Réactivation commission mixte bilatérale le 31 Juillet 2010 Haïti/ Rép. Dominicaine : 15 organisations de l'île demandent de renforcer les mécanismes opérationnels de solution aux problèmes communs vendredi 30 juillet 2010 Des organisations de la Société Civile haïtienne et dominicaine saluent l'annonce de la réactivation de la Commission Mixte bilatérale 30 juillet 2010 Les organisations de la société civile haïtienne et dominicaine, signataires de la présente déclaration, félicitent les gouvernements d'Haïti et de la République Dominicaine des initiatives prises pour réactiver la Commission Mixte bilatérale. Aujourd'hui, plus que jamais il est nécessaire pour les deux Etats de promouvoir et de renforcer les mécanismes institutionnels de dialogue, spécialement ceux relatifs au traitement de grands sujets d'intérêts communs, tels : la migration, le commerce, le développement frontalier, la vulnérabilité de l'environnement et la coopération dans le processus de reconstruction d'Haïti. Malgré les obstacles qui se sont présentés au fil du temps et qui ont rendu difficile l'interaction harmonieuse entre les Etats, le rapprochement entre les deux peuples s'est tout de même poursuivi. En témoignent le volume d'échanges commerciaux, la quantité appréciable d'accords signés entre les ministères des deux pays et la variété d'espaces d'articulation que les sociétés civiles, haïtienne et dominicaine, se sont forgés. Voilà pourquoi nous, les organisations signataires de la présente déclaration, exhortons les deux Etats à faire l'effort de convertir la Commission Mixte bilatérale en un mécanisme efficace de discussion des sujets qui concernent les deux nations, avec la capacité opérationnelle pour élaborer et appliquer des solutions aux problèmes communs qui les affectent, comme : 1. La vulnérabilité de l'environnement de l'île. L'expérience récente du passage des tempêtes tropicales, des inondations, l'usage indiscriminé des ressources naturelles et le tremblement de terre du 12 janvier 2010, nous forcent à définir un plan binational de prévention et de gestion des désastres naturels. 2. Les difficultés dans la gestion du dossier migratoire. Il est nécessaire, pour les deux Etats, de trouver sur cette question un consensus qui soit basé sur une vision intégrale du sujet et qui prenne en compte les intérêts des deux peuples. Pour cela, il faut trouver des mécanismes de contrôle du flux migratoire, mettre en place un processus de régularisation des migrants/tes, garantir le respect des protocoles établis pour les rapatriements et appliquer des stratégies pour combattre la traite et le trafic de personnes. 3. La non régulation des échanges commerciaux. Le moment est venu, pour les deux Etats, de formaliser et de normaliser les relations commerciales entre les deux pays, notamment le fonctionnement des marchés binationaux, comme stratégie de promotion du développement frontalier. D'un autre côté, pour assurer la viabilité de la commission mixte bilatérale, afin qu'elle ne serve pas seulement comme moyen en plus de distraction médiatique, il est nécessaire de surmonter les obstacles structurels qui ont rendu difficiles les travaux de la commission entre 1996 et 2000, période à laquelle elle a été active. Pour cela, nous proposons que soit établi, au sein de la commission, un organe permanent (une sorte de secrétariat) qui assure le suivi des processus de négociation et la mise en œuvre des accords signés. Cette structure devrait aussi avoir la capacité de fournir des informations aux acteurs et actrices externes qui le sollicitent, en appliquant le principe de la transparence dans la gestion des affaires publiques. Nous proposons aussi que la Commission dispose d'infrastructures, d'équipements et d'un budget nécessaires à son bon fonctionnement. Il faut déterminer qui la présidera, pendant combien de temps, comment s'effectuera la rotation de la présidence et où se tiendront les sessions. D'autres éléments, à prendre en considération pour le bon fonctionnement de la commission mixte, sont les suivants : 4. Donner un caractère inaliénable aux accords signés dans le cadre de la commission. Cela signifie que les accords, résultant des discussions au sein de la dite Commission, doivent passer par les processus de ratification établis par les Constitutions des deux pays, garantissant ainsi l'engagement des Etats de respecter ces traités. 5. Ouvrir la Commission à la représentation et à la participation de la Société Civile des deux pays, selon un processus démocratique pour la désignation de ces personnes. Cela signifie que le choix des candidats/tes doit être le résultat d'un consensus interne entre les organisations des sociétés civiles des deux pays et se faire en toute transparence, selon les principes de co-participation et d'équité de genre. Il est évident, que beaucoup reste à faire dans les relations haïtiano-dominicaines. Nous devons assumer la responsabilité de sensibiliser les acteurs/actrices, les politiques et les peuples des deux pays sur la nécessité d'aboutir à un échange équilibré, juste, qui soit profitable pour tous et toutes, et respectueux de la diversité culturelle. Nous, organisations signataires de ce texte, témoins et supporteurs de cette tendance naturelle des deux peuples vers le rapprochement, espérons que la Commission Mixte bilatérale, saura créer le cadre institutionnel approprié, à travers lequel s'épanouira le développement des deux nations sœurs. Ont signé cette déclaration Groupe d'appui aux rapatriés et aux réfugiés (Garr), Service jésuite aux réfugiés et migrants (Sjrm) Haïti et RD, Progressio Hispaniola, Open Society Justice Iniciative, Universidad EM, Colectiva Mujer y Salud, Mesa de Políticas Migratorias de Foro Ciudadano, Centro Padre Juan Montalvo, Centro Pedro Francisco Bonó, Centro de Formación Acción Social y Agraria, Solidaridad Fronteriza, Observatorio de las Migraciones del Caribe, Pastoral de Turismo de SPM, COOHABITAT, "Por el Grito de los Excluidos". Pour authentification, Colette Lespinasse, Coordonnatrice du Bureau Exécutif du Garr |
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