samedi 6 février 2021

#Haiti- Tentative de Coup d’État : Des agents français remarqués dans les rangs des insurgés.- #LeReCit


Haïti, tentative permanente de coup d’Etat ou la persistance des pratiques du RÉSEAU FOCCART en Afrique.

[ Car, le problème des acteurs politiques haïtiens, c’est l’absence de perspective historique. Ils agissent en fonction du “primum vivere”, sans considérer le temps long. ]

Pour mieux comprendre ce qui se passe actuellement en Haïti, il faut lire l’histoire du fameux “Réseau Foccart” en Afrique.

Jacques Foccart, un ancien agent français du Service d’action civique (SAC), a privatisé la diplomatie française en Afrique.


Ce que dit la France ouvertement, sa diplomatie officielle, n’a été qu’une apparence trompeuse. Sans valeur. Seul comptait ce que décidait le puissant homme d’affaires blanc, originaire des Antilles et proche des dirigeants  politiques de France.


Les coups d’État, les guérillas, les massacres, les millions de civils africains tués ont tous été financés et équipés par ce monsieur qui a manipulé la politique française en Afrique. Souvent au profit des intérêts privés. Une diplomatie dans la diplomatie, un État dans l'État. 


Le retour de Winter Etienne aux Gonaïves, cet agent agitateur très connu pour ses prouesses dans l’Artibonite, puis exfiltré, n’est pas un hasard. Ce n'est pas  une mince affaire. 


C’est connu! Le président Jovenel Moïse est en conflit ouvert avec de puissants hommes d’affaires proches de la France. Ces derniers sont capables de manipuler la diplomatie française en Haïti et surtout d’utiliser à des fins privées, les “assets” français en Haïti; c’est-à-dire tout le dispositif humain, équipement et réseau dont dispose le renseignement extérieur français dans ce pays.


J’ai vu et je connais encore beaucoup d’éléments dans le camp adverse. Ce sont des agitateurs et des professionnels de la déstabilisation, de la guérilla urbaine, d’opérations de sabotage et d’intimidation.


Parmi les ennemis du Président Jovenel, vous avez les Vorbe. Les connexions entre cette famille et la diplomatie française en Haïti sont connues. C’est d’ailleurs un cas général en Haïti. Par des postes de Consul Honoraire, la bourgeoisie haïtienne prend en otage la politique étrangère de plusieurs pays dits “amis d’Haïti”; une position stratégique pour désinformer les grandes capitales du monde, facilitant les choses pour certains membres de l’oligarchie, même lorsqu’ils sont fautifs.


Boulos est devenu l’un des ennemis jurés du Chef de l’État. Mais, avec les Vorbe, il a des liens familiaux. D’autres entreprises françaises qui ont vu leurs marges de bénéfice réduire suite à certaines décisions du président Jovenel agissent dans l’ombre. C’est le cas de certains importateurs de produits pétroliers qui répandent le mensonge sur le Chef de l’État. Ils sont aidés par des Services de Relations Publiques et des journalistes étrangers métamorphosés en agents d'influence; même quand ils prêchent - hypocritement - la neutralité journalistique dans le but de neutraliser leurs collègues haïtiens trop incompétents pour découvrir leur petit jeu.


Il se développe ainsi une complicité entre oligarchie, représentation diplomatique et presse étrangère. La solidarité entre expatriés l’oblige. Alors, on s’intoxique, on se fait l’écho de ce qui est dit dans les milieux bourgeois d’Haïti, les restaurants de Pétion-ville, dans des hôtels, sur la plage, etc.



Actions pratiques de déstabilisation 


Je ne peux pas dire si les actes de déstabilisation auxquels nous assistons en Haïti sont autorisés par la République française. Mais, je peux affirmer que certains membres de l’oligarchie utilisent les mêmes “assets” du renseignement français en vue de déstabiliser le gouvernement du Président Jovenel Moïse.


