Par nouveau paradigme de coopération, le Premier ministre voulait « affirmer que les efforts réalisés par le gouvernement et ses partenaires au cours des derniers années mettaient le pays en position pour que, en tant qu'Etat, nous sortions de l'assistanat, de l'humanitaire et des dons en charité, pour nous engager résolument dans la voie de l'investissement productif qui fait de l'entreprise le socle de la production de richesses, le vecteur de la croissance, et la place ainsi au coeur du développement durable au bénéfice de la population ». Nous publions in extenso le discours prononcé par le Premier ministre Michèle D. Pierre Louis à l'ouverture de la réunion internationale sur les affaires tenue à Port-au-Prince, le 1er octobre 2009
Je me réjouis d'être la première à prendre la parole à cet important Forum des investisseurs qui s'ouvre ce matin sous les auspices du Président Clinton et du Président Moreno. C'est avec plaisir que je vous accueille tous et toutes, et que je vous souhaite la bienvenue dans notre pays, connu pour son hospitalité. Vous, hommes et femmes d'affaires qui avez fait le voyage pour être avec nous ici et témoigner ainsi de votre volonté de vous engager avec nous dans notre nouveau paradigme de coopération, et ceux et celles d'ici, disposés à se positionner comme partenaires pour ouvrir de nouveaux chantiers d'espoir dans notre pays.
A la conférence des bailleurs, le 14 avril dernier à Washington DC, j'avais lancé un appel pressant à la communauté internationale et aux pays amis en leur disant qu'en effet, le moment était venu pour Haïti de s'engager dans un nouveau paradigme de coopération. Je voulais ainsi affirmer que les efforts réalisés par le gouvernement et ses partenaires au cours des derniers années nous mettaient en position pour que, en tant qu'Etat, nous sortions de l'assistanat, de l'humanitaire et des dons en charité, pour nous engager résolument dans la voie de l'investissement productif qui fait de l'entreprise le socle de la production de richesses, le vecteur de la croissance, et la place ainsi au coeur du développement durable au bénéfice de la population.
Aujourd'hui en effet, nous devons parler d'industrie, d'entreprenariat, de création de richesses, de pôles de développement, de création d'emplois. Et nous devons être inventifs, créatifs, comme nous le sommes dans tellement d'autres domaines pour que nous envisagions, de manière concrète, les effets que peuvent avoir sur des centaines de milliers de personnes, hommes et femmes, la dignité de gagner un salaire décent et de pouvoir ainsi envisager l'avenir autrement. Sachant qu'ils deviennent ainsi des agents économiques responsables, engagés dans de multiples transactions qui font fructifier l'économie globale en participant aux effets multiplicateurs du marché.
Et pour cela, c'est la société tout entière, l'Etat comme la société civile, le Parlement comme les collectivités locales, le secteur privé comme les syndicats, les partis politiques comme les organisations de base et les églises qui doivent ajuster leur compréhension et saisir le sens des nouvelles donnes qui mettent en valeur le rôle des acteurs économiques. Car, le changement de paradigme est également un changement de cap. Et ce tournant, nous devons le prendre ensemble, pour sortir de la fragilité qui nous menace encore, d'autant que nous entrons en période électorale, et consolider les bases sur lesquelles nous voulons construire de nouveaux rapports économiques et sociaux, fondement de la démocratie. C'est aussi là une condition de stabilité.
Au gouvernement, nous prenons bien la mesure des défis qu'il nous faut encore relever. Mais, à ce compte, il est important de rappeler à tous les investisseurs, ici présents, les efforts qui ont été entrepris et qui ont produit des résultats visibles aux yeux de tous. Je veux citer, en particulier :
· Le rétablissement de la sécurité grâce au renforcement de la police nationale d'Haïti, la participation de la population et l'assistance de la minustah.
· La gouvernance économique et la discipline fiscale qui ont permis de ramener le taux d'inflation à des niveaux les plus bas depuis des décennies, et de maintenir un taux de change relativement stable. Ces efforts ont permis de respecter les conditionnalités du hipc qui ont mené à l'allègement de la dette à hauteur de 1.2 milliards de dollars.
· Le vote par le Parlement d'un certain nombre de lois importantes pour réguler le système judiciaire, la passation des marchés publics, le système bancaire, douanier, fiscal et le menu législatif soumis récemment au parlement complètera cette architecture juridico-légale.
