Par Cyrus Sibert
reseaucitadelle@yahoo.fr
http://www.reseaucitadelle.blogspot.com/
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Un Directeur fraîchement installé dans une entité administrative de l’Etat peut facilement, pour asseoir son pouvoir, se vanter d’avoir beaucoup de contacts à Port-au-prince et d’être capable - à volonté - de favoriser ceux qui acceptent de se soumettre à ses fantasmes.
Si l’on décide de ne pas accepter les faveurs du nouveau Directeur, on devient la cible de ses manœuvres coercitives et contraignantes. Et finalement on devient l’objet d’une mise en garde qui peut bien prendre la forme suivante: Ti moun fwonte pa jwe nan bab granmoun. Ti moun fwonte Pa manje nan asyète granmoun. Yap rete deyè simityè.
Le directeur nouvellement installé peut aller jusqu’à dire : Mwen pa guen fanm isit. Alòs, fòk nou pran swen mwen.
Il peut cibler les femmes qu’il désir, les faire connaître toutes les péripéties au sein de l’administration.
Par des menaces, des lettres de blâme, mise en disponibilité sans solde puis révocation, il affaiblit sa proie.
Tout comportement acceptable est devenu faute administrative, irrespect envers la hiérarchie, etc…Un fait coutumier comme prendre un congé spécial pour répondre à un rendez-vous de Consulat, peut-être combattu par le Directeur. Alors que pour d’autres employés, cela ne pose pas de problème, pour une femme cadre que le Directeur décide d’affaiblir pour ses raisons, il en résulte une lettre de blâme.
Sans gêne le Directeur peut demander à une femme mariée de l’appeler chez lui, à son hôtel, vers 10 heures du soir, pourqu’elle puisse avoir un document administratif qui devrait être disponible au bureau du personnel.
Même quand depuis un mois, on l’avait informé de ce rendez-vous à l’Ambassade pour lequel la femme cadre devrait s’absenter, elle doit traîner dans son bureau et implorer sa faveur.
Et quand le jour du rendez-vous s’approche, elle doit bien se déplacer : Il lui demande de ne pas quitter le bureau sans son autorisation. Elle doit attendre, même quand le rendez-vous est fixé pour le lendemain.
Et si, voyant que le Directeur cherche autre chose que le respect des procédures administratives, ne pouvant pas perdre son rendez-vous, elle se déplace : le Chef utilise les rouages administratifs pour miner sa carrière pas une lettre de blâme.
Il prend le soin de présenter ce cas aux autres comme une épée sur la tête des employés-esclaves qui tenteraient de se rebeller contre sa façon de faire au sein de l’administration publique.
Dans ce cas, le directeur humilie sa cible en public, l’ironise en pleine réunion, utilise tous les vocables pour la réduire en personne soumise : une vraie opération de stigmatisation.
Face à une telle situation, la femme est obligée soit de subir dignement les abus de son supérieur avec la certitude qu’elle sera renvoyée, ou coopérer jusqu’au niveau le plus avilissant. Si elle présente une certaine résistance, toute l’armada de règlements administratifs sera utilisée contre elle.
Au Cap-Haïtien, on ne voit aucune instance travailler à encadrer les femmes au sein de l’administration publique. La prolifération des organisations de défenses des droits de la femme, encore moins la création du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes ne change la situation. On ne mène aucune enquête sur les conditions de travail des femmes. On n’organise aucun séminaire au niveau de l’administration publique pour informer les employés des droits des femmes. On continue d’ignorer la réalité décrite depuis des décennies par des artistes comme Maurice Sisto, Ti Manno …
Tout comportement de droit, tendant à protester contre de tels préjugés, est réprimé et attire plus de persécutions. La Direction Générale, le point d’appui absolu de ces Directeurs déraillés, ne fait rien pour améliorer le traitement des femmes au sein de l’administration publique.
Au Cap-Haïtien, les femmes de l’administration publique sont réputées - à tort ou à raison - être des objets sexuels au service des DIREKS (Petit nom flatteur donné aux Directeurs).
