dimanche 14 novembre 2010

Cap-Haitien choléra, un problème multidimensionnel.

Dans le nord étant, plusieurs citoyens de la capitale nous appellent pour nous informer de la tenue d'une émission sur plusieurs médias haïtiens en multiplex. Tous les médias transmettaient une seule émission sur le choléra, de 10 heures jusque dans l'après-midi.

Le président de la République et plusieurs haut-responsables au niveau de l'Etat ont été sur un parnel pour rassurer la population de la détermination des gouvernants a multiplier les ressources nécessaires pour lutter contre le choléra en Haiti.

Depuis quelques jours, nous ne cessons pas de recevoir des appels d'inconnus paniqués qui cherchaient a partager leurs inquiétudes, nos numéros de cellulaires 50936869669 ou le 50934495707 étant disponibles sur le web et sur notre blog www.reseaucitadelle.blogspot.com

Un ancien camarade de classe résidant actuellement dans la capitale nous a expliqué que sa femme de ménage était récemment décédée après une crise de vomissements alors qu'elle cuisinait. Elle a été transportée d'urgence dans un centre de santé où elle a succombé a la deshydratation. Sa famille a du évacuer la maison pour qu'elle soit désinfectée avant de réaménager avec de nouveaux ustensiles de cuisine. Le problème est de plus en plus sérieux.

Des signes de leadership et de mobilisation, dans ces circonstances, sont importants pour éviter la panique et la stigmatisation.

Au Cap-Haitien, des familles sont terrorisées par l'épidémie qui multiplie des morts partout dans la ville. Le stress empêche a des pères et mères de famille de dormir. Ils sont nombreux ceux qui se réfugient dans l'alcool pour retrouver le sommeil.

Toutefois, en plus des paroles, nous attendons des actes.

Le peuple a besoin des produits pour traiter l'eau potable, du chlore et des sachets de sérum oral. Un service ambulance et une équipe de nettoyage et de désinfection des maisons de malades, des emplacements des cadavres retrouvés et des vomis sont indispensables, une procédure d'évacuation des cadavres avec dignité...

Il y a aussi les secteurs affectés économiquement par l'épidémie. Les marchands ambulants de nourriture, les restaurants, le secteur touristique, les pêcheurs, les producteurs de produits maraîchères et les agriculteurs dans l'Artibonite. Une nouvelle politique douanière est aussi nécessaire pour encourager l'importation de produits de nettoyage.

C'est sûr que les acteurs des secteurs économiques affectés par le choléra pourront se convertir dans le commerce de produits détergents très demandés ces jours-ci; toutefois, il leur faudra trouver du financement pour relancer leur boutique.

Enfin, il faut revoir la gouvernance locale. Ce dimanche le Maire adjoint de la ville du Cap-Haitien, Son Indécence Fritz Joseph a utilisé un camion de fatras pour évacuer un cadavre. Des membres de la population nous ont exprimé leur indignation de voir la mairie traiter le cadavre d'un homme avec tant de mépris, cela malgré l'insistance des agents de la Minustah sur place. En effet, ces blancs que nous critiquons au nom du nationalisme haïtien avaient recommandé au maire d'utiliser un autre moyen plus digne. Un conseil qui a été rejeté par ce maire brut, d'une sauvagerie animale. En conclusion, l'homme a été jeté sur des ordures dans le camion préalablement mobilisé.

Ces genres de scènes n'encouragent pas les familles a rejoindre les centres de traitement du choléra. Au contraire, elles garderont leur malade chez elles ou dans un espace privé, peu recommandé.

Déjà le terme "Jeter dans la chaux" est utilisé comme injures a travers la ville. La stigmatisation contre les familles affectées et les malades qui ont survécu au choléra divisera davantage notre société.

En plus des messages de sensibilisation, l'Etat doit considérer le problème dans toutes ces dimensions.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien,
14 novembre 2010.
www.reseaucitadelle.blogspot.com
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