· L'amélioration du réseau routier par la construction de nouvelles routes qui ouvrent des débouchés importants pour la production agricole nationale et pour des échanges jusque là difficiles faute d'accès entre acteurs économiques..
· L'amélioration de la fourniture en électricité et l'extension des systèmes portuaires et aéroportuaires.
Tout ceci, en dépit de tous les chocs internes et externes subis par le pays au cours de la dernière année.
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| Mesdames et Messieurs, Je peux donc affirmer que les conditions sont réunies pour vous accueillir. Et nous avons besoin de vous pour la création d'emplois. Parce que, tous les changements positifs dont je viens de parler n'ont pas encore d'incidence réelle sur la vie quotidienne de la grande majorité de la population haïtienne. Car c'est lorsque le simple citoyen, la simple citoyenne aura un emploi digne avec un salaire décent que la dynamique sociale prendra un autre essor, une autre dimension. La crise financière internationale nous a enseigné que la démesure de l'enrichissement corporatif ou personnel dans des bulles qui laissent loin derrière la condition humaine et la répartition des richesses précipite tout le corps social au bord de l'effondrement.
Aujourd'hui, Haïti offre des avantages comparatifs qu'il nous faut pouvoir exploités au bénéfice du pays.
· Un immense accès aux marchés des Etats-Unis d'Amérique, du Canada, de la communauté européenne, des pays de la Caricom, d'autant que nous nous engageons avec ces derniers dans le CSME (Caribbean Single Market and Economy) pour tout ce qui est agro-business, artisanat, énergie et services générés dans le pays.
· La proximité géographique du marché américain pour tirer avantages de la loi Hope dans le domaine du textile ;
· Des entrepreneurs haïtiens potentiels partenaires dans les secteurs compétitifs ;
· Une diaspora haïtienne disposée à investir dans le pays ;
· Un marché local qui attend les opportunités de consommer local ;
· Un potentiel touristique basé sur un patrimoine historique, culturel et naturel immensément riche ;
· Des possibilités d'investissements dans des espaces industriels diversifiés ;
· Une main-d'oeuvre nombreuse et disposée à apprendre à travailler et composer principalement de femmes et de jeunes ;
· Des avantages fiscaux et l'appui des institutions financières internationales aux entrepreneurs du secteur privé..
· Les effets positifs du dialogue ouvert entre le secteur public, le secteur privé et le secteur syndical.
La Ministre du Commerce et de l'Industrie qui va prendre la parole tout juste après moi vous informera, dans de plus amples détails, des mesures qui ont été prises pour améliorer le climat des affaires en réduisant le temps de création des entreprises par la mise sur pied d'un guichet unique d'un registre du commerce, etc.
Mesdames et Messieurs,
Du lieu d'où je parle, je sais combien notre pays a souffert et souffre encore d'une image négative, stéréotypée dans tous les médias internationaux, et est devenue depuis un cliché qui n'encourage pas. Aussi, je tiens à remercier publiquement le président Clinton, le président Moreno pour s'être engagés à changer l'image du pays, à encourager les investisseurs, à venir voir de leurs propres yeux les opportunités qu'offre Haïti. Nous avons un beau pays, plein de potentialités et de richesses à mettre en valeur dans le respect de notre peuple, de notre mémoire historique et de notre environnement.
Alors, à tous les entrepreneurs haïtiens et étrangers qui nous ont déjà fait confiance et créé des entreprises dans le pays, nous disons merci, et nous vous invitons à partager vos succès avec nos visiteurs. Partager également avec eux les « best practices of doing business » pour continuer à alimenter ce courant positif qui donne un nouveau souffle au pays.
Ladies and Gentleman, just a few words in English to conclude.
We have said it repeatedly in the past months, "Haiti is open for business". We at the Government are doing our share, now we turn to you and ask you to do yours. We are ready and willing to work with you to achieve success but time is of the essence.
Once again, I want to thank President Clinton for his engagement and dedication to help Haiti move forward and get away from the poverty trap, and President Moreno whose leadership at IDB has made the bank a most important partner in the diversified sectors of our national life.
And, to all of you, Haitians, Americans, Brazilians, Dominicans, French, Canadian, Caribbean, businessmen and women, entrepreneurs in different sectors, let us all work together to make Haiti a better place to live, to work and to hope for the future.
In my name, that of President Préval, that of the Government, and the Haitian people, I thank you all.
| | | Michèle Duvivier Pierre-Louis Première ministre |
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