Le retour de Winter Etienne;

la reconstitution des groupes armés à Raboteau;

des gangs un peu partout dans l’Artibonite;

deux anciens officiers de l’armée d’Haiti, dans l’Artibonite ou dans la capitale haïtienne;

certains groupes armés dans la zone métropolitaine de Port-au-prince, surtout ceux de Martissant, dans la zone de Carrefour, des territoires habituellement occupés par des opérateurs généralement au service de la France;

sont autant d'éléments qui justifient notre conclusion. 


On peut ne pas connaître tous les secrets d’une opération clandestine. Mais, les hommes utilisés, les équipements et surtout le mode opératoire, peuvent aider à détecter la vérité. 


En 2004, ils avaient aussi utilisé des éléments de la police pour déstabiliser l’institution Policière. #Fantome509 est un nom nouveau, mais pas une stratégie nouvelle. Ils vont aussi essayer d’infiltrer le Palais National. De faire le maximum de destructions possibles en vue de forcer la main aux américains. 


Il y a aussi ces zones contrôlées par des groupes armés qui rappellent le Mouvement de Pernal. Ces faux mouvements de militaires démobilisés. Cette stratégie consistant à placer des groupes armés sur des artères stratégiques comme les grands axes routiers, au bord de mer, dans l’environnement de l’aéroport. Les commandos mobiles qui attaquent des postes de police ou des bureaux de l’État à l’Arcahaie, à Mirebalais et dans le Sud.


En tant que patriote, on ne peut pas accepter la répétition sans cesse de mouvements de déstabilisation de notre pays juste parce que certains membres de l’oligarchie refusent de considérer Haïti comme un État-Nation, mais plus comme une plantation, leur plantation...


Car, le problème des acteurs politiques haïtiens, c’est l’absence de perspective historique. Ils agissent en fonction du “primum vivere”, sans considérer le temps long. Notre histoire de peuple indigène! Cela les entraîne dans des acrobaties destructrices de notre pays, notre patrie. 


L’étranger s’associe à la bourgeoisie apatride et voleuse pour nous manipuler, en nous dressant les uns contre les autres. Et, plus j’étudie l’histoire des colonies, plus je suis conscient de cette manipulation constante visant à garder mon pays Haïti et mon peuple dans un chaos permanent.


Il ne faut pas sous-estimer l’histoire. Aujourd’hui, le monde n’est plus orienté vers des confrontations idéologiques de gauche ou de droite, mais plutôt des conflits entre civilisations, basés sur l’identité, sur le temps long. 

Emmanuel Macron, le Président français se voir comme défenseur de l’occident gréco-romaine;

Rajic Erdogan de Turquie, comme défenseur de la civilisation ottomane;

Vladimir Putin, comme défenseur de la Grande Russie de Pierre Legrand;

Donald Trump, se réclamant de Andrew Jackson, se voit comme leader des États-Blancs-Unis, un pays fondé par des planteurs blancs pour des blancs;

Le PCC (Parti Communiste Chinois) est plus un Parti pour la Civilisation Chinoise; les leaders chinois s’étant donnés comme mission de rétablir la suprématie de leur civilisation;

L’Angleterre abandonne l’Union européenne pour retourner à son ancienne vision d’Empire global de Commonwealth;


Alors, nous autres haïtiens devons aussi penser en temps long. Car, trop longtemps, nous avions utilisé des revendications conjoncturelles pour agir et détruire sans considérer le temps long. C’est ce que font ceux qui exécutent ce projet secret de mise en échec de la révolution de 1804. 


La majorité des intellectuels haïtiens semblent ignorer que les démons du colonialisme existent encore. Si les puissances européennes ont clamé leur ambition en Amérique du Sud et dans la Caraïbe, c’est grâce à la Doctrine de Monroe suivie de la Guerre des États-Unis contre l’Espagne. Deux siècles, c’est deux jours dans la vie d’une nation. Nous devons être vigilants. Pas de négativité, ni d’agressivité. Mais de l’intelligence !


