Mesdames et messieurs L'Haïti d'aujourd'hui est le reflet d'une politique qui a pris naissance sur toute la République en 1820 à la mort d'Henri Christophe. La tentative de créer une nation hospitalière pour tous avait été entreprise avant même la bataille finale de la révolution Haïtienne. Toussaint Louverture selon Descourtils a su gérer un pays ou les noirs et les blancs habitant St Domingue jouissaient d'un pacte social qui faisait l'envie et l'admiration de John Adams le second président des Etats Unis. Il envisageait l'idée d'instiguer Toussaint Louverture à entretenir le rêve de devenir roi de St Domingue non seulement pour contrecarrer les ambitions hémogéniques de la France dans l'Hémisphère Occidental mais aussi et surtout pour démontrer à la jeune Amérique que les noirs avaient les mêmes capacités de citoyenneté que les blancs pour faire avancer la fabrique de la nation américaine. John Adams a perdu les élections de 1800. Thomas Jefferson l'a succédé. Il avait une vision tout à fait contraire. Thomas Jefferson qui entretenait une liaison secrète au milieu de la nuit avec une negresse conjurait durant le jour avec Napoléon Bonaparte le pacte de rétablir l'esclavage dans la rebelle St Domingue. L'arrestation de Toussaint Louverture à l'arrive des troupes de Leclerc a mit fin à l'expérience citoyenne du grand libérateur. Dessalines a pris le relais de la lutte pour l'indépendance. Sa fougue, ses tactiques militaires et les maringoins ont contribué á décimé les troupes françaises. Haïti a surgit comme une nation rebelle, éprise de liberté, prête á partager son expérience universelle de droits humains et d'hospitalité pour tous. L'homme dans toutes ses capacités quelque soit la couleur de son épiderme est empreint des aptitudes intellectuelles, spirituelles et morales qui l'habilite á devenir un agent constructif de la res republica. Dessalines stratège militaire, moins doue du sens de leadership de gouvernance n'a pas pu réussir un consensus national en vue de construire une nation qui serait hospitalière á tous. Certain, peut être la majorité des généraux de la guerre de l'Indépendance voyaient l'héritage colonial comme un butin de guerre pour eux même et leur progéniture faisant fi des aspirations de la masse d'anciens esclaves. L'assassinat de Jean Jacques Dessalines après deux cent ans n'est pas aujourd'hui encore l'objet d'une joute artistique ou même littéraire amenant à des réflexions qui susciterait une réconciliation agissante en vue de forger un futur commun. Henri Christophe a essayé et a réussi pendant 15 ans d'établir le commencement du concept de nation building. En fait dans le nord d'Haïti, les hommes du Nord comme ils s'appèlent eux même s'ennorguillent d'avoir encore des rudiments privilégiés de citoyenneté dans leurs esprits et leur âmes. Etant un fils du nord, j'en doute fort après les ravages de 50 ans de la dictature civilo-militaire et populiste qui nous ronge encore aujourd'hui pour donner créance á cette observation. Le suicide d'Henri Christophe a mit fin à l'épopée de créer d'Haïti une nation qui serait l'envie du monde. Les 50 ans de Pétion et de Boyer ont empreint l'ethos haïtien de toutes les vicissitudes que nous connaissons aujourd'hui : le monde urbain contre le monde rural, la centralisation des ressources dans la capitale. Le mépris de la politique d'un plan national pour une politique d'expédiant. Le marronnage comme praxis politique. Les gouvernements de doublure qui se sont succédé ont tous amplifié cette politique qui consistait à manger les semences et faire fit de la croissance et de la récolte ultérieure. Cette politique d'ôte toi pour que je me mette ne pouvait que conduire au chambardement étranger, allemand, hollandais, français, américain et enfin onusien. L'occupation américaine en dépit du fait qu'elle a apporté une rudiment d'hygiène publique, la construction de la route menant au nord d'Haïti, la reforme de l'armée, l'enseignement rural, l'érection des édifices publiques comme le palais national, le palais des ministères, le palais de justice, cette occupation a amplifiée et consacrée l'exclusion sociale et la concentration des ressources dans la capitale. Les américains ont laissé Haïti pas meilleure peut être pire qu'elle l'avait trouvé.. Les changements dans les termes de la constitution ont conduit à la main mise sur les terres de l'Etat ; la plantation Dauphin pour la culture de sisal. Shada dans les plaines de Leogane pour la plantation de canne á sucre pour l'usine sucrière. Entre temps est apparu Jean Price Mars, et son epic ouvrage : Ainsi Parla l'oncle et la vocation de l'élite en 1918, il tenta de ramener Haïti sur les rails de nation building. Lorimer Denis, Dumarsais Estime et Francois Duvalier des années plus tard ont réussi à prostituer le concept de negritude de Jean Price Mars en le transformant en pouvoir aux noirs, fini le règne des mulâtres! Cette politique qui fut celle de Jean Bertrand Aristide et maintenant celle de René Preval est aujourd'hui la règle du jeu. Elle demeurera dans le futur la réalité haïtienne à moins que ce débat