abroad, 1798-2001. CRS Report for Congress, 2002.
[
3] De son vrai nom, William Sydney Porter, l’auteur américain O. Henry s’est en effet inspiré des agissements de la compagnie américaine Cuyamel Fruit au Honduras au début des années 1900 pour écrire son roman pendant qu’il se trouvait caché dans ce pays. Il faut souligner que plusieurs figures importantes de la littérature latino-américaine, telles Pablo Neruda (United Fruit Company), Gabriel Garcia Marquez (Cent ans de solitude) ou encore Miguel Angel Asturias (le Pape vert, l’Ouragan ou encore les Yeux des enterrés) ont aussi dénoncé dans leurs œuvres la domination des économies de l’Amérique latine par les intérêts économiques américains liés au secteur agro-industriel de la banane.
[
4] Il existe bon nombre d’ouvrages sur le thème de l’ampleur de la domination économique exercée par ces compagnies sur l’Amérique latine et centrale. A titre indicatif, les suivants peuvent être consultés : 1) Charles D. Kepnel, Jr. et J. Henry Soothill, The Banana Empire : A Case Study of Economic Imperialism, New York, NY : Russell & Russell, 1967, 392 p. ; 2) Paul J. Dosal, Doing Business with the Dictators : A Political History of United Fruit in Guatemala, 1899-1944, Wilmington, DE : SR Books, 1994, 256 p. ; 3) Steve Striffler, In the Shadows of State and Capital : The United Fruit Company, Popular Struggle, and Agrarian Restructuring in Ecuador, 1900-1995, Durham, NC : Duke University Press, 2002, 242 p.
[
5] Il convient aussi de citer en ce sens, la révolution menée au Nicaragua par les Sandinistes, qui a porté au pouvoir, le 19 juillet 1979, la junte présidée par Daniel Ortega. La révolution sandiniste sera vigoureusement combattue par les Américains qui ont financé, entrainé et armé dans les années 1980, des éléments de l’ancienne armée de l’ancien dictateur Somoza connus sous le nom de contras.
[
6] Il convient de faire remarquer que les mesures américaines ont été à divers moments assouplis, notamment sous la présidence de Bill Clinton.
[
7] Pour un bref résumé des échanges économiques entre l’Union européenne et l’Amérique latine/Caraïbes, lire « Échanges commerciaux entre l’UE et la région Amérique latine/Caraïbes : faits et chiffres », MEMO/08/303, Bruxelles, 13 mai 2008. Mémo publié par la Commission européenne et disponible en ligne : http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do ?reference=MEMO/08/303&format=HTML&aged=0&language=FR&guiLanguage=en. (consulté le 20 avril 2009).
[
8] Lire à ce sujet, Mario Carranza, “Toward a Strategic Partnership ? The European Union and Latin America in the Post-September 11th era”. Disponible en ligne : http://www.nuso.org/upload/anexos/foro_200.pdf.
[
9] Lire à ce sujet, Eric Boulanger, « Les firmes japonaises en Amérique latine : une présence discrète dans l’arrière-cour des Américains… et des Chinois ? », Observatoire des Amériques, No 26, aout 2005. Disponible en ligne : http://www.ieim.uqam.ca/IMG/pdf/Chro_boulanger_05_26.pdf. (consulté le 20 avril 2009).
[
10] Idem, p. 5.
[
11] Lire à ce sujet, Alex Pasternack, “China Goes to Latin America For Oil, Minerals — and Water”, Huffington Post, 23 avril 2009 ; Economic Commission on Latin America and the Caribbean, “China’s and India’s trade relations with Latin America and the Caribbean : opportunities and challenges”, in Latin America and the Caribbean in the World Economy • 2005-2006, Chap. II. Disponible en ligne : http://www.eclac.cl/publicaciones/xml/0/26620/CII_China_India_%20Latin_america_world_economy_2005.pdf
[
12] Les échanges économiques entre la Chine et l’Amérique latine ont été multipliés par 10 au cours de la décennie 1997-2007 pour atteindre le chiffre de 102 milliards de dollars américains en 2007, selon les données fournies par M. William Tattliff, « China’s Latin America Tango : A Partnership With Benefits for Both Sides », Wall Street Journal, 27 novembre 2008.
[
13] Lire à ce sujet Mohan Malik : « China’s Growing Involvement in Latin America, 12 juin 2006. Disponible en ligne sur le site de l’organisation Pinr Power and Interest News Report HTTP ://WWW.PINR.COM/REPORT.PHP ?AC=VIEW_REPORT&REPORT_ID=508&LANGUAGE_ID=1.
[
14] lire à ce sujet, Cintia Quiliconi, « US - L a t i n a m e r i c a n T r a d e R e l a t i o n s : P a t h t o t h e F u t u r e o r D e a d e n d S t r e e t ?”, Center for Policy Studies, Central European University, 2005, pp. 16-20. Disponible en ligne : http://www.flacso.org.ar/rrii/publicaciones/us-latin-america-trade.pdf.