Si vous croyez que c’est fini, rechercher dans un dictionnaire français le mot “Vertières”. On ne parle pas de la bataille de Vertières dans les manuels d’histoire français. Depuis la naissance de notre État, un président français a visité notre pays Haïti en 2010, soit 206 ans après, suite au tremblement de terre du 12 janvier 2010. Une visite obligée face à l’ambiance de tristesse au niveau international pour ce qui est arrivé en Haiti. D’ailleurs, vu qu’il y a plusieurs policiers, militaires, diplomates et coopérant français sous les décombres, on peut se demander s’il était venu pour les haïtiens ou pour les français victimes.


Personnellement, je regrette les manifestations qui ont été organisées le 1er janvier 2004, lors de la célébration du bicentenaire de l’indépendance d’Haïti. Je me réjouis du fait qu’au Cap-Haitien nous n’avions pas profané le bicentenaire de la bataille de Vertières. Il n’y a pas eu non plus de manifestation, le premier janvier 2004. Mais, dans d’autres villes du pays, aux Gonaïves et dans la capitale haïtienne, il y a eu des manifestations. Cependant, soyons honnêtes de reconnaître que nous avons souhaité leur succès comme preuve de résistance.  Toutefois, nous devons avoir le courage de reconnaître que c’était une erreur grave. Je l’ai dit mainte fois à des amis et compagnons de lutte.


En ce temps laà, des leaders plus expérimentés avaient dit aux jeunes : c’est une bonne décision de transformer le bicentenaire de notre indépendance en période de combat, à l’instar de nos ancêtres il y a 200 ans. Mais cette fois, c’est pour une nouvelle révolution fondée sur un Nouveau Contrat Social. Mais, au lendemain du départ du président Aristide, le 29 février 2004, nous avons constaté que beaucoup d’entre eux nous mentaient. 


Les anciens colons ont utilisé le sale caractère d’Aristide et ses agissements d’apprenti dictateur comme moyen de provocation pour nous pousser à saboter la célébration du bicentenaire de notre indépendance, le tout couronné par le déploiement de soldats français que nous avions accueilli en libérateurs. 


Cela ne devrait pas se produire. Nous nous sommes laissés manipulés par ceux qui ont toujours voulu l’échec de notre révolution anti-esclavagiste, de notre indépendance comme première République noire indépendante.


Depuis lors, nous assistons à l’effacement de l’ épopée nationale. Toutes les fêtes nationales sont systématiquement profanées par des manifestations motivées par des litiges conjoncturels, ignorant leur dimension historique. C’est facile à reproduire! Car, il y aura toujours une nouvelle génération frustrée à soulever contre de nouveaux dirigeants. Surtout quand ces dirigeants sont de plus en plus incapables, incompétents ou impuissants. Donc, à la fin de ce siècle, aucun haïtien n’aura le souvenir d’une célébration nationale grandiose de la bataille de Vertières.


Et si Aristide était un élément provocateur, sélectionné à son insu, sur la base de ses dossiers cliniques, pour justement nous entraîner dans une situation de chaos permanent?


En 1990, Jean-Bertrand Aristide est arrivé au pouvoir à la faveur des français. On rapporte qu’un émetteur clandestin, placé dans l’enceinte de l’Ambassade de France l’avait déclaré vainqueur des élections du 16 décembre, avant même que l’on finisse de compter les bulletins. S’il n’y avait aucun doute qu’il allait remporter le scrutin, il faut prendre en compte la motivation française. 


Lors du coup d’État de 1991, Aristide, a été secouru par Monsieur Jean-Raphaël Dufour, l’Ambassadeur français en Haïti qui a risqué sa vie pour le récupérer des mains des militaires en colère. En 1994, son retour a été négocié à Paris; d’où le fameux “Accord de Paris”. Donc, la France a activement soutenu un prêtre défroqué, anarco-populiste, au détriment d’autres leaders plus rationnels et plus stables comme Me Gérard Gourgues, Leslie François Manigat, Professeur Victoire Benoit, Professeur Serge Gilles, etc.


Cet apprenti dictateur materné par la France a été à la base de l’humiliation lors de la célébration du bicentenaire de notre révolution. Étrangement, après 2004, la France et Jean-Bertrand Aristide qu’on croyait ennemis, donnent l'impression d’avoir trouvé un accord de non-agression. La Fanmi Lavalas n’exige plus la restitution de la “Dette de l’indépendance”, et la France n’agite plus les mauvais dossiers contre Jean-Bertrand Aristide dans les milieux diplomatiques.


