jeudi 23 octobre 2008

Les Tontons-macoutes de René Préval.

Les hommes de main du Maire Michel Saint-Croix terrorisent la ville du Cap-Haïtien


Par Cyrus SIBERT

Cap-Haïtien, le 18 Octobre 2008 ; (Ré.Cit.).-


Le vendredi 03 octobre 2008, le Maire de la ville du Cap-Haïtien Michel Saint-Croix a été l’invité de Valéry Numa. Sur Radio Vision 2000, le premier citoyen de la Cité Christophienne répondait aux attaques du délégué de ville Claude Etienne qui l’accuse -comme beaucoup d’autres citoyens - de corruption dans la gestion de les finances publiques. Il n’a pas moins laissé apparaître son vrai visage celui d’un homme violent qui ne cherche qu’à humilier tous ses interlocuteurs, si ces derniers refusent d’avaler ses diktats. Un homme arrogant qui n’a aucun respect pour les journalistes dans le Nord d’Haïti, aucun égard pour la presse libre.


Ce jour là, Michel Saint-Croix a confirmé tous nos avertissements. Dans plusieurs textes parus dans la presse, nous avions sonné la sonnette d’alarme sur le danger que représente l’Autoritarisme municipal, le refus de Michel Saint-Croix de respecter les procédures en matière de finances publiques, les violations systématiques de droits humains commises par les hommes qui composent sa milice municipale. Tous les traits d’un dictateur en herbe étaient visibles, particulièrement sa capacité à dénaturer la vérité et ce qu’il comprend à peine. Nos textes sur la situation sont disponibles à l’adresse :

http://reseaucitadelle.blogspot.com/2008/05/la-mairie-du-cap-hatien-implique-dans.html


Sans surprise, nous avons écouté le phénomène Saint-Croix. Et nous nous sommes dit : si dans un pays qui se veut démocratique, un maire qui agit en dehors du cadre légal jusqu’à faire de sa municipalité une reproduction miniaturisée des dictatures comme celui de François Duvalier, Raoul Cédras et Jean-Bertrand Aristide, si sous l’œil des observateurs de la MINUSTAH et des organisations des Droits humains ces pratiques barbares peuvent passer sous silence, il n’est pas impossible qu’un régime sanguinaire s’installe en Haïti. Quelle est l'utilité des ONGs de renforcement de la démocratie qui empochent des millions au nom de la démocratie locale et des droits humains ?



Les gaffes d'un petit menteur qui se veut fossoyeur de la presse capoise.

Michel Saint-Croix, dans ses pratiques méchantes à l’endroit des journalistes du Cap-Haïtien, a déclaré qu’il a le contrôle de 15 journalistes. 15 travailleurs de presse sont inféodés à la Mairie du Cap-Haïtien. C’est dommage que notre confrère Valéry Numa n’ait pas signalé les contradictions qui existent dans cette déclaration fallacieuse et sans fondement, qui ne vise qu’à humilier la presse capoise. Le maire Michel Saint-Croix venait juste de rechigner ‘‘ les journalistes refusent de couvrir les évènements de la Mairie ’’. Alors comment un Maire qui contrôle 15 journalistes - en occurrence toute la presse capoise - puisse se plaindre à ce point ? La réponse est que la majorité des 15 personnes ne sont pas des journalistes, mais des partisans du maire qui travaillaient dans des médias comme Radio Ti MOUN, Radio Télé Kombit de Jose Ulysse, Radio Vérité de Bell Angelot, Radio Africa de Nawoon Marcellus. Ces organes de presse ne travaillent plus. Elles ont été détruites en 2004, lors des évènements politiques.

Même quand les journalistes du Nord croupissent dans la misère, dans un pays où les citoyens intègres n’ont d’autre choix que de crever de faim, ils se respectent et ont donné une bonne leçon à ces apprentis despotes. Ils l’ont gardé en quarantaine, pour avoir violenté Radio Kontak Inter. Pour camoufler cette action répressive contre un média, le maire Michel Saint-croix a mis en évidence ses amitiés avec le Directeur de Radio Kontak Inter. Mais, les histoires personnelles de cœur entre Kenston Jean-Baptiste Directeur de Radio Kontak Inter et le Maire Michel Saint-Croix n’intéressent pas le public et n’infirment en rien ses actions répressives contre la presse capoise. D’ailleurs, le Bureau de Droits Humains de la MINUSTAH au Cap-Haïtien a dans ses archives une déposition écrite de Kenston Jean-Baptiste et de Paul Jean-Louis le propriétaire de la Radio Kontak Inter.


Autour de RCPN (REGROUPEMENT DES CORRESPONDANTS DE PRESSE DU NORD) les journalistes ont exigé justice. Dans ses pratiques barbares, Saint-Croix n’a trouvé d’autre stratégie que d’essayer de corrompre les membres de RCPN en tentant d’allouer un fonds en faveur des journalistes membres de l’organisation, lors du festival culturel du Nord de 2007. Pour preuve, sans gêne, le Maire Saint-croix vante ses capacités de corrompre les gens avec des fonds publics. Un refus catégorique s’en est suivi. Le RCPN exigeait que le chèque soit annulé et que son nom ne soit pas apparu au rapport. Ce que le Maire Saint-Croix refusa. Il préfère garder le chèque au bureau comptable de la Mairie et tire l’avantage de voir le nom de RCPN figurer au rapport financier. A partir de ces différends, une multitude d’actions d’intimidation a été orchestrée contre les journalistes dans le Nord.


