mercredi 27 février 2008
L'actualité en question
Sommes-nous revenus au temps des baïonnettes, durant lequel un petit caïd, ou un seigneur de guerre, pour imposer sa loi, ameutait ses hordes de fanatiques
(piquets ou cacos), de fidèles et marchait sur une ville ou un département ?
Le bruit court que certains fanatiques, certains fidèles du Premier ministre Jacques-Edouard Alexis laisseront la ville des Gonaïves pour rejoindre ceux
de Port-au-Prince en vue de donner une réponse appropriée aux députés de la 48e Législature qui ont eu l'impudence d'initier une séance d'interpellation du chef de gouvernement prévue pour ce jeudi 28 février. Des bus, dit-on, seront mis à la disposition de ces « fidèles » des Gonaïves qui viendront, ce nous semble, s'opposer à toute velléité des députés de sanctionner par un vote de non-confiance la politique
du chef de gouvernement.
Une telle attitude sera une insulte à l'ordre public, une négation de la démocratie à travers l'équilibre recherché dans la séparation des trois pouvoirs, une amnistie à la barbarie, à la délinquance politique, si elle est tolérée ! Le Premier ministre Jacques-Edouard Alexis, en raison de son statut social comme universitaire, ancien doyen et autres, a intérêt à ne pas s'associer à une telle démarche dont il ne pourra
jamais répondre devant l'histoire. Et dire que l'opinion publique n'a pas encore digéré l'expression manifeste de cette volonté du Premier ministre Jacques-Edouard Alexis de négocier avec les bandits, les kidnappeurs qui ont endeuillé et endeuillent encore nombre de familles haïtiennes contraintes, dans la grande majorité, à la migration étrangère.
Nous pressentons une question qui piaffe d'impatience de rester informulée. Serait-ce l'argent des contribuables qui va servir à ameuter ces hordes de
fanatiques dans la plus pure tradition politique de nos « manifestations spontanées » de ces dernières années ?
De toute façon, le Premier ministre Jacques-Edouard Alexis ne serait pas à son coup d'essai. Chaque apparition du chef de gouvernement est ponctuée de cette présence de manifestants devant le Parlement scandant des slogans favorables, renouvelant leur fidélité, leur attachement, à sa personne. Ce qui ne saurait masquer ce malaise social, l'inefficience d'un gouvernement inapte à répondre aux attentes de la population. S'agit-il de tester la popularité de Jacques-Edouard Alexis ou de mesurer sa capacité de mobiliser ses partisans ?
Assuré de la force de pression de ses partisans, le Chef du gouvernement, tout confiant, a rejeté d'un revers de main la proposition consistant à accorder un sursis de trois mois à son gouvernement. «Je suis prêt à me rendre jeudi au Parlement pour l'exercice de ce jeu démocratique», a-t-il dit en substance.
Bizarrement, depuis ce matin, les partisans de Jacques-Edouard Alexis ont monté leur tente devant le Parlement, décrétant la permanence jusqu'à jeudi.
L'enjeu de cette séance ne risque-t-il pas de reposer sur l'honneur des députés, sur l'indépendance du Parlement ? Honneur, indépendance, si ces notions ont
encore leur sens dans ce pays !
Alexis a-t-il la confiance de Préval ?
48 heures avant la séance d'interpellation du Premier ministre Jacques-Edouard Alexis devant la Chambre des députés, le président de la République, René Préval, se garde de faire la moindre déclaration publique sur ce dossier brûlant d'actualité.
René Préval veut, semble-t-il, jouer la carte de la prudence comme il l'avait fait à l'occasion de l'interpellation du Premier ministre Rosny Smarth, le 26 mars 1997 (au début de son premier mandat présidentiel) , pour ne pas donner l'impression d'influencer les parlementaires dans leurs prérogatives constitutionnelles.
Réuni hier avec les partis politiques membres du gouvernement pluriel, René Préval préfère mettre le cap sur le renouvellement du tiers du Sénat en lieu et place de véritables débats sur le dossier de l'interpellation. Cependant, à la question d'un représentant de parti politique sur ledit dossier, René Préval estime qu'en cas de renvoi de Jacques-Edouard Alexis, il lui sera difficile de trouver un accord avec le Parlement sur le choix d'un nouveau Premier ministre. Les représentants des
partis politiques présents à la réunion ont pris note sans faire trop de commentaires.
Se sentant confortable, contrairement à la semaine dernière, Jacques-Edouard Alexis multiplie ses interventions dans la presse. Il se dit prêt à défendre la politique de son gouvernement devant les députés jeudi.