De plus, tous ces agents, les intellectuels qui proposaient un Nouveau Contrat Social, les agitateurs, ceux qui nous ont manipulé en tant que jeunes, ont trahi leur promesse, une fois Jean-Bertrand Aristide renversé. Ils ont profité du pouvoir de façon éhontée. 



Ma cause!


C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de contrecarrer ces agissements insurrectionnels, surtout quand les gouvernants ne sont pas aussi abominables que Jean-Bertrand Aristide.


Cela doit cesser! Il faut mettre un terme à ce cycle infernal de chaos permanent visant à garder Haïti à sa place, et l’empêcher d’évoluer. Il est temps d'être un pays normal.


Ceux qui sont dans le camp d’en face, doivent échouer dans ce nouveau projet de coup d’État. Cet échec leur permettra de comprendre que 2004 n’a pas été uniquement une question d’actes violents de quelques militants frustrés, aigris, assoiffés de pouvoir; mais un mouvement de jeunes qui espéraient instaurer un Nouveau Contrat Social en Haïti. Il y avait aussi des intellectuels et surtout des jeunes intellectuels qui par leur réussite professionnelle prouvent qu’ils pouvaient contribuer grandement au développement de leur pays, si les leaders avaient tenu leur promesse.


Je le répète! Certes, les leaders nous ont trahi. Ils étaient plus motivés par des franchises douanières, des rentes, des privilèges… Mais, leur échec aujourd’hui représentera une forme de justice aux yeux de tous les déçus. Comme Napoléon à Waterloo ou Hitler dans la campagne de Russie, ils doivent échouer. Cela leur permettra de se réévaluer. Et en termes de perspective historique, leur échec aidera à stopper le cycle de l’instabilité en Haïti.


En attendant que la France mette de l’ordre dans sa politique envers Haïti, nous avons l’obligation historique de combattre les agissements de ces hommes d’affaires, ces politiciens, agitateurs, mercenaires, travailleurs de presse, qui habituellement agissent sous les ordres de ses services secrets. 



La bonne nouvelle !


 Aujourd’hui, la Police Nationale d’Haïti est mieux entraînée et mieux équipée qu’en 2003. Ce n’est pas la même situation d’une police sous-équipée, mal-entraînée, paralysée par des hommes de gangs indisciplinés placés en son sein et commandée par des officiers non-qualifiés. Après 13 années d'entraînement, de formation et de renforcement institutionnel par la Mission des Nations Unies,  #MINUSTAH, la Police haïtienne est capable de s’imposer sur dans son espace opérationnel. Et, grâce aux réseaux sociaux, nous sommes à l’heure de la guerre hybride. Ce qui signifie que la communication a une influence considérable sur la fin des évènements. Les médias traditionnels n'ont plus le monopole dont ils jouissaient. Et surtout, l’actuel Président Jovenel Moïse n’est pas un lâche, prêt à abandonner, ni à se faire humilier dans des négociations interminables et infructueuses.


Ainsi, toutes les conditions sont réunies pour leur flanquer une bonne leçon, une correction historique pour un nouveau départ!


Cyrus Sibert,

#LeReCit @reseaucitadelle

reseaucitadelle@yahoo.fr

6 février 2021

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dimanche 31 janvier 2021

Les vérités manquantes dans le texte “Les dés sont jetés” de Ricardo Seitenfus.-

Les vérités manquantes dans le texte “Les dés sont jetés” de Ricardo Seitenfus.- (Texte de Cyrus Sibert) 


J’ai lu avec intérêt, l’analyse de Monsieur Ricardo Seitenfus sur la conjoncture haïtienne, publiée le 29 janvier 2021 dans le journal “Le Nouvelliste”. Un texte intéressant sur les agissements de la communauté internationale, avec des dénonciations qui caractérisent la rébellion ou la révolte de l’ancien Représentant spécial de l’OEA en Haïti (2009 - 2011). Ricardo Seitenfus a repris ses témoignages sur la tentative de coup d’État de Edmond Mulet à l’encontre du président Préval, les diktats de États-Unis à partir du CoreGroup, etc, etc.