patriotique aboutisse à une analyse et à un plan d'action qui renversera 180 ans de marronnage politique qui nous emmènent à l'état en faillite d'aujourd'hui. Le marronnage comme instrument politique est béatifié et pratiqué avec l'idée qu'on peut tromper les autres sans se tromper soi-même. Il endosse et fait complément au cercle d'exclusion qui comprend d'abord l'exclusion politique sociale et économique contre le monde rural, l'exclusion politique et social contre la Diaspora et l'exclusion politique contre les mulâtres. Haïti sans boussole et sans mission en dépit de, et surtout à cause de l'ingérence et des apports internationaux est devenue une bête de somme chevauchée non pour ses besoins mais pour les besoins des instances internationales. Le cas de MINUSTHA est très indicatif. Avec un budget de 600 million de dollars qui représente 4 fois le revenue de 150 million de dollars collectés par le gouvernement Haïtien, Minustha quittera le pays avec un impact négligeable sinon déficitaire après plus de 5 ans en Haïti. Les partis politiques en général en déca de certains mouvements populistes qui devrait être sanctionné comme des organisations quasi terroriste qui privilège la terreur, le kidnapping, la vente et la distribution de stupéfiants comme instrument du processus électoral, n'arrivent pas à émotionner l'électorat haïtien. Les governments de transition qui n'avaient aucune dette politique ont raté la chance de mettre le pays sur les rails de développement et de la bonne gouvernance. La masse qui vit journellement sous le joug de l'exclusion sociale rêve d'un monde fantasme proposé par des idéologues populistes La situation d'Haïti rappelle celle du Pakistan. Les écoles de madrasa qui enseignent le fondamentaliste musulman captive l'imagination des jeunes et des pauvres qui sont en majorité. Le gouvernement Haïtien et la classe aisée pratiquent le marronnage politique social et économique. Ils s'en remettent à la communauté internationale pour résoudre leurs propres problèmes internes qui devraient être résolus par eux même. Les dirigeants haïtiens sont dans l'approbation quand chaque année Cri sis International publie en révision la liste des pays en faillite dans le monde. Haïti a maintenu sa place au bas de l'échelle. Cependant comme état marron, elle est fière de cette appellation qui à son origine dans la résistance durant la guerre de libération contre les colons. Les subterfuges de docilité et d'agression nécessaire pour survivre les exactions des colons sont non avenues dans l'état nation. L'état marron n'a aucun souci de pourvoir les services les plus rudimentaires comme la sécurité, la santé publique et l'éducation pour tous ses fils. Cette politique pratique depuis 1820 a des conséquences catastrophiques sur le plan de l'environnement, de la croissance et de l'alternance politique. Le mensonge, la déception, le tergiverser, l'expédiant, la propagande politique remplace une politique substantielle qui amènera une ère d'hospitalité pour tous. Les grands problèmes comme l'exclusion sociale contre le monde rural, la Diaspora et les mulâtres sont évités comme tabou bien préservé par l'héritage culturel. Nous sommes un peuple qui ment et qui finalement croit dans nos propres mensonges. Les partis politiques populistes qui pratiquent la dégenerance de l'ethos haïtien sont élevés au rang de passage obligé du devenir politique d'Haïti. Ce débat a l'importance que les pères fondateurs qui avaient bâti la République américaine avaient donné dans leur randonnée dans l'été chaud de 1776, hormis la question de la citoyenneté pour les noirs, ils avaient put s'entendre sur un instrument : la Constitution américaine qui a subi le test du temps pour continuer la création de la nation américaine. Notre rencontre doit résoudre la question de l'élection de 2011. Haïti malade depuis longtemps est maintenant à l'agonie. Elle ne peut plus continuer avec la culture politique existante, une culture de marronnage qui entrave tout développement économique et social venant de l'intérieur comme de l'extérieur. Nous devons pratiquer l'humilité, le dépassement de soi, le leadership, pour écouter et apprendre et surtout pour déclencher une action affirmative envers la classe haïtienne la plus exclue : le monde rural. Comme un anthropologue j'ai parcouru récemment les communes d'Haïti surtout dans la saison des fêtes champêtres. Je n'ai pu trouver dans ces communes qu'une vingtaine de familles au plus d'une population de 30.000 personnes par commune parvenus dans la béatitude de la vie de la classe moyenne : une éducation jusqu'à une profession, une maison avec tous les conforts matériels, une hospitalité comospolitaine. Le reste des citoyens des communes et des sections rurales végètent dans une pauvreté absolue, attendant un messie, patient, se démêlant pour survivre, oublie, méprise, et leur par le gouvernement, les organisations dites humanitaires. Le peuple ne peut plus attendre, nous devons agir dans l'urgence pour créer une Haïti qui sera hospitalière á tous. |
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