En effet, qu'il s'agisse des parlementaires du regroupement LESPWA ou de ceux d'autres partis politiques qui soutiennent le Premier ministre, aucun n'a exprimé sa satisfaction de la politique gouvernementale. Pour certains députés, il est question d'éviter au pays une nouvelle crise institutionnelle comme c'était le cas en 1997.
D'autres plaident pour un remaniement ministériel.
Pendant les vingt mois de sa gestion, Alexis a déjà annoncé deux remaniements ministériels. Mais sans succès !
D'où vient ce blocage ?
Sur les 13 chefs de gouvernement qui se sont succédé à la Primature, aucun n'avait la latitude de conduire la politique gouvernementale sans l'emprise du président de la République. Exception faite de Marc Louis Bazin, Jean-Jacques Honorat et Gérard
Latortue qui ont été premiers ministres pendant des périodes de transition.
Qu'il s'agisse de Premier ministre choisi par le président (Martial Célestin, René Préval, Robert Malval, Smack Michel, Claudette Werleigh, Jean-Mairie Chérestal, Yvon Neptune et Jacques-Edouard Alexis) ou issu d'un parti majoritaire (Rosny Smarth, février 1996), c'est la volonté du président qui prime dans la gestion du
pouvoir.
Le contrôle du pouvoir est entre les mains du président de la République qui choisit la
quasi-totalité des ministres, secrétaires d'Etat , directeurs généraux et parfois les chefs de cabinet des ministres.
Jacques-Edouard Alexis a tenté à deux reprises de remanier le cabinet ministériel, Préval s'y est toujours opposé.
Faut-il espérer que l'Exécutif bicéphale, introduit dans la Constitution de 1987 qui implique une réelle cohabitation entre le Président et le Premier ministre, fera un jour partie de notre culturepolitique ?
Lemoine Bonneau
bonneau2005@ yahoo.com
mardi 26 février 2008
Un consortium Sino-brésilien en difficulté pour investir dans le Nord d’Haïti.
Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,
Radio Kontak Inter 94.9 FM
Cap-Haïtien, Haïti
48, Rue 23 -24 B
reseaucitadelle@yahoo.fr, reseaucitadelle@gmail.com, www.reseaucitadelle.blogspot.com
Ces derniers jours, Haïti connaît une aggravation de la misère. Une conséquence logique de la cherté de la vie, car avec l’augmentation des prix de produits alimentaires, le peuple haïtien vit au bord de la famine. Le Nord compte déjà ses premiers décès. La localité de Jean-Bernard (non loin de
A bien suivre les analyses de personnes qualifiées comme Kesner Pharell et Marc L. Bazin, il n'y aura pas de miracle. Le prix des produits augmente en fonction des facteurs qui ne dépendent pas de l'Etat. Le coût du pétrole et les mesures protectionnistes des pays du Nord créent une hausse des prix au niveau international: il faut produire, dynamiser le secteur agricole, augmenter la productivité, sans déstabiliser l'équilibre macro économique qui pourrait engendrer l'inflation.
C'est dans ce contexte que nous avions rencontré au Cap-Haïtien des représentants d'un consortium sino-brésilien dénommé MONSOON GLOBAL INC. Ils nous parlent de leur misère pour investir en Haïti. Paradoxe ! Vu que parmi les conseils prodigués par des experts haïtiens: il faut développer d'autres secteurs de l'économie afin de diminuer la pression démographique sur les terres agricoles. L'agro-industrie, la sous-traitance et surtout le tourisme sont des secteurs capables de créer des emplois, d'augmenter le pouvoir d'achat de la population, d'appuyer la croissance, d'accumuler des devises qui serviront à importer les produits alimentaires qui nous manquent: une source de recette pour l'Etat.
Quelle est la situation de MONSOON GLABAL INC?
Toujours selon Anne-Mary SICARD, elle a rencontré le représentant technique de
Actuellement, les ministères du tourisme et du commerce ont demandé à la compagnie de créer une entité haïtienne. Avec l'aide de deux avocats et notaires qui ont été recommandés par le consulat d'Haïti à Massachusetts, le consortium attend encore la publication de sa branche haïtienne MONSOON GLOBAL /HAITI dans le moniteur. La compagnie étant établie à Boston depuis près de 17 ans.