Mais, encore une fois, il a passé sous silence quelques éléments importants autour de ces incidents.



1- Tout d’abord, disons qu’on ne peut pas comprendre le comportement agressif de la diplomatie américaine en 2010, si on n’explique pas aux gens les élections législatives massivement frauduleuses de 2009. 


Pour se faire une idée des élections de 2009, lisez le texte : “Sénatoriales/Contestations : Milot, un cas exceptionnel” paru le 14 mai 2009 dans le journal Le Nouvelliste.

https://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/70257/Milot-un-cas-exceptionnel

 

En effet, lors des élections de 2009, la Communauté internationale, spécialement le Canada et les États-Unis, ont été surpris par l’ampleur des fraudes orchestrées par le Président Préval dans son objectif de faire main basse sur le parlement. Le Canada a été scandalisé, son ambassadeur est allé au Palais National et a eu des échanges durs avec le président Préval sur cette réalité inacceptable. Ce dernier lui a même présenté ses poignets lui demandant s’il allait procéder à son arrestation. Le ton est monté, les autres diplomates présents à cette réunion ont calmé le jeu et le Canada a dû changer son ambassadeur qui était techniquement persona non grata, diplomatiquement grillé. 


Donc, suite à ce constat, les États-Unis et le Canada se sont mis d’accord d’accepter les présents résultats pour éviter de compliquer la situation en Haïti. Cependant, il n'était plus question pour la communauté internationale de se faire complice de Préval dans sa stratégie de contrôle total du pouvoir politique grâce à un système de fraudes électorales massives. Sur ce point là, la méfiance s’est établie entre son gouvernement et la Communauté internationale représentée par le CoreGroup. D’ailleurs, depuis lors, cette dernière impose un système d'authentification stricte - des bulletins électoraux — qui provoque l’élimination systématique de bulletins qui ne respectent pas tous les critères de validité. Ce qui a renforcé la qualité des scrutins. 


Grâce aux incidents de 2010, le candidat Jovenel Moïse a pu remporter des élections organisées par son ennemi Jocelerme Privert. Car, les bulletins résultant de bourrages d’urnes orchestrés par des groupes armés, ne sont plus validés au Centre de Tabulation. Le vote ordonné des électeurs devient plus important que les groupes armés. Ce qui diminue les incidents violents lors des élections, vu que le candidat a plus intérêt à investir dans la mobilisation, le transport des électeurs, le rabattage autour des centres de votes, que dans des groupes armés.


Aussi,comme résultat positif de 2010 : Un nombre croissant d’opposants peuvent se faire élire.

C’est le cas des Sénateurs Jean-Renel Sénatus (ZoKiki) dans l’Ouest;

de Jean-Marie Salomon dans le Sud ;

de Antonio Chéramy alias Don Kato ; 

de Patrice Dumont dans l’Ouest ;

tous, des opposants farouches au président Michel Martelly.


Quand on observe les manœuvres du Président René Préval en 2010, notamment, le retour de Jean-Claude Duvalier, suivi de celui de Jean-Bertrand Aristide, dans le but de polariser l’électorat, de créer la panique et la peur en vue de placer au pouvoir son poulain, son “jeune leader”, son “fils adoptif” Jude Célestin à l’instar de François Duvalier (Papa Doc) et son “fils-héritier” Baby Doc en 1971, sans parler des mobilisations de ressources financières et matérielles de l’État à son profit personnel, on se demande si le gouvernement des États-Unis n’a pas sauvé la démocratie haïtienne à ce moment-là


Pourtant, Ricardo Seitenfus ne voit pas de duvaliérisme dans cette imitation parfaite des méthodes de Papa Doc.  


