vendredi 6 juin 2008

Attaques systématiques contre la DGPNH : Citoyen, prudence!


Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,
Radio Souvenir FM
Cap-Haïtien, Haïti
reseaucitadelle@yahoo.fr,
reseaucitadelle@gmail.com
http://www.reseaucitadelle.blogspot.com/


Nous observons que les députés du CPP se livrent à une série d'attaques contre la Direction de la Police Nationale d'Haïti. Mario Andrésol essuie des attaques venant de parlementaires du regroupement CPP (Concertation des Parlementaires Progressistes). Nous rappelons que ces députés du CPP sont à la solde de Jacques Edouard Alexis. L'ex-premier Ministre et son monde avaient misé sur les gangsters d'Aristide. A travers la fondation de la femme du Premier Ministre, ils avaient mis en place toute une stratégie de récupération des bandits et/ou des extrémistes lavalas.

Pour preuve, le congrès organisé par Nawoon Marcellus a été financé par ce circuit. Le député de Cap-Haïtien travaillent activement en ce sens.

Nawoon Marcellus avait des difficultés pour échanger le chèque qu'il avait reçu du Bureau du premier Ministre Jacques Edouard Alexis sous forme de financement de petits projets. Comme solution un Ministre du gouvernement lui avait donné la garantie que le chèque serait encaissé sans problème par des voies détournées. C'est dans ce but que le chimère connu sous le nom d'Alexis Brant, l’homme de Main de Nawoon qui avait proféré des menaces contre nous dans l’enceinte des studio de Radio Kontak Inter, a du se rendre à Port-au-prince. Contre toute attente, Alix Brant a pris la poudre d'escampette avec 50,000 dollars US qu'il devait récupérer des mains du ministre du gouvernement d'Alexis. Il s’est réfugié avec l'argent dans l'une des îles de la Caraïbe. La fuite d’Alix Brant a permis au public capois d’être informé de la situation. Nawoon Marcellus a dû s’expliquer auprès de ses créanciers, vu que la majorité des biens et services utilisés pour le Congrès Pour le Retour et le Retour pour le Congrès ont été obtenus à crédit.

De plus ces députés n’avaient pas fait aucune opposition à la décision de leur gouvernement de libérer des bandits sans jugement. Les requêtes de moyens faites par les responsables de la Police au niveau des villes de province n’avaient pas le soutien de ces puissants députés d’Alexis. Aucun puissant-député-d’Alexis n’a exigé la mise en place de la police communale. Les juges corrompus nommés sont l’œuvre de politiciens et en majorité, de parlementaires corrompus. Sans compter les pressions continuelles de parlementaires sur les juges en faveur de criminels qui leur sont proches.

Bref, il faut être prudent quant aux attaques des fanatiques d'Alexis - Députés ou pas - contre le Chef de la Police. L'insécurité montante semble être une manœuvre politique visant à acculer Mario Andrésol et à prendre contrôle de l'institution policière. La fin de son mandat de trois ans à la tête de la PNH, étant proche.

Sans vouloir défendre le DGPNH, nous disons prudence. Car la police à un rôle important dans les élections à venir. Donc, il est logique pour quelqu'un qui n'a plus le contrôle du gouvernement d'essayer par tous les moyens à mettre la main sur la police. Vu qu'il est clair que la résistance des députés face à René Préval et leur loyauté envers Jacques Edouard Alexis sont motivées par le souci d'être réélu. Ils veulent des projets, aujourd'hui ils cherchent à avoir l'institution policière de leur coté en vue d'avoir la garantie d'être réélu.

Nous devons être prudent. Car en 2004, notre déception était de voir des corrompus profiter des résultats du combat démocratique mené contre le régime répressif de Jean-Bertrand Aristide. Aujourd'hui, pressuré par le climat d'insécurité, le citoyen peut tomber facilement dans le piège de ceux qui avaient et qui gardent encore le contrôle des groupes violents.

Il pourrait faire le jeu des fossoyeurs de la République.

Nous avions prévu ces attaques contre la PNH depuis octobre 2007. Nous republions le texte au bas de cette note.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
6 juin 2008

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Attentat contre la PNH , offensive contre le CEP : la guerre est déclarée.

Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,
reseaucitadelle@ yahoo.fr
Radio Kontak Inter 94.9 FM,
Cap-Haïtien, Haïti.

"trop forte concentration de pouvoir" entre les mains de Vladimir Poutine, ''trop forte concentration de pouvoir'' entre les mains de René Préval.