Des populations du Grand Nord, spécialement celle de Fort-Liberté, de Port-Margot, de Milot, de Môle Saint-Nicolas, de l'Ile de Latortue et de Mancenille, attendent avec
Le 18 février 2008, la délégation des représentants des investisseurs a eu une réunion à Port-au-prince, avec les députés et les maires de la côte Nord d'Haïti qui pouvaient être présents, afin d'attirer leur attention sur les temps perdus et la perte de patience qui pourrait en résoudre. La fin de l'année 2008 serait la date fatidique... Le Vice Président de
Concrètement, si les autorités haïtiennes coopèrent en ce sens, le Consortium MONSOON GLOBAL INC et ses partenaires asiatiques sont capables d'exécuter avec leur propre investissement:
1-Une zone touristique à Port-Margot (Chouchou Bay)
2-Une zone franche internationale à la baie de Mancenille
3-Une zone touristique à Milot
4-Une zone touristique dans
5-Une zone touristique à L'Ile de Latortue
6-Une zone touristique à Môle Saint-Nicolas.
La fin des études de faisabilité déterminera le coût estimatif précis pour chaque projet. Toutefois, le consortium et ses partenaires chinois sont prêts à investir entre 60 à 200 millions de dollars par zone. Les projets sont construits conformément au plan de développement national du Ministère du Tourisme. Le port de croisière et le port maritime qui desserviront les investissements dans le département du Nord-est seront construits dans la baie de Mancenille afin de protéger l'écologie de la zone de Fort-Liberté.
Pour l'aéroport du Cap-Haïtien,
Madame Anne-Mary nous conseille de voir grand : Ne croyez pas que nos intentions sont trop grandes pour un pays comme Haïti. Nous pouvons tenir nos promesses. Nous avons travaillé aux Iles Turck, Bahia (Brésil), Inde, Chine. Nous avons 3 projets au Brésil, 2 zones touristiques en Inde, nous avons construit un high-way et une usine électrique en Chine. La compagnie minière CVRD du Brésil est l'un de nos partenaires. Nous avons construit un port d'une longueur de la distance Port de paix et Ile de
Il est possible de consulter le site de MONSOON GLOBAL INC sur le : www.monsooninc.com et/ou de contacter Anne-Mary SYCARD sur le : monsoonintl8@aol.com
Sur le dossier, nous avions interviewé le Ministre Frantz Vérella. Il nous a dit que la seule chose qu'il a de MONSOON GLOBAL INC sont des demandes de terres: la compagnie n'a pas encore démontré son expertise par rapport à ses prétentions.
Pour Anne-Mary SYCARD, le Ministre Vérella a raison. Les dossiers qui ont été déposés durant la transition n'ont pas été trouvés. Ce qui constitue un retard considérable puisqu'elle doit recommencer tout le processus. Mais pour le Ministère du Tourisme et celui du commerce c’est différent. Tout a été déposé : Licence des partenaires, copies de contrats actuels avec des gouvernements asiatiques et africains... Elle souhaite que les retards seront comblés et que finalement le Consortium pourra commencer avec les études de faisabilité.
Au nom de la population du Nord nous suivons ce dossier avec intérêts. Car la misère qui secoue le pays ne pourra pas être atténuée sans des investissements de ce genre. L’annonce de la signature d’un accord entre le gouvernement haïtien et
Cap-Haïtien, Haïti
26 février 2008.
lundi 25 février 2008
Barack Obama : Origines familiales, enfance et jeunesse :
« Barack » signifie « béni » en hébreu, en arabe et swahili alors qu'Obama signifie « lance enflammée » en swahili. Ses parents se sont rencontrés à Hawaii alors qu'ils étaient jeunes étudiants.
Son père, Barack Hussein Obama Sr. (1936 – 1982 ) est kenyan. Sa mère, Shirley Ann Duham (1942 – 1995), est descendante de Jefferson Davis, le président des Etats confédérés d’Amérique. Shirley Ann Duham est étudiante en anthropologie à l'université d'Hawaii quand elle rencontre Barack Hussein Obama Sr..
Études, famille et carrière professionnelle
Après le lycée, Barack Obama étudie deux ans au Collège occidental de Californie où il trouve un exutoire à ses études dans les fêtes estudiantines dans lesquelles il éprouve pendant un temps un « dangereux penchant pour la défonce» puis il entre à l'Université Columbia de New York. Il en sort diplômé en science politique et en relations internationales.
Il commence une carrière professionnelle à Chicago comme analyste d’affaires d'une grande compagnie financière. En 1984, il choisit de travailler comme animateur social dans le quartier noir défavorisé de South Side.
Obama quitte Chicago en 1987 pour trois ans afin d'étudier le droit à la faculté de droit de Harvard (Harvard Law School) à Boston dont il sera diplômé magna cum laude. En 1990, il y devient le premier noir rédacteur en chef de la prestigieuse Harvard Law Review, élu face à 18 autres candidats.
À la fin de ses études, au lieu de devenir adjoint au juge Abner Mikva, Barack Obama revient à Chicago pour devenir enseignant en droit constitutionnel à l'Université de Chicago et entrer dans un cabinet juridique spécialisé dans la défense des droits civiques.
