Selon le rapport Doing business 2010 publié cette semaine par la Banque mondiale et intitulé « Mener à bien des réformes en ces temps difficiles », les trois-quarts des économies à faible revenu ou à revenu intermédiaire ont entrepris des réformes et sont responsables des deux-tiers des réformes recensées à travers le monde. Ces réformes visent à améliorer l'environnement des affaires dans les pays, de façon à encourager les investissements nécessaires pour favoriser la croissance économique et améliorer la qualité de vie de la population. Parmi les quelque 287 réformes considérées par les experts de la Banque mondiale, les responsables des pays se sont concentrés, en particulier, sur la création et le fonctionnement des entreprises, le renforcement des droits de propriété et sur l'amélioration de l'efficacité de la résolution de conflits commerciaux et des procédures de faillite. Ces experts croient que les réformes adoptées en ces moments difficiles peuvent grandement contribuer à atténuer le cuisant problème de l'emploi dans les pays en voie de développement et les petites et moyennes entreprises (PME), très affectés par la crise financière et économique. « La qualité de la réglementation commerciale contribue à déterminer avec quelle facilité il sera possible de réorganiser les entreprises en difficulté pour les aider à survivre aux périodes difficiles, de les reconstruire lorsque la demande sera de retour et de créer de nouvelles entreprises », affirme Penelope Brook, vice-présidente suppléante, Développement des secteurs privé et financier de la Banque mondiale. Le Rwanda se retrouve en première position dans le classement mondial des réformateurs les plus actifs en ce qui concerne les réformes pour faciliter la création des entreprises, le transfert de propriété, la protection des investisseurs, le commerce transfrontalier et l'obtention des prêts. À noter que c'est pour la première fois qu'un pays d'Afrique subsaharienne occupe une telle position. La Colombie et l'Egypte font partie de ce classement des meilleurs réformateurs sur quatre des sept dernières années. Cette année encore, Haïti n'a pas fait bonne figure dans le classement mondial de Doing business, lancé pour la première fois en 2004 par la Banque mondiale. Le pays occupe la 151e position dans le classement regroupant 183 pays. Le rapport Doing business 2010 a affiché de très mauvaises notes pour Haïti dans les domaines suivants : création d'entreprise (180e ), protection des investisseurs (165e), fermeture d'entreprise (155e), commerce transfrontalier (144e), obtention de prêts (135e), transfert de propriété (129e) et octroi de permis de construire (126e). Pour paiement des taxes et impôts et exécution des contrats, le pays est classé respectivement en 99e et 92e position. Seulement au niveau de l'embauche des travailleurs que le pays a pu décrocher une note honorable, soit la 28e position. Les résultats obtenus par Haïti au niveau de ce classement montrent que les leaders politiques et économiques auront beaucoup à faire pour améliorer l'environnement des affaires, de façon à pouvoir attirer les investissements étrangers dans le pays. En effet, de sérieuses réformes, à travers l'établissement de politiques publiques, s'avèrent nécessaire pour apporter des modifications au niveau du secteur public, afin d'assurer une meilleure offre de services aux investisseurs. La bonne volonté et les démarches des émissaires des Nations unies ne pourront, en aucun cas, compenser les réformes indispensables pour rendre l'économie beaucoup plus productive et compétitive. Il importe de souligner que le phénomène de corruption est considéré comme l'un des principaux facteurs expliquant la détérioration de l'environnement des affaires dans un pays. En fait, des entrepreneurs sont obligés trop souvent de payer des pots-de-vin dans le processus de création d'entreprise, de transfert de propriété, d'octroi de permis de construire et au niveau des activités commerciales transfrontalières. En outre, la faiblesse du système judiciaire pose problème dans le processus d'exécution des contrats et de fermeture d'entreprise. Le cas du Singapour, petit pays asiatique de moins de 700 kilomètres carrés et de moins de 5 millions d'habitants, devrait constituer une source d'inspiration pour les leaders haïtiens. Considéré comme l'un des pays les moins corrompus du monde, selon le classement de l'Indice de perception de la corruption réalisé par Transparency International, Singapour se retrouve en première position dans le classement de Doing business 2010 de la Banque mondiale et est classé en troisième position, après la Suisse et les États-Unis, dans le dernier rapport sur la compétitivité globale publié cette semaine par World Economic Forum. |
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