Faut-il ajouter que les fraudes massives de 2009 servaient non pas à renforcer le Sénat haitien comme institution Républicaine, mais à l’affaiblir par l’infiltration des hommes les plus incompétents de l’entourage du Président Préval. Parmi ces gens, on peut citer : John Joël Joseph et Moise Jean-Charles. Depuis lors, c’est la déchéance du Sénat haitien, une baisse continue du niveau de performance jusqu’aux derniers événements tristes que nous nous gardons de citer dans ce texte. Encore, une autre pratique du temps de “Papa Doc”, en vue d’affaiblir et d’éliminer toute voix dissidente au Parlement.  


2- Qui ne connaît pas Colin Granderson en Haïti ?  Personne ne le connaît mieux que les Clinton.

L’homme est le principal exécuteur de leur politique pro-Aristide/Lavalas dans les années 90. Alors, voyons!!! 

Il est clair que ce monsieur fait partie de la curie des diplomates qui ont travaillé en Haïti durant la période de gloire de Lavalas à partir de 1991. Ce sont des gens qui ont une admiration totale pour Lavalas, Jean-Bertrand Aristide et René Préval, au nom d’une solidarité idéologique de “gauche”. 


C’est d’ailleurs le principal problème d’Haïti. Des diplomates, des journalistes et des techniciens internationaux, ferment les yeux sur la barbarie, les violences, les comportements anti-démocratiques et même le terrorisme d’un secteur politique qu’ils considèrent à tort comme de la “gauche”. Alors que si ces gens furent un temps à gauche, aujourd’hui, ils ne sont que des étatistes-épicuriens, des parasites sans aucune idéologie ni état d’âme. Ils sont devenus les hommes et les femmes les plus corrompus qu’Haïti n’ait jamais connus. 


Mais, malgré tout, frappés de nostalgie d’une révolution impossible dans leur pays, des cadres et fonctionnaires de l’international, correspondants de presse compris, développent une tendance que j’appelle l’ “Immunité  idéologique. À savoir, tout ce que fait la “gauche-démagogique-épicurienne”  est acceptable. Ce faisant, ils contribuent aux souffrances du peuple haïtien sans cesse violenté par ce secteur impopulaire, en voie de disparition, mais obsédé par l’exercice du pouvoir d’Etat.


Faut-il signaler que si le Marxisme-Léninisme a fait évoluer les réflexions sur l’histoire, l’évolution des peuples et la justice sociale, sa théorie de pouvoir est le pragmatisme machiavélien de prise et de contrôle du pouvoir : La dictature du prolétariat. Ce qui est incompatible avec la démocratie représentative et libérale.


C’est d’ailleurs ce constat qui est à la base de la sociale démocratie. A savoir, le remplacement de la théorie de pouvoir machiavéliste par des élections libres, la liberté d’expression, l’État de droit, la participation, la transparence, le respect des droits humains.


Donc, on peut comprendre que dans ce climat de méfiance entre la Communauté Internationale et le Président Préval, les conclusions de Monsieur Granderson ne soient pas utilisées comme premier élément permettant à madame Clinton de former son jugement et d’adopter une décision sur Haïti. Elle connaissait son serviteur!



3- Ricardo Seitenfus est allé en besogne pour qualifier la situation actuelle d'Haïti de retour du Duvaliérisme, sans mentionner aucun fait capable d’appuyer son affirmation.

Il s’est contenté de présenter l’histoire d’autres pays comme le Cambodge, le Libéria et le Congo, en concluant : 

“Ce qu’il faut retenir est que la majorité de ces opérations réalisées, souvenez-vous, au nom des principes démocratiques, débouchent en fait sur des régimes autoritaires. Donc, il n’est pas surprenant que la MINUSTAH fasse renaître le duvaliérisme de ses cendres.”


Le diplomate qui connaît très bien Haïti n’a rien dit du comportement anti-démocratique de l’opposition.  On dirait que la dictature, les comportements autoritaires, anti-démocratiques et répressifs n’ont jamais existé à gauche. Le Stalinisme n’a-t-il pas été une dictature plus féroce que le Duvaliérisme?

Comment peut-il parler de “renaissance du duvaliérisme” en Haïti sans mentionner aucun fait le justifiant et ignorer les pratiques répressives de type stalinistes de l’opposition extrémiste d’Haïti dont les preuves sont nombreuses et circulent sur les réseaux sociaux?