Début de carrière politique locale (1994 - 2004)
En 1996, Barack Obama est élu au Sénat de l'État de l'Illinois dans la circonscription des banlieues sud de Hyde Park à Chicago. En 2000, il tente de se faire désigner aux primaires démocrates pour être candidat à la Chambre des Représentants des Etats-Unis mais il est balayé avec 30 % des voix contre 61 % à Bobby Rush, le titulaire démocrate sortant et ancienne figure historique du Black Panther Party.
Carrière nationale (2004 - 2005)
En juillet 2004, il se fait remarquer en prononçant un des discours clés de la Convention démocrate de Boston désignant John Kerry comme candidat du parti à l'élection présidentielle. Il y fait l'apologie du rêve américain, de l'Amérique généreuse en les reliant à ses origines familiales. Barack Obama a prêté serment comme sénateur le 5 janvier 2005 devenant le seul afro-américain à siéger au Sénat, et le cinquième de l'histoire.
Politique étrangère
Barack Obama se fera aussi remarquer à l'échelle nationale en 2002 lorsqu'il refuse de cautionner les explications des néoconservateurs au sujet d'une invasion nécessaire de l'Irak. Ce refus lui servira de référence tout au long de sa campagne.
Barack Obama Jr.
vendredi 22 février 2008
lundi 18 février 2008
Lancement du Projet de l’AIHC « Repenser Haïti avec la Jeunesse haïtienne »
Soumis à Réseau Citadelle le Lundi, 18 février 2008
http://www.reseaucitadelle.blogspot.com/
Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate
Association des ingénieurs et scientifiques haïtiano-canadiens
Montréal, le 18 février 2008 – En 2008, l’Association des Ingénieurs et Scientifiques Haïtiano-Canadiens (AIHC) entre dans sa 26ème année d’existence. Cet organisme à but non lucratif a célébré l’année dernière ses 25 ans en lançant une campagne d’activités à Montréal autour du thème « Rendons justice à l’image haïtienne ».
Dans son souci d’accompagner la jeunesse haïtienne en Haïti qui constitue près de 60% de la population et qui, délaissée et face à un chômage grandissant, se laisse piégée par la délinquance ou ne rêve que de quitter le pays, l’AIHC a décidé de s’engager à assurer des échanges et des transferts de connaissances avec ladite jeunesse.
Le 15 mars 2008, l’AIHC lancera un projet inédit entre Haïti et sa diaspora avec l’initiative citoyenne « Repenser Haïti avec la jeunesse haïtienne ». Ce projet consiste à organiser et diffuser 10 visioconférences entre Montréal, Port-au-Prince et 7 villes de provinces : Hinche, Cap-Haïtien, Jacmel, Port-de-Paix, Gonaïves, St-Marc et Jérémie. L’hôte des visioconférences à Port-au-Prince sera la Faculté des Sciences de l’Université d’Etat d’Haïti, et la Télévision Nationale d’Haïti retransmettra les visioconférences en direct dans les villes de province. Ces visioconférences se dérouleront pendant toute l’année à raison d’une visioconférence par mois. L’objectif de ce projet est de s’adresser à la jeunesse haïtienne en Haïti et de lui donner la parole. Cette initiative permettra de mieux appréhender les attentes d’une jeunesse exclue des débats médiatiques et sociopolitiques autant de permettre un transfert de connaissances, à moindre coûts, vers Haïti.
Le projet « Repenser Haïti avec la jeunesse haïtienne » devrait permettre aux Haïtiens, restés au pays et dans la diaspora, de se faire une idée plus réaliste des attentes de la jeunesse haïtienne autant que de lui offrir des opportunités en matière de transferts de connaissance et de débouchés professionnels. Le lancement de la première visioconférence aura lieu à l’École de Polytechnique de l’Université de Montréal le 15 mars 2008 à 10hAM.
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Contact : Nancy Roc, Coordonnatrice générale Téléphone (514) 577-6897; nroc04@yahoo.com
Secrétariat de l’AIHC : Tél. : (514) 327-7555; secretariat@aihc.ca
La fin du débat sur l’armée
Que cesse donc le débat sur l’armée. C’est mon souhait. Bien que certains compatriotes lucides ont su apporter des arguments convaincants pour défendre leur position. D’autres n’ont de cesse d’y opposer des arguments d’ordre émotionnel.
