Projet de construction de l'« Espace Urbain De Cap-Haitien. » Par : Cyrus Sibert, souvenirfm@yahoo.fr Avec la destruction de Port-au-Prince par le séisme du 12 janvier 2010, tous les esprits se penchent sur les modes de construction. On devient plus conscient de l'anarchie qui règne depuis les quartiers dits résidentiels jusque dans la construction des tombes aux cimetières. La notion qui stipule « ce n'est pas les séismes qui tuent mais les constructions anarchiques hors normes » est bien assimilée et provoque des réactions et des propositions. Entre la position défaitiste des gouvernants et l'exode de certaines familles, il y a des jeunes qui réfléchissent. « Nous ne pouvons pas abandonner notre pays. Nous devons nous adapter et vivre avec cette réalité sismique ; nous devons repenser l'urbanisation de notre espace vital. » C'est en ce sens que dans le Nord, le vendredi 16 avril 2010, dans un bar du boulevard, des jeunes militants politiques de positions diverses – Lavalas et GNB- ont débattu la question. C'était une rencontre improvisée. Week-end oblige, fini le boulot, nous étions à la recherche de loisirs, nous avions décidé de nous installer dans un bar en face de la mer. Quelques minutes plus tard, un autre groupe de jeunes ''Lavalassiens'' est arrivé. Nous avions échangé des mots cordiaux et exprimé que le moment n'est plus aux confrontations des temps passés. Après avoir adressé de part et d'autre, certains reproches pour des comportements extrêmes non-justifiés, nous nous sommes mis d'accord sur la nécessité d'être conscients de la situation catastrophique du pays qui commande de repenser la lutte pour le changement. Car fondamentalement, ils sont nombreux ceux qui se sont laissés manipuler par soif de changement. Nous avons exprimé la nécessité de développer des luttes spécifiques bipartisanes qui viseraient le bien-être de tous. Nous avions réfléchi ensemble sur le projet de construire un espace vivable qu'on appellerait ESPACE URBAIN DE CAP-HAITIEN ou ESPACE URBAIN DE LA PLAINE DU NORD. Si dans la presse internationale on martèle la reconstruction et même la refondation d'Haïti, dans l'esprit des dirigeants haïtiens rien n'a changé, Haïti étant Port-au-Prince, les projets resteront concentrés dans la zone métropolitaine. Les ressortissants du Grand Nord seront bien obligés de se déplacer vers la capitale à la recherche d'opportunité et de civilisation. La ville du Cap-Haitien souffre actuellement de cette même réalité qui a transformé Port-au-Prince en une ''capitale bidonville obèse''. Il n'y a eu aucun plan d'aménagement. On n'avait pas anticipé cette concentration spectaculaire de population. La colonisation des villes de province condamne les jeunes à émigrer vers un centre urbain incapable de les accueillir. Car, ils n'ont pas d'autres choix. Pour vivre en Haïti, on doit se créer un espace à Port-au-Prince. Aussi, avec les alertes sur la ville du Cap-Haitien et le danger que représente la faille géologique septentrionale, est-il impératif de relocaliser les 700,000 personnes entassées dans les taudis de la deuxième ville du pays, une forme d'évacuation en douceur. Nous avons conclu que la ville du Cap-Haitien doit-être incluse dans le plan de reconstruction. On ne peut pas attendre passivement notre lot de 500,000 morts. Il est impératif de développer l'ESPACE URBAIN DE CAP-HAITIEN. RESEAU CITADELLE qui était représenté et avait pris part au débat était chargé de rapporter les idées qui consistent à : 1- Interconnecter 7 communes de la plaine du Nord par un réseau routier intercommunal. 2- Ces 7 communes sont : Cap-Haitien, Quartier-Morin, Limonade, Grande-Rivière, Milot, Plaine du Nord et Acul du Nord. 3- Un cadastre déterminera les espaces : espaces agricoles et industriels, espaces de lotissements, parcs écologiques, sites touristiques, réserves d'eau, nappes, phréatiques, etc. 4- Dans cette zone, il y aura une intensification de la présence policière : augmentation de l'effectif, construction de nouveaux commissariats, renforcement des postes de police en matériels et en équipements, une présence policière jusque dans les sections communales de l'espace. 5- Un service de transport intercommunal avec une flotte de bus disponibles à toute heure. 6- Un centre de décharge ou de transformation commun qui respecte le cadastre de l'espace Urbain. 7- Une distribution électrique dans toutes les communes de l'espace. 8- Un service de pompier pour l'espace 9- Un cimetière intercommunal fonctionnant suivant des normes qui respectent la dignité des personnes disparues pour diminuer la pression sur les cimetières communaux existants. 