L’ancien chef de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), Michael Lucius, a été grièvement blessé par des bandits armés, le 25 septembre dernier, alors qu’il regagnait son domicile dans le quartier de Frères. Atteint de trois projectiles, l’inspecteur général, Michael Lucius, a été admis dans un centre hospitalier, quelques minutes après l’attentat, qui s’est produit vers 9 heures PM. Selon des sources proches de la direction générale de la Police Nationale d’Haïti (PNH), les jours de M. Lucius ne seraient pas en danger. Cette attaque violente contre Michael Lucius est pourtant passée sous silence. On n’en parle presque pas. Elle est sans doute banalisée par tout le monde. Le pouvoir Alexis-Préval semble ne pas prendre au sérieux cette affaire.

Toutefois, l’attaque contre l’ancien chef de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), Michael Lucius, le 25 septembre 2007, n’est pas simple. Elle est une menace contre l’Etat haïtien et surtout contre les éléments sains de la force publique. Elle devrait être réprimée drastiquement. Toute attaque contre des officiers de la force publique étant intolérable. Surtout dans le cas de Michael Lucius, on peut parler de déclaration de guerre, si l’on considère ses déboires avec des groupes criminels du pays qui bénéficient d’un certain soutien de la part de personnes exerçant le pouvoir de l’Etat. Cette attaque vient-elle du secteur des intouchables liés au pouvoir ? Est-elle une initiative des trafiquants de drogue et/ou kidnappeurs puissants ? Quelle est l’origine de cette assurance qui autorise des criminels à attaquer un haut gradé enquêteur de la police ? Au temps d’un René Préval que beaucoup de journalistes tendent à présenter comme le sauveur d’Haïti qui conduit le pays, comme il le peut, sur la bonne route, comment des groupes criminels puissent avoir la sérénité de frapper un haut gradé de la police ?

Faut-il signaler que les persécutions contre Michael Lucius ont débuté avec le départ du gouvernement de transition et l’intronisation du gouvernement Préval/Alexis.

Avec ce nouveau pouvoir, on a vu des décisions en faveur des criminels et corrompus. Plusieurs actions ont été posées en ce sens : le gèle de la plainte de l’Etat haïtien devant un tribunal fédéral américain contre Jean-Bertrand Aristide, l’assassinat du Président de la Cour d’Appel des Gonaïves suivi de la libération sans jugement de plusieurs dirigeants Lavalas accusés dans le massacre à La Sirie (Saint-Marc) , la reprise des activités de personnalités Lavalas connues pour leur implication dans des cas de violation des Droits humains entre fin 2003 et février 2004. Des hommes comme Moise Jean-Charles et Nawoon Marcellus remobilisent leurs bases. Si pour le premier, il y a une certaine volonté de faire la politique autrement, pour le second ce sont les mêmes approches. Il met en place ses structures avec les mêmes mots d’ordre. Des hommes à lui qui vont jusqu’à agresser des journalistes dans l’enceinte de Radio Kontak Inter.

Alors, si pour certains, René Préval est un Messie, irresponsable, confronté à des situations très difficiles voire délicates 1 (de corruption), comme si le président avait tout fait contre les criminels et les trafiquants de drogue, pour le citoyen qui fait face chaque jour au désordre administratif, au complot de noyautage du parlement avec pour plan d’y injecter des incapables fanatisés du Palais National comme Moise Jean-Charles, c’est le contraire.

Parce que René Préval reste un anarchiste avec cette volonté de court-circuiter les institutions républicaines, ceux qui sont à l’intérieur du pays ne sont pas très optimistes: Toujours un gros morceau du budget national est alloué au Palais ; des dizaines de chargés d’affaire pour agir à la place des Délégués départementaux ; des subventions du Palais pour affaiblir les Ministères et les collectivités ; tentative de transformation des élus locaux en agents du président ...

Dans le Nord Moise Jean-Charles est celui qui décide. Même quand une décision est prise, même quand une activité est programmée, il faut incessamment attendre ce membre du cabinet particulier du Président de la République pour avoir les fonds et exécuter le projet. Généralement, il arrive par avion avec un chèque en son nom propre, tiré sur un compte ‘‘Subvention’’ de la Présidence. La société capoise, toutes classes confondues, doit se prosterner aux pieds de Moise Jean-Charles quémandant de l’argent pour la réussite du carnaval, du festival culturel, etc. Moise, Jean-Charles tranquillement, installé à l’Hôtel Mont-Joli ou à l’Hôtel Jardin de l’Océan, donne le ton à tous les sous-hommes de la ville. Il en profite pour planifier son élection au Sénat. Il faut faire allégeance à ce nouveau Parrain comme du temps de Duvalier, sinon l’argent passera loin de ceux qui se montrent hostiles à cette façon anti-institutionnel le d’administrer le trésor public.