Pourtant, tout comme la nécessité de faire appel à l’astronomie pour les questions relatives aux astres, d’utiliser la chimie et les sciences naturelles pour comprendre la matière, les questions relatives à l’Etat font appel à une science qu’on appelle science politique. Car ce débat se concentrant sur l’armée est en réalité un débat sur l’Etat. Des sociologues comme Max Weber, Norbert Elias ou des historiens tels que Marc Bloch, Otto Hintze etc. nous ont montrés combien l’Armée est centrale pour l’Etat moderne. Nous ne pouvons sur ce forum débattre de ces questions en ignorant ces travaux, nous ne pouvons non plus remettre en cause ces travaux avec uniquement des arguments émotionnels et affectifs. Nous ne pouvons faire appel à l’histoire pour corroborer des arguments qui n’ont pour fondement que le sens commun.
Il serait malheureux et même absurde de vouloir construire une nation sur ces considérations émotionnelles. En s’interdisant de comprendre qu’une seule institution ne peut être responsable de tous les malheurs d’une nation. Les institutions évoluent dans un grand ensemble (où l’interdépendance est de mise). Ce sont les interactions (Etat/société) entre les différents éléments de cet ensemble qui vont dessiner la nation et son devenir. Il s’agit également d’interactions multidimensionnelle s.
Un Etat n’existe qu’en fonction des interactions régionales et internationales. La survie de chaque Etat dépend des autres. C’est pourquoi on ne peut pas édifier un Etat sans tenir compte de la force de ses concurrents les plus proches. Autrement dit il est irrationnel de vouloir construire l’Etat d’Haïti sans une réelle force de défense tandis que la république dominicaine n’a de cesse de renforcer ses capacités militaires. Une armée ne s’arme pas contre des menaces intérieures mes extérieures. Un Etat moribond sans armée est appelé à disparaître.
L’un des arguments phares des antimilitaristes se veut historique : l’Armée a toujours joué le rôle de déstabilisateur en Haïti. Or on sait que des faits historiques exposés abruptement ne permettent pas de comprendre l’histoire des femmes et des hommes, encore moins de comprendre le présent et d’orienter le futur. Ces arguments antimilitaristes incarnés par Aristide et ses admirateurs avoués ou inavoués ont pour fondement une seule et même logique : le refus de réfléchir profondément sur les problèmes sociétaux en vue d’apporter une réponse globale à la hauteur des maux qui gangrènent notre société et qui sont à la base de notre retard séculaire. Cette haine de l’armée est fondée sur l’amour des solutions faciles : la société va mal, supprimons donc l’armée et le problème est réglé ! Pourtant 15 ans après cette suppression la société ne va pas mieux. Bien au contraire. 15 après cette suppression on fait appel à une armée étrangère « multifaciale » chargé de la « sauvegarde de la souveraineté nationale ».
Cette façon de faire me fait penser à un événement historique qui a marqué la France : le pétainisme. Les antimilitaristes sont animés par le même sentiment que Pétain, c’est-à-dire la peur. Ils le disent clairement. Ils ont peur que l’armée fasse des coups d’Etat mais n’ont pas peur que le pays soit occupé par le premier venu. Ils parlent d’une police bien équipée qui garantirait l’ordre intérieur. Ils raisonnent comme si le seul risque de déstabilisation était d’ordre intérieur.
Il faut que ce débat cesse car il porte sur quelque chose qui n’est pas négociable, qui ne doit pas faire objet de débat, le seul fait de le mettre en question est suspect : l’existence d’Haïti en tant que nation sur la carte du monde. Pour moi cela n’a pas de sens de se demander si Haïti doit continuer à exister. Se poser cette question c’est comme se demander si les esclaves de Saint-Domingue avaient raison de se rebeller contre les colons. Ce qui à mon sens n’a pas de sens. Donc le débat est clos.
Je fais appel à tous-tes les haïtiens-nes qui n’acceptent pas que Haïti soit vendue de venir travailler avec nous en vue d’une Haïti à la hauteur de son histoire.
Renald LUBERICE
samedi 16 février 2008
Arguments de Cyrus Sibert en faveur d'une force armée
Cyrus (Noir) répond à Camille Loty Malebranche (Bleu).
Je propose qu’on mette fin à ce débat. CLM semble être paniqué. Ses arguments sont de plus en plus faibles. Il lance des flèches comme un soldat indien mal entraîné. Il risque de blesser des gens qui au fond n’ont rien contre lui, sauf des arguments contraires.
Il fait montre d’une confusion totale. Il parle toujours d’histoire, ‘‘Moi, je n'ai que faire du jugement majoritaire. Je m'en tiens a l'histoire et à ses faits d'après 1804 jusqu'à Aristide’’, tandis que ses attaques contre l’armée nationale n’ont aucune base historique. Son approche est métaphysique : les militaires sont responsables de nos malheurs. ‘‘les militaires tyrans et sans vision au pouvoir moulent et taillent les peuples par la répression, d'après leur tares de despotes’’.
