Publié au lendemain de la visite du Président Préval aux Etats-Unis, le rapport 2010 du Département d'Etat sur les droits humains juge inacceptable "l'impunité dont jouissent des représentants du pouvoir alors que leurs pratiques sont intimement liées à la corruption
jeudi 11 mars 2010,
La corruption au sein de la Police Nationale, des institutions judiciaires et politiques continue de représenter une menace pour le respect des droits humains en Haïti, une réalité en partie semblable à celle de la République Dominicaine, relève le Département d'Etat dans son rapport annuel sur les droits de l'homme rendu public jeudi à Washington.
Le rapport mondial dénonce notamment "l'incapacité" des autorités à organiser des élections législatives dans les délais constitutionnels, l'implication de membres de la PNH dans des assassinats et enlèvements, la surpopulation carcérale et les conditions sanitaires exécrables des prisons.
Le gouvernement américain indique que la corruption entraîne également des menaces et arrestations arbitraires ainsi que des détentions préventives prolongées avant le jugement des détenus, des pratiques qui tendent à s'amplifier en Haïti.
Plus loin, citant des rapports de la Banque Mondiale, le document souligne que "le grave problème de la corruption" qui touche l'Exécutif et le Parlement continue à sévir.
Il est parallèlement reproché aux autorités judiciaires d'affronter "sans efficacité" le phénomène qui gangrène les deux autres pouvoirs.
"Le gouvernement haïtien n'applique pas la loi de manière effective et ses représentants sont fréquemment impliqués dans des pratiques de corruption restées impunies", accuse le Département d'Etat.
La violence et la discrimination sociale contre les femmes, les abus sur mineurs, le trafic d'êtres humains et le manque d'implication concrète des droits des travailleurs sont également déplorés.
Enfin, le rapport 2010 des Etats-Unis sur les droits humains rappelle que les enlèvements contre rançon continuent à menacer la sécurité des citoyens, même si, en 2009, une "baisse substantielle" du kidnapping a été enregistrée. 66 cas ont été recensés au cours des dix premiers mois de l'année écoulée contre 263 en 2008, année au cours de laquelle les bandes criminelles étaient particulièrement actives.
Concernant la République Dominicaine, l'administration américaine dénonce la corruption au sein de la police et des pratiques condamnables des forces de sécurité allant d'assassinats à des actes de torture. Dans ce même panorama, figurent la discrimination et la violence exercées contre les femmes et les migrants haïtiens.
Ces derniers sont exclus à un point tel de la société que même les droits de leurs enfants nés sur le territoire dominicain ne sont pas reconnus, conclut le rapport.
Remis au Congrès, comme chaque année, le document offre un éclairage sur la situation des droits humains dans le monde en fonction de la grille d'analyse définie par les Etats-Unis. spp/Radio Kiskeya
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