vendredi 9 juillet 2010

Société Civile: Déclaration d'entrée en politique active (BAGAY LA SAMBLE PRAL GATE)

Société Civile: Déclaration d'entrée en politique active

Le Président de la République s'est montré insensible et sourd à tous les appels au dialogue et à la concertation, aussi bien pour faire face, avec une certaine cohésion nationale, à la tragédie du 12 Janvier, que pour corriger les dérives qui se sont produites lors des dernières élections sénatoriales partielles et à l'occasion du récent replâtrage du Conseil Electoral Provisoire. 

 

Au lieu de se hisser à la hauteur d'un véritable Chef d'Etat et Président de tous les Haïtiens, soucieux du bien-être de la Nation, il a préféré s'enfermer dans le rôle peu glorieux d'un chef de clan, allant jusqu'à sacrifier les institutions nationales aux intérêts politiques et économiques d'un petit groupe. Par la publication des trois arrêtés relatifs aux élections et à travers sa récente conférence de presse, il a ajouté, à l'indifférence de ces derniers mois, une ironie et une suffisance qui ont profondément choqué la conscience nationale. Encore une fois dans notre histoire, l'ivresse du pouvoir s'apprête à faire le malheur du pays.

Pire encore, en reprogrammant purement et simplement les élections législatives du 28 Février, ceci sans concertation aucune et par la volonté absolue du Monarque, écartant ainsi toute possibilité de nouvelle inscription, non seulement il consolide les intérêts de sa plate-forme politique, mais il prive de nombreux citoyens d'un droit politique fondamental.

Cependant, vu la gravité de la situation de notre pays sur les plans physique, social, économique et politique, l'heure n'est pas aux jérémiades, mais à la mobilisation. Toutes les citoyennes et tous les citoyens conscients doivent se mobiliser pour défendre leurs droits politiques et le respect de leur bulletin de vote. Lorsque le CEP à travers sa Présidence et sa Direction Générale met en quarantaine les bulletins de vote de toute une commune pour favoriser un candidat aux dépens d'un autre, sous prétexte de fraude et que sans vérification des allégations, il maintient la quarantaine, il viole les droits politiques du citoyen. Or aujourd'hui, nous devons défendre du bec et des ongles nos droits politiques et notre bulletin de vote car le pays a besoin de changement.

Le pays a besoin d'un Pouvoir Exécutif qui respecte la Constitution, les lois en vigueur, les institutions nationales et les échéances électorales. Le pays a besoin d'un Président qui respecte les citoyens, les écoute et communique avec eux. Le pays a besoin d'un Gouvernement qui gouverne, qui coordonne, délivre et ne s'en remet pas à la communauté internationale pour tous les services à la population : sécurité, éducation, santé, protection sociale, routes, encadrement technique etc. Le pays a besoin d'un leadership qui ne bloque pas les réformes nécessaires mais au contraire les met en oeuvre : Réforme de la Justice en commençant par la nomination d'un Président à la Cour de cassation, Réforme de l'Administration Publique pour la rendre efficiente, Déconcentration des services publics et Décentralisation de l'Etat. Le pays a besoin d'une politique de sécurité sociale équitable, d'une politique étrangère cohérente, d'une politique économique qui privilégie l'investissement et non l'assistance, la production, la création d'emplois et de richesses. Le pays a besoin d'ordre et de justice.

Le pays a besoin de vrais parlementaires, non pas des criminels à la recherche d'une couverture immunitaire, des personnalités honnêtes et expérimentées, qui défendent les intérêts de la nation, qui produisent en quantité suffisante, des lois justes, répondant aux besoins de la population, des hommes et des femmes de conviction, qui ne vendent pas leur vote, ni leur allégeance au plus offrant. Le pays a besoin d'élus locaux, dynamiques, modernes, soucieux du bien-être de la population. A tous les niveaux, la nation a besoin de citoyennes et de citoyens compétents, intègres, capables de travailler avec ardeur et vision au relèvement et à la reconstruction du pays.

Ce besoin de changement est si impérieux que nous ne pouvons nous permettre de nous désintéresser ni de nous soustraire au processus qui devra conduire à la formation de ce nouveau pouvoir. Aussi les signataires de la présente déclaration invitent-ils toutes les forces vives et saines de la nation, qu'elles soient du secteur politique ou de la société civile, à quelque sensibilité qu'elles appartiennent, à se concerter:

·        En vue d'élaborer une stratégie capable de faire face à l'effondrement du pays et de l'État

·        Et pour constituer une force politique unitaire capable d'aboutir à ce leadership moderne et responsable.


Le pays ne peut plus se payer le luxe de cinq nouvelles années de dégradation et de recul. Sans ce changement radical, ce sera notre disparition définitive comme entité nationale.

Suivent les signatures :

 

Les signataires de cette déclaration

Rosny Desroches, de l'Initiative de la société civile (ISC)
Léopold Berlanger, de l'Organisation des patriotes Haïtiens (OPA)
Jean-Claude Bajeux, du Centre oecuménique des droits humains (CEDH)
Jean Gary Denis, de l'Initiative citoyenne (IC)
Jean Gardy Théodore, de CEPRODHD
Dominique Joseph, de l'Officie de concertation pour le développement (OCODE)
James Jacques, de GRAFNEH
Bellegarde Berthony, de Action citoyenne (AC)
Alfonse Francis, de MODODH
Edouard Paultre, CONHANE
Pierre Espérence, RNDDH


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