Toujours une approche manichéenne (en noir et blanc), coupant ainsi l’évolution de l’armée de ses contextes sociaux, économiques, géopolitiques et historiques.
Toujours des approches idéalistes sans fondements historiques : ‘‘Il ne faut pas ici que la mauvaise foi - celle qui a toujours prévalu et a conduit ce pays à sa perte et qui fait qu'au bout du compte, nous sommes devenus un pays en faillite après près de deux cents ans de militarisme au pouvoir - prévale.’’
Finalement il accuse :
‘‘Malheureusement en politique, "le mensonge cru", comme dit Talleyrand, "est plus fort que la vérité"!
Il insiste :
Il ne faut pas toutefois répéter sous d'autres formes les mêmes redites que j'ai clairement réfutées par des arguments.
Quels arguments ?
CLM continue sans maîtrise : Il faut: 1) Prouver ou nous trouverons l'argent pour faire une armée moderne, pas cette armée folklorique dont certains parlent ridiculement sur ce site, et en quoi ce n'est pas le mépris du peuple qui a faim au pays le plus miséreux du continent!
J’ai proposé qu’on remette rapide en place une infanterie nationale. L’infanterie n’est pas ridicule. Lisez Raymond Aron et vous comprendrez que le fusil est une arme redoutable accessible aux peuples les plus pauvres. On ne peut pas utiliser les bombe partout mais on utilise un fusil partout, même pour garder la Maison Blanche. Ce n’est pas l’aviation ni les Scuds ni l’artillerie iraquienne qui harcèlent ou affaiblissent l’armée américaine dans sa mission en Irak mais l’infanterie. Après les bombardements de l’Aviation et de la Marine, il faut descendre. La vrai guerre est terrestre. Sans un contrôle du terrain on ne gagne pas. Les vietnamiens avaient repoussé l’armée américaine avec leur infanterie.
C’est la même chose en Afghanistan : l’infanterie. Nous sommes victorieux à Vertières grâce à l’infanterie indigène.
L’arme de base du soldat est son patriotisme. L’infanterie utilise les mêmes armes que les unités spécialisées de la police. Mais elle a un plus : un entraînement militaire et des techniques de combat pour faire la guerre : tuer l’ennemi. Pour la police il s’agit de protéger et servir. Toujours protéger et servir. Les policiers sont individuellement responsables de leur acte. On peut les traîner devant un tribunal civil. Bref c’est pas bien dans une démocratie de dérouter les policiers de leur mission en les forçant à développer des réflexes militaire. Ils n’ont pas connu de baptême de feu. Celui qui les aidera à rester coucher même quand des balles touchent leur casque et avoir plus confiance en eux-même que dans des gilets para balles et autres équipements ridicules.
Je partage encore une fois avec vous une autre déclaration d’un des hommes de Guy Philippe : Le policier même quand il est lourdement armé avec des habits sophistiqués, il n’a pas confiance en lui. Il n’a pas connu de baptême de feu ni l’entraînement nécessaire pour faire la guerre. Il peut attaquer une cible précise. Un point. Un objectif enveloppé. A part cela, même quand il s’est bien abrité on a qu’à maintenir des tirs nourris et combinés pour qu’il perde confiance en lui et tente de se déplacer. Là, il sera à découvert…
CLM n’a pas confiance en la nation :
2) Démontrez-nous ce qui garantit que cette institution chez nous immonde, tout au long de l'histoire, responsable de la débâcle du pays par l'instabilité politique, le pire de nos maux historiques parce que générateur de tant d'autres, et la répression sauvage, peut d'un seul coup devenir digne et respectueuse du droit minimal des citoyens.
C’est ce qui le porte à tout miser sur la police. Parce que le non dit dans ses écrits : il croit dans les forces étrangères.
Mais comment les chiliens on pu sortir leur pays de la dictature et moderniser leur armée ? Les brésiliens ainsi que tous les autres pays sud-américains qui sont présents en Haïti ont connu des régimes militaires aussi répressifs que nous en Haïti. C’est pays ont des intellectuels capables de prendre les choses en main. Et là CLM est honnête. Il reconnaît tacitement la déchéance de la société civile dont il est membre. Pour cela il est prêts à sous-traiter la défense nationale.
Nous disons non ! La perte de confiance d’un homme ou d’un groupe d’homme - dans ses capacités à moderniser l’Etat - ne doit pas hypothéquer l’histoire nationale. Il y a encore des hommes courageux et capables de diriger le pays vers la modernité.