10-De grands marchés publics modernes en vue de déplacer les marchés improvisés qui détruisent l'image de la ville du Cap-Haitien et d'autres villes de la zone. 11-Le développement des lycées des communes de l'Espace et développement d'autres centres éducatifs et universitaires. Un campus de l'Université d'Etat d' Haïti. Un campus de formation technique. 12- Des stades, des centres sportifs et gymnasium. Le développement des centres hospitaliers existants. 13-Un espace de libre échange élargi : Zone franche, parc industriel intercommunal. 14-L'Aéroport et le Port du Cap-Haitien sont des infrastructures à consolider, vu qu'ils serviront à développer la circulation des personnes et biens. 15-Cette zone intercommunale sera un espace de strict respect de la propriété. L'idée est de construire des infrastructures en dehors de la ville du Cap-Haitien qui redeviendra le CENTRE HISTORIQUE CAP-HAITIEN. Les infrastructures seront localisées dans des espaces intercommunaux qui démontreront qu'elles appartiennent aux 7 communes et non uniquement à la ville du Cap-Haitien. La construction de ces infrastructures facilitera la revalorisation des terres et des villes avoisinantes de Cap-Haitien. Elle stimulera des initiatives privées de construction de villages résidentiels. Toute construction à l'intérieur de l'espace intercommunal doit répondre aux normes qui seront établies en matière de construction. Il faudra encourager des banques haïtiennes ou étrangères à investir dans la construction de villages. Un architecte capois qui prenait part au débat nous a présenté des projets en ce sens. Il est possible d'avoir une maison décente qui répond aux normes parasismiques pour la modique somme de 30,000 à 50,000 dollars U.S. Une banque pourrait financer un tel projet pour la majorité des familles haïtiennes. Les professionnels, les fonctionnaires et les commerçants doivent pouvoir rembourser une telle dette. Avec l'application de ce projet, il sera facile d'appliquer une politique répressive dans le Centre historique de la ville du Cap-Haitien qui consistera à récupérer certains espaces comme le bord de mer, l'entrée de la ville, les rues et les places transformées en marchés, les mornes de la ville. Il faudra aussi interdire l'établissement d'écoles sans cour de recréation, les maisons qui constituent le patrimoine bâti doivent être protégées i.e. la mairie de la ville devra contrôler le nombre de personnes par mètre carré, l'état des toilettes, l'état des maisons. Les bâtiments abandonnés doivent-être pris en considération. Les dispositions de sécurités imposeront la réglementation dans la façon de clôturer les maisons. Les murs de plus d'un mètre seront interdits et détruits. Ce projet permettra de diminuer considérablement la pression sur la ville du Cap-Haitien. Le développement de l'Espace intercommunal de la Plaine du Nord développera un marché de biens et de services avec des infrastructures de base qui faciliteront le développement du Nord. Des haïtiens de la diaspora y trouveront un projet pour investir. L'Espace urbain de la Plaine du Nord représentera un point focal pour accueillir des professionnels et entrepreneurs étrangers et de la diaspora haïtienne ce qui encouragera le retour des cadres ou des professeurs à la retraite. Des compétences qui seront utiles même de façon saisonnière au développement de l'enseignement supérieur et au développement des affaires dans le nord. La zone métropolitaine de Port-au-Prince sera ainsi un autre espace mais non l'unique espace d' «opportunité ». En termes de stratégie nous avons proposé de sensibiliser les populations des 7 communes concernées sur le projet. Les autorités des sept (7) communes seront invitées à s'asseoir sur la question. Les candidats, les militants politiques et les leaders religieux des communes seront touchés sur la question. Une plate-forme verra le jour pour forcer l'Etat central à adopter, à exécuter ou à faire la promotion des points du projet. Les haïtiens de la diaspora originaires de cette zone intercommunale sont invités à réfléchir et à se mobiliser en ce sens. Quant aux parlementaires qui nous représentent, ils ont là une tache à exécuter. La réalisation de ce projet sera l'actif des gens du Nord. Elle ne sera mise au service d'aucune chapelle politique. Nous pensons avoir émis une idée partielle qui reste à approfondir, mais une idée à partir de laquelle le Nord peut au moins avoir un projet à soumettre dans cette logique de reconstruction d'Haïti. RÉSEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 5 Mai 2010, 12hres 05. |
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