Les appels à la violence de leaders de l’opposition, les attaques contre les établissements scolaires, contre les écoliers, l’utilisation des groupes armés pour bloquer les activités dans les opérations connues sous le nom #PaysLock (paralysie totale de toutes activités, au mépris des urgences médicales), les menaces contre le reste de la population qui ne désire pas participer au mouvement, tous ces actes de terreur, sont-ils acceptables dans une démocratie?


La publication de ce texte de Ricardo Seitenfus en ce moment précis n’est autre qu’un effort désespéré de secourir les héritiers de Préval. C’est un acte politique, idéologiquement motivé qui passe sous silence trop de faits. Il n’est pas objectif. Monsieur Seitenfus ferait mieux de conseiller à ce qui reste de “gauche” en Haïti de se ressaisir, de s’organiser, de continuer le projet politique de “Grand Parti de Gauche” du professeur Gérard Pierre-Charles, de moderniser leurs partis politiques, d’intégrer des jeunes, de les former par des séances de formation comme au temps du CRESFED de l’OPL, de promouvoir les vrais leaders communautaires populaires et serviteurs, d’abandonner leur obsession pour le pouvoir facile en dehors des élections dans le seul et unique but de s’enrichir par la corruption en complicité avec la bourgeoisie voleuse.


Ainsi, ils comprendront qu’il n’ont aucun avenir au 21e siècle avec leur stratégie de violence ou de chaos permanent qui tue le pays, affame les masses populaires, détruit des emplois et contraint les jeunes à l’exode vers d’autres pays comme la République Dominicaine, le Brésil, le Chili, les États-Unis et ailleurs…


Faut-il signaler que Monsieur Seitenfus a pris le soin de ne pas invoquer l’élection du président Jovenel Moïse. Pour parler d’une élection controversée, il est obligé de remonter à 2010. Alors, pourquoi l’opposition haïtienne, a t-elle refusé de reconnaître la victoire électorale du Chef de l’Etat et sa légitimité, au point de lui infliger 3 années de violence extrême appuyée par des gangs qui aujourd’hui se livrent aux kidnapping de pauvres citoyens dans des bidonvilles auxquels ils réclament des centaines de milliers de dollars américains?  


C’est intéressant de signaler cette phrase dans le texte de Ricardo Seitenfus :

“ En ce qui concerne le premier défi (l’actuel Président se maintiendra au Palais national), le pouvoir en place est en position de force. Il y a quasi-unanimité sur la nécessité d’apporter des changements à la Constitution de 1987.”


En clair, Jovenel Moïse ne partira pas! Le projet de Coup d’Etat prévu pour le 7 février 2021, c’est Peine perdue!


Je peux comprendre la nostalgie de ces intellectuels de gauche, obligés de vivre dans un monde où il n’existe plus de nouvelle révolution. Les temps ont changé! Même la guérilla marxiste de la Colombie a dû jeter l’éponge et s’intégrer au jeu démocratique. La Bolivie, mentionnée dans le texte de Monsieur Seitenfus peut aussi servir d’exemple. Le mouvement de l'ex-président Evo Morales est revenu au pouvoir grâce à des élections libres et démocratiques. Non par des pratiques terroristes de violence ou chaos permanent. Les travaux d’encadrement des masses viennent de donner de bons résultats en Georgie, aux Etats-Unis.


Quand il s’agit de principes universels basés sur la dignité humaine, on ne peut pas considérer Haïti comme une exception, un cas à part, sans sombrer dans le racisme systémique que le nouveau président américain Joe Biden a récemment dénoncé. Et, il est clair que ce racisme prend forme au niveau des instances internationales en créant une déformation professionnelle chez certains cadres qui ont tendance à proposer pour Haïti ce qui est inacceptable ailleurs, dans leur monde dit “civilisé”. 


Mon pays Haïti a besoin de démocratie, non de mouvements violents qui rappellent “Le Sentier lumineux” au Pérou !


Cyrus Sibert,

#LeReCit @reseaucitadelle

reseaucitadelle@yahoo.fr

31 janvier 2021

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