Amis-lecteurs, Durant les vingt dernières années, on ne peut compter qu'un seul PM haïtien honnête et courageux. Il s'agit de madame Michèle Pierre-Louis. Au lieu de se taire et d'embaucher un secrétaire de la désinformation pour faire croire qu'elle était en train d'attaquer le problème de la corruption qui paralyse l'État, Pierre-Louis a déclaré au contraire que certains groupes sont comme un éléphant assis sur le pays qui l'empêche d'avancer et que son gouvernement n'arrivait pas encore à le dompter. Elle a été expulsé de son gouvernement par les illétrés du sénat catapultés par un président magouilleur qui aujourd'hui feint de se sentir accablé par des journalistes étrangers qui accusent son gouvernement de corruption. On dirait Gérard Latortue feignant de croire que ses commissions étaient effectives contre l'éléphant qu'a identifié madame Pierre-Louis. Quelle prétention ! Chers amis, un tel éléphant n'est pas né sous Préval II. Sous Estimé et Magloire, il y avait de la corruption, mais à cette époque on volait avec de petites cuillères une fois en passant. Mais depuis Duvalier, on vole 24/24 avec des camions Mack à tel point que le gouvernement ne reçoit désormais que 1% de l'aide internationale accordée à Haïti, ayant été démasqué depuis belle lurette. Attaquer effectivement cet éléphant en Haïti est non seulement une preuve d'intégrité et d'intention noble, donc de caractère, mais également de courage. Car il y a mort d'hommes dans cette entreprise. L'imberbe qui va s'asseoir dans une administration haïtienne avec l'éléphant a 3 choix: 1) Se démettre de ses fonctions s'il est intègre (e.g., madame Pierre-Louis) 2) Prélever sa part du gâteau s'il est habile 3) Ou ne pas être au courant des malversations et tractations qui sont au-dessus de sa petite cervelle. Pourquoi? Tout simplement parce qu'on ne peut pas éliminer cet éléphant du pays sans une coalition de forces résolues à le combattre. Voilà ce qui serait effectif. Voilà pourquoi aucun gouvernement qui nous brandit des décrets et des commissions ne peut nous prouver par des chiffres qu'il a été effectif dans la lutte contre la corruption systémique qui entrave le développement d'Haïti. Voilà pourquoi on ne peut guère prendre au sérieux les larmes de crocodiles de Préval ou les décrets et commissions d'Aristide ou de Gérard Latortue pour se défendre contre les accusations de corruption. Ce pays ne peut pas changer quand certains groupes accaparent le pouvoir à travers des leaders de bas étage, sans vergogne, sans principe, sans vision, sans leadership aucun. Aussi longtemps qu'il n'y aura pas une volonté politique pour rétablir la crédibilité nationale et internationale de l'État, la reconstruction d'Haïti sera un amalgame de projets sans la reconstruction mentale nécessaire à l'émergence de l'État de droit, responsable, imbu de valeurs, de principes, de nouvelles croyances, etc. Du train que ça va, on va nous faire croire comme Préval que sans intégrité et, de surcoît, avec l'intention de s'enrichir au détriment du peuple, on peut aligner des surdoués et obtenir des résultats. On oublie que cette formule avait déjà été utilisée par Jean-Claude Duvalier qui, de tous les gouvernements qui l'ont suivi, a aligné la meilleure sélection de cadres compétents dans son administration. De quelle crédibilité jouissait-il au niveau international, nom de Dieu ? Voilà pourquoi, il est dangereux de croire que sans intégrité au niveau étatique on peut avoir de la crédibilité et produire des résultats qui transformeront Haïti. Il y a d'ailleurs une raison bien simple. Quand la gabegie administrative est systémique, quels résultats peut-on obtenir ? Crédibilité = intégrité+intention+capacités+résultats On a là une opération atomique qui fait qu'en l'absence d'une composante, on ne jouit plus de crédibilité. C'est aussi simple et aussi compliqué que ça. (Un physicien chevronné tel qu'Albert Einstein qui élevait le grand débat avec le philosophe indien Rabindranath Tagore savait faire la différence entre l'équation mathématique et l'équation des sciences humaines. Il savait identifier la ligne de démarcation des disciplines comme savent le faire les êtres réellement cultivés. Et c'est pourquoi, ils passent aisément d'un champ à un autre sans se perdre, sans ce dogmatisme dont souffrent certains esprits qui n'ont pas encore blanchi sous le harnais et qui veulent tout soumettre à l'aune de leur science.) Ray H. Killick |
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