CLM : 3) La police étant responsable de la sécurité puisqu'il s'agit de sécurité, vu que la dernière armée que nous avions eu, fut elle-même une armée zenglendiste, criminelle d'État, et meurtrière du peuple, armée qui pourtant n'a pas osé résister une seconde a l'invasion étrangère de 1994, de quelle sécurité militaire nous parle-t-on? Votre armée, messieurs, fut une petite bande de sybarites régnant sur une masse de porteurs d'armes, une soldatesque tyrannique et meurtrière contre le peuple que vous prétendez vouloir protéger. La dernière armée que nous avions, fut une horde de narcotrafiquants, de zenglendos et d'assassins. Pourquoi vouloir réimposer tout de suite une telle horreur au pays?
Voyez honnêtement les statistiques et dites moi : la PNH et les FADH laquelle des deux institutions est la plus corrompue. Le narcotrafic était l’affaire des haut-gradés de l’armée tandis que pour la PNH c’est généralisé. La jeune institution qui devait remplacer l’armée corrompue que vous détestez, compte beaucoup de prisonniers dans les prisons américaines. De plus, malgré l’implication continue de policiers dans les actes criminels personne ne demande le démantèlement de la PNH. C’est une nécessité nationale !
Gérard, toi, tu es intelligent, j'espère que tu ne vas pas basculer dans l'entêtement sans argument de ceux qui vocifèrent et m'interpellent avec une haine de gendarme la main a la gâchette prêt a faire feu, et qui tirerait sur moi, s'il le pouvait par l'internet! De toute façon, à ceux-là, je ne m'abaisserai jamais à répondre! Car ceci n'est pas une discussion personnelle. Si tu as des réponses claires, des faits dans l'histoire récente et si tu peux nous démontrer que les pays sans armée sont dysfonctionnels,
Récemment, le Tchad a failli être déstabilisé parce qu’il a une armée faible. Sans l’appui de l’armée française cela aurait été le cahot. Tous les pays qui n’ont pas d’armée sont obligés de sous-traiter leur défense nationale. Pour une nation nègre comme nous, il faut une armée. La défense d’Haïti ne déprendra pas de réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies. On a vu ce que cela a donné au Koweït et au Rwanda. Alors que les troupes ennemies envahissent ou massacraient les peuples, les bureaucrates de l’ONU se sont retirés pour aller discuter calmement et négocier en fonction de leurs intérêts.
De plus, c’est illogique, qu’esclaves nous ayons eu notre armée et qu’aujourd’hui libres et indépendants on nous demande d’y renoncer.
alors ce terrible sacrifice des 40 à 60% du budget national sera consenti vu l'indispensabilité de la chose pour une nouvelle armée! Le peuple acceptera malgré les coûts insupportables - comme crever 10 fois plus de faim, moins d'accès a la santé et l'éducation, sans que l'État puisse rien planifier dans le sens de ces nécessités susdites sinon que payer les militaires et acheter les équipements de l'armée - à entretenir ses incontournables protecteurs. Je ne hais pas l'armée mais la violence destructrice de mon pays d'où qu'elle vienne. Une violence destructrice ne saurait en justifier une autre encore plus négative vu qu'elle se veut légitime!
La police dépense plus d’argent que l’armée. Les hommes au pouvoir gaspillent plus pour leur voyages et festivités. Le développement se fait dans un espace sécurisé. La production nationale a besoin d’une armée, car il faut rassurer les investisseurs.
‘‘Quant à la crainte qu’une telle institution ne renverse l’Etat en favorisant les vues ambitieuses des chefs, je répondrai que les armes dont la loi revêt les citoyens ou les sujets, loin de causer jamais de dommage, ont toujours rendu les plus grands services ; et les républiques qui s’en sont fait un appui se sont conservées plus longtemps pures d’esclavage, que celle qui les dédaignèrent. Rome vécut libre pendant quatre cents ans, et elle était armée ; Sparte, huit cents ans. Une foule de républiques, qui négligèrent de s’appuyer sur leurs propres armes, ne purent voir le terme de leur liberté s’étendre au delà de huit lustres. Une république, en effet, ne peut se passer d’armes : si elle n’en a pas qui lui appartiennent propre, il faut qu’elle soudoie des armes étrangères…
Celle qui s’appuie sur des armes étrangères craint tout à la fois et l’étranger qu’elle paie, et ses propres citoyens…’’
Nicolas Machiavel (1521) L’Art de la guerre. (Extrait Chapitre 1 : Nécessité d’une armée nationale.)
Je propose qu’on mette fin à ce débat car il n’est pas dans mon intention de gagner quoi que ce soit ni de sauver la face.
Cap-Haïtien, Haïti.
14 février 2008
jeudi 14 février 2008
Un peuple a l'armée qu'il mérite !
