Messe reçu d'un ami internaute:
Objet : A Cyrus Sibert
Bonjour le Grand Nord, Mais quand le Nord fera-t-il sa convocation des États-généraux régionale, à l'instar du Sud? Pour une 1re fois, le Sud prend le dessus sur le Nord!
Allez-y!
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Réponse de Cyrus Sibert :
Cher ami,
J'attends comme vous une mobilisation de la société civile du Nord. États-Généraux est un terme qui pourrait traduire ce mouvement de réflexion et d'auto-prise en charge. Les gens sont tellement corrompus avec leur comportement affairiste que le Nord est devenu méconnaissable. La représentation du Nord au parlement est une preuve de l'application systématique d'un projet qui vise à détruire le moral des gens du Nord. Le pouvoir en place et son secteur dit « privé » supportent, financent et catapultent des quadrupèdes comme parlementaires ou autorités locales. Nou jete yon plot krache ak tout larim sou yo !
Toutefois, il y a quand même des mouvements de jeunes qui aident à espérer un redressement. Par exemple, sur la Place de la Cathédrale, des jeunes citoyens organisent chaque après-midi un débat populaire, en pleine air, sur la situation sociopolitique du pays. Ils appellent leur mouvement "Université populaire". L'action citoyenne est paralysée par une absence de vision et de leadership progressiste.
''Pa razè'' devient la seul motivation de l'homme haïtien. Il y a certes des exceptions, mais ils n'ont pas de ressources. Comme Vous pouvez le constater ce sont les mêmes nuls qui occupent le devant de la scène. Ceux qui se disent pour le développement d'Haïti ne supportent pas l'aile saine de la société, ceux qui peuvent décrypter les codes secrets du développement d'Haïti. Les corrompus et les criminels sont les seuls à avoir les ressources nécessaires pour financer des mouvements et accéder au pouvoir. Les projets de défense des droits humains et de renforcement de la société civile sont un échec.
A Ti Couline, dans le Nord-est, des parlementaires font atterrir leurs cargaisons de drogue. C'est la même situation dans le Sud. A chaque débarquement de drogue le nom d'un parlementaire est cité.
Avec un tel vide moral, Haïti est foutue.
Sur la frontière le kidnapping est une activité courante. Chaque jour, à Ouanaminthe, on kidnappe des personnes. La majorité des autorités est impliquée. La police, la justice, la société civile adopte un comportement complice. Et la bonne communauté internationale garde son silence complice et donne une prime aux acteurs locaux.
Tout cela, pour vous dire que je n'ai aucun problème si un mouvement vient du Sud. Le pays est tellement pourri qu'on est prêt à accueillir le changement - peut-importe d'où il vient.
Le Nord paie les conséquences de son comportement avant-gardiste. Depuis plusieurs décennies il n'y a aucun ouvrage d'envergure dans la zone. Le pouvoir central se contente de miner toute mobilisation dans la région et de manipuler la notion de décentralisation à des fins purement électoralistes. On utilise des valets pour détruire toute initiative citoyenne et détourner la mouvance vers l'autonomie.
C'est normal que le Sud assure la relève. En encaissant la haine des port-au-princiens, nous permettons au Sud de se relever. C'est notre contribution. Le Sud comme le Nord est victime de la concentration à outrance et de l'arrogance des hommes du pouvoir central. Nous nous retrouvons dans son mouvement.
Personnellement, je me fie à la dialectique de l'histoire. Je souhaite que viendra un moment de chambardement total. Une guerre de sécession qui mettra fin au système néo-esclavagiste de la république de Port-au-Prince. Je crois en l'homme, je crois en l'histoire. Je suis sûr que le peuple haïtien réagira un jour. Je cherche à jouer mon rôle comme catalyseur. J'attends de ce chambardement une révolution totale/capitale, pas une opération de replâtrage pour la continuité du statu quo d'un système qui a fait son temps et que certains biens lotis dans la mafia et la bureaucratie internationales veulent préserver, au prix d'élections frauduleuses pour masquer l'échec de leur mission et leur doctrine ruinées par la banqueroute morale.
Cyrus Sibert
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