lundi 25 janvier 2010

L'enjeu du déploiement des troupes dominicaines en Haïti.

 

Par : Cyrus Sibert, souvenirfm@yahoo.fr

Le Ré.Cit.- Réseau Citadelle, Cap-Haïtien, Haïti.

www.reseaucitadelle.blogspot.com

 

Le déploiement de soldats de la République  Dominicaine sur le sol d'Haïti est un coup dur pour le moral des haïtiens. Dans la ville du Cap-Haitien, les observateurs n'y croient pas : René Préval n'irait pas aussi loin, disent-ils.  On s'accroche à l'idée que même dans sa folie extrême, le Président haïtien ne franchirait pas cette limite.

Pourtant, l'information se confirme. Elle n'a pas été démentie par le gouvernement et encore moins par la MINUSTAH. Nous sommes face à une opération spéciale visant à créer les bases pour une occupation  de la partie ouest de l'Ile par l'armée Dominicaine.  Les Nations Unies planifient déjà le désengagement de ses troupes en Haïti au profit de la république voisine. 

L'occupation de la Somalie, considérée comme une entité chaotique ingouvernable, par  l'Ethiopie est l'exemple classique le plus récent du mode de désengagement des pays occidentaux au profit d'un Etat voisin. Point n'est besoin de remonter jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale pour analyser le système des protectorats.

Depuis le lynchage des Rangers américains en 1993 par les hommes de Mohamed Farrah Aidid  Bill Clinton ordonnait le désengagement de l'armée américaine de la Somalie. Les Nations Unies ont du suspendre leur activités dites humanitaires et livrer le peuple somalien au chef de gangs criminels qui se partageaient le territoire et imposaient leur loi. Al Qaeda, trafiquants d'armes et de drogue y trouvaient un refuge idéal pour leurs activités criminelles. Les efforts du gouvernement national pour la reconstruction de l'Etat somalien ont du se faire à l'Etranger, car ce qui restait d'autorité somalienne n'avait aucun pouvoir réel à l'intérieur du pays. Cette situation a vite favorisé l'émergence de mouvements islamistes  radicaux comme les « Tribunaux islamiques ». Pour contrer cette situation chaotique indésirable qui menace la sécurité internationale - vu que des cellules d'Al Qaeda y sont bien installées, les décideurs du monde, USA/Nations Unies/OTAN autorisèrent l'Ethiopie à envahir la Somalie pour restaurer l'ordre et supporter le gouvernement fantôme de Nur Hassan Hussein.

L'intervention de soldats dominicains en d'Haïti en vue d'assurer la sécurité des convois humanitaires entre la frontière dominicaine et Port-au-Prince – donc une opération de police et de sûreté, est ainsi inscrite dans cette même logique.         

 Les naïfs et/ou les apatrides y verront une bonne chose. Car, disent-ils : il faut porter secours aux victimes du séisme. Veut-on nous faire croire que les 16,000 soldats américains, les 6,000 soldats de la MINUSTAH et les milliers de policiers haïtiens qui ne sont pas directement victimes du séisme sont incapables de sécuriser un couloir humanitaire de moins de 50 kilomètres ? Quelle différence apporteront 150 soldats dominicains ? Nous savons que psychologiquement limité, rancunier et blancophile, René Préval ne mobilisera pas les militaires haïtiens. Toutefois, pourquoi il ne fait pas appel aux soldats de la CARICOM ? Ils avaient intervenu en Haïti en 1994 au coté des troupes américaines.  

On en peut que tirer la conclusion suivant : La communauté internationale met en place les balises pour un éventuel désengagement en Haïti. Avec le séisme du 12 janvier 2010, l'évasion de 6 mille prisonniers, en majeure partie des kidnappeurs et des criminels des gangs, la destruction de la capitale donc l'aggravation de la pauvreté et des facteurs d'instabilité, l'internationale est en droit de sombrer dans le pessimisme. Il lui faut « un plan B ». La mobilisation de l'opinion publique mondiale, les actes de générosités, la compassion du peuple américain et l'engagement prompt de l'Administration Obama au chevet de victimes du séisme en Haïti justifieront toute éventuelle décision concluant  que : La solution est de mettre cet Etat maudit en faillite sous la tutelle de son voisin. D'ailleurs, les haïtiens, ne vivent –ils pas de l'économie dominicaine ?  Ils sont environ un million en république voisine.

Les dominicains n'attendent que cette occasion pour justifier leur idéologie raciste anti-haïtien. Comme les nazis ils se croient d'une race supérieure. Le président René Garcia Préval est l'homme idéal pour leur aider à réaliser leur rêve.

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 25 Janvier 2010, 13 hres 30.


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