Cyrus Sibert, Kontak Inter 94.9 FM
reseaucitadelle@yahoo.fr, reseaucitadelle@gmail.com, www.reseaucitadelle.blogspot.com
CS : Je suis nationaliste et comme tel, je tiens à une force de défense nationale. Mais, je suis aussi démocrate. L’armée doit être sous les ordres des autorités civiles. Il n’y a pas de territoire sans défense et cela est l’œuvre d’une force de défense. La MINUSTAH ne peut rester sur le sol national de façon illimitée.
On peut Immédiatement reconstituer l’infanterie légère et l’utiliser pour la protection des frontières et des positions stratégiques sur les cotes. Qu’est ce qui empêche un bateau de racistes russes, à leur retour de l’Amérique du Sud, d’accoster dans l’un des villages du Nord-ouest, près le Canal du Vent, pour kidnapper des jeunes filles haïtiennes qui leur serviront d’objets sexuels sur la route du retour.
On peut avoir des garnisons de soldats dans ses zones ouvertes. Sur la frontière, les commissariats ne disposent que de 5 policiers présents en moyenne. N’ayant pas la discipline militaire, la majorité de ceux qui y sont affectés reste à Port-au-prince, demandant aux collègues en place parce qu’ils sont originaires de la zone de ne pas signaler leur absence et de leur envoyer les chèques à Port-au-prince.
Le problème est sérieux. Les questions nationales ne peuvent pas être traitées avec ressentiments. Je sais que les FAD’H avaient fait beaucoup de victimes. Beaucoup de compatriotes ont raison d’être sceptiques. Mais l’indépendance requiert le dépassement de soi.
Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
Une nouvelle association entend gérer le transport - Cap - Port-au-Prince.
Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,
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Cap-Haïtien, Haïti
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L’APTN (Association des Propriétaires de Transport du Nord) est fondée le 29 novembre 2007 dans le but de ‘‘mettre un terme au désordre enregistré continuellement dans le circuit Cap – Port-au-prince’’ pouvons nous lire dans une lettre adressée à Marcelin Jean-Philippe et Rolande S. Pierre, respectivement Président et Secrétaire du Syndicat des Propriétaires et Chauffeurs du Nord (SPCN).
Serge Talabert Béliard, ancien membre fondateur de SPCN et actuel Président de l’APTN reproche à Marcelin Jean-Philippe des comportements dictatoriaux et autocratiques. Il refuse de présenter le rapport financier annuel, d’organiser des élections et en plus, il utilise des personnes non membre du syndicat pour court-circuiter la hiérarchie de l’organisation et instaurer le désordre à la station de Barrière Bouteille (point d’embarquement des passagers). Toujours d’après les déclarations de Béliard Il empoche de forte somme d’argent pour permettre à des transporteurs venus d’ailleurs de contrôler la station. Aujourd’hui, il est très difficile pour un transporteur du Nord de travailler. On ne peut même pas faire un voyage par semaine.
Si, dans le temps, Barrière Bouteille n’était qu’un simple point de stationnement, aujourd’hui il représente un gros marché organisé et contrôlé par le syndicat de Marcelin Jean-Philippe. De grosses sommes d’argent circulent dans le trafic Cap-Haïtien – Port-au-prince. Pour embarquer des passagers à la station, chaque camion doit verser 3000 gourdes par voyage. Les propriétaires dissidents reprochent à Marcelin Jean-Philippe d’avoir empoché les recettes qui devaient revenir au syndicat. Il instaure une mafia dans le transport Cap—Port-au-prince. Des propriétaires de camions venus d’ailleurs peuvent verser jusqu’à 150,000 gourdes pour acheter le droit de stationner à Barrière Bouteille.
A chaque fois qu’on lui demande des comptes, il accuse les membres de vouloir l’assassiner. Il se vante intouchable, grâce à ses contacts au niveau du gouvernement.
Aujourd’hui, deux syndicats travaillent à Barrière Bouteille. Des propriétaires ont quitté le syndicat de Marcelin Jean-Philippe pour monter leur propre organisation. Une lettre a été adressée à la Délégation du Nord, à la Mairie, au Parquet , au Ministère des Affaires Sociales et au Doyen du Tribunal de Première Instance du Cap-Haïtien pour leur informer de la situation.
Les propriétaires entendent exercer leur droit syndical. Ils réclament la transparence dans les recettes et des élections démocratiques. Ils disent ne plus accepter la dictature de ‘‘Petit chef’’.
La situation dans le transport à Barrière Bouteille est une leçon pour tous les secteurs et même la diaspora. Tout le monde doit s’engager pour éviter le vide, toujours, favorable au ‘‘Petit chef autocrate’’. Il faut surtout exiger le respect des principes démocratiques.
Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
14 février 2008.