Par Cyrus Sibert, Palm Bay, Florida.
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Le Ré.Cit. :
http://www.reseaucitadelle.blogspot.com/
D'après une note parue sur Facebook de Jacqueline Charles reporter de Miami Herald, l'ancien President Bill Clinton a déclaré: [''Jacqueline Charles Clinton says to investors] "your political risk in Haiti is lower than it has ever been in my lifetime."
Cette déclaration faite par un ancien Président américain, très influent dans l'actuelle administration d'Obama a une signification capitale. Bill Clinton veut en ces termes lancer un message clair à savoir, la communauté internationale a le control de la situation en Haïti: nous avons réduit les risques politiques immédiats, la probabilité d'avoir une situation imprévue et incontrôlable est largement écartée.
Pour avoir vécu, lorsqu'il était à la Maison blanche, les stratégies de marronnage du président Jean Bertrand Aristide et de son poulain René Préval, connaissant les querelles inter-haïtiennes, un homme aussi intelligent comme Bill Clinton n'aurait jamais pris le risque de miser en 2009 sur le comportement ''bon enfant'' des politiciens haïtiens. Il ne saurait compter avec ces tapageurs qui déjà s'agitent sur la scène politique en perspective des présidentielles de 2010.
Cette déclaration est une façon laconique et catégorique de signifier aux nationaux qu'on ne les laissera plus l'initiative de semer gratuitement le trouble en Haïti. « It's time to do business ». Clinton est à l'œuvre: surveillez-vous?
D'autre part, en plus d'avoir le privilège d'influencer le Chef de la diplomatie américaine, il est Envoyé Spécial du Secrétaire Général de l'ONU, une organisation internationale qui dispose d'une mission importante dans le pays avec des composantes civiles, militaires, policières et techniques. Une mission qui jouit d'un droit de répression sans précédant, vu que ces actes répressifs sont tacitement acceptés par l'opinion publique – par le silence des activistes des libertés civiles et politiques. Les traditionnelles organisations internationales de droits humains comme le Human Right Watch ne disent plus rien. Nous sommes loin de ces cris d'alarme dans la presse internationale quand les FADH (Force Armées d'Haïti) réprimaient les manifestations d'étudiants. Les officiers haïtiens devaient rendre compte même pour des cadavres soustraits de la morgue de l'hôpital général par des activistes bien connus et retrouvés à travers les rues de Port-au-Prince.
Les patriotes semblent être dépassés par la situation, faute d'un bagage conceptuel pour évaluer de façon rationnelle la situation de tutelle dans laquelle ils évoluent. L' « initiative d'Ottawa » fait son chemin. Se sel nou ti neg d'Ayiti ki toujou ap pale mete la.
http://reseaucitadelle.blogspot.com/2009/05/faut-il-un-administrateur-international.html
René Préval semble mieux comprendre la situation. En neutralisant les éléments les plus influents de la classe politique et de la société civile, il se positionne comme seul interlocuteur valable de la communauté internationale en Haïti. D'entrée de jeu, il a fait de la MINUSTAH un partenaire stratégique de son régime, augmentant ainsi ses marges de manœuvre pour l'application de son projet politique. Pour les élections de l'année 2010, son poulain risque de l'emporter : la continuité et la poursuite des programmes en cours l'imposent.
Toutefois, l'étranger est pratique, prudent et pragmatique. Il met de son coté le maximum de levier pour ne plus perdre le contrôle de la situation fluide. Avec l'arrestation de Amaral Duclona, assassin très connu au service du régime – René Préval et Jacques Edouard Alexis avait fait de ce chef de gang criminel un élément important pour verrouiller les bidonvilles de Port-au-Prince par la violence des gangs armés et emporter les votes – la communauté internationale a un élément de plus pour faire chanter le régime en place, mettre l'unique interlocuteur viable sous pression et appliquer en douceur son plan. On peut comprendre l'acharnement du gouvernement haïtien à disputer avec la France le droit de juger Amaral Duclona. Alors qu'habituellement on extrade les criminels de nationalités haïtiennes vers la France et surtout vers les Etats-Unis, le régime en place cherche à rapatrier Amaral Duclona dans le but d'enterrer avec lui les crimes d'Etat commis sur commande. Un comportement bizarre pour un homme comme Préval, connu pour son indifférence quand ses amis sont en prise avec la justice.
L'émiettement annoncé de l'électorat rendra la tache facile, car comme en 2006, une multitude de candidats ne fera que justifier l'acclamation du candidat officiel qui bénéficiera de l'appui de l'appareil étatique et du silence complice de la communauté internationale. Les incrédules de la classe politique se retrouveront encore une fois devant un fait accompli. Ils seront obligés de survivre à travers des commissions et/ou des ministères aux mépris des valeurs qu'ils prônaient.
RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 2 octobre 2009, 13 heures 06
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