Beaucoup de femmes s’y accommodent jusqu’à vanter leurs capacités à charmer le Directeur - même son chauffeur : Mwen guen contwol sa-a. Li amba men mwen.
Pauvreté oblige ! Face à la misère, la précarité, on évite de rendre mécontent le DIREK de peur qu’il ne mette son poids administratif contre soi, qu’on ne se crée des problèmes allant jusqu’à la perte de son emploi.
Pour changer Haïti, il faut commencer par combattre ces pratiques. Il nous faut des Rosa PARKS pour dire non. Il faut mettre en place des procédures afin de vérifier le bien-fondé des lettres de blâme. Rien n’autorise un homme – Directeur ou gardien de bureau – à chambarder la carrière d’une citoyenne au sein de l’administration publique.
C’est avec tristesse qu’on observe un Directeur stigmatiser sans raison valable les employés qui ne sont pas ses amis intimes.
Une jeune femme qui avec fierté fait le dépôt de son diplôme dans son dossier personnel en vue de mieux se placer pour toute éventuelle promotion, a été traitée de crétine, publiquement, par son directeur : Crétine! Ou as-tu trouvé ce diplôme ?
Croyez moi ! Cette jeune femme vit une situation difficile au sein de cette administration.
Les organisations de femmes doivent être vigilantes sur ce point. Il est inconcevable qu’on installe une coutume immorale faisant croire que toutes femmes de l’administration publique est une prostituée au service de ses supérieurs.
On ne peut pas accepter ces genres de pratiques et hypocritement parler de moralité quand il s’agit de nommer un premier ministre.
On ne saurait moraliser en partie.
Même quand il est impossible de tout corriger en peu de temps, commençons par le respect des droits de la femme.
Toutes ces illustrations ne sont pas des abstractions mais des cas flagrants d’harassements sexuels vécus au quotidien par une grande quantité de femmes à travers le pays. Ces pratiques avilissantes montrent d’une façon convaincante que la campagne pour le respect absolu des droits fondamentaux de la personne doit être redéfinie et intensifiée.
Honorons les principes universellement reconnus pour pressurer le système et changer les rapports sociaux.
Si l’on décide de ne pas accepter les faveurs du nouveau Directeur, on devient la cible de ses manœuvres coercitives et contraignantes. Et finalement on devient l’objet d’une mise en garde qui peut bien prendre la forme suivante: Ti moun fwonte pa jwe nan bab granmoun. Ti moun fwonte Pa manje nan asyète granmoun. Yap rete deyè simityè.
Le directeur nouvellement installé peut aller jusqu’à dire : Mwen pa guen fanm isit. Alòs, fòk nou pran swen mwen.
Il peut cibler les femmes qu’il désir, les faire connaître toutes les péripéties au sein de l’administration.
Par des menaces, des lettres de blâme, mise en disponibilité sans solde puis révocation, il affaiblit sa proie.
Tout comportement acceptable est devenu faute administrative, irrespect envers la hiérarchie, etc…Un fait coutumier comme prendre un congé spécial pour répondre à un rendez-vous de Consulat, peut-être combattu par le Directeur. Alors que pour d’autres employés, cela ne pose pas de problème, pour une femme cadre que le Directeur décide d’affaiblir pour ses raisons, il en résulte une lettre de blâme.
Sans gêne le Directeur peut demander à une femme mariée de l’appeler chez lui, à son hôtel, vers 10 heures du soir, pourqu’elle puisse avoir un document administratif qui devrait être disponible au bureau du personnel.
Même quand depuis un mois, on l’avait informé de ce rendez-vous à l’Ambassade pour lequel la femme cadre devrait s’absenter, elle doit traîner dans son bureau et implorer sa faveur.
Et quand le jour du rendez-vous s’approche, elle doit bien se déplacer : Il lui demande de ne pas quitter le bureau sans son autorisation. Elle doit attendre, même quand le rendez-vous est fixé pour le lendemain.
