Le 2 octobre 2009
No. 2009/45
01 octobre 2009
L'ONU a adopté une résolution protégeant les femmes durant les conflits
Mme Clinton s'en félicite et affirme que la violence contre les femmes n'est pas culturelle, mais criminelle.
Par Jane Morse
Rédactrice
Washington - La violence contre les femmes n'est pas un phénomène culturel, mais un comportement criminel, a affirmé la secrétaire d'État américaine, Mme Hillary Rodham Clinton, se félicitant de l'adoption à l'unanimité par le Conseil de sécurité d'une résolution protégeant les femmes de la violence durant les conflits.
Le 30 septembre, en effet, Mme Clinton a présidé la séance du Conseil de sécurité qui a abouti à l'adoption de la résolution 1888, qui décrit les démarches que peuvent entreprendre les Nations unies et leurs États membres pour prévenir la violence sexuelle liée aux conflits.
«Le défi de la violence sexuelle durant les conflits ne peut pas, et ne devrait pas, être distingué des autres questions de sécurité abordées par ce Conseil, a dit Mme Clinton. Il est temps que nous assumions tous notre responsabilité en allant au-delà de la simple condamnation de ce comportement et en prenant des mesures concrètes pour y mettre fin, pour le rendre socialement inacceptable, et pour reconnaître qu'il est non pas culturel, mais criminel.»
La résolution 1888 prescrit notamment les mesures suivantes:
• Un représentant spécial chargé de diriger les efforts de lutte contre la violence sexuelle envers les femmes et les enfants durant les conflits sera nommé.
• Une équipe d'experts chargée d'aider les gouvernements à prévenir la violence sexuelle liée aux conflits, à renforcer les mécanismes judiciaires civilo-militaires et à intensifier l'aide aux victimes sera créée.
• Les missions de maintien de la paix devront rédiger, à l'intention du Conseil de sécurité, des rapports relatifs à la prévalence de la violence sexuelle.
• Le Conseil de sécurité tiendra compte des phénomènes de violence sexuelle dans l'élaboration de sanctions.
• Des conseillers à la protection de la femme seront intégrés aux opérations de maintien de la paix là où cela se justifie, selon ce qu'aura déterminé le secrétaire général.
• Le secrétaire général rédigera des rapports annuels sur la mise en œuvre de la résolution, et d'autres rapports systématiques sur la question de la violence sexuelle liée aux conflits.
Cette violence, qui vise surtout les femmes et les enfants, est en effet très répandue et continue de se produire dans de nombreuses régions du monde. Rien qu'en République démocratique du Congo, près de 1.100 viols sont déclarés chaque mois, ce qui signifie qu'en moyenne, 36 femmes et filles sont violées chaque jour. De plus, les violeurs mutilent souvent leurs victimes durant ces attaques.
Selon le Fonds de développement des Nations unies pour la femme (UNIFEM), près de 500.000 femmes ont été violées durant le génocide perpétré au Rwanda en 1994. On a recensé près de 60.000 viols durant le conflit qui a déchiré les Balkans dans les années 1990; en Sierra-Leone, entre 1991 et 2001, on a dénombré près de 64.000 actes de violence sexuelle au sein des populations de femmes déplacées.
Lors d'une allocution prononcée au Conseil de sécurité, le 30 septembre, le secrétaire général Ban Ki-moon a condamné le ciblage de civils durant les conflits et a affirmé que la résolution 1888 était «une plateforme ambitieuse» qui permettrait d'intensifier la lutte contre la violence sexospécifique.
Le gouvernement Obama est fermement résolu à protéger les femmes et a déjà nommé des conseillers spéciaux chargés de promouvoir les questions féminines tant aux États-Unis qu'à l'étranger. Le 24 septembre dernier, Mme Clinton, s'adressant à des femmes chefs d'État, a clairement signifié que la condition féminine serait «la pièce maîtresse» de son mandat de secrétaire d'État.
Dans un communiqué diffusé peu après l'adoption à l'unanimité de la résolution 1888, le président Obama s'est félicité de l'action du Conseil de sécurité, affirmant qu'elle constituait un «message sans équivoque » selon lequel «la violence contre les femmes et les enfants ne serait pas tolérée et devait cesser».
Au-delà des résolutions de l'ONU
Mme Clinton a ensuite demandé au Conseil de prendre des mesures supplémentaires, allant au-delà de celles qui sont préconisées dans la résolution 1888 et les résolutions précédentes, afin de protéger les femmes et les enfants.
Elle est en effet d'avis que la protection des femmes et des enfants devrait être une priorité essentielle pour tous les casques bleus de l'ONU. «Afin de refléter ceci, les mandats de maintien de la paix, qu'ils soient nouveaux ou renouvelés, devraient être libellés de façon à condamner la violence sexuelle et conseiller aux missions de maintien de la paix de coopérer avec les autorités locales pour mettre fin à cette violence.»
«Nous devons chercher à nous assurer que nos forces militaires et policières respectives, et tout particulièrement celles qui participent à des missions de maintien de la paix, acquièrent les connaissances nécessaires pour prévenir la violence contre les femmes et les enfants, et y réagir.
Cette évolution sera facilitée en augmentant le nombre de femmes affectées à des missions onusiennes de maintien de la paix», a affirmé Mme Clinton. Elle a ajouté que lorsqu'elle avait visité, récemment, une mission de l'ONU à Goma, en République démocratique du Congo, elle avait été impressionnée par la façon dont des femmes représentant chaque pays y avaient été intégrées.
«N'oublions pas, a-t-elle ajouté, que ce sont souvent les femmes qui réclament la paix dans les collectivités déchirées par la violence. Nous avons vu partout des femmes assumer ce rôle, du Libéria au Rwanda, en passant par l'Irlande du Nord et le Guatemala. Même lorsqu'elles subissent des pertes terribles dans des conflits qu'elles n'ont rien fait pour déclencher, les femmes ont la volonté de surmonter les divisions, de trouver des terrains d'entente et de faciliter la compréhension. Parce qu'elles parlent de paix, nous devons le faire aussi, en faisant en sorte de participer à tous les efforts.»
Mme Clinton a exhorté les membres du Conseil à s'assurer que leurs programmes d'aide à l'étranger comprennent également des mesures visant à prévenir la violence contre les femmes et les enfants et à y réagir, et à s'assurer que les femmes aient voix au chapitre lors de la conception et de la mise en œuvre de ces programmes.
(http://www.america.gov/st/hr-french/2009/October/20091001161731ajesrom0.6475336.html)
(Fin du texte)
Micette Dubique
Information Assistant
US Embassy
Port-au-Prince, Haiti
Tel: (509) 2229-8351
Cell: (509) 3463-3668
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