Dans le Nord-Est, c’est l’ancien Sénateur Lucien Delinx Pierre-Louis qui mène la danse.

Même quand le parlement est truffé de corrompus, on ne peut passer sous silence le fait que l’Exécutif haïtien en est le principal corrupteur. René Préval et son gouvernement n’en sont pas moins coupables de manipulation et de corruption. La volonté de noyauter le parlement est patente. Alors, les démocrates avisés ne sauraient commettre l’erreur de supporter un gouvernement anti-institutionnel au dépend du parlement haïtien.

La presse d’aujourd’hui ne doit pas suivre les aînés qui avaient supporté inconditionnellemen t Aristide au point d’en faire un Messie dictateur confronté à des situations très difficiles voire délicates avec le parlement en 1991. Il ne faut pas jeter le bébé avec le bain. Dans ce cas, le bébé est le parlement haïtien. L’Exécutif ne travaille pas à le renforcer en tant qu’institution. Le président ne respecte pas ses obligations envers les institutions de la république. Comme Aristide voulait tous les sièges du parlement, il cherche des sénateurs soumis. C’est ce qui explique ses manœuvres contre le Conseil Electoral Provisoire (CEP) qui n’a pas su se soumettre et influencer les élections municipales de décembre en faveur de LESPWA, le parti du Président. Les candidats proposés officieusement par le régime en place, qui mènent déjà campagne en utilisant les fonds de l’Etat, ne sont pas de poids tant sur le plan moral que sur le plan intellectuel. Les sénateurs du regroupement LESPWA ne font pas la différence. Alors, on ne saurait supporter René Préval dans son entêtement anti-parlementaire et anti-institutionnel .

Alors que la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice critique la "trop forte concentration de pouvoir" entre les mains de Vladimir Poutine, déclarant à des journalistes "Je pense qu'il y a trop de concentration de pouvoirs au Kremlin", "On se pose des questions sur l'indépendance totale de la justice. Il a des questions sur l'indépendance des médias électroniques et aussi des questions, je pense, sur le rôle de la Douma ", la chambre basse du parlement russe, arguant "Je veux savoir comment (...) comment nous pouvons aider la Russie à bâtir des institutions fortes qui aient ces valeurs universelles" 2, peut-on donner un chèque en blanc à René Préval et le laisser suivre l’itinéraire de Chavez à savoir asservir le parlement afin de modifier la Constitution , de faciliter sa mainmise totale sur le pouvoir politique et enclencher la révolution totalitaire bolivarienne en Haïti?

Les décisions du président de la république et de son gouvernement devraient aller dans le sens du renforcement des institutions démocratiques :

La meilleure législation est nulle, quand une bonne organisation politique ne la garantit pas, de même qu’il n’y a point de liberté civile, quand la liberté constitutionnelle ne l’entoure pas de son égide.

Quand des gouvernements offrent aux peuples des améliorations législatives, les peuples doivent leur répondre, en leur demandant des institutions constitutionnelles. Sans constitution, les peuples ne sauraient avoir nulle certitude que les lois soient observées. C’est dans les constitutions, dans les peines qu’elles prononcent contre les possesseurs infidèles de l’autorité, dans les droits qu’elles assurent aux citoyens, dans la publicité surtout qu’elles doivent consacrer, c’est là que réside la force coercitive nécessaire pour contraindre le pouvoir à respecter les lois.3

Implosion du régime en place.

On concède que le Président René Préval ‘‘conduit le pays, comme il le peut’’, on ne sait pas encore s’il est ‘‘sur la bonne route’’.

Comme il peut? De façon médiocre !

Sur la bonne route. René Préval n’a pas donné encore la preuve d’un changement radical dans sa façon de diriger un pays dans un système politique démocratique. Il donne l’impression de faire semblant en vue de tromper tout le monde. Les actions de l’Exécutif dans les dossiers de lutte contre la corruption et contre la drogue sont des coups d’épée dans l’eau. Les gros poissons sont encore dans l’eau. Les petites actions contre quelques corrompus ne sauraient tromper les citoyens avisés. Le pire, le président continue de faire des promesses aux pays amis d’Haïti. Il promet de lutter contre la drogue et les contrebandiers. Et c’est ce jeu dangereux qui avait causé l’implosion du gouvernement Aristide/Neptune en 2003.