Et si, voyant que le Directeur cherche autre chose que le respect des procédures administratives, ne pouvant pas perdre son rendez-vous, elle se déplace : le Chef utilise les rouages administratifs pour miner sa carrière pas une lettre de blâme.
Il prend le soin de présenter ce cas aux autres comme une épée sur la tête des employés-esclaves qui tenteraient de se rebeller contre sa façon de faire au sein de l’administration publique.
Dans ce cas, le directeur humilie sa cible en public, l’ironise en pleine réunion, utilise tous les vocables pour la réduire en personne soumise : une vraie opération de stigmatisation.
Face à une telle situation, la femme est obligée soit de subir dignement les abus de son supérieur avec la certitude qu’elle sera renvoyée, ou coopérer jusqu’au niveau le plus avilissant. Si elle présente une certaine résistance, toute l’armada de règlements administratifs sera utilisée contre elle.
Au Cap-Haïtien, on ne voit aucune instance travailler à encadrer les femmes au sein de l’administration publique. La prolifération des organisations de défenses des droits de la femme, encore moins la création du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes ne change la situation. On ne mène aucune enquête sur les conditions de travail des femmes. On n’organise aucun séminaire au niveau de l’administration publique pour informer les employés des droits des femmes. On continue d’ignorer la réalité décrite depuis des décennies par des artistes comme Maurice Sisto, Ti Manno …
Tout comportement de droit, tendant à protester contre de tels préjugés, est réprimé et attire plus de persécutions. La Direction Générale, le point d’appui absolu de ces Directeurs déraillés, ne fait rien pour améliorer le traitement des femmes au sein de l’administration publique.
Au Cap-Haïtien, les femmes de l’administration publique sont réputées - à tort ou à raison - être des objets sexuels au service des DIREKS (Petit nom flatteur donné aux Directeurs).
Beaucoup de femmes s’y accommodent jusqu’à vanter leurs capacités à charmer le Directeur - même son chauffeur : Mwen guen contwol sa-a. Li amba men mwen.
Pauvreté oblige ! Face à la misère, la précarité, on évite de rendre mécontent le DIREK de peur qu’il ne mette son poids administratif contre soi, qu’on ne se crée des problèmes allant jusqu’à la perte de son emploi.
Pour changer Haïti, il faut commencer par combattre ces pratiques. Il nous faut des Rosa PARKS pour dire non. Il faut mettre en place des procédures afin de vérifier le bien-fondé des lettres de blâme. Rien n’autorise un homme – Directeur ou gardien de bureau – à chambarder la carrière d’une citoyenne au sein de l’administration publique.
C’est avec tristesse qu’on observe un Directeur stigmatiser sans raison valable les employés qui ne sont pas ses amis intimes.
Une jeune femme qui avec fierté fait le dépôt de son diplôme dans son dossier personnel en vue de mieux se placer pour toute éventuelle promotion, a été traitée de crétine, publiquement, par son directeur : Crétine! Ou as-tu trouvé ce diplôme ?
Croyez moi ! Cette jeune femme vit une situation difficile au sein de cette administration.
Les organisations de femmes doivent être vigilantes sur ce point. Il est inconcevable qu’on installe une coutume immorale faisant croire que toutes femmes de l’administration publique est une prostituée au service de ses supérieurs.
On ne peut pas accepter ces genres de pratiques et hypocritement parler de moralité quand il s’agit de nommer un premier ministre.
On ne saurait moraliser en partie.
Même quand il est impossible de tout corriger en peu de temps, commençons par le respect des droits de la femme.
Toutes ces illustrations ne sont pas des abstractions mais des cas flagrants d’harassements sexuels vécus au quotidien par une grande quantité de femmes à travers le pays. Ces pratiques avilissantes montrent d’une façon convaincante que la campagne pour le respect absolu des droits fondamentaux de la personne doit être redéfinie et intensifiée.
Honorons les principes universellement reconnus pour pressurer le système et changer les rapports sociaux.
Rejetons le conformisme ! combattons la tradition féodale, néo-esclavagiste !
Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
3 juillet 2008
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