vendredi 29 mai 2009

Des stratèges de l’ONU comptent sur la participation citoyenne pour endiguer les corrompus et désamorcer la ‘‘bombe populaire’’.







Par Cyrus Sibert
Radio Souvenir FM, 106.1 : souvenirfm@yahoo.fr
Le Ré.Cit : www.reseaucitadelle.blogspot.com/
Cap-Haïtien, le 29 Mai 2009


Ce vendredi 29 mai 2009, le Chef de la Section des Droits de l’Homme de la MINUSTAH madame Lizbeth CULLITY et deux autres membres du Bureau Central de Port-au-Prince, madame Sonia BAKAR et madame Lisa MBELE-MBONG, ont rencontré des représentants de la société civile capoise à salle de conférence du Bureau de la MINUSTAH dans la région du Nord d’Haïti.


Il s’agissait de proposer aux organisations de défense des droits humains et de la société civile en générale une perspective d’orientation des actions citoyennes vers de nouveaux objectifs : Les droits économiques, sociaux et culturels.


Les responsables de la MINUSTAH ont dressé un bilan positif des avancées dans le respect des libertés civiles et politiques en Haïti. Selon madame CULLITY, les luttes contre les dictatures avaient occasionné la concentration des interventions sur le respect des libertés civiles et politiques. Aujourd’hui, le peuple haïtien veut du concret. Sans de véritables réalisations sur le plan économique, social et culturel, les acquis démocratiques et les progrès en termes de liberté civiles et politiques ne seront pas pérennes. On ne peut pas compter seulement sur le gouvernement, la participation citoyenne est indispensable. Seule l’implication des citoyens, dans un espace démocratique, peut forcer les dirigeants à être plus transparents, à lutter contre la corruption et enfin à réaliser des œuvres concrètes dans le sens de la réduction de la pauvreté. Le DSNCRP (Document de Stratégie Nationale pour la Croissance et pour la Réduction de la Pauvreté) servira de document de base pour permettre aux organisations de la société civile d’agir. Des séminaires de formation sur le Suivi budgétaire et les Techniques de plaidoirie seront organisés afin de renforcer la capacité des organisations de la société civile.


Après plusieurs réactions exprimant méfiance et scepticisme, l’assemblée qui était composée de plusieurs organisations de base comme l’Association de Marchands de Cité du Peuple, l’Association des chauffeurs du Port de Cap-Haïtien, l’Association des universitaires du Nord, l’Association des Pasteurs, des journalistes, des associations de femmes et de vodouisants, a finalement adopté l’idée de militer pour la défense des droits économiques et la participation citoyenne ou populaire. Une nouvelle rencontre est programmée en ce sens dans le but d’institutionnaliser le mouvement.

En fin de réunion, Madame Cullity a salué la volonté des dirigeants haïtiens de coopérer en ce sens. L’exemple de ce qui se fait à Port-au-Prince avec d’autres organisations citoyennes est un signe de bonne volonté qui marque un possible changement dans les rapports entre les gouvernants et les gouvernés.


Une rencontre qui marque un focus de la communauté internationale et de ses interlocuteurs en Haïti sur la gouvernance publique et la pauvreté. Car, il y a de cela huit (8) jours (le vendredi 22 Mai 2009), la plate-forme des organisations de droits humains avait clôturé un forum de deux jours organisé à l’Hôtel Roi Henry Christophe au Cap-Haitien sur les droits socio-économiques et culturels des citoyens. Il s’agissait de conscientiser les participants de l’importance des droits et devoirs inscrits dans le cadre du pacte international relatif aux droits socio-économiques et culturels, non adoptés par l’Etat haïtien, mais insérés dans la Constitution haïtienne de 1987.


Le Directeur Exécutif de la POHDH, Antonal Mortiné s’était dit croire que la forte majorité de la population haïtienne fait peu de cas de ce type de droits en raison de deux éléments : les gens demeurent encore ignorants vis-à-vis de leurs droits et la politique appliquée par l’Etat ne fait aucune promotion de ces droits et devoirs qui sont entre-autres l’accès à la scolarisation, aux soins de santé et au logement.

Il avait ajouté : Les recommandations formulées par les membres d’organisations présents permettront à la plate-forme de droits humains de disposer d’avantages d’arguments pour poursuivre ses plaidoiries auprès des instances internationales afin de forcer l’Etat haïtien à adopter le pacte international relatif aux droits socio-économiques et culturels avait indiqué Monsieur Mortiné.


Tout porte à croire que nous sommes dans une ère nouvelle. Après la nomination de M. Bill Clinton comme Envoyé Spécial du Secrétaire Général de l’ONU chargé de faire le suivi des dons promis, à l’intérieur du pays, les stratèges de l’ONU comptent sur la participation citoyenne pour endiguer les dirigeants ‘‘Grands-mangeurs’’ afin de pouvoir réaliser des projets socio-économiques capables de désamorcer la ‘‘bombe populaire’’ de pauvres marginalisés par les corrompus d’un régime qu’ils ont imposé en violation de la loi électorale de 2005. La vague des voyageurs clandestins rapatriés en ce début d’année 2009 est une preuve des conséquences de la mauvaise gouvernance en Haïti. Pour le Président Clinton qui s’était fondé sur les refugiés haïtiens pour envahir notre pays en 1994, cela doit créer la confusion totale. Car, avec l’embargo en 1992, il a accéléré la destruction l’économie Haïti et fait de ce pays un exportateur permanent de réfugiés. Les dégâts causés sur nos forêts et sur notre environnement par l’embargo pétrolier imposé pour le retour d’Aristide en 1994 sont les causes des inondations et des dévastations saisonnières. De plus, en 2009, il n’y pas d’armée en Haïti, pas de FRAPH (Front pour l’Avancement et le Progrès d’Haïti), encore moins de Généraux au pouvoir. Le seul Homme Fort d’Haïti est René Préval, Président des corrompus et poulain d’Aristide, incapable de réparer les dégâts.

RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 29 Mai 2009, 20 heures 00.

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