L’ancien président actuellement en exile s’amusait à promettre à la communauté internationale d’appliquer les résolutions 806 et 822 relatives au démantèlement des gangs armés et au jugement des fanatiques du pouvoir auteurs des violences contre les partis politiques le 17 décembre 2001. Ce petit jeu du faire semblant entre Aristide et la communauté internationale avait mis le gouvernement dans un labyrinthe qui se solda par l’assassinat du Chef de Gang de Gonaïves Amyo Météyer connu sous le nom de cubain. Une situation implosive qui provoqua la méfiance de plusieurs supporteurs d’Aristide et leur engagement dans les mouvements de protestation des citoyens démocrates du Cap-Haïtien mené par l’IC (Initiative Citoyenne) suivi de celui des étudiants à la capitale Port-au-prince. Ce petit jeu d’Aristide lui a valu un cocktail explosif.

Pourtant, au retour de son voyage au Canada en 2001, où, lors de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Etats Américains, des chefs d’Etats de la Caraïbe venaient de négocier la survie de son régime qui souffrait d’un déficit de légitimité suite à la crise électorale de l’année 2000, Aristide avait déclaré : zéro plus zéro égal zéro barré. Une façon de signifier à l’opposition sa victoire et de venter ses techniques à tromper les étrangers.

Erreur ! Aristide paya les conséquences. Son régime a implosé. Pour appliquer les résolutions 806 et 822 du Conseil Permanent de l’OEA, il fallait détruire l’épine dorsale du pouvoir : les gangs. Aristide comme tout Lavalas pragmatique planifiait toujours la violence politique. Il recrutait les criminels, les policiers renvoyés par l’inspection générale de la police pour trafic de drogue, violation des droits humains, excès de pouvoir et les anciens bourreaux des régimes répressifs passés. On les retrouvait au Palais National ou dans les coordinations nationales de son Parti Fanmi Lavalas. Ils sont très violents et ont droit à l’impunité. Dans l’administration publique, ils organisaient les rackettes et toutes formes de corruption. Ce sont ces hommes qui avaient organisé les fraudes électorales de l’année 2000 et les violences du 17 décembre 2001. Aristide ne pouvait respecter ces résolutions sans provoquer une rébellion à l’intérieur de son régime, donc sa chute.

Malheureusement, René Préval n’a pas changé de méthode. Par la remobilisation de ces hommes violents, il a eu le pouvoir. Les chefs de gangs liés à des grands trafiquants de drogue, les criminels de l’opération Bagdad, les corrompus de l’administration publique, les contrebandiers, des cartels détenteurs de monopole sur le marché national constituent le lot de ceux qui ont œuvré pour son accession au pouvoir. Alors, comment faire confiance aux phrases du Président Préval en faveur d’une lutte contre la drogue et/ou contre la corruption ? Pourra t-il respecter ses engagements sans provoquer l’implosion de son pouvoir ?

En 2007, nous pouvons observer chez René Préval un comportement similaire. Il s’amuse à lancer des guerres contre la drogue, les contrebandiers et les corrompus, alors que les piliers de son régime sont les principaux concernés et les potentiels victimes de l’application de cette politique négociée avec la communauté internationale. Il ne pourra ni lutter contre les trafiquants ni arrêter les corrompus sans se démarquer totalement de ces grosses légumes. Alors dire que le Président est confronté à des situations très difficiles voire délicates comme s’il n’était pas au courant des accords passés ça et là lors de sa campagne en vue de remporter les élections et d’accéder au pouvoir, c’est irresponsable.

Et nous répétons : Le Président Préval a planifié sa prise du pouvoir avec ces hommes et il continue de renforcer son régime avec des corrompus, des chefs de gangs liés à la drogue, des kidnappeurs de quartiers populeux, des criminels de l’opération Bagdad et des personnalités bien connues pour leurs opérations de blanchiment d’argent sale.

C’est la morale pragmatique du lavalassien. Ils sont en train de réinventer Machiavel en utilisant tout pour conserver leur capacité de nuisance et réclamer le pouvoir. La thèse de tout temps d’Aristide : moi seul peux garder le pays calme. Moi seul peux calmer les violents – ‘‘mes chimères’’. Les criminels violents liés à Lavalas restent et demeurent les grands électeurs de notre ‘‘jeune démocratie’’. René Préval et Jacques Edouard Alexis ne pourront pas lutter efficacement contre la drogue et contre les corrompus sans provoquer l’implosion de leur régime. Ceux qui les prennent au sérieux seront déçus ou éliminés comme le Commissaire enquêteur Michael Lucius.

Quelle ligne devrait suivre René Préval

Pour avoir entendu le témoignage de plus d’un, on se demande si le Président n’a pas une certaine volonté de faire bouger les choses. Au mois de septembre, dans une rencontre sur la réforme judiciaire, Me Thierry Mayard-Paul a témoigné en public des cas de clients proches de la grande famille présidentielle qui croupissent en prison dans le cadre de la lutte contre la contrebande. Le président Préval ne veut pas intervenir. Il exige que la justice tranche sur ces cas. Je n’ai pas à imposer une décision judiciaire, dit-il. Thierry Mayard-Paul, avocat de profession, qui habituellement reste confiné dans son Cabinet très réputé, a dû décider de prendre part à la Commission sur la Réforme Judiciaire. Il pense agir en connaissance de cause, sachant que le Président René Préval ne cherche pas à imposer sa réforme à lui. Nous sommes aussi troublé quand un proche travaillant à la DGI (Direction Générale des Impôt) nous dit : …tu devrais supporter le président. Pourquoi ? A la DGI , il y a aujourd’hui une volonté de contrôle. Régulièrement, des inspecteurs arrivent pour vérifier les opérations. Cela fait longtemps qu’on n’avait pas vu cela. Même quand cela exige beaucoup en terme d’énergie et de temps, il nous donne l’impression d’appartenir à une institution sérieuse. On sent que l’Etat est en train de changer.

Alors on ne peut que se demander pourquoi ?

Pourquoi le Président de la République n’agit pas pour mettre tous les progressistes en confiance ? Pourquoi reste-il prisonnier des corrompus ? Pourquoi ne fait-il pas appel à des personnes intègres et compétentes pour changer l’image du pouvoir ? Pourquoi il n’informe pas la population ? Aristide avait les mardis de la presse qui permettaient aux citoyens et aux médias d’avoir des informations sur les politiques publiques et de poser des questions. Même quand ce programme fut finalement utilisé à des fins de propagande, l’idée reste bonne. Pourquoi le Président ne fait-il pas appel aux jeunes pour agir et changer les choses ?

C’est triste ! René Préval pouvait au moins mettre le pays sur les rails du développement. Dans nos réflexions, nous disons que Préval pouvait organiser le pays comme Balaguer l’avait fait en république dominicaine : Construire des infrastructures. De plus, il pouvait bousculer les conservateurs, éclater les monopoles et moderniser la vie politique. Faire sortir le pays de la féodalité au capitalisme serait un grand bien. Aujourd’hui, tous les haïtiens ont accès à un téléphone non grâce au monopole de la Téléco mais à la faveur de la libre concurrence. La communication est plus démocratique. Le Président est en fin de carrière politique active. Son âge et son état maladif pourraient être une chance pour le pays puisqu’il n’a rien à perdre. Il a la chance de séduire beaucoup de jeunes avec son style simple et discret.

Un ancien militant capois du mouvement anti-Aristide, GNB, nous dit : Quelle est la date de naissance du Président Préval ? Je ne sais pas. Tu vois il ne fait même pas de publicité pour son anniversaire. As-tu déjà vu une Photo de Préval dans un bureau public ? Nom ! Alors, tu vois, ce type peut servir au changement. Je suis prêt à le supporter.

Malheureusement, René Préval ne comprend pas ou comprend mal sa mission. S’il se montre ouvert, partout dans le pays, il délègue des hommes de son cabinet particulier pour continuer la tradition lavalassienne. C’est le cas au Cap-Haïtien avec Alex Albert Obas. Ce journaliste proche de Préval ne rate aucune occasion pour se présenter comme représentant du Président et, paradoxalement, accuser la presse d’être responsable des maux du pays. Nous avons déjà mentionné les agissements de Moise Jean Charles et Lucien Délinx Pierre-Louis. Nous n’avons aucun problème à ce que le Président choisisse ses amis. Mais il doit comprendre que ce sont ces hommes qui avaient, par leur arrogance et leur violence, catalysé la chute du régime d’Aristide. Et le citoyen haïtien n’accepte plus des paroles. On doit bouger ! Il faut bouger !

