vendredi 16 avril 2010

JE DÉNONCE! By Jean Senat Fleury


Jean Sénat Fleury
                                                                
Dénoncer ce qui se passe actuellement en Haïti, ce n'est pas un acte d'ingratitude à l'endroit de la communauté internationale qui a manifesté tant de support pour venir en aide au peuple Haïtien après le tragique tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui a fait plus de 250.000 mille morts, des centaines de milliers de fracturés et des millions de sans abris; ou un acte calomnieux pour avilir un quelconque groupe impliqué dans la distribution de l'aide humanitaire en Haïti.
 
C'est une nécessité. Une nécessité de rapporter les faits tels que je les ai vus au cours de mon dernier voyage le 15 mars dernier pour alerter les pays amis, les organisations des droits de l'homme, les agences internationales, les Haïtiens de la Diaspora et dans le pays sur la situation intolérable dans laquelle la population vit en Haïti.
 
Là-bas, en Haïti, des millions de gens actuellement meurent de faim ou par manque de soins. L'aide internationale est là mais d'après les témoins sur place, il n'existe aucune structure efficace pour la distribution de cette aide. Le gouvernement haïtien dépassé par les évènements affiche un laxisme, une incompétence, un manque de leadership qui énerve plus d'un au pays. La MINUSTHA ayant la plus forte concentration de troupes sur le terrain pour aider dans la gestion de l'aide est l'objet de beaucoup de critiques quant à sa façon d'intervenir pour coordonner les actions sur place. Il est évident entre le gouvernement haïtien et la communauté internationale il n'existe aucune action coordonnée, aucun plan d'actions à court, à moyens ou à long terme pour débloquer la situation.
 
Port-au-Prince est devenue un immense camp de réfugiés avec des tentes déployées un peu partout, des rues encombrées avec des débris. Pas d'électricité, pas d'eau potable, pas de vivres alimentaires, pas de carburant…Les prix qui grimpent donnent à la vie dans la capitale et dans les villes de province (Cap, Saint-Marc, Gonaives, Cayes, Port-de-Paix, Jérémie…) débordées par les nouveaux venus une image de détresse, de tristesse. Un enfer. L'insécurité, la famine, l'insalubrité, les risques d'épidémies…les conditions de vie sont catastrophiques actuellement dans mon pays. Il y a urgence de faire quelque chose, de coordonner les actions aussi rapides que possible avant la saison pluvieuse car c'est la responsabilité du gouvernement haïtien de mettre un plan d'actions en place pour corriger la situation. Quant à moi, je prends ma responsabilité. J'alerte et je dénonce.

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