On n’a qu’à consulter les cahiers de la section des droits humains de la MINUSTAH, pour se faire une idée des plaintes déposées contre le Maire du Cap-Haïtien. Une enquête de terrain suffit pour comprendre la terreur qui règne dans la ville du Cap-Haïtien.


Les Maires sont toujours impliqués dans des histoires de bastonnades. Ils ne jurent que par des menaces d’arrestation. Ils sont supportés par des Casecs (Conseil d’Administration de la Section Communale) qui arrêtent, maltraitent et emprisonnent les citoyens, en dehors de la justice. Quand le citoyen porte plainte, le juge lui conseille de trouver une entente avec son bourreau. Les Maires de la ville du Cap-Haïtien sont en conflit avec la majorité des Directeurs Régionaux. Ils lancent des attaques sans fondement contre la MINUSTAH. Ils utilisent, avec la complicité des comptables, les fonds publics. D’ailleurs, il est évident que Michel Saint-Croix à deux reprises sur Radio Vision 2000, a avoué que les fonds de la ville du Cap-Haïtien sont utilisés comme bon lui semble, sans règles budgétaires ni principes.


Alors pourquoi ne pas enquêter sur les agissements de la Mairie de Michel Saint-Croix ? Pourquoi ne pas mettre à nu ses gabegies administratives, le mettre en garde des conséquences qui pourraient en résulter ? Pourquoi l’ULCC (Unité de Lutte Contre la Corruption) qui se veut à l’avant-garde de la lutte contre la corruption en Haïti n’initie t-elle pas une enquête sur le niveau de vie, les dépenses somptuaires extravagantes des trois maires de la ville du Cap-Haïtien.

Une politique de fin de règne du Président René Préval


En effet, ce qu’on observe au Cap-Haïtien n’est pas un fait isolé. Cette politique répressive au niveau municipal est l’œuvre du Chef de l’Etat René Préval. Car le 22 mai 2008, lors d’une rencontre au Palais National d’Haïti, René Préval a procédé comme François Duvalier. Il a transformé les maires, les agents de développement, en agent du Palais, au dessus de la loi en ces termes :

‘‘Magistrat ? Maire ? A mes yeux vous êtes des présidents comme moi. Vous devez régner au niveau de votre commune. Vous n’avez aucune explication à fournir à ceux qui ne sont pas des exécutifs élus comme vous et moi. Car vous êtes l’Exécutif au niveau communal. Vous avez les plains pouvoirs. Ne vous vous occupez pas du Conseil Electoral qui parle de réduction de votre mandat. D’ailleurs nous allons refaire ce CEP (Conseil Electoral Provisoire). C’est vous qui allez déléguer les membres du Conseil sérieux qui organisera les élections.’’ Et pour prouver sa détermination, un Maire qui se plaignait d’avoir un mandat d’arrêt contre lui a vu le Président demander au Ministre de la justice de révoquer le juge qui a osé agir ainsi. Le Maire Michel Saint-Croix a expulsé un membre du conseil électoral qui était de passage dans le Nord et voulait le rencontrer.

Les amis du président Préval, de l’intérieur comme à l’extérieur, attendent un système présidentiel. Il faut amender la constitution, organiser des élections truquées. Et les maires constituent la pierre angulaire du projet. Un tel projet ne pouvant réussir sans un système répressif et despotique, le chef de l’Etat, tout en faisant preuve d’ouverture, transforme les maires des villes de province en petits despotes : les tontons macoutes de son régime.


Le maire Michel Saint-Croix ne cache pas son allégeance au Palais National. Dans les émissions de la Mairie il ne rate aucune occasion pour vanter ses contacts avec le chef de l’Etat qui supporte ses abus. Il se dit avoir plein pouvoir. Il a le numéro personnel du grand chef qui a fait de lui un petit chef. Il peut l’appeler à n’importe qu’elle heure du jour et/ou de la nuit.


Encore une preuve que le Président René Préval refuse de diriger l’Etat d’Haïti dans la voie démocratique, il ne respecte plus les consensus de son choix. Manipulation sous manipulation, nos dirigeants refusent d’appliquer la Constitution en vigueur. Au lieu de voir la cause des crises dans leur entêtement à tromper la nation, ils continuent d’accuser...

Conclusion

Si d'après ABDOU DIOUF Secrétaire Général de la Francophonie (39e Assises de l'Union de la Presse Francophone à Cote d'Ivoire) ..."des medias libres et professionnels'' sont l'une des trois ''exigences'' que réclame la démocratie, les deux autres étant ''un Etat fort et légitime'' et '' des organes de régulation et d'autorégulation stables'', il n'y a aucune victoire à chercher à acculer les journalistes misérables d'un pays pauvre. Etant donné qu'Un journaliste qui a peur, un journaliste qui a faim, n'est pas un journaliste libre, un journaliste au service de ses concitoyens, les institutions publiques devraient renforcer les travailleurs de presse sans chercher à les piéger. Toute action contraire est primaire, antidémocratique donc intolérable. Des dirigeants comme Michel Saint-Croix ne devraient pas avoir l’audience de la presse indépendante, pour vanter leur art corrupteur. La presse libre capoise ne baissera pas la garde face aux assauts répétés. Si elle est attaquée en permanence par les apprentis despotes c’est parce qu’elle se veut la première ligne de défense des libertés civiles et politiques. Et les tontons-macoutes de René Préval se sentent menacés.

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 18 Octobre 2008, 13 heures 30.

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