La menace d’instabilité est loin d’être écartée. La misère que connaissent les familles d’Haïti est une source d’instabilité continue. René Préval devra choisir entre une rébellion venant de l’intérieur de son régime et une révolte populaire. Les paysans n’en peuvent plus. Ils souffrent pour peu de chose. Alors, ou on mène une lutte sérieuse contre la drogue et contre la corruption pour pouvoir augmenter les capacités d’intervention de l’Etat dans des secteurs clefs et améliorer les conditions de vie des plus pauvres, ou on continue de jouer, laissant la majorité nationale dans l’exclusion et la misère, livrant les fonctionnaires sains de l’Etat à la boucherie des bandits.

Ce que le président René Préval doit comprendre, son équipe et ceux qui avaient renversé Duvalier ont une dernière chance pour prouver qu’ils avaient raison en 1986. Ils ne pourront plus cacher leur incompétence. Donc, cela ne sert à rien d’affaiblir le parlement et d’en faire un bouc émissaire. Cette tactique ne servira pas à cacher leur incapacité. Au contraire leur échec donnera raison au Duvaliérisme. Ils feraient mieux d’agir, de poser des actions concrètes en vue de résoudre les problèmes du peuple haïtien.

Jean Claude Duvalier frappe déjà à la porte. Pris de panique, le président parle de procès contre Duvalier, alors qu’avec l’impunité en faveur d’Aristide il s’est discrédité. Pourtant, sur le terrain, on observe des réactions favorables au retour de Jean-Claude Duvalier. Depuis Aristide, on n’avait jamais observé tant d’effets pour un discours.

Préval et son équipe doivent réaliser qu’ils sont la dernière vague des anti-duvaliéristes au pouvoir. Plus de bêtises conforteraient les duvaliéristes et ce sera la fin de l’utopie progressiste de 1986. Alors qu’ils indexent Jean-Bertrand Aristide comme bouc émissaire, ils doivent travailler de peur que Jean-Claude Duvalier ne devienne l’alternative de demain.

Comme l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand et de son épouse par le nationaliste serbe Gavrilo Princip à Sarajevo le 28 juin 1914 amorça 1ère guerre mondiale, l’attaque contre l’Inspecteur Général Michael Lucius devrait déclancher une véritable guerre contre les criminels, les trafiquants et les corrompus d’Haïti. Quand on voit que cette action osée est suivie d’une offensive de l’exécutif contre le Conseil Electoral Provisoire (CEP) on ne peut que se demander si elle ne visait pas à intimider les agents de la force publique en prévision des prochaines élections. Toutefois, René Préval doit comprendre que son second mandat - sa sécurité, sa réussite - dépend de son comportement face aux bandits. S’il continue de les garder au Palais National, ils finiront par le renverser afin d’écarter définitivement le danger des accords qui pèse sur eux.

Cyrus Sibert
Journaliste
Cap-Haïtien, Haïti
13 octobre 2007

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Note: Si nous nous référons au président René Préval dans le présent texte, c’est parce que son premier Ministre n’arrive pas à sortir de l’ombre du palais national pour gouverner le pays suivant l’esprit de la constitution de 1987. Mais nous savons que la personne responsable de la politique gouvernementale est le premier ministre Jacques Edouard Alexis, que le Chef du parquet ne relève pas du Président de la république mais du ministère de la Justice , membre du gouvernement adopté par le parlement, suivant la configuration des tendances dans les deux chambres. C’est ce qui explique qu’un président de gauche comme François Mitterrand puisse souffrir que son gouvernement mène une politique judiciaire de droite en situation de cohabitation.

1. Éditorial de l’émission Metropolis de Nancy Roc sur Radio Métropole le samedi 25 août 2007. Invité : Edmond Mulet, en fin de mission et nouveau Sous-secrétaire Général de l’ONU. http://www.haitipol icy.org/content/ 3842.htm? PHPSESSID= 69d54af98fa0d2c8 c8084d64f716dcb3

2. [http://fr.news. yahoo.com/ afp/20071013/ tts-russie- usa-missile- defense-democrat i- c1b2fc3.html

http://fr.news. yahoo.com/ rtrs/20071013/ twl-russie- usa-rice- bd5ae06.html
http://cf.news. yahoo.com/ s/afp/071013/ monde/russie_ usa_missile_ d__fense_ d__mocratie_ prev_1]

3. Benjamin Constant, Commentaire sur l’Ouvrage de Filangieri, Editions Les Belles Lettres, Normandie